Quel été mes aïeux ! Il suffit qu’on décide de la mettre en veilleuse durant deux mois pour que l’actualité se déchaîne. Passons sur la victoire de l’équipe de France de football au Mondial (la deuxième, presque la routine) Par contre, l’affaire Benalla, c’était du pain béni pour le moqueur en puissance qui aime martyriser son clavier et le pouvoir. Mais comme le fameux moqueur prend aussi des vacances, il s’est contenté de voir ça de loin, oubliant les milliards d’idées provoquées par cette histoire de nervi énervé viré. Même Hulot le gentil ami des oiseaux, du bio et des bobos n’a pas attendu mon retour pour claquer la porte du gouvernement. Alors du coup, il me reste quoi à moi pour y puiser mon fiel ? L’UDI au Barcarès ? Rugy au gouvernement ? Collomb à l’Intérieur (ça au moins ça n’a pas changé). Désolé, je n’aime pas tirer sur les ambulances. Je me voyais sécher sur la reprise comme un collégien face à sa traditionnelle rédaction de rentrée, terrorisé à l’idée de raconter « comment se sont passées vos vacances ? » (faut-il ou non parler du baiser que l’ado a volé à Kimberley le soir du 15 août entre deux explosions de feu d’artifice ?), quand le miracle est venu de Pyongyang. De notre Gégé national plus exactement. Depardieu, expert en bouffe, pinard et dictateurs. Après une belle histoire d’amour avec Poutine, il semble l’avoir trompé avec ce qui se fait de mieux en matière d’oppresseur du peuple : Kim Jong-un. L’ami Gérard (en compagnie de Yann Moix, autre intellectuel français un chouïa clivant) était dans les tribunes pour assister au traditionnel défilé militaire de l’armée de Corée du Nord. Mais pourquoi cette fascination pour des hommes marchant parfaitement droit ? Sans doute parce que lui, il y a longtemps qu’il ne peut plus le faire, marcher droit.
Michel Litout
(Chronique parue le 10 septembre 2018 en dernière page de l'Indépendant)
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