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dimanche 27 avril 2025

BD - Duel au sommet dans le Clovd pour gagner Excalibur



Dessinateur génial, Florent Maudoux poursuit son bonhomme de chemin, loin des modes, avec constance et sérieux. Après l'exploration de Freaks' Squeele (sept albums), il a développé cet univers entre fantastique et science-fiction dans Rouge puis Funérailles. Des personnages et des décors (la terre ravagés après une extinction de masse due à la pollution, aux maladies et aux guerres...) que l'on retrouve dans sa nouvelle série intitulée "CLOVD". Le Clovd c'est ce monde d'après, où des monstres se cachent dans les ruines, où des maraudeurs cherchent à vous dévorer et où les rares survivants se sont scindés en clans. Rivaux souvent. Parfois alliés pour se défendre. 

Au début du second tome de cette saga avant-gardiste ambitieuse (le premier est sorti en novembre 2023), on découvre comment Katelyn s'échappe d'un bunker souterrain. A la surface, deux ans plus tard, elle croise la route de Funérailles et d'Isatis. Elle a aussi adopté deux enfants. Le petit groupe va rejoindre le grand regroupement annuel des clans dans un très bizarre parc d'attraction. Loin des dangers, c'est le défoulement maximum. Avec au final un combat entre clans pour savoir qui aura le droit de tenter de retirer Excalibur d'une solide enclume. 

Découvrir une série de Florent Maudoux c'est plusieurs "effets wahou" assurés. D'abord son dessin. Précis, lumineux, bourré de détails, aux décors fouillés et imaginatifs. Ce sont des ruines mais elles sont incroyablement belles sous son pinceau. Les femmes guerrières, souvent charnues comme la rousse et rayonnante Isatis, méritent aussi le détour. Elles sont les égales des hommes, avec souvent un petit plus côté empathie et volonté de trouver des arrangements avant d'en venir aux mains. Mais elles n'hésitent pas à plonger dans la mêlée quand il le faut. 

Et justement, la grande réunion des clans va être perturbée par l'attaque de Lucifer, le chef des Missionnaires, un clan agressif et expansionniste. On se laisse alors charmer aussi par cette histoire, où la violence, si elle est présente, n'est pas automatiquement mise en vedette, seule solution pour s'en sortir. C'est un futur imaginaire, mais on aurait bien besoin, de nos jours, de l'intelligence d'Isatis et de ses amis. 

"Clovd" (tome 2), Label 619 - Rue de Sèvres, 112 pages, 18,90 €

mardi 22 avril 2025

BD - L'enfance simple et enchantée du petit Nekomaki


Un chat, un canard, la passion des trains, un papa joueur, une maman attentionnée : l'enfance de Nekomaki dans la campagne japonaise dans les années 70 a tout du conte de fées. Même s'il n'y a rien de magique dans ce quotidien d'un gamin âgé de 7 ou 8  ans. Ce récit, constitué de petites histoires, plonge le lecteur dans un Japon insoupçonnable. Celui des années 70, quand tout était encore simple. 

Ken a le sommeil lourd. Il dort le plus possible sur son futon, en compagnie de Momo, son gros chat, tendre, câlin et farceur. Un gros matou qui le suit comme un petit chien quand Ken part se promener le long des canaux, pas loin des rizières. Là, il joue avec des grenouilles, des scarabées ou à marcher comme un géant sur ses échasses fabriquées par son père avec des boites de conserves vides. Il aime aussi regarder passer les trains au loin. Il les connait tous, nom, horaires, type de locomotive. Une BD qui va vous réconcilier avec la vie familiale. 

Papa rentre parfois pompette du travail, mais il a souvent des cadeaux pour son fils. Il revient une fois avec une petite boule jaune. Un caneton qui grandira très vite (couvé par Momo qui finalement est une chatte et vient de donner naissance à trois adorables chatons). Le canard très dégourdi répond au nom de Mimosa. 

Le trio est constitué. Place à de grandes aventures dans ces 160 pages dessinées avec douceur et colorées dans des tons pastels  lumineux. Bref, c'est un bijou à offrir à toute personne encore capable de s'émouvoir pour les choses simples de la vie.   

"Mimosa, Momo et moi", Le Renard Doré, 160 pages en couleur, 12,90 €

vendredi 11 avril 2025

BD - Louve, la petite sœur qui gardait les moutons de son frère


Un pur bonheur, 200 pages en noir et blanc de beauté, de poésie et de tendresse. Le tome 1 de Louve, manga signé par Miyako Miiya est unique. on ne peut que tomber sous le charme de Ur et Juf, le petit berger et sa sœur. Ur vit dans une maison perdue près du Mont Gémissant. Une zone étrange, où d'étranges histoires circulent. Notamment qu'il abrite des bêtes sauvages et agressives. Un loup-garou notamment. Or il se trouve que Juf est très grande, couverte de poils noirs, a des yeux perçants et une grande gueule. Si Ur veut rester loin des hommes c'est pour protéger sa petite sœur de leur folie. 


Un berger, des moutons, une louve : étrange casting de cette BD composée de 9 histoires indépendantes avec à chaque fois un personnage secondaire en vedette. La plus mignonne est celle de Chibi le petit agneau. Un bébé découvrant la grande ville et ses dangers. La plus touchante est celle de Tétée la mémère. Tétée c'est la chienne de Ur. Une bonne gardienne. Mais qui se fait un peu vieille. Des pages qui permettent d'appréhender la fin de vie en toute sérénité. 

La plus touchante reste celle de Céline, la jeune duchesse. Une ode aux plaisirs simples du  présent. Un second tome est annoncé. En attendant vous pouvez découvrir, toujours aux éditions du Renard doré, les Contes fabuleux de la nuit, les autres titres signés Miyako Miiya.   

"Louve" (tome 1), Le Renard Doré, 208 pages, 9,90 € 

jeudi 20 mars 2025

BD - Une famille unie lancée dans "Le grand monde"

Roman paru chez Calmann-Lévy et vendu à des milliers d'exemplaires, Le grand monde de Pierre Lemaitre est adapté en BD. Toujours par Christian de Metter qui avait déjà proposé une version graphique de la précédente trilogie débutée par Au revoir là-haut. Pas toujours évident de proposer une version illustrée d'un texte si riche. Le dessinateur a pourtant trouvé les ressources pour transformer ce roman fleuve en passionnante saga familiale, aux décors multiples et rebondissements encore plus nombreux.

La famille Pelletier est au centre de ce témoignage du monde de la la fin des années 40. La guerre vient à peine de s'achever. La tension est encore palpable à Paris. C'est là que les ennuis débutent pour Jean, François et Hélène, trois des enfants du couple Pelletier connu pour sa prospère savonnerie installée à Beyrouth. Les trois enfants Pelletier, tous majeurs, sont arrêtés et interrogés par la police. Ils ont bien des choses à se reprocher. Mais ne savent pas exactement pourquoi ils se retrouvent en position d'accusés. 

Jean et sa femme magouillent dans le textile. Des tissus achetés à vil prix aux artisans juifs, quelques années plus tard, quand il fallait trouver de l'argent pour quitter cette France occupée de plus en plus antisémite. 

Hélène a des relations douteuses. Des drogués qui braquent des pharmacies. Quant à François, journaliste, il est sur le point de dévoiler un gros scandale financier lié à la piastre indochinoise. Trois histoires entrecroisées, parfaitement amenées et développées, de Paris au Liban en passant par l'Indochine, colonie en guerre où le quatrième fils Pelletier, Etienne, tente désespérément de retrouver le grand amour de sa vie. 

On ne doit pas en dire trop pour ne pas gâcher les rebondissements et liens entre les différentes affaires (et même romans de Pierre Lemaitre). D'ailleurs c'est le gros problème de ces adaptations dessinées. Ceux qui ont lu le roman sont toujours un peu désappointé. Et une fois l'album refermé, on a envie de lire le roman, tout en sachant à l'avance ce qu'il va se passer. Par chance, certaines oeuvres sont plus fortes que tout. Le grand monde en fait partie. 

"Le grand monde", Rue de Sèvres, 184 pages, 25 €

mercredi 5 mars 2025

BD - La "Panique aquatique" gagne le parc marin d'Aqualand

La mer est en danger. Pollution, exploitation : il ne se passe pas un jour sans que la situation n'empire. Dan Santat, auteur américain, en a parfaitement conscience et tente dans ce roman graphique destiné aux adolescents de leur faire prendre conscience que l'avenir se joue actuellement. 

Sophia est une petite fille nostalgique. Elle vit chez son oncle depuis la disparition de son père en mer. Un scientifique, à l'origine d'un parc marin, Aqualand. Aqualand est un peu le royaume de Sophia. L'endroit où elle retrouve le plus de traces de son père. Un jour, un étrange scaphandrier fait son apparition à l'entrée du parc. Pas n'importe quel scaphandre : celui du papa de Sophia. Serait-il encore vivant ? 

Au cours des chapitres suivants, le lecteur découvre, émerveillé, que ce sont des coquillages, tortue, poissons, crustacés et même un poulpe qui animent cette réminiscence du créateur d'Aqualand. Le récit bascule dans le fantastique. En se noyant, le savant a transféré sa conscience vers ces animaux marins qui ont désormais pour mission de sauver leur univers. Ils se rendent sur terre, à leurs risques et périls, pour tenter de persuader Sophia. Lui délivrer aussi un dernier message de son père. 

Une BD poétique, superbement dessinée dans un style très animation traditionnelle. Logique car Dan Santat s'est avant tout fait connaitre en créant la série The Replacements sur Disney Channel. 

"Panique aquatique", Rue de Sèvres, 256 pages, 16 € 

mercredi 12 février 2025

BD - Les Pestaculaires à la chasse au trésor

Pourquoi se priver d'exploiter une série qui marche ? Surtout quand les auteurs mettent autant d'application à faire ce spin-of. Les Spectaculaires, une bande de saltimbanques redresseurs de torts, imaginés par Régis Hautière et Arnaud Poitevin, animent depuis quelques années le catalogue des éditions Rue de Sèvres. Une BD s'adressant plutôt aux grands ados et adultes encore charmés par l'ambiance feuilletonesque du Paris du début du XXe siècle. Alors pourquoi ne pas décliner l'idée avec les même héros, mais encore enfants. Cela donne les Pestaculaires, gamins des rues déjà intrépides et très doués pour s'attirer les ennuis et résoudre les énigmes. Le dessin, un peu plus simple, les intrigues moins fouillées, font que l'ensemble s'adresse aux plus jeunes. Une excellente façon de découvrir la BD en général.

Comme dans la série d'origine, c'est la jeune et très acrobate Pétronille qui donne le "la". Elle est l'âme du groupe, la fille qui n'a jamais peur et fonce dans le tas. Cela permet à ses trois copains d'oublier leurs jeux enfantins pour aller à sa rescousse. Evariste deviendra un homme volant, Félix un loup-garou et Eustache un homme de fer. Dans le second album, la petite bande découvre avec joie qsue les rues de Paris se couvrent de neige. Manque de chance, c'est aussi à cette occasion que leur plus grand ennemi, Ignace, s'évade de la prison avec ses complices. Avec une seule idée en tête : se venger des Pestaculaires. Ces derniers, dans un moulin abandonnés, découvrent le plan d'un trésor. Celui des dames de Montmartre. Le début d'une chasse au trésor dans Paris, avec aussi course-poursuite entre les enfants, Ignace et ses comparses, la police et un mystérieux voleur qui signe ses forfaits de l'étrange message "Arsène Lapin, le gentleman cabrioleur". Et des cabrioles, il va y en avoir à foison dans un théâtre abandonné. 

Une série joyeuse, gaie, trépidante et inventive tout en rendant hommage à un style de littérature qui a fait rêver plusieurs générations de Parisiens et de Provinciaux.

"Les Pestaculaires" (tome 2), Rue de Sèvres, 48 pages, 13 €  

lundi 3 février 2025

BD - Haine et violence derrière les hauts murs


Premier album graphique et véritable coup de maître pour ELK, mystérieux auteur né en Suisse et résidant à Lyon. Il a longtemps travaillé dans la conception de jeux de société. Pour ses débuts en BD, il a reçu l’aide d’Hubert, crédité du titre de directeur d’écriture.

Le scénariste, récemment disparu, n’est plus là pour admirer le résultat, mais il aurait été fier de ce superbe objet graphique, unique et envoûtant. Dans un monde médiéval de fantasy, un mal s’abat sur un petit royaume. Pour éviter la contagion, des hauts murs sont construits autour de la zone. Quelques habitants tentent de survivre, coupés du monde depuis des années, aux prises avec les « errants », des monstres assoiffés de sang et de chair humaine. La communauté, en vase clos, souffre en plus d’infertilité.

Quand un étranger, Sovir, parvient à franchir les murailles et semble imposer sa volonté aux errants, toutes les croyances sont remises en question. Ivan, le jeune prince, le déteste immédiatement. Même s’il peut être le sauveur des reclus.

Le graphisme, étonnamment sensuel et gracieux, tranche avec l’action, parfois violente et sanglante. Des planches de toute beauté, la naissance d’un grand dessinateur.
« Les chants du chaos », (tome 1), Rue de Sèvres, 112 pages, 22,90 €

vendredi 10 janvier 2025

BD - Les héros de "Seuls" dans un hôtel cauchemardesque


Compliqué de prolonger la magie d’une série qui, au moment de sa sortie, sort complètement de l’ordinaire. L’effet nouveauté ne dure jamais très longtemps. Pourtant cela fait près d’une vingtaine d’années que Fabien Vehlmann (scénario) et Bruno Gazzotti (dessin) parviennent à tenir en haleine les lecteurs de Seuls.

Les enfants du début, perdus dans les Limbes après avoir trouvé la mort la même nuit, ont été rejoints par d’autres héros. Ce 15e titre, intitulé « L’hôtel du bout du monde », voit huit d’entre eux aller sur une île pour tenter de retrouver la trace de Jezabel, une jeune fille qui pourrait donner des indications à Dodji pour vaincre Saul. Ils vont se retrouver dans un ancien hôtel, désert, hanté par les cauchemars de l’enfant-miroir.

L’occasion pour les auteurs pour comprendre d’où vient ce « méchant » et donner quelques précisions sur les circonstances de la mort de Camille. Un album transition dans l’intrigue générale, permettant à Gazzotti de signer des planches d’une grande beauté dans des décors riches et foisonnants.
« Seuls » (tome 15), Rue de Sèvres, 48 pages, 12,95 €

lundi 3 juin 2024

BD - Découverte de la nature

 


Ambiance radicalement différente pour Murmures des sous-bois par rapport au Dieu-Sauvage. L'auteur canadien Kengo Kurimoto a découvert dans cette nature préservée des signes innombrables de poésie à l'état pur. Pour prendre conscience de ce monde merveilleux si proche, même des urbains, il prend pour exemple une jeune fille, Poppy, obligée de promener son chien Pepper dans les rues de la ville.

Elle tient la laisse mais ne fait pas attention à son animal. Casque sur les oreilles, regard rivé sur son smartphone, elle est ailleurs. Il faut que Pepper s'échappe et pénètre dans un terrain vague jouxtant une forêt à l'abandon pour qu'un monde nouveau s'ouvre aux yeux de Poppy. Elle va entendre les oiseaux, découvrir de nouveaux arbres, sentir les parfums des fleurs et même observer les traces laissées par les animaux sauvages grâce aux indications de Rob un jeune garçon qui « profite » de la nature depuis bien plus longtemps.

Cet album, sorte de longue contemplation de tous les miracles et beautés de la nature, est une source infinie de sagesse, de zénitude et de calme. Comme Poppy, on a envie une fois cet album à l'italienne refermé, aller à la découverte de lieux si proches et pourtant inconnus.  

«Murmures des sous-bois», Rue de Sèvres, 216 pages, 18 €


samedi 27 avril 2024

BD - New York, l’inspiratrice


Ville touristique par excellence, New York grouille de visiteurs, le nez en l’air à admirer immeubles et publicités géantes. Si en ce printemps 2009 Zoe, Dani et Fiona se retrouvent dans la ville monde de la côte Est des États-Unis, ce n’est pas uniquement pour faire du tourisme.

C’est aussi l’occasion pour les deux premières, des cousines, de se retrouver après quelques mois éloignées. Elles n’ont pas choisi la même université au Canada. Fiona est la colocataire de Dani. Elle ne connaît pas Zoé mais accroche immédiatement avec elle.

 Ce séjour de cinq jours va dès lors être plus mouvementé qu’espéré. Ce gros album, écrit par Mariko Tamaki et dessiné par Jullian Tamaki, semble inspiré des souvenirs de ces deux cousines originaires de Corée, citoyennes canadiennes et devenues des valeurs sûres du milieu graphique indépendant US. Un dessin très simple, alternant gros plan sur les filles et vues d’ensemble de la ville titanesque, prend son temps pour expliquer les découvertes des unes et des autres.

Zoé est la plus enthousiaste. Elle veut tout voir, musées, lieux touristiques, boutiques à la mode et s’extasie même sur la saveur inégalée des pizzas.

Dani, plus réservée, est plus fascinée par Fiona que l’architecture ou les New-yorkais. Quand à cette dernière, elle tourne autour de Dani, la provoque, cherche à la faire réagir pour finalement la séduire et l’amener dans son lit. Une histoire à trois, avec seulement trois couleurs : noir, gris et beige.

Une parenthèse très formatrice dans la vie de ces étudiantes, futures artistes, encore pleines de doutes et d’envies. Problème, en refermant le livre on a deux envies irrépressibles : découvrir New York… et retrouver notre jeunesse.

« New York, New York », Rue de Sèvres, 448 pages, 25 €

dimanche 26 novembre 2023

BD - Diversité à protéger dans le Pacifique Sud

La France possède dans le Pacifique Sud (et aussi dans l’océan Indien), quantité d’îlots, derniers vestiges d’une puissance maritime colossale. Des confettis d’empire qui coûtent. Sur ce petit bout de corail perdu dans le Pacifique Sud, une station météo est à l’abandon. Pour la réparer, il est proposé à Eva, une ingénieure qui ne trouve plus de sens à sa vie dans notre société de surconsommation, un contrat de quelques mois.

Elle ne gagnera pas beaucoup et sera seule. Elle accepte la mission et part pour son caillou avec pour seul compagnon son chien.

Ce roman graphique de Léonard Chemineau débute comme un conte de fées, version 3.0 avec conscience écologique et volonté d’un véritable retour à la nature. Mais les problèmes s’accumulent et Eva, inexpérimenté, risque de mourir. Elle ne doit son salut qu’à l’intervention d’un navire d’exploration. Une société privée qui cherche des minéraux rares dans les fonds de son île. La belle et pure écologiste sauvée par les méchants exploiteurs des fonds sous-marins, destructeurs d’une fragile diversité.

La seconde partie raconte cet affrontement, les enjeux financiers et sociétaux de la perpétuelle lutte entre le pot de terre et le pot de fer. Une utopie magnifiée par les planches en couleurs directes d’un illustrateur particulièrement à l’aise pour retranscrire la beauté de la nature sauvage, sur terre comme sous la mer.

« La brute et le divin », Rue de Sèvres, 144 pages, 22 €

mardi 10 octobre 2023

Un hommage en dessins - « Jim », le chien de François Schuiten


Étonnant et surtout très émouvant petit livre publié par François Schuiten. Le dessinateur des Cités Obscures raconte dans Jim, la relation fusionnelle qu’il a entretenu avec son chien. 

C’est à sa mort, en janvier dernier qu’il a ressenti le besoin de dessiner cet animal de compagnie qui a partagé sa vie durant plus de 13 ans. Comme pour en conserver le souvenir éternellement.

Il y a quelques images de bonheur, mais aussi des compositions d’une grande tendresse et d’autres qui dépeignent la tristesse qui s’est abattue sur la vie de François Schuiten. Un petit livre essentiel qui bouleversera tous ceux qui ont déjà perdu un animal de compagnie adoré.

« Jim » de François Schuiten, 126 pages, 16 €

dimanche 16 avril 2023

BD - Poutine mis à nu

Depuis la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie, un homme inquiète. Jusqu’où Vladimir Poutine est-il capable d’aller dans la mise en place d’un système de terreur et de mort ? Andrew Weiss est un des rares à comprendre ce qui se passe dans la tête du dictateur russe. Il l’a souvent croisé quand il travaillait pour la Maison Blanche du temps de Bill Clinton. Cette longue et minutieuse enquête, très documentée et dessinée par Brian Box Brown nous en apprend beaucoup. Sur son passé, ses rancunes, ses phobies.

On découvre notamment sa grande frustration quand il était membre du KGB en Allemagne de l'Est et qu'il a vu l'empire soviétique s'effondrer, perdant du jour au lendemain un statut et un petit pouvoir qu'il espérait faire prospérer. Il a ensuite patiemment placé ses pions, permettant l'enrichissement, sans trop regarder aux méthodes et à la légalité, d'amis qui aujourd'hui savent parfaitement qu'ils lui doivent tout.

Un quasi reportage historique malheureusement pas du tout rassurant pour l’avenir.

« Tsar par accident », Rue de Sèvres, 22 €

mercredi 15 mars 2023

BD - Monstres cachés et effrayants

Il n’y a pas que les loups-garous pour effrayer les enfants dans les légendes. On apprend en lisant Chat perché de Jo Rioux, que les Cats Sith ou chats noirs remplissaient aussi parfaitement ce rôle. Capturer puis dresser un Cat Sith est le but de la petite orpheline nommée Suri.

Recueillie encore bébé par les membres d’un cirque ambulant, elle gagne sa vie en racontant des histoires de monstres aux enfants crédules. Mais son avenir sera plus glorieux : elle sera dompteuse de monstres. Elle a l’occasion de mettre ses talents à l’épreuve car un petit homme vient de rejoindre le convoi. Dans sa caravane, bien caché, un immense être aux cris effrayants. Suri parvient à le caresser et à lier un contact particulier. Son premier monstre.

Mais cette victoire ne doit pas faire oublier qu’elle a contrarié une famille de Cat Sith qui se lance à ses trousses. Cette longue histoire de 120 pages au format comics présente ce monde merveilleux imaginé par Jo Rioux.

On y croise divers monstres, pas toujours très dangereux. Comme le liechi, un monstre plante dont les principaux méfaits consistent à étouffer les cultures et abîmer le matériel agricole.
« Chat perché » (tome 1), Rue de Sèvres, 12,50 €

lundi 26 décembre 2022

BD - Sorcières collectives


Les fans de sorcellerie vont adorer ce gros volume de BD de plus d e 270 pages. Mathieu Bablet est à la manœuvre. Il a écrit le scénario et réalisé les planches de liaison. 

Les différents chapitres ont été confiés à huit dessinateurs amis, de Sumi à Isabelle Bauthian. 

The Midnight Order est chargé de traquer et neutraliser les sorcières. On suit le travail de deux membres, Johnson et Sheridan. Il ne faut pas avoir de scrupules pour couper les mains de ces femmes. Surtout quand l’une d’entre elles est votre sœur.

« The Midnight Order », Label 619, 25 €

dimanche 23 octobre 2022

BD - La nounou des garnements


Astrid Bromure est une petite fille privilégiée. Dans ce monde imaginaire dû au talent de Fabrice Parme, ses parents, très riches, doivent supporter le reste de la famille, très dépensière. Un repas entre les deux frères (le papa d’Astrid et le gérant de l’usine de biscuit) oblige le premier à trou- ver une baby sitter. 


Mais Astrid (et ses cousins), sont pleins de ressources pour la faire craquer. Une BD aussi fraîche que classique, avec des garnements très dissipés et une nounou, guère plus âgée, mais déterminée.

« Astrid Bromure » (tome 7), Rue de Sèvres, 10,50 €

vendredi 9 septembre 2022

BD - Starlette fatale

Run et Florent Maudoux signent l’album de BD le plus original et marquant de la rentrée 2022. Ils racontent dans ce bouquin hybride (moitié BD, moitié récit document d’époques) « la véritable histoire du Dahlia Noir ».

Betty Short, jeune Américaine tentée par une carrière au cinéma dans les années 40, a été retrouvée assassinée et atrocement mutilée en janvier 1947 dans une banlieue de Los Angeles.

Cette sorte de documentaire dessiné glamour raconte la vie d’une jeune femme, surnommée le Dahlia Noir, sans doute trop naïve, prise dans la violence de l’époque.

« A short story », Label 619 - Rue de Sèvres, 19,90 €

lundi 6 juin 2022

BD - "Les Vous", des aliens invisibles


Avec Les Vous, Nicolas Pitz propose l’adaptation du roman pour adolescent de l’Italien Davide Morosonotto. Dans un village des Alpes une bande de jeunes se passionne pour l’escalade. Mais un matin, un rocher tombe dans le lac de la retenue d’eau. Depuis des événements étranges terrorisent la communauté.


Les adolescents entendent des voix, comme des appels au secours. Cette histoire d’aliens perdus dans les alpes italiennes est avant tout une belle réflexion sur le rejet de l’autre. Les Vous, invisibles aux humains, sont mystérieux. Ils deviennent donc suspects pour les adultes. Heureusement les ados sont plus tolérants.

« Les Vous », Rue de Sèvres, 16 €  

dimanche 24 avril 2022

BD - Rêve et réalité


Délaissant l’humour de récréation de Titeuf, Zep signe régulièrement des romans graphiques ambitieux sur l’avenir de notre société. Ce que nous sommes se penche sur l’arrivée du virtuel dans notre réalité quotidienne. 


Dans un futur lointain, les riches vivent des milliers de sensations et de vies grâce à des consciences numériques stockées dans d’immenses data-bases. Quand Constant se fait pirater, il redevient un humain de chair et de sang, incapable de se débrouiller seul. Mais est-ce un mal ou un bien ? De la philosophie binaire. 

« Ce que nous sommes », Rue de Sèvres, 20 €

dimanche 17 avril 2022

BD - Panne de réseau


Histoire d’adolescents dans ce Moon signé Cyrille Pomès. Un roman graphique se déroulant, en septembre, dans une cité balnéaire inspirée du Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales. Les touristes sont partis. Ne restent que les autochtones. L’auteur raconte le quotidien de plusieurs adolescents qui s’éveillent à l’amour. 

Il y a Gabriel, peu bavard et Luna, insolente et provocatrice. Ils vont se trouver, se découvrir à la faveur d’une panne complète de l’antenne relais du réseau de téléphone portable. Privés de leur drogue quotidienne, ils vont tous devoir réapprendre à vivre, sans partager photos et messages toutes les 10 secondes. Un album entre réalisme et poésie, aux décors lumineux, malgré la désolation de la période.   

« Moon », Rue de Sèvres, 18 €