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mardi 12 décembre 2023

Un dictionnaire : La maison de la radio et de la musique


Pour les 60 ans de la maison ronde, c’est un habitué des lieux qui signe ce dictionnaire amoureux. Bernard Thomasson, quand il n’est pas dans les cuisines d’un bon restaurant, bosse dans les studios de la Maison de la radio. Il connaît parfaitement les couloirs (interminables) et surtout l’histoire de ce monument de la radio en France.

Alors de Artur, José de son prénom, créateur du Pop Club à zigotos, les créateurs de l’émission Des Papous dans la tête sur France Culture, souvenez-vous de ces belles heures passées à écouter que s’est toujours fait de mieux en création radiophonique en France.

« Dictionnaire amoureux de la Maison de la radio et de la musique », Bernard Thomasson, Plon & Radio France, 700 pages, 28 €

samedi 1 avril 2023

BD - Terukan Boys : du rock au braquage

Ils sont trois, ont trente ans et beaucoup de regret. Satoshi, Ryôhei et Kôta sont amis depuis le collège. Au lycée ils ont formé les Terukan Boys, un groupe de rock éphémère. Une fois devenus adultes, ils ont abandonné leurs rêves. L’un, devenu rapidement papa, a repris l’atelier de mécanique de son père, un autre est devenu gratte-papier dans une société d’assurances. Il n’y a que Kôta qui tente toujours de percer. Mais sans grand succès.

Comme chaque année ils se retrouvent pour une soirée festive et arrosée et font le point de leur existence. Ce n’est pas toujours très gai, chacun regrettant le temps insouciant où tout ce qui comptait c’était de répéter les morceaux qu’ils joueraient sur les scènes indépendantes de leur petite ville. Mais pour une fois, les Terukan Boys pensent enfin faire fortune. Pas en chantant, mais en braquant un ancien élève victime d’un chantage.

Cette histoire complète de 200 pages, a des airs de film de Tarantino. Avec des morceaux de Spielberg pour les retours en arrière, quand ils étaient lycéens. Imaginé par un trio d’amis qui signe Yû Nakahara, ce manga est avant tout une belle histoire d’espérance, de rédemption et de renaissance.
« Terukan boys » de Yû Nakahara, Doki Doki Bamboo, 7,50 €

samedi 3 novembre 2018

BD - La musique (en prison) adoucit les mœurs



Fresnes. Une ville en région parisienne qui n’est plus connue en France que pour sa prison. Une ville dans la ville où vivent des milliers de détenus, de gardiens, où il y a un hôpital et même une salle de spectacle pouvant accueillir des concerts. Des concerts en prison ? Oui, et parfois des « pointures » invitées par l’association chargée d’organiser des activités culturelles pour les prisonniers. Romain Dutter est le responsable de ces concerts et il raconte dans un roman graphique illustré par Bouqué comment l’administration pénitentiaire, longtemps hostile à ces concerts, a changé sa politique au cours des années 80. 

Après une présentation de son parcours (Romain Dutter a beaucoup bourlingué en Amérique du Sud, son premier contact avec le milieu carcéral se déroulant au Honduras), l’animateur raconte les concerts des deux côtés. Réactions des artistes, mais aussi des détenus ou des gardiens. Presque un reportage, sans le moindre parti pris, qui n’oppose personne au contraire. Preuve qu’effectivement, depuis toujours, la musique adoucit les mœurs. Même en prison…
« Symphonie carcérale », Steinkis, 20 €

dimanche 30 avril 2017

BD : Petite fille deviendra grande geisha



Le Japon a lui aussi connu sa révolution culturelle. Moins brutale que dans la Chine de Mao, mais aux conséquences radicales pour toute une partie de la population. Pas de revirement politique, mais simplement une modernisation de la vie quotidienne impliquant l’abandon de traditions séculaires. L’histoire de Setsuko Tsuda, petite fille de 8 ans, débute en 1912. Son père, samouraï déchu, quitte la campagne pour la grande ville. Là, incapable de nourrir sa famille, il vend Setsuko à une maison de geisha. La gamine au visage disgracieux et aux allures sauvages deviendra Kitsune, la renarde. Utilisée comme bonne à tout faire les premières années, elle va révéler un don pour le shamisen, cet instrument de musique typique. La première partie raconte sa dure vie dans un milieu où les femmes ne sont que des jouets pour les hommes. Le dessin en noir et blanc de Christian Durieux (sur un scénario de Perrissin) rend cette œuvre aussi délicate qu’un air joué sur cette guitare si particulière.
➤ « Geisha ou le jeu du shamisen » (tome 1), Futuropolis, 19 €

mercredi 6 janvier 2016

DVD : Des bruits de la vie au son électro

Zac Efron en DJ surdoué dans 'We are your friends' film musical moderne.
zac efron, dance, electro, musique, studiocanalLes amateurs de musique techno vont adorer ce film de Max Joseph. Pas forcément pour la bande son, de qualité, mais pour l'image résolument positive d'une mode musicale trop souvent décriée. Qui dit musique techno dit drogues, raves sauvages, excès... Aux USA, cela permet aussi à ces magiciens de l'assemblage de sons de bâtir des fortunes en faisant danser des milliers de jeunes et moins jeunes dans des clubs spécialisés ou en plein air. Cole Carter (Zac Efron) est un passionné. Il ne vit que pour la musique électronique. Il mixe et compose sur son vieil ordinateur. Avec ses copains, il tente de percer. Mais la lutte est rude.
Un tournage cool
Sa chance tourne quand il croise la route de James (Wes Bentley), une célébrité de la scène électro californienne. Ils vont travailler ensemble et le petit jeune va rapidement égaler voire dépasser la vedette. Une histoire d'ascension sociale basique, avec des hauts, des bas, une petite critique sociale, un embryon de romance et une scène finale qui rattrape largement les quelques longueurs et lourdeurs de l'ensemble. On vibre sur l'élaboration de ce morceau qui permettra à Cole de passer un cap. Professionnellement et humainement.
Zac Efron est crédible en DJ même si parfois il semble un peu trop « propre ». Dans les bonus du DVD et du blu-ray un reportage explique comment le jeune acteur s'est transformé en véritable DJ, prenant des cours et investissant dans du matériel pour se mettre à niveau. Quelques reportages courts donnent aussi un aperçu de l'ambiance très cool du tournage où la musique était toujours présente.
« We are your friends », Studiocanal, 14,99 euros

mardi 6 octobre 2015

Roman : Bêtes de scène dans "Mémoires fauves" de René Guitton

La jeune compagne d'une rock-star tombe amoureuse du vieux directeur artistique du label. Ménage à trois musical dans « Mémoires fauves » de René Guitton.

mémoires fauves, rené, guitton, calmann-lévy, musiqueRoman choral, « Mémoires fauves » de René Guitton débute par le coup de foudre d'un homme qui ne croit pourtant plus en l'amour. Michel Beaumont, directeur respecté d'un label de musique, est l'antithèse des artistes qu'il chapeaute. A eux la lumière et l'exposition médiatique, à lui la coulisse, le travail ingrat sans la moindre reconnaissance du public. Mais c'est dans son tempérament. Il est la « force tranquille » d'un milieu trop fougueux et pressé. A l'image de Fauves, le phénomène rock du moment. Ce jeune chanteur, originaire du Proche-Orient (Egypte et Liban), est devenu en quelques années la voix de sa génération. Une personnalité engagée, rebelle, sans cesse sur la brèche pour défendre les faibles, les pauvres. Fauves ne travaille pas pour Michel mais a tenu absolument à le rencontrer pour lui « vendre » son nouveau projet. Avec sa compagne, Aurélie, grand reporter elle aussi habituée aux pages People des magazines, il veut donner la parole aux animaux. Enregistrer partout sur la planète les cris de ces espèces menacées et les orchestrer pour en faire une symphonie sauvage.
Au cours de l'entretien, le jeune chanteur s'enflamme et explique d'où lui vient ce nom atypique : « Si je m'appelle Fauves, c'est pour leur rendre hommage, les rappeler à l'esprit de ceux qui les détruisent. Fauves au pluriel parce que je suis pluriel moi-même à travers tous les fauves que je porte en moi et représente, tous les fauves à la fois, avec la force des uns, la férocité des autres, leur fragilité et leurs craintes aussi. Je rugis leur rage à la face des humains, et rugirai encore et toujours leur mémoire, pour briser l'instinct des hommes. » Une sacrée profession de foi pour un homme à fleur de peau. Mais cela ne touche pas Michel, habitué aux caprices et lubies de certaines personnalités un peu trop investies. Il refuse. Sec et cassant. Sans détour. Fin de l'entretien. Fauves est furieux, Aurélie gênée.

Récit puissant
Cette dernière, dès le lendemain contacte Michel pour s'excuser. Ils déjeuneront ensemble et ce qui devait arriver arriva : le vieux (il a 55 ans) directeur casanier tombe sous le charme de la jeune, ravissante et brillante journaliste. Qui elle non plus n'est pas insensible au charme suranné et très cultivé du beau gosse grisonnant. Arrivé à ce point du roman, on se demande pourquoi René Guitton a passé toutes ces pages à décrire Fauves, le cocu de l'affaire. Tout simplement car le chanteur cache bien son jeu. Il n'est pas dupe et ses sens en éveil devinent l'amour naissant entre Aurélie et Michel.
La dernière partie du roman change totalement de registre. On entre dans le journal intime du chanteur, dans ses mémoires, autre version d'une vérité cachée. La relation amoureuse à la guimauve s'efface pour un texte d'une rare puissance. Fauves se raconte et son verbe emporte tout sur son passage. Des mémoires que l'on n'est pas prêt d'oublier.
Michel Litout

« Mémoires fauves », René Guitton, Calmann-Lévy, 18 €

lundi 16 mars 2015

Cinéma - Comment reconstruire sa famille




Le jeune héros du « Dernier coup de marteau », film d’Alix Delaporte tourné près de Montpellier, tente de sauver sa mère et de retrouver son père. 


Romain Paul. Retenez son nom, ce jeune acteur a une belle carrière devant lui. Découvert par Alix Delaporte, cet adolescent a une incroyable intensité dans le regard. C'est la principale raison qui a poussé la réalisatrice du film « Le dernier coup de marteau » de le retenir pour le rôle titre de son second long-métrage.
Victor, 13 ans, vit seul avec sa mère Nadia dans une caravane plantée à l'année en bord de Méditerranée. En stop, il se rend à Montpellier pour assister aux répétitions d'un concert de musique classique.

Père absent
Le chef, Samuel Rovinski (Grégory Gadebois) est le père de Victor. Une histoire d'amour très lointaine avec Nadia (Clotilde Hesme). Le père et le fils ne se sont jamais rencontré. Le premier face-à-face entre eux est très tendu. A ses proches professionnels, Samuel nie être le père de cet adolescent. Point. Reprise des répétitions.
Ce film sensible et d'une beauté lumineuse (les couleurs de la Méditerranée sont parfaitement mise en images) repose à 90 % sur les frêles épaules de Romain Paul. Présent dans quasiment tous les plans, c'est lui qui sert de relais entre ce couple séparé qui refuse de se retrouver. Victor tente de savoir si le retour de son père dans la région est lié à la maladie de sa mère. Atteinte d'un cancer, elle dépérit à vue d'oeil, refusant de prolonger un traitement trop lourd. Mais Samuel n'est au courant de rien. Son concert à Montpelier n'est qu'une date de plus dans son planning très chargé de chef d'orchestre réputé.
Partagé entre l'envie de sauver sa mère et de retrouver son père, Victor, en pleine adolescence, découvre en plus les premiers émois amoureux avec sa jeune voisine, Luna (Mireia Vilapuig), une Espagnole survivant sur la plage au sein de sa famille nombreuse. Trois pistes pour une avenir non tracé.
Loin d'être moralisateur ou chargé de pathos, ce film est d'une extrême réalité. Alix Delaporte a volontairement laissé toutes les fins ouvertes. Victor, quel que soit son destin, ses choix, sa vie, restera un gamin lumineux qui rayonnera longtemps dans la mémoire des spectateurs chanceux de ce film tout en nuances.

mardi 31 juillet 2012

Billet - Caprices de star


Photo NAV L'Indépendant
Samedi, la Cité de Carcassonne accueillait un concert d'Hubert-Félix Thiéfaine. Loin du star system, ce poète moderne est à l'opposé des nouvelles divas aux exigences déroutantes. Pour la première fois, les organisateurs d'un gros festival (le Festi'Val de Marne) osent dénoncer les caprices de certains artistes. Dans une lettre ouverte publiée sur le net, ils s'insurgent contre des clauses jugées abusives. Ils ne donnent pas de noms (dommage...), mais des exemples concrets. Malicieusement, il est expliqué que « les méchants métalleux sont de vrais petits gourmands » et d'énumérer toutes les barres chocolatées, viennoiseries ou laitages de marque exigées dans la loge. Un ventre plein est gage de bon concert, mais pas avec n'importe quoi. Celui-là du thym frais, cet autre du pain 100% épeautre, le dernier préfère des sardines... Côté boissons, c'est l'escalade. Tout en soulignant que « le droit du travail interdisant la consommation d’alcool, aucune demande d’alcool ne devrait apparaître dans les contrats » les organisateurs du festival donnent des exemples :« 48 bières, 3 bouteilles de whisky, 6 bouteilles de bon vin et de la vodka ! » ou ces « 70 bières, 2 bouteilles de vodka et 1 bouteille de bon champagne » soit 6 litres d’alcool pour 3 personnes. Et puis il y a les intimidations, « n’oubliez pas de fournir la table de ping-pong, sinon l’annulation du concert peut avoir lieu » ou une « grande bassine remplie de glaçons » pour un rocker adepte de la médecine douce façon Rika Zaraï...

Chronique "ça bruisse sur le net (même l'été)" parue lundi 30 juillet en dernière page de l'Indépendant.

mardi 10 novembre 2009

BD - La mauvaise herbe pousse en Grèce


En Grèce, dans les années 30, l'arrivée au pouvoir de militaires aux tendances fascisantes a provoqué la mort d'un style de musique : le rébétiko. Cette partie ignorée de l'histoire de ce pays européen est mis en lumière dans cet album magistral signé David Prudhomme. Sur une centaine de pages aux couleurs pastels de cette Méditerranée languissante, il raconte la vie de ces musiciens, devenus les ennemis du pouvoir, simplement pour exacerber le sentiment national et dénoncer la prétendue fainéantise de ces nomades inventeurs du blues grec. 

Armés de leur bouzouki, ils jouent, chantent et fument du haschich. C'en est trop pour les tenants de la « troisième civilisation hellénique ». Stravos, amateur de jolies filles, à l'esprit particulièrement frondeur, et Markos, à peine sorti de prison (où il a joué un dernier morceau pour le directeur, accro à ces airs) déambulent dans cette ville en pleine mutation. Ils vivotent et résistent jusqu'à ce qu'ils aient l'opportunité de quitter l'Europe pour aller enregistrer un disque aux USA. 

Un récit fort, politique et poétique ; certainement le meilleur album de cette seconde partie d'année 2009.

« Rébétiko », Futuropolis, 20 € 

mardi 23 octobre 2007

BD - Les loosers du rock

Ils ont un peu la rock'n'roll attitude. Mais la loose prend souvent le pas sur leur enthousiasme. Les Blattes, trio composé d'un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur, sont persuadés qu'un jour leur heure de gloire viendra. Qu'un jour ils seront riches et célèbres, adulés par des milliers de fans en délire. Un jour... 

En attendant ils tentent de survivre et, pourquoi pas, de faire un concert. Ils ont enfin une petite opportunité en croisant par hasard un de leur fan (le seul à priori...) qui leur propose de venir jouer au Zénith, comme ça, au débotté. Le Zénith se révélant être un bar PMU crasseux dans une banlieue sinistre, et que ce soir-là, le PSG joue et passe à la télé, le concert est très rapidement compromis. 

Seconde tentative avec la participation à un tremplin rock organisé dans une salle des fêtes. L'inscription de 30 euros dissuade notre groupe de fauchés radins, mais une âme charitable accepte de leur avancer la somme. Le résultat est catastrophique. 

Les Blattes n'ont décidément pas de chance et quand ils rencontrent un riche producteur prêt à investir sur leur talent, ils trouvent le moyen de contrarier sa famille. 

Un album désopilant, scénarisé par Mo CDM et dessiné par Gaël, jeune auteur originaire de Montpellier qui a visiblement été influencé par les premiers Lucien de Margerin.

("Les Blattes", Le Lombard, 9,80 €)