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lundi 3 février 2025

BD - Haine et violence derrière les hauts murs


Premier album graphique et véritable coup de maître pour ELK, mystérieux auteur né en Suisse et résidant à Lyon. Il a longtemps travaillé dans la conception de jeux de société. Pour ses débuts en BD, il a reçu l’aide d’Hubert, crédité du titre de directeur d’écriture.

Le scénariste, récemment disparu, n’est plus là pour admirer le résultat, mais il aurait été fier de ce superbe objet graphique, unique et envoûtant. Dans un monde médiéval de fantasy, un mal s’abat sur un petit royaume. Pour éviter la contagion, des hauts murs sont construits autour de la zone. Quelques habitants tentent de survivre, coupés du monde depuis des années, aux prises avec les « errants », des monstres assoiffés de sang et de chair humaine. La communauté, en vase clos, souffre en plus d’infertilité.

Quand un étranger, Sovir, parvient à franchir les murailles et semble imposer sa volonté aux errants, toutes les croyances sont remises en question. Ivan, le jeune prince, le déteste immédiatement. Même s’il peut être le sauveur des reclus.

Le graphisme, étonnamment sensuel et gracieux, tranche avec l’action, parfois violente et sanglante. Des planches de toute beauté, la naissance d’un grand dessinateur.
« Les chants du chaos », (tome 1), Rue de Sèvres, 112 pages, 22,90 €

vendredi 3 juillet 2020

BD : les trois albums incontournables de l’été 2020

La sélection de ces trois BD incontournables de l’été est forcément subjective. Mais soyez certains qu’avec ces trois albums de BD, votre lecture sortira des sentiers battus. Peau d’homme est un conte féministe moderne écrit par Hubert et dessiné par Zanzim. Jim signe enfin le 4e et dernier volet de sa saga romantique Une nuit à Rome. Enfin, en ces temps de pandémie, c’est un autre fléau qui a dévasté la planète dans Le convoyeur, série de SF écrite par Tristan Roulot et dessinée par Dimitri Armand.


Peau d’homme




En Italie, vers la Renaissance, la belle, jeune et naïve Bianca va se marier avec Giovanno. Un mariage arrangé. Mais les femmes de la famille de Bianca ont un secret. Elles possèdent une peau d’homme. 

Si une femme l’enfile, elle se transforme et jeune homme. Voilà comment Bianca va découvrir les réalités du monde des hommes dès qu’elle se transforme en Lorenzo, le nom de la peau. Hubert et Zanzim signent un conte remarquable de modernité. Bianca, devenue homme, va côtoyer son futur mari.



 Un vantard, buveur mais qui cache aussi bien des secrets. Notamment qu’il va se marier mais qu’en réalité il a un faible pour les garçons. Et Bianca d’entendre de la bouche de son futur mari qu’il ne voudrait pas vivre avec cette Bianca mais Lorenzo. Cette variation sur les préférences sexuelles, le genre, les habitus et les préjugés est d’une justesse implacable.  

Peau d’homme, Glénat, 27 €


Une nuit à Rome




50 ans, le tournant. La jeunesse insouciante à 20, la raison à 40 mais que peut-on vivre quand on a 50 ans ? Jim dans sa saga romantique débutée en 2012 tente de donner un embryon de réponse. Ce quatrième et dernier volet termine le second cycle. Dans le premier, Raphaël, retrouvant dans une veille cassette VHS une vidéo de lui et sa petite amie de quand il avait 20 ans se promettre de passer leurs 40 ans ensemble. Ils le font à Rome. Puis retournent à leurs petites vies rangées.

 Rebelote pour les 50 ans. Raphaël invite Marie à ses 50 ans. A Rome toujours, capitale italienne merveilleusement dessinée par Jim. Marie hostile dans un premier temps car elle sait que sa mère va mourir. 

Mais comme à 40 ans, la magie va de nouveau fonctionner. Sauf qu’à 50 ans, il est accidents de la vie dont il est plus compliqué de se remettre qu’à 20 ou 30…

Une nuit à Rome (tome 4), Bamboo Grand Angle, 18,90 €


Le convoyeur




Excellent dessinateur remarqué dans deux autres séries aux univers différents (Sykes et Texas Jack), Dimitri Armand frappe de nouveau fort avec le premier tome des aventures futuristes du Convoyeur.

 Dans un avenir proche, un virus a ravagé la planète. Il s’est attaqué au fer. Le métal a perdu toutes ses qualités. La civilisation s’est écroulée. Et l’Humanité s’est abâtardie à cause de ce fer manquant dans le sang. 


Le Convoyeur est une sorte de chasseur de primes. Il accepte de ramener ce qu’on lui demande (un trésor, un être aimé enlevé, un objet) en échange d’un simple service : gober un œuf spécial. Dans ce premier album, il va traîner dans ce qui ressemble à l’Occitanie d’après l’apocalypse (il va de Caor au fief du duc d’Arcasso), acceptant d’aider un village de femmes déserté par tous les hommes. Magistral !

Le convoyeur (tome 1), Le Lombard, 14,45 €

lundi 11 juillet 2016

BD : un bâtard au pouvoir

ogres-dieux, demi-sang, petit, hubert, gatignol, soleil
Entre livre de contes et bande dessinée classique, le second tome de la série des « Ogres-Dieux » d'Hubert et Gatignol confirme l'exceptionnelle qualité du premier volet. Dans ce monde imaginaire, toutes les contrées sont dominées par les Ogres, devenus dieux pour les humains. Des Ogres-Dieux peu enclins à gérer leur royaume. Ils préfèrent déléguer ces tâches ingrates à un Chambellan, tout puissant mais au poste très exposé face aux colères des maîtres géants. « Demi-sang » c'est Yori, fils illégitime d'un Maître. Chassé du monde doré des grandes familles, il doit, comme sa mère, se prostituer pour subsister. Sa grande beauté lui permet de se faire « adopter » par une riche veuve et de devenir à son tour Chambellan. L'heure de la vengeance a sonné. Diversité des personnages, beauté grandiose des décors : une des BD les plus originales de ces derniers mois.
« Les Ogres-Dieux » (tome 2), Soleil Métamorphoses, 22,95 €.

lundi 22 décembre 2014

Cadeaux de Noël : trois beaux livres marqués BD

glénat, dubois, revenants, petit, bidochon, binet, fluide glacial, musée, hubert, gatignol, soleil
Écrite par Pierre Dubois, émérite elficologue barbu, « L'effroyable encyclopédie des revenants » fait suite à celle présentant les fantômes. La différence est infime, mais essentielle pour ce spécialiste de l'étrange et du surnaturel. Ces 230 pages à la mise en page particulièrement soignée, sont richement illustrées par Carine-M et Elian Black'Mor. Pleines planches en couleurs (essentiellement du rouge et du noir) ou dessins à l'encre de Chine s'intégrant dans les textes, ces « horreurs » sont paradoxalement très belles. Cette encyclopédie peut aussi se picorer par petits bouts. La table des matières donne les thèmes abordés et la liste des contes repris dans ces pages, comme « La chasse maudite », « L'auberge du Larzac » ou « Le revenant de la bouteille », hilarant récit de la mort et des obsèques de Toine, pilier de bar, fainéant et grand amateur de beuverie. Sa mort est consécutive à une bagarre avec une brouette malotrue : il finit noyé dans une fosse à purin... Alors il est revenu hanter ses copains de bistrot car « Ivre, mort et ivre mort, c'est bonnet blanc et blanc bonnet ».
« L'effroyable encyclopédie des revenants », Glénat, 39,50 €
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Gothique et violent, ce conte mélange habilement bande dessinée classique et récit littéraire. Hubert en a écrit le scénario, Gatignol donné vie graphiquement aux personnages. L'action se déroule dans une vallée isolée. Des géants y règnent en maîtres. Le plus grand d'entre eux, le roi, bafre en compagnie du reste de sa famille. Au menu : des humains. Crus ou cuits. De géants, ils sont devenus ogres. La reine, après avoir accouché de triplés dégénérés, est de nouveau enceinte. Mais au lieu de mettre au monde un fort et gros bébé qui lui aurait déchiré les entrailles, elle donne naissance à un petit avorton. Le roi lui ordonne de l'avaler sur le champ. Elle fait semblant et confie Petit à sa tante pour qu'elle l'élève dans le plus grand secret. Qui sont ces ogres ? D'où viennent-ils ? Petit va-t-il détrôner son père ? Toutes ces questions rythment les 150 pages qui peuvent se lire comme une simple BD ou un beau livre richement illustré.
« Petit », Soleil, collection Métamorphoses, 26 €
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Les Bidochon retournent au musée. Le couple des Français très moyens imaginé par Binet semble pourtant totalement imperméable à la beauté. Certes, mais quand il pleut, un musée est bien pratique pour pique-niquer à l'abri. Il suffit de dégotter une toile dans le style du « Déjeuner sur l'herbe » de Manet pour que l'illusion soit parfaite. Le grand écart est absolu mais très amusant. Binet, par ailleurs excellent peintre, a donné l'occasion à ses personnages de commenter vingt toiles exposées à Caen et Lyon. Tous les styles sont représentés, de « Vénus et Adonis » de Cornelis Van Haarlem au « Canapé » d'Antoni Tapies. Les œuvres sont reproduites pleine page, en vis-à-vis du dessin en noir et blanc de Binet. Ensuite, Patrick Ramade et Pierre Lacôte détaillent la vie de l'artiste, explicitent la peinture et la replacent dans son contexte historique. Voilà comment Raymonde et Robert Bidochon vont vous donner envie d'aller faire un tour dans ces deux musées. Non pas pour manger un sandwich au saucisson devant le « Coucher à l'italienne » de Jacob Van Loo, mais admirer ces chefs-d'œuvre de la peinture européenne, toutes époques confondues.
« Un 2e jour au musée avec les Bidochon », Fluide Glacial, 25 €

mardi 17 juin 2014

BD - Entrailles spatiales


« Le temple du passé », nouveau roman de Stefan Wul adapté en bande dessinée (Hubert au scénario, Etienne Le Roux au dessin), n'a pas pris une ride depuis sa parution en 1957. Un vaisseau spatial rencontre une avarie. L'équipage est réveillé en urgence. Mais cela n'empêche pas l'engin d'être avalé par une sorte de trou noir. Après un choc énorme, il ne reste plus que trois survivants à bord. Massir le pilote, Jolt médecin stagiaire et Raolt, quartier-maître. Ils découvrent que leur astronef a été englouti par un gigantesque monstre marin évoluant dans une mer de chlore recouvrant en partie une planète inconnue. A force de manipulations génétiques, ils parviennent à faire évoluer le gros poisson en une sorte de reptile qui ne peut s'empêcher de rejoindre la terre ferme. 
Cette histoire, assez visionnaire à son époque, a depuis été maintes et maintes fois réutilisée dans diverses œuvres de SF. Les auteurs actuels y ont rajouté la description d'une société qui a de quoi donner la nausée à Christine Boutin : l'homosexualité est la règle ; être attiré par le sexe opposé est considéré comme une tare rédhibitoire...

« Le temple du passé » (tome 1), Ankama, 13,90 €

mercredi 3 février 2010

BD - Inquiétantes bestioles


Si le monde d'Avatar vous a émerveillé, vous apprécierez aussi cette BD au dessin rond et enfantin, au message assez similaire, le politiquement correct en moins. Hubert (scénario) et Ohm (dessin) ont imaginé ce monde si différent. Les habitants des îles ont décidé de laisser le continent à l'état sauvage, pour ne pas détruire le fragile équilibre naturel. 

La jeune pilote de montgolfière, Luanne, flanquée d'un commandant alcoolique et d'un stagiaire fils à papa, se crache dans la jungle. Immédiatement ils sont pris à partie par les milliers de bestioles autochtones qui considèrent cette intrusion comme une agression. 

Déroutant dans les premières pages, ce gros album de 72 pages devient rapidement passionnant. Assurément une des révélations du festival d'Angoulême qui s'est déroulé le week-end dernier et qui a couronné Baru (Grand Prix) et Riad Satouf (meilleur album avec Pascal Brutal).

« Bestioles », Dargaud, 19 €