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lundi 28 août 2023

BD - Pilote US sous influence en Afrique


La guerre froide a beaucoup compliqué la vie politique en Europe. Mais la guerre d’influence entre USA et Union soviétique a également agité quelques pays africains. Le troisième tome de la série Liberty Bessie (Vents d’Ouest, 56 pages, 14,95 €) raconte un de ces épisodes.


Le lecteur retrouve avec plaisir l’héroïne, Bessie, une jeune afro-américaine, fille d’un pilote qui a participé à la libération de l’Europe. Elle-même excellente aviatrice, elle transporte du fret dans son vieux coucou entre Kenya et Éthiopie. C’est là qu’elle va être mise en relation avec des officiers russes chargés de former les futurs pilotes kenyans. Mais en réalité, Natalia, blonde et experte du manche à balai, a pour mission secrète de retourner Bessie et de la pousser à devenir une espionne.
Mais si Bessie a de la rancœur envers son pays où les Noirs sont toujours stigmatisés, elle est avant tout attachée à sa liberté et à retrouver ses ancêtres. Une histoire de Buendia et Djian basée sur des faits historiques réels mais qui vaut surtout pour la personnalité de Bessie. Quant à Vincent, ai dessin, il signe des planches remarquables de la nature africaine et de combats aériens.

dimanche 7 mai 2017

Livres de poche : trois échappatoires pour fuir une certaine réalité



Joseph, 37 ans, mène sa barque comme il peut. Comme tout le monde. Atteindre le soir, le lendemain. La fin du mois. Les prochains congés. Finalement rien n’a changé depuis l’enfance. Mais il n’est plus un enfant, il en a un, Noé, et le bateau prend l’eau. La mère de l’enfant s’en va puis l’enfant à son tour – le temps des vacances. Joseph déboussolé prend le maquis. Le baron perché se serait réfugié dans son arbre. Joseph, lui, commence par grimper dans la cabane qu’il a construite dans un arbre du jardin.
➤ « La part des nuages », Thomas Vinau, 10/18, 6,60 €


Tout commence alors que Myriam est encore adolescente. Extrêmement introvertie, elle vit chez son père qui l’a élevée seul. La mort de leur voisine fait débarquer dans le quartier un homme d’une quarantaine d’années, Yann, qui très vite devient son premier amant. Chronique d’une émancipation borderline, ce roman raconte une vie hors des codes, entièrement construite à la faveur de rencontres et de situations. On croit tout savoir de Myriam, mais peut- être nous a-t-on caché l’essentiel ?
➤ « Dispersez-vous, ralliez-vous ! », Philippe Djian, Folio, 6,60 €


Ça bouge au 36 Quai des Orfèvres. De nouvelles recrues rejoignent les rangs de la brigade maudite du commissaire Anne Capestan, dont Saint-Lô, sorti de l’hôpital psychiatrique et Ratafia, rat policier. Sale affaire pour l’équipe de bras cassés : trois assassinats éparpillés sur le territoire. Dialogues hilarants, suspense et dérision... après le succès de Poulets grillés (Prix Polar en série, Prix des lecteurs du Livre de Poche), Sophie Hénaff récidive. On adore !
➤ « Rester groupés », Sophie Hénaff, Le Livre de Poche, 7,30 €

mardi 21 juin 2016

BD : Pères impurs et manque...

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Jean-Philippe Peyraud, après avoir adapté plusieurs romans de Philippe Djian, se lance en solo sur un long roman graphique que l'auteur de "No" ou "Mise en bouche" ne renierait certainement pas. Robinson, quadra désinvolte, vivote en tentant de sauver son magasin de vente et de location de DVD. Célibataire, il multiplie les conquêtes grâce à son bagout sur un site internet. Il vient de passer la nuit avec Amandine, jeune femme aux formes avantageuses. Elle se réveille seule, mais heureuse de revoir sa copine Charlène de retour d'Amérique du Sud. Cette Française revient à Paris pour rencontrer son père. Un père indigne qui a abandonné mère et fille à la naissance. Des retrouvailles sous forme d'enquête policière. Son seul indice : il tient un vidéo-club... En multipliant les personnages et les intrigues entrecroisées, Peyraud transforme sa BD en une sorte de sitcom déjantée, avec rebondissements et fausses pistes à la pelle. 192 pages menées de main de maître et qui pourraient bien se prolonger dans un second tome.
« L'inversion de la courbe des sentiments", Futuropolis, 26 euros

vendredi 27 mai 2016

Cinéma : Machiavélique, "Elle" cache son jeu

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Présenté samedi à Cannes, dans les salles dès ce mercredi, le dernier film de Paul Verhoeven raconte la dérive d'une femme, victime et manipulatrice, jouée par Isabelle Huppert.

Est-elle perverse ? Manipulatrice ? Voire complètement folle ? Le personnage de Michèle (Isabelle Huppert), au centre du film "Elle" de Paul Verhoeven, restera longtemps une énigme pour le spectateur. Cela débute par des cris en arrière-plan de l'image fixe d'un chat noir. La caméra avance et on découvre une femme en train d'être violée par un homme cagoulé. Michèle, patronne d'une société de production de jeux vidéo, vient de se faire agresser chez elle. L'homme s'enfuit. Elle se relève comme si de rien n'était. Nettoie la pièce, jette ses habits, prend un bain où un peu de sang colore la mousse abondante. Une première scène choc avant de découvrir le quotidien de Michèle. Cette grande bourgeoise, froide et souvent arrogante, mène son entreprise d'une main de fer. Elle est associée à sa meilleure amie (Anne Consigny), par ailleurs épouse de son amant occasionnel. Déjà, le réalisateur casse les barrières de la bienséance avec cette histoire de tromperie purement physique. Ce qui n'empêche pas l'héroïne de draguer de façon éhontée, le soir de Noël, son voisin (Laurent Lafitte), marié à une sainte femme pratiquante (Virginie Efira) trop accaparée par la diffusion de la messe de Minuit pour voir ce petit jeu pervers.
Père serial killer
Par ailleurs, Michèle a un fils, grand dadais persuadé de s'affirmer en devenant père alors qu'il n'est que le jouet de sa copine du moment. Cela devient encore plus glauque avec les parents. La mère (Judith Magre), abominablement liftée, s'envoie en l'air avec un gigolo. Le père est en prison depuis plus de 30 ans après avoir massacré une trentaine de personnes un soir de folie dans sa paisible banlieue de province. Arrivé à ce niveau de bizarrerie, on se demande comment le réalisateur va pouvoir aller plus loin. Le violeur va alors de nouveau entrer en scène. Il envoie des messages à sa victime, viole de nouveau son intimité, la maltraite. Mais n'est-ce pas ce qu'elle désire au final quand elle reconnaît que "cette relation est tordue, c'est comme une maladie." Sans être trop démonstratif dans le sexe et la violence, le film de Paul Verhoeven est brillant car transgressif. L'angoisse est palpable dans nombre de scènes. Chaque personnage, de banal, se transforme par quelques attitudes ou réflexions en monstres de perversité en puissance. On devine ainsi ce qui a attiré le réalisateur à adapter ce roman de Philippe Djian. Bredouille à Cannes, "Elle" aurait pourtant largement mérité le prix d'interprétation féminine pour son actrice principale qui s'est donnée corps et âme dans cette incroyable descente aux enfers.
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 Paul Verhoeven, le Hollandais violent
Ses plus grands succès, il les a tournés aux USA. Pourtant Paul Verhoeven est Néerlandais et avant de connaître la gloire avec "Basic Instinct" ou "Robocop" il a tourné six longs-métrages dans son pays d'origine. Le dernier film européen, "Le quatrième homme" a quelques résonances avec "Elle". Sexe et violence (mais ce sont deux ingrédients omniprésents dans toute l'œuvre de Paul Verhoeven surnommé le 'Hollandais violent') mais également le côté pervers et machiavélique de l'héroïne. En 1983, la femme mante religieuse était interprétée par Renee Soutendijk. Jeune et belle, elle est au moins aussi dangereuse qu'Isabelle Huppert dans le film de 2016. Avant de s'attaquer au marché américain, Verhoeven a réalisé un film moyenâgeux d'aventure de commande, "La chair et le sang". Rutger Hauer et Jennifer Jason Leigh portent ce film de genre d'une rare subversité. Pour certains fans, c'est l'œuvre majeure du réalisateur, pour d'autres une simple ébauche de tous les thèmes de ses futures réalisations. Dans "Elle", au climat si trouble, on retrouve un peu de cette perversité angoissante. Comme si le cinéaste européen retrouvait ses racines en tournant pour la première fois en français.

mercredi 16 décembre 2015

BD : Double fin du monde dans "Le Grand Mort"



Triple récit pour une double fin du monde : « Le grand Mort », série écrite par Régis Loisel et Jean-Blaise Djian, dessinée par Vincent Mallié, s'affirme de plus en plus comme le feuilleton BD le plus passionnant de ces dernières années. En plus du trait élégant du repreneur graphique de « La Quête de l'oiseau du temps », l'histoire, sur trois plans différents, est de plus en plus prenante. Et les rebondissements se multiplient. On suit Gaëlle et et Pauline, fuyant Paris en plein chaos pour rejoindre la Bretagne. A pied, elles rejoignent un groupe qui leur prête des vélos. Mais il faut se méfier des rencontres hasardeuses dans ce monde en pleine déliquescence, frappé par une série de séisme qui a détruit toute civilisation. Erwann, de son côté, découvre les pouvoirs de Blanche, la petite métis issue de ses amours avec la prêtresse Macare du Petit Monde. Blanche, sans coeur, tue comme elle respire. Troisième arc narratif, la révolte dans l'autre monde. Les bouleversements sur Terre ne sont pas sans conséquence dans les villages. Tout en s'attachant aux différents personnages, on tremble de plus en plus pour leur avenir, de plus en plus compromis dans ce récit d'apocalypse.

« Le grand mort » (tome 6), Vents d'Ouest, 14,50 €

lundi 25 mai 2015

BD - Les francs-tireurs de Sherlock Holmes


On ne dira jamais assez comme il est important de laisser le temps à une série pour s'installer. « Les quatre de Baker Street », scénarisée par Djian et Legrand et dessinée par Etien aurait pu disparaître au terme des deux albums classiques de ce genre de production. Par chance, les aventures de ces trois gamins des rues (et leur chat) dans le Londres de Sherlock Holmes a séduit suffisamment de lecteurs pour qu'elle se prolonge au-delà. Non seulement les histoires en ont gagné en qualité, mais le dessin d'Etien s'est affirmé pour atteindre une qualité irréprochable. 
Dans ce tome 6, les trois amis se cachent toujours dans le grenier de Sherlock, lui-même devenu invisible car se faisant passer pour mort. Le détective se dissimule pour terminer de démanteler le réseau de Moriarty. Il a dans son viseur l'homme du Yard, le superintendant Blackstone. Mais ce dernier est lui aussi à la manœuvre et comprend que la meilleure façon de faire sortir Holmes de sa cachette est de débusquer Billy, Charlie et Tom. L'histoire se déroule en grande partie dans le quartier irlandais de Londres, dans ce ghetto où la police n'est pas la bienvenue. Les Anglais non plus...

« Les quatre de Baker Street » (tome 6), Vents d'Ouest, 14,50 €

mercredi 31 décembre 2014

BD : Aujourd'hui l'apocalypse dans "Le grand Mort" de Loisel, Djian et Mallié


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Nette montée en puissance de la série fantastique « Le grand mort ». Remarquée dès le premier épisode, elle ne cesse de conquérir de nouveaux adeptes. Un succès qui semble offrir l'opportunité aux auteurs de se donner du temps et de l'espace pour mieux charpenter leur univers. Il y a d'un côté notre monde réel et de l'autre celui du Grand Mort. Le seul passage entre ces deux dimensions est très fréquenté. Et pas sans conséquence. Blanche, la petite fille venue de l'autre côté de la porte, vit désormais avec Erwan, au prénom breton mais à la peau noire comme ses lointains ancêtres africains. Ils vivent retirés dans une masure aux cœur des bois. Quand ils décident d'aller au village se ravitailler (Blanche, tout en ayant des pouvoirs surnaturels, n'en demeure pas moins une fillette qui a faim et aime beaucoup les petits pains aux chocolats), ils découvrent une région dévastée. Un tremblement de terre à causé des milliers de morts. Un phénomène planétaire. Dans ce décor d'apocalypse, le duo tente d'aider les blessés alors que sur les routes, Pauline (la mère de Blanche) et Gaëlle, tentent de rejoindre la Bretagne en scooter dans un monde en pleine déliquescence. On retrouve au scénario de ce best-seller un vieux routier de la BD, Loisel, aidé par un jeune plein de promesses, Jean-Baptiste Djian. Un succès dû également au trait élégant et très expressif de Vincent Mallié qui a par ailleurs repris le dessin de la Quête de l'oiseau du temps d'un certain... Loisel.

« Le grand mort » (tome 5), Vents d'Ouest, 14,95 euros

mardi 29 juillet 2014

BD - Couleurs sombres


Dessiner un roman graphique de près de 150 pages au Bic quatre couleurs, tel est le challenge relevé, avec brio, par Blaise Guignin. Une histoire d'étudiant, un peu glandeur, beaucoup séducteur. A chaque couleur, il associe une femme. Le bleu pour une mystérieuse brune que le héros, Grégoire, croise sans cesse. Vert pour sa prof d'histoire de l'art, pulpeuse et désirable. Rouge comme la chevelure de Mathilde, la petite amie de son meilleur copain. Enfin noir comme les habits de Chloé, l'ancienne petite amie de Grégoire, du temps du lycée. 
Il la retrouve à la faculté et elle semble bien décidé à prendre sa revanche (il l'a laissée tomber comme une vieille chaussette après avoir obtenu ce qu'il voulait, sa virginité). Or Grégoire, pour assurer son passage, a l'idée d'échanger son identité avec son meilleur pote. 
Histoire d'assurer à l'un et l'autre une bonne note dans leur matière de prédilection. Cela débute un peu comme « L'auberge espagnole », mais rapidement la noirceur des belligérants fait penser à un roman de Djian. Et c'est une belle réussite.

« Quatre couleurs », Vraoum!, 16 €


dimanche 17 novembre 2013

Livre - Amours et contrariétés chez Philippe Djian et Gaëlle Héaulme


Histoire d'amour presque classique pour Philippe Djian, somme de contrariétés pour Gaëlle Héaulme : la vie n'est jamais simple dans les romans français...


Le style de Philippe Djian, simple et évident, cache l'essentiel de sa démarche : montrer toute la complexité de l'être humain. Mission réussie avec « Love song », roman d'amour contrarié. Le texte se lit avec une facilité déconcertante. Pourtant, à l'opposé, les agissements des divers personnages sont complexes, tortueux... Daniel est une star. De ces chanteurs de variétés, limite rockstar, vendant de millions de disques et enchaînant tournée sur tournée. Les feux de la rampes, il connaît. Depuis longtemps. Un peu trop longtemps. A 50 ans passés, il se doute que le succès ne peut qu'aller en décroissant. Les crises, financières et de l'industrie du disque, sont passées par là. Mais cela ne lui coupe pas l'inspiration. Au contraire, il puise des idées dans cette existence cruelle et difficile. Ses chansons sont tristes. La dernière encore plus que les autres. Il y parle de Rachel, sa compagne, partie il y a huit mois avec un de ses guitaristes. Son manager Walter (par ailleurs frère de Rachel) adore ce nouveau titre, mais nuance immédiatement « on ne pourra pas faire un album entier avec des trucs qui donnent envie de se foutre en l'air. » « Ils nous ont à l'œil, Daniel. Tu le sais. Ils vont nous serrer la ceinture. » Daniel répond sèchement « Qu'ils aillent au diable. » Le chanteur a d'autres problèmes, plus terre à terre comme gérer le retour de Rachel au domicile conjugal (mais enceinte...) et convaincre Amanda, prostituée de luxe, sexagénaire ancienne musicienne, d'entrer en cure de désintoxication.
Le lecteur se met dans les pas de Daniel, heureux du retour de Rachel, même si elle refuse qu'il la touche. La bascule du roman se fait, dans un premier temps (il y aura d'autres rebondissements), quand le musicien, père de l'enfant de Rachel, vient à la villa. Il arrive en pleine livraison d'un piano. L'instrument de musique, comme mu par la volonté de Daniel, se décroche et fracasse la tête du rival.
Accident. Scandale... Il en faut cependant plus pour déstabiliser la bête de scène harcelée par les paparazzis qu'est Daniel. Il fait le dos rond et parvient même, quelques mois plus tard, à de nouveau posséder Rachel. Mais Philippe Djian a d'autres cartes maîtresses dans sa manche. Le lecteur sera bluffé, comme toujours avec ce romancier hors du commun.

Nouvelles méchantes

Écrire simple, Gaëlle Héaulme aussi sait faire. Pourtant il s'agit de sa première publication. Un recueil de nouvelles, des textes courts, intenses et radicaux. Comme cette femme qui depuis des années ne supporte plus les manies de son mari. Un jour elle craque et lui sort la liste de tout ce qu'il fait de travers ou n'a pas fait, tout court. Il ne comprend pas. Jusqu'à l'arrivée inopinée d'une bûche. Alors, enfin, « Je déjeune toute seule dehors en écoutant les oiseaux ». Les femmes sont omniprésentes dans les nouvelles et les hommes souvent dépassés. Un père divorcé a sa fille pour le week-end. Une épreuve pour lui qu'il fait passer à grand renfort d'alcool fort. Aussi, quand la gamine tombe d'un arbre et se blesse, il est loin, très loin, perdu dans ses regrets et pensées négatives. Il est aussi question de cancer, de violence, de doutes et de maladie. La vie est remplie de ces « petits contretemps » qui parfois nous conduisent direct au cimetière. Gaëlle Héaulme les affronte dans ces nouvelles désenchantées.

« Love song », Philippe Djian, Gallimard, 18,90 €

« Les petits contretemps », Gaëlle Héaulme, Buchet Chastel, 15 €


vendredi 2 novembre 2012

BD - Mondes opposés dans "Le Grand Mort" de Loisel, Djian et Mallié


On retrouve beaucoup du souffle de la Balade au bout du monde dans « Le grand Mort » de Loisel, Djian (scénario) et Mallié (dessin). Deux mondes parallèles, le nôtre, normal mais en pleine déliquescence et un fantastique, celui du petit peuple, craintif et magique. 
Entre ces deux univers, un passeur, Erwan, véritable héros de la série, même s'il se fait souvent voler la vedette par les femmes. Il y a Gaëlle, la rousse et ronde, romantique et fleur bleue. Et Pauline, sérieuse et inquiète depuis son retour du Pays du Grand Mort et la naissance de sa fille, Blanche, gamine mystérieuse, aux yeux de braise. Les grands bouleversements des équilibres provoquent des tremblements de terre un peu partout. Pauline et Gaëlle, fâchées, vont se réconcilier dans l'épreuve. 
Un épisode de transition, comme pour consolider et clarifier les rapports humains des personnages principaux.
« Le Grand Mort » (tome 4), Vents d'Ouest 14,95 €

vendredi 28 octobre 2011

BD - Une fillette inquiétante au centre du 3e tome du "Grand Mort"


Imaginée par Loisel (et Djian) et dessinée par Mallié, la série « Le Grand Mort » est un des succès de ces trois dernières années. Ce récit entre réalisme social et fantastique moyenâgeux a séduit des milliers de lecteurs. Après deux tomes se déroulant essentiellement dans le monde parallèle du Petit Peuple, cette troisième partie retrouve la civilisation et cette France en pleine crise économique. 

Alors que les épidémies font des milliers de morts et que le chômage progresse de façon exponentielle, Erwan est toujours à la recherche de Pauline. En compagnie de Gaëlle, une gentille rousse qui n'est pas insensible au charme de ce beau métis, ils recherchent la jeune fille qui elle aussi connaît l'existence du Petit Peuple. Pauline qui va retourner en Bretagne, dans la petite maison d'Erwann. Elle n'est plus seule. Blanche, sa fille, la suit comme son ombre. 

Une fillette mystérieuse, qui cache ses yeux derrière des lunettes de piscine. Blanche, l'élément fantastique qui malgré sa petite taille et sa poupée vous flanque une frousse de tous les diables. Un rebondissement qui rend la série encore plus prenante !

« Le Grand Mort » (tome 3), Vents d'Ouest, 13,50 € 

mardi 27 juillet 2010

BD - Amour multiple avec Philippe Djian et Jean-Philippe Peyraud


Pas évident d'adapter en bande dessinée une pièce de théâtre. La BD aime les grand espaces et permet, à moindre coût, de présenter des scènes gigantesques ne lésinant pas sur le figurant. Le théâtre c'est plus limité, surtout quand il s'agit d'une pièce minimaliste de Philippe Djian : quatre personnages et un seul décor. 

Dans le salon d'une luxueuse villa, un homme se dispute avec une femme. On comprend que c'était son infirmière, elle est devenue sa maîtresse. Elle l'a soigné, lui permettant de remonter la pente. Il souffre psychologiquement. A cause de son ancienne femme. Elle vient souvent le hanter. Il y a deux ans, il s'est mal comporté avec elle. Adaptée par Jean-Philippe Peyraud, cette pièce peut être considérée par certains comme la longue prise de tête d'un homme aimant les femmes mais trop lâche pour en assumer les conséquences. 

En fait, en se laissant prendre à ces dialogues incisifs, on pénètre l'âme humaine. Attention, cela chamboule. Mention spéciale aux portraits de Peyraud : lui aussi semble aimer les femmes...

« Lui », Futuropolis, 24 € 

mercredi 28 octobre 2009

BD : Silien Melville face aux magouilles


Pas très reluisante la vie de Silien Melville. A peine la trentaine et déjà plus aucune illusion. Métier abrutissant, pompiste de nuit, solitude forcée après une séparation douloureuse, sans oublier une tendance à noyer le tout dans le whisky. En se rendant à son boulot en vélomoteur, il rêve de gagner le gros lot au loto. 

Le gros lot il va le décrocher, mais indirectement. Il reçoit la visite d'une vieille connaissance. Ils se sont connus à l'armée. Silien se retrouve alors plongé dans une affaire mêlant hommes politiques, truands et argent sale. 

Le scénario de Djian, original au début, devient plus classique par la suite. Ternon, au dessin, propose une mise en scène très cinématographique à base d'un dessin d'un réalisme chirurgical.

« Silien Melville » (tome 1), Vents d'Ouest, 9,40 € 

vendredi 13 février 2009

BD - Les quatre de Baker Street dans l'affaire du rideau bleu


Une nouvelle fois, l'Angleterre Victorienne et les personnages de Sherlock Holmes inspirent des auteurs français. Djian et Legrand se sont associés au scénario pour imaginer la vie mouvementée de certains « auxiliaires » du grand détective imaginé par Conan Doyle. Billie, Charly et Black Tom sont des gamins des rues, utilisés parfois comme guetteurs ou suiveurs par Holmes. 

Dans cette première aventure, ils vont se lancer, seuls, sur les traces d'un proxénète ayant enlevé une adolescente, Betty, la fiancée de Black Tom. Leur enquête (assez mouvementée) dans les bas-fonds de Londres va les conduire dans une maison close, le Rideau bleu, qui a décidé de vendre aux enchères à ses riches clients une « authentique jeune fille » selon les termes de la patronne du lieu. 

Les trois gamins, aidés par un quatrième membre de la bande, vont tout faire pour libérer Betty. 

L'histoire mêlant déduction et humour, est dessinée par Etien, un auteur au trait vigoureux et expressif, appelé à un bel avenir.

« Les quatre de Baker Street » (tome 1), Vents d'Ouest, 13 € 

mercredi 9 juillet 2008

BD - Souvenirs normands


Les éditions Vents d'Ouest lancent une nouvelle collection intitulée « Terres d'origines ». L'éditeur d'expliquer, « Après la littérature, c'est au tour des dessinateurs de rendre hommage aux terroirs qu'ils aiment en les mettant en scène, à travers des récits intimistes, nostalgiques ou contemporains, sensibles ou parfois graves... » 

Les deux premiers titres viennent de sortir. Le premier sur la région lyonnaise, le second, « Les yeux d'Edith », se déroulant à Cambremer, dans le Calvados en Normandie. Jean-Blaise Djian signe une histoire d'adolescents durant les années 50. Nicolas Ryser la met en images, les couleurs (très belles) étant signées Catherine Moreau. 

Gérard et Fernand sont jumeaux. Leurs parents exploitent une ferme. Gérard est timide et bègue. Fernand roublard et déluré. Quand une nouvelle famille vient s'installer au village, les deux frères ne peuvent que remarquer Edith. Elle a leur âge et est dans leur classe. Edith mystérieuse et secrète. Edith aux yeux limpides. 

Un récit en deux tomes explorant les mœurs provinciales de l'époque, de la politique à l'éducation des enfants.

« Les yeux d'Edith » (tome 1), Vents d'Ouest, 13 € 

samedi 28 juin 2008

BD - Amour captif


Un homme, une femme. Ils sont voisins. Tous les deux divorcés, avec enfants à charge. Le matin, le père conduit sa voisine à l'école. Il se trouve que c'est l'institutrice de sa fille. Elle lui plaît. Il n'ose pas lui dire. Jusqu'au jour où ils arrivent en retard. Dans la classe, un homme cagoulé, ceinturé d'explosifs, a pris en otage cette classe de maternelle d'une banlieue chic. L'homme et la femme, otages eux aussi, vont passer 48 heures ensemble. 48 heures de peur et de passion. 

Cette nouvelle de Jean-Philippe Djian (qui reparaît en même temps chez Folio), est adaptée par Jean-Philippe Peyraud. D'un faits divers encore dans les mémoires, ils font une superbe histoire d'amour.

« Mise en bouche », Futuropolis, 19 euros 

jeudi 27 décembre 2007

BD - "Le grand mort" et la Bretagne insoupçonnée


Qui a dit que Régis Loisel était un auteur rare ? Certes le dessinateur a parfois mis beaucoup de temps pour finaliser un album, mais le créateur, à l'imagination débordante, semble de plus en plus décidé à faire partager à tout un chacun ses mondes irréels. 

En cette fin d'année, en plus du retour de la Quête de l'oiseau du temps (avec Le Tendre) et un nouvel opus de Magasin Général (avec Tripp), il vient de signer l'idée de base et le scénario du "Grand Mort", nouvelle série fantastique. 

Pour gagner du temps, Loisel a abandonné la création en solitaire. Il a ainsi bénéficié de l'aide de Jean-Blaise Djian au scénario et les dessins sont de Mallié. Mais on retrouve quand même sa pâte. 

Pauline, étudiante, a décidé de réviser une semaine au calme, dans une maison d'une amie au cœur de la Bretagne. Mais la jeune Parisienne tombe en panne en route et trouve refuge chez Erwan. Ce dernier est une sorte de druide et il va entraîner Pauline, malgré elle, dans un monde parallèle. Très rationnelle, ne croyant pas à toutes ces fadaises et légendes, elle va pourtant devoir s'adapter dans un monde où toute logique a disparu. L'humour, très présent, donne un attrait supplémentaire à cet album.

"Le grand Mort", Vents d'Ouest, 13 € 

vendredi 11 août 2006

BD - Docteur qui fout les chocottes


Duo inédit pour "Le mystérieux docteur Tourmente", un album fait sur mesure pour une nouvelle collection « Petits meurtres » réservé aux adolescents amateurs de littérature policière. Djian, déjà scénariste de plusieurs séries chez Soleil ou Vents d’Ouest, s’est associé à Alfredo Sommer, dessinateur espagnol doté d’une rare maîtrise du noir et blanc. Cela tombe bien car une bonne partie de l’intrigue se déroule dans les souterrains peu accueillants d’une vielle ville. Fanny et Steph, deux cousins n’ayant pas leurs yeux dans les poches, remarquent le manège d’un homme quittant une maison avec un luxe de précaution pour ne pas être vu. Les deux compères décident de pénétrer dans cette maison un mercredi et de surprendre l’inconnu dans ses activités louches. Les deux gamins vont se retrouver pris au piège, au cœur de l’enlèvement d’un garçon de leur âge. Leur courage et témérité seront mis à rude épreuve. Transposition réussie à la bande dessinée de l’esprit littérature jeunesse. Un autre titre de Djian (Parabellum avec Paillou au dessin) vient de paraître dans cette même collection. (EP éditions, 12,20 €)