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mercredi 12 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Tout se sait

Garder un secret devient impossible de nos jours. Vidéosurveillance dans la rue, écoutes téléphoniques, cookies sur internet : ce qui était réservé aux spécialistes il y a quelques années est à la portée de tous aujourd'hui. A chaque nouvelle affaire, la première réaction est toujours de fustiger ces atteintes aux libertés individuelles. Mais bien vite le vieux fond français revient à la surface, celui qui a eu tant de succès durant l'Occupation. Espionner, dénoncer...
Qui ne connaît pas une voisine ou un voisin (et ce bien avant l'apparition du phénomène des voisins vigilants) qui sait tout de vos déplacements, des gens qui vous rendent visite, de l'heure à laquelle vous éteignez la lumière le soir. A la limite mieux que vous.
Ces mêmes personnes qui à présent donneraient cher pour devenir expertes en piratage informatique, juste pour capter les images de vidéosurveillance de leur rue. Un programme devenu incontournable chez les candidats maires même les plus progressistes, et certes plus passionnant que Drucker le dimanche.
Relevons au passage l'initiative de la commune du Cannet dans les Alpes-Maritimes : l'ouverture d'un "police drive". N'importe quel quidam peut signaler un "problème" sans même quitter sa voiture. Vive la délation au volant. Même si au final on n'a rien inventé, les bouches de dénonciation à Venise du temps des Doges fonctionnaient déjà sur le même mode. Il suffisait de glisser un petit mot anonyme dans ces boîtes aux lettres particulières pour faire emprisonner quelqu'un...

En bonus, l'extrait du concert de Hubert-Félix Thiéfaine à Bercy en 2008 ou il propose un "Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable. il y explique "J'me sens coupable d'imaginer la tête laborieuse de certains de mes voisins, de certains de mes proches, de certaines de mes connaissances, de certains petits vieillards crapuleux, baveux, bavards, envieux et dérisoires, appliqués à écrire consciencieusement ce genre de chef-d'oeuvre de l'anonymat J'me sens coupable d'avoir une gueule à être dénoncé "
)
Chronique "De choses et d'autres" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 31 juillet 2012

Billet - Caprices de star


Photo NAV L'Indépendant
Samedi, la Cité de Carcassonne accueillait un concert d'Hubert-Félix Thiéfaine. Loin du star system, ce poète moderne est à l'opposé des nouvelles divas aux exigences déroutantes. Pour la première fois, les organisateurs d'un gros festival (le Festi'Val de Marne) osent dénoncer les caprices de certains artistes. Dans une lettre ouverte publiée sur le net, ils s'insurgent contre des clauses jugées abusives. Ils ne donnent pas de noms (dommage...), mais des exemples concrets. Malicieusement, il est expliqué que « les méchants métalleux sont de vrais petits gourmands » et d'énumérer toutes les barres chocolatées, viennoiseries ou laitages de marque exigées dans la loge. Un ventre plein est gage de bon concert, mais pas avec n'importe quoi. Celui-là du thym frais, cet autre du pain 100% épeautre, le dernier préfère des sardines... Côté boissons, c'est l'escalade. Tout en soulignant que « le droit du travail interdisant la consommation d’alcool, aucune demande d’alcool ne devrait apparaître dans les contrats » les organisateurs du festival donnent des exemples :« 48 bières, 3 bouteilles de whisky, 6 bouteilles de bon vin et de la vodka ! » ou ces « 70 bières, 2 bouteilles de vodka et 1 bouteille de bon champagne » soit 6 litres d’alcool pour 3 personnes. Et puis il y a les intimidations, « n’oubliez pas de fournir la table de ping-pong, sinon l’annulation du concert peut avoir lieu » ou une « grande bassine remplie de glaçons » pour un rocker adepte de la médecine douce façon Rika Zaraï...

Chronique "ça bruisse sur le net (même l'été)" parue lundi 30 juillet en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 1 avril 2007

BD - Les images de Thiéfaine

Il y a « La fille du coupeur de joint », évidemment, mais également des titres plus récents à l'image de « Gynécées » ou des délires absolus comme « Alligator 427 ». Le point commun ? Ce sont des chansons de Thiéfaine, Hubert-Félix de son prénom. Il n'est jamais passé à la Starac, ni chez Drucker, mais depuis trente ans ses concerts affichent complets. 

Un poète hors pair, qui sait parfois donner du sens à ses chansons comme les très politique « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable ». Toutes ces chansons ont « bercé » de nombreux dessinateurs. Arleston, scénariste de Lanfeust, est « fan » depuis la première heure. Il a donc lancé l'idée de cet album constitué de l'adaptation en BD de chansons de Thiéfaine. 

A l'arrivée ils sont une bonne vingtaine à participer à cette centaine de pages laissant libre cours aux imaginaires débridés. Adaptations sages, d'autres plus psychédéliques, fidèles ou subjectives : cet album est totalement dans la veine de l'univers de Thiéfaine : délirant et déroutant. (Soleil, 14,95 €)