En Suisse, le vote s’apparente presque à une activité hebdomadaire. Dimanche dernier par exemple, plusieurs sujets étaient proposés aux citoyens helvétiques. Avec parfois des particularismes par canton. On a beaucoup parlé de la dé-cision de celui de Saint-Gall d’interdire la burqa. La question sera mise aux voix au niveau national l’an prochain.
Néanmoins la véritable révolution de ce dimanche soulève beaucoup moins de polémique. La réforme proposée a été adoptée à plus de 73%. Il s’agissait purement et simplement d’inscrire la pratique du vélo dans la Constitution. En clair, les pistes cyclables seront encouragées (et donc financées) par le gouvernement fédéral sur le même principe que les chemins pédestres. Un véritable plébiscite en faveur de la petite reine.
Pourtant, contrairement aux Pays-Bas, pédaler en Suisse implique une condition physique parfaite. Passer d’une vallée à l’autre nécessite des mollets en béton. Des pistes skiables, je comprendrais, mais des pistes cyclables, je me demande encore ce qui leur est passé par la tête.
Écologistes les Suisses ? Oui, mais pas trop. Car dans le même temps, deux autres projets pourtant louables pour la santé et la culture des citoyens ont été rejetés. Il y était question d’imposer la souveraineté alimentaire et de favoriser les aliments équitables. Que les Suisses se rassurent, ils conserveront le droit de manger des hamburgers de mauvaise qualité avec du succédané de fromage sous film plastique, alors qu’ils disposent de vaches et de fromages d’exception.
Les Zurichois ont également voté massivement contre les subventions aux producteurs de cinéma. De crainte sans doute que Depardieu se lasse de la Corée du Nord et décide de s’offrir une cure de jouvence en gravissant les alpages. À vélo.
Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 25 septembre 2018
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