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dimanche 2 avril 2023

BD - Le Ferry entre le Nord et l’Angleterre

Autre histoire de rock (voir entrée précédente) dans Le Ferry. Encore des rêves de lycéens. Mais loin du Japon, plus près de l’Angleterre, terre promise de ces petits Français qui ne jurent que par le punk. Fin des années 70, l’apparition des Sex Pistols et des Clash transforme la vie de quatre potes de lycée. Voilà la musique qu’ils aiment, celle qu’ils ambitionnent de jouer devant des foules en délire. Un petit groupe, de grandes ambitions et puis le réel reprend le dessus. La routine, le quotidien, la vie sociale balaient le futur radieux.

Le scénario de Xavier Bétaucourt est habilement construit entre souvenirs et réunion du présent entre nostalgie et espoir. Des quatre membres du groupe, ils ne sont que trois à se retrouver à l’hôpital au chevet de Rose. Ils tentent de comprendre pourquoi Max, le bassiste n’est pas présent. Max parti quelques mois plus tôt pour l’Angleterre, bien décidé à vivre de sa musique malgré les abandons de ses amis. Max, le père de la petite fille de Rose qui vient de naître.

Une discussion animée entre soins (Rose a accouché par Césarienne), tétée et dégustation de cacahuètes avec du rock en fond sonore. Certains cherchent des excuses à Max, d’autres ne comprennent pas cette fuite. Et de refaire l’histoire en 100 pages dessinées par Thierry Bouüaert au dessin faussement sale mais très recherché, déjà vu dans Fluide Glacial et auteur complet du Style Catherine chez Bamboo.

Une superbe histoire d’amitiés au final, doublée d’une romance à la fin plus positive que les tubes punk de l’époque.
« Le ferry » de Xavier Bétaucourt et Thierry Bouüaert, Delcourt Mirages, 17,50 €

samedi 1 avril 2023

BD - Terukan Boys : du rock au braquage

Ils sont trois, ont trente ans et beaucoup de regret. Satoshi, Ryôhei et Kôta sont amis depuis le collège. Au lycée ils ont formé les Terukan Boys, un groupe de rock éphémère. Une fois devenus adultes, ils ont abandonné leurs rêves. L’un, devenu rapidement papa, a repris l’atelier de mécanique de son père, un autre est devenu gratte-papier dans une société d’assurances. Il n’y a que Kôta qui tente toujours de percer. Mais sans grand succès.

Comme chaque année ils se retrouvent pour une soirée festive et arrosée et font le point de leur existence. Ce n’est pas toujours très gai, chacun regrettant le temps insouciant où tout ce qui comptait c’était de répéter les morceaux qu’ils joueraient sur les scènes indépendantes de leur petite ville. Mais pour une fois, les Terukan Boys pensent enfin faire fortune. Pas en chantant, mais en braquant un ancien élève victime d’un chantage.

Cette histoire complète de 200 pages, a des airs de film de Tarantino. Avec des morceaux de Spielberg pour les retours en arrière, quand ils étaient lycéens. Imaginé par un trio d’amis qui signe Yû Nakahara, ce manga est avant tout une belle histoire d’espérance, de rédemption et de renaissance.
« Terukan boys » de Yû Nakahara, Doki Doki Bamboo, 7,50 €

jeudi 12 janvier 2023

BD - Fatals Picards et grands rigolards

Transformer les quatre membres du groupe de rock déjanté des Fatals Picards en héros de bande dessinée fait partie de ces idée saugrenues qui germent dans la tête des scénaristes sans la moindre limite. Jean-Luc Garréra (Les Vélomaniacs, Les oiseaux en BD ou Les Musicos) fait partie des très grands fans du groupe aux 300 000 albums vendus. Et anciens représentants de la France à l’Eurovision. Depuis quelques années il porte ce projet, persuadé que l’humour des quatre musiciens est une mine inépuisable pour concocter des histoires complètes entre absurde, florilège de jeux de mots et critique acerbe de la société.

Après avoir reçu l’adoubement du groupe, toujours partant pour se fendre la poire, même si c’est à leur détriment, Jean-Luc Garréra, de son refuge à Coursan a trouvé un dessinateur prêt à se lancer dans l’aventure « picardesque ». Restait à convaincre un éditeur. Logiquement c’est la maison d’Olivier Sulpice soutien de Jean-Luc Garréra depuis ses débuts qui a donné son feu vert. Dans un esprit très Fluide Glacial, Billy, Vivou, Jim et Poupou, après quelques gags pour bien cerner leurs personnalités (le premier est guitariste-philosophe, le second passionné de guitare et bassiste émérite, le troisième batteur et très imbu de sa plastique, le dernier chanteur, passionné par les vieux tubes, le kazoo et les expériences capilaires).

Ensuite place à trois gros récits complets pour compléter les 64 pages de cette BD assez inclassable. Une histoire de zombies, de monstre du Rockness en Ecosse et une extraordinaire satire des émissions de téléréalité.
On rit beaucoup aux dialogues très travaillés et bourrés de jeux de mots ou d’allusion et hommages aux chansons des Fatals, à la musique des années 80 ou tout simplement à une certaine déconne, signature du groupe qui ne s’est jamais pris au sérieux. Cela donne envie de réécouter quelques titres des Fatals et regretter que le rock français ait pris un tournant trop sérieux alors que cela reste un formidable vecteur d’optimisme et de joie pour les jeunes de 7 à 77 ans.

« Fatals Picards Comics Club » de Jean-Luc Garréra (scénario) et Juan (dessin), Bamboo Edition, 15,90 €

dimanche 28 octobre 2018

BD - Black blagues à la sauce Belzebubs


L’humour est sans doute ce qui se propage le mieux dans le monde. Il n’existe pas un peuple, une corporation, une religion ou le moindre groupe de trois personnes qui, à un moment ou un autre, tente une blague. Ahonen, dessinateur tatoué finlandais, a réussi le combo parfait entre humour noir et hard rock. 


Dans « Belzebubs », série de strips diffusés sur les réseaux sociaux, on suit les délires sataniques de la famille Belzebubs. Même s’ils veulent faire les durs, ces « métaleux » sont surtout de doux dingues, asociaux et qui accordent plus d’importance à leur guitare ou leur maquillage qu’aux résultats scolaires des enfants. 
Sans pitié pour le milieu de la musique Métal, ce sont pourtant là que se trouvent la grosse majorité des fans. Comme quoi on peut bramer « Death » d’une voix rauque tout en aimant rire de ses outrances. 
« Belzebubs », Glénat, 9,95 €

vendredi 10 février 2017

DVD et blu-ray : Rions avec les gros bras de la CIA


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Rien ne vaut des acteurs ne se prenant pas au sérieux pour réaliser une bonne comédie. Le duo de « Agents presque secrets », film de Rawson Marshall Thurber est l’exemple parfait. Kevin Hart, acteur noir surtout connu pour ses succès sur scène est là où on l’attend (et il excelle). Par contre Dwayne Johnson est plus surprenant. L’ancien champion de catch sous le pseudo de « The Rock », après quelques films d’action où ses muscles étaient pris au premier degré, s’est diversifié avec une autodérision de très bon aloi. Dans ce film d’espionnage à l’intrique un peu légère, il interprète un agent secret américain de la CIA qui tente de découvrir qui va acheter les codes secrets des satellites pilotant les missiles nucléaires. A moins que cela ne soit lui le méchant. Kevin Hart ne le sait pas exactement. Mais là n’est pas le problème car ce grand baraqué capable d’assommer trois hommes en deux secondes est un ancien collègue du lycée. A l’époque il était le petit gros dont tout le monde se moquait. Alors que Kevin, brillant, se voyait gouverneur, il végète en petit comptable. Deux personnalités opposées, qui donnent aux scénaristes une quantité quasi illimitée de gags. On rit beaucoup, encore plus en visionnant le bêtisier, très fourni dans ce genre de distribution avec deux acteurs toujours capables de partir dans des improvisations démentielles.
 ➤ « Agents presque secrets », Universal Vidéo, 14,99 €

dimanche 27 novembre 2016

BD : La musique des Dieux

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Le postulat de base de cette série très personnelle de Kieron Gillen (X-men, Star Wars…) est d’une simplicité extrême : les rockstars sont les nouveaux Dieux. Dessinée par Jamie McKelvie, « The Wicked + The Divine » raconte comment une simple groupie va se retrouver au centre d’un combat sanglant entre Dieux. Elle admire Luci (le clone de David Bowie) mais cette dernière se retrouve emprisonnée car suspectée d’avoir tué de simples mortels. Il y aussi l’intervention d’une simili Beyoncé, d’un Prince... Mais ces Dieux savent que leur temps est compté. Car s’ils sont adulés et célèbres, leur présence sur terre se limite à quelques années. Une immortalité qui passe par de multiples réincarnations. Pas toujours simple à comprendre, cette BD passionnera ceux qui connaissent leurs classiques rocks par cœur.
➤ « The Wicked + The Divine » (tome 1), Glénat, 17,50 €

vendredi 26 août 2016

Rentrée littéraire : les platanes de Christian Laborde


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Écrivain du Sud-Ouest, Occitan oserait-on dire au risque d'irriter quelques Catalans, Christian Laborde a beaucoup écrit sur le sport. Dans ce, roman lancé dans la cohue de la rentrée littéraire, il préfère jouer sur la corde nostalgique. A deux niveaux. Rock pour le narrateur, France profonde pour le portrait des grands-parents disparus.
L'occasion aussi de pousser quelques gueulantes : contre les multinationales du net qui tuent les libraires et les élus qui coupent des platanes sous couvert de sécurité routière.
D'une écriture alternant uppercut rageurs et tirades lyriques. Tom, le narrateur, quitte la région parisienne pour rejoindre ce Sud tant aimé. Sa grand-mère vient de mourir. Un voyage triste ? Non car il part avec la belle Joy, pétillante copine qui n'a pas sa langue dans la poche.
Presque un road movie, avec de gros morceaux d'amour dedans, le tout saupoudré de souvenirs joyeux. A déguster frais, à l'ombre de ces platanes devenus trop rares le long des routes de la région.
« Le sérieux bienveillant des platanes » de Christian Laborde, éditions du Rocher, 14 €.

mercredi 1 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Explosion de caca

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Normalement, vous auriez dû lire en lieu et place de cette chronique un peu insipide, un texte hilarant de vécu et de pittoresque (en rapport avec le dépistage de certains cancers). Mais à mon grand regret, une nouvelle fois, j'ai été censuré. Pas par ma direction (qui me laisse une totale liberté), ni des élus trop susceptibles. Non, la seule qui ait un droit de veto sur mes écrits, c'est ma femme.
Donc en lieu et place des 1 600 signes particulièrement comiques la mettant en scène, vous aurez droit à cette petite information légèrement réchauffée sur les déboires d'un père et son fils. A la base, mon attention est attirée par un article sur Henri Dès. Le célèbre chanteur pour enfants déclare son soutien indéfectible à son fils menacé de prison pour défaut de paiement d'une amende de 30 000 francs suisses.
Que lui reproche-t-on ? Tout simplement d'avoir hébergé dans sa cave un salon de massage. On imagine immédiatement une histoire de prostitution. Pas du tout affirme Henri Dès : "Il s'agit en réalité d'un centre de massage tentrique, une méthode hindoue qui aide le corps et l'esprit à se mettre en harmonie avec sa sexualité ou celle de son couple". Et de dénoncer une cabale, surtout alimentée par le fait que son fils "appartient au groupe Explosion de caca". J'avoue mon incrédulité (et mon hilarité, voir ci-dessus) en lisant ces dernières lignes.
Je découvre, merci Google, les tubes populaires à la mode heavy métal en même temps que l'existence de ce duo déjanté. En résumé : le fils d'un chanteur pour enfants, reconverti dans le rock scatologique, est suspecté de proxénétisme…
En bonus internet, le dernier clip d'Explosion de caca.

samedi 16 août 2014

BD - Musique satanique finlandaise


Le hard rock, tendance métal et sataniste, connaît un formidable succès dans les pays scandinaves. Les Finlandais Ahonen et Alare, après avoir tenté de percer sur la scène musicale locale, ont rangé leurs guitares pour s'atteler à une autre œuvre, plus dans leurs cordes : un roman graphique sur cet univers si particulier. Axel, leader du groupe Perkeros, croit à son destin. Il compose et joue de la guitare. Veut aussi chanter ses créations, même s'il n'est pas du tout au point, voire carrément bègue par moment. Cela suscite quelques tensions avec Lily, le clavier, Kerninen le bassiste et l'Ours, le batteur. Ce dernier est un véritable ours, premier indice dans une BD qui finalement va tendre vers le fantastique dans sa dernière partie. Mais sur les 180 pages, pas moins de 120 sont essentiellement consacrées à la vie du groupe, ses espoirs, ses désillusions et même sa rupture quand rien ne va plus. Axel, persuadé que la musique a un grand pouvoir sur les êtres vivants, va se retrouver métamorphosé après une expérience mystique. Certains sons sont-ils capables de vous transformer ? En bien ? Ou en mal, tendance Satan, métamorphoses et sacrifices humains ? Un album à lire en écoutant sur Spotify des compositions originales liées à l'histoire.

« Perkeros », Casterman, 17 €

lundi 24 décembre 2012

BD - Phil Perfect, la classe de l'intégrale


Serge Clerc
, habitué du festival du disque et de la bande dessinée de Perpignan, est le créateur de Phil Perfect. Ce détective rocker, dandy et moderne, a évolué dans les pages de Rock & Folk et Métal Hurlant, essentiellement durant les années 80. Cette intégrale de près de 280 pages reprend les récits et illustrations ayant fait le renommée du « dessinateur espion ». Mais avant de plonger dans « La nuit du Mocambo » ou « L’allégorie du Rock & Roll », découvrez l'incroyable parcours de ce lycéen de province, devenu en quelques mois, avec Moebius et Druillet, un des piliers de « Métal Hurlant ». Il y croisera Yves Chaland, son jumeau de plume, et affinera son style pour aller vers « le fouetté de Jijé, magnifique et sensuel. »
Cette intégrale, très classe, ravira tous les quinquas, nostalgiques de leur jeunesse rebelle.
« Phil Perfect, l'intégrale », éditions Dupuis, 32 euros.


samedi 27 octobre 2012

Billet - Tubes d'hier et de demain, des Stones à Anne Horel


« Clique sur moi » de
Anne Horel. Retenez ce titre et le nom de cette chanteuse. Mon petit doigt, celui qui justement ne clique jamais sur une souris, me dit que sa ritournelle basique va devenir un tube. Petite voix sucrée, cheveux en pétard, rythme électronique, elle truffe sa chanson de références au net. « Dis-moi que tu m'aimes avec ton pouce. Fais-moi vibrer avec Bluetooth », si vous ne surfez pas régulièrement, vous ne comprendrez rien. Quant au « Clique sur moi » du refrain : très explicite...Le clip, visible sur la chaîne Youtube de l'artiste, est un mélange psychédélique d'images puisées sur la toile, montées façon stroboscope, de quoi provoquer une crise d’épilepsie carabinée à toute personne bien portante.

Anne Horel va devenir célèbre. Ou pas. Peut-être dans deux mois rejoindra-t-elle le décoiffant site « Bide et musique », cimetière de ces chansons remarquables uniquement par leur insondable médiocrité. A côté, il y a des groupes qui durent. Hier matin, sur leur compte Twitter, les Rolling Stones annoncent un concert surprise, le soir même, au Trabendo à Paris. 350 places en vente dans un grand magasin des Champs Elysées au prix imbattable de 15 euros. Un petit tweet et une immense file d'attente. En quelques minutes tout était vendu... Mick Jagger et ses potes maîtrisent moyennement le français mais ils n'ont pas besoin de demander « clique sur moi ». Quant au mot bide, il est totalement absent de leur vocabulaire.

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 31 juillet 2012

Billet - Caprices de star


Photo NAV L'Indépendant
Samedi, la Cité de Carcassonne accueillait un concert d'Hubert-Félix Thiéfaine. Loin du star system, ce poète moderne est à l'opposé des nouvelles divas aux exigences déroutantes. Pour la première fois, les organisateurs d'un gros festival (le Festi'Val de Marne) osent dénoncer les caprices de certains artistes. Dans une lettre ouverte publiée sur le net, ils s'insurgent contre des clauses jugées abusives. Ils ne donnent pas de noms (dommage...), mais des exemples concrets. Malicieusement, il est expliqué que « les méchants métalleux sont de vrais petits gourmands » et d'énumérer toutes les barres chocolatées, viennoiseries ou laitages de marque exigées dans la loge. Un ventre plein est gage de bon concert, mais pas avec n'importe quoi. Celui-là du thym frais, cet autre du pain 100% épeautre, le dernier préfère des sardines... Côté boissons, c'est l'escalade. Tout en soulignant que « le droit du travail interdisant la consommation d’alcool, aucune demande d’alcool ne devrait apparaître dans les contrats » les organisateurs du festival donnent des exemples :« 48 bières, 3 bouteilles de whisky, 6 bouteilles de bon vin et de la vodka ! » ou ces « 70 bières, 2 bouteilles de vodka et 1 bouteille de bon champagne » soit 6 litres d’alcool pour 3 personnes. Et puis il y a les intimidations, « n’oubliez pas de fournir la table de ping-pong, sinon l’annulation du concert peut avoir lieu » ou une « grande bassine remplie de glaçons » pour un rocker adepte de la médecine douce façon Rika Zaraï...

Chronique "ça bruisse sur le net (même l'été)" parue lundi 30 juillet en dernière page de l'Indépendant.

vendredi 1 janvier 2010

Roman et rock - Romain Slocombe explore le Paris, côté obscur

Le Paris branché d'hier et d'aujourd'hui est au centre de ce polar crépusculaire de Romain Slocombe, amoureux de la capitale.


Mona est de retour. Mona, l'ancienne chanteuse des Mona Toys, groupe de rock des années 80 au succès aussi fulgurant que bref. Mais cette réapparition n'a rien d'un come back programmé par des publicitaires en mal de trouvailles pour gagner un maximum d'argent avec un minimum de création. Mona est simplement aperçue déambulant dans une rue. Cela reste quand même un événement puisque Mona Granados, normalement, est morte depuis quelques années...

Cette chanteuse, muse du héros, Alain « Glucose » Gluckheim, est la fameuse « Infante du rock » du titre de ce polar de Romain Slocombe, pièce maîtresse de « Noir 7.5 » nouvelle collection dirigée par Olivier Mau et dont l'ambition est de mettre en scène un « Paris d'aujourd'hui. Un Paris qu'on reconnaisse et non la toile de fond intemporelle d'un décor qui n'aurait guère changé depuis Nestor Burma. » Dans cet exercice, Romain Slocombe s'est transformé en guide touristique d'une ville sombre et mystérieuse. Où les lieux glauques sont parfois moins angoissants que les hommes et femmes les fréquentant. Ainsi, la découverte par Alain Glucose d'un sauna échangiste, sous la conduite de son riche éditeur accompagné d'une romancière à succès, sent l'expérience vécue. Et nauséeuse.

Folles années 80

Mona est donc au centre de ce roman. Figure tutélaire d'une certaine époque, quand la pop française était inventive et enthousiasmante. Alain Glucose était le parolier du groupe. Amoureux transi de la chanteuse qui préférait le guitariste. Et puis le succès aidant, la drogue a tout détruit. Alain survit maintenant en écrivant des polars mous, en assurant des traductions et des visites guidées pour les touristes japonais. Après la disparition de Mona, il a passé quelques années au Japon. Recruté par les Yakusas qui aiment la distinction des poètes maudits français... Le roman alterne vie d'aujourd'hui et longs flashbacks sur ces années 80 qu'on semble tant regretter alors que se profile une nouvelle décennie.

Alain, résigné, se contente d'une existence pépère, comme floue et triste après les ors et paillettes de la gloire. Tout change quand Takao, le yakusa fan des Mona Toys, revient à Paris. Un retour qui coïncide avec l'apparition de Mona. Alain est persuadé de l'avoir croisée dans une rue. Pourtant elle a été déclarée morte. Un dernier article sur elle est paru en février 1992. A la rubrique faits divers. On a retrouvé son corps, mais sans tête, pieds ni mains dans la Seine. Bien involontairement, Alain va se transformer en détective privé. Il se lance sur les traces de Mona avec le fol espoir de la retrouver et enfin lui avouer son amour. Mais en 20 ans, les branchés ont viré leur cuti. 

Finalement, Alain sera celui qui aura le mieux gardé l'esprit créatif et bohème de l'époque. Du DRH cynique au gourou sataniste, les anciens membres des Mona Toys ont bizarrement évolué. C'est aussi toute la richesse de ce polar, étude sociologique très réaliste d'une génération perdue.

« L'infante du Rock », Romain Slocombe, Parigramme, 15 €

mardi 23 octobre 2007

BD - Les loosers du rock

Ils ont un peu la rock'n'roll attitude. Mais la loose prend souvent le pas sur leur enthousiasme. Les Blattes, trio composé d'un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur, sont persuadés qu'un jour leur heure de gloire viendra. Qu'un jour ils seront riches et célèbres, adulés par des milliers de fans en délire. Un jour... 

En attendant ils tentent de survivre et, pourquoi pas, de faire un concert. Ils ont enfin une petite opportunité en croisant par hasard un de leur fan (le seul à priori...) qui leur propose de venir jouer au Zénith, comme ça, au débotté. Le Zénith se révélant être un bar PMU crasseux dans une banlieue sinistre, et que ce soir-là, le PSG joue et passe à la télé, le concert est très rapidement compromis. 

Seconde tentative avec la participation à un tremplin rock organisé dans une salle des fêtes. L'inscription de 30 euros dissuade notre groupe de fauchés radins, mais une âme charitable accepte de leur avancer la somme. Le résultat est catastrophique. 

Les Blattes n'ont décidément pas de chance et quand ils rencontrent un riche producteur prêt à investir sur leur talent, ils trouvent le moyen de contrarier sa famille. 

Un album désopilant, scénarisé par Mo CDM et dessiné par Gaël, jeune auteur originaire de Montpellier qui a visiblement été influencé par les premiers Lucien de Margerin.

("Les Blattes", Le Lombard, 9,80 €)