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dimanche 18 août 2024

Témoignage - Vélo et Pyrénées


Envie de revivre les exploits du Tour de France ? Plongez dans le récit de Pierre-Nicolas Marquès intitulé Mémoire en roue libre. Il n’a pas participé à la Grande Boucle mais a parcouru les routes abruptes des Pyrénées. Pour ce passionné des mots et de la poésie, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme « Motsdumarquis », enfourcher un vélo et pédaler est la meilleure des thérapies en cas de coup dur comme un chagrin ou une déception.

Il a donc entrepris de traverser cette montagne du Sud, sur des routes légendaires, en partant de Canet, dans les Pyrénées-Orientales, pour rejoindre Biarritz au Pays basque. Une étape à Prades et il attaque les difficultés en rejoignant Ax-les-Thermes en passant par le col de Jau en Ariège. Il raconte ce périple et propose rencontres et réflexions tout au long de ce texte long de 800 kilomètres et composé de 16 cols et d’un dénivelé positif de 16 473 mètres.

Chaque étape compose un chapitre, mais le livre offre encore plus avec des souvenirs autour du vélo. Comme cette rencontre avec Marc Cavendish, à Libourne, en 2023. Cavendish qui vient de boucler, ému et la tête pleine d’images fortes, son dernier tour de France. Comme un clin d’œil à l’autre utilité de ce livre : lever des fonds pour la Fondation Recherche Alzheimer.
« Mémoire en roue libre », Cairn, 360 pages, 17 €

mercredi 12 janvier 2022

De choses et d’autres - Un bus et des cyclistes

 


Les sportifs me feront toujours un peu de la peine. Pas les compétiteurs, les champions qui font ça pour de l’argent, beaucoup d’argent, mais les sportifs d’opérette avec maillots fluorescents, persuadés qu’en marchant 3 minutes sur un tapis roulant ou en ahanant 20 secondes sur un rameur, ils vont se forger un corps de rêve malgré les menus complets du midi, les apéros quotidiens et les chips du soir dans le canapé en regardant la dernière série Netflix.

 

Ils ne perdent pas un gramme de graisse, juste de l’argent car un abonnement à la salle, ce n’est pas donné. Mais il y a pire que ces spécimens. Aux États-Unis, une salle propose des séances en extérieur.

Un concept révolutionnaire.

Au lieu d’installer les vélos d’appartement entre quatre murs face à des miroirs pour s’admirer en plein effort, ils ont placé les engins dans un bus. Ainsi, les sportifs pédalent tout en admirant le paysage car le bus se déplace. Voilà comment un génie du réchauffement climatique est parvenu à rendre le vélo, d’appartement en plus, émetteur de CO2 ! Là-bas, même en pédalant, on pollue. Alors qu’il serait si simple de prendre de véritables vélos et de se balader sur des pistes cyclables.

En réalité cette idée est uniquement destinée aux mous de la pédale. Car quand on est dans la nature, pour rentrer chez soi, il faut des mollets. Dans un bus, on peut arrêter de pédaler, aller au distributeur de friandises, acheter de la nourriture bien grasse et l’ingurgiter en attendant que le chauffeur nous amène à destination. Et ça se dit sportif !

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 13 janvier 2022

mardi 25 septembre 2018

De choses et d'autres - Aux urnes citoyens helvétiques

En Suisse, le vote s’apparente presque à une activité hebdomadaire. Dimanche dernier par exemple, plusieurs sujets étaient proposés aux citoyens helvétiques. Avec parfois des particularismes par canton. On a beaucoup parlé de la dé-cision de celui de Saint-Gall d’interdire la burqa. La question sera mise aux voix au niveau national l’an prochain.

Néanmoins la véritable révolution de ce dimanche soulève beaucoup moins de polémique. La réforme proposée a été adoptée à plus de 73%. Il s’agissait purement et simplement d’inscrire la pratique du vélo dans la Constitution. En clair, les pistes cyclables seront encouragées (et donc financées) par le gouvernement fédéral sur le même principe que les chemins pédestres. Un véritable plébiscite en faveur de la petite reine.

Pourtant, contrairement aux Pays-Bas, pédaler en Suisse implique une condition physique parfaite. Passer d’une vallée à l’autre nécessite des mollets en béton. Des pistes skiables, je comprendrais, mais des pistes cyclables, je me demande encore ce qui leur est passé par la tête.

Écologistes les Suisses ? Oui, mais pas trop. Car dans le même temps, deux autres projets pourtant louables pour la santé et la culture des citoyens ont été rejetés. Il y était question d’imposer la souveraineté alimentaire et de favoriser les aliments équitables. Que les Suisses se rassurent, ils conserveront le droit de manger des hamburgers de mauvaise qualité avec du succédané de fromage sous film plastique, alors qu’ils disposent de vaches et de fromages d’exception.

Les Zurichois ont également voté massivement contre les subventions aux producteurs de cinéma. De crainte sans doute que Depardieu se lasse de la Corée du Nord et décide de s’offrir une cure de jouvence en gravissant les alpages. À vélo.

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 25 septembre 2018

mercredi 13 juillet 2016

Beau livre : deux passionnés de vélos à la rencontre des hommes

Traverser les Pyrénées, à vélo, en une semaine, en passant par les plus grands cols : Jerôme Yager et Victor Ferreira ont réalisé un rêve.

Passionnés de vélos, Jérôme Yager et Victor Ferreira ont rapidement trouvé des terrains de jeu commun. Le premier, journaliste à l'Indépendant dans le Lauragais a rencontré le second à Castelnaudary. Ancien légionnaire, il est resté près de ces plaines quand il a quitté l'uniforme. Devenu photographe et vidéaste, du bas du Lauragais, par moment, les Pyrénées offrent une vue magnifique. La Montagne Noire semblant bien banale, les deux hommes ont décidé de mettre à l'épreuve leurs montures à deux roues (et surtout leurs muscles) dans une traversée du massif contée dans ce beau livre richement illustré des photos de Jules Clamens, étudiant en audiovisuel à l'université de Madrid.
Énergique Jean Lassalle
Loin d'être un simple « roadbook » reprenant étape par étape les sept journées harassantes sur des pentes pouvant aller à plus de 13 %, le livre est une mine d'informations sur ces montagnes mais aussi et surtout une belle réflexion sur l'amitié, l'adversité et la volonté de rencontrer des gens. Du Pays Basque aux plages de Sainte-Marie-la-Mer, durant une semaine intense, ils ont enrichi leur imaginaire, touché la légende (Pourtalet, Tourmalet). Ils ont croisé des cyclistes anglais, des producteurs locaux, d'anciens champions ou François Bayrou, maire de Pau qui affirme sans ambages (et donne ainsi une autre explication à son obstination présidentielle) : « le maître mot de la culture, des valeurs pyrénéennes, c'est l'indépendance ».
Parmi les temps forts, la rencontre avec Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, chantre de ces Pyrénées fortes et éternelles. Son discours, ses convictions, sa vision du pays convainquent les auteurs. Leur donne une envie encore plus forte de sillonner ce pays, ces routes en lacets, ces communautés isolées. « L'échange a été réciproque, l'énergie coule aussi dans nos veines. Notre pèlerinage sera traversé par d'autres moments comme celui-là, entre écoute, échange, partage d'idées et le sentiment de faire partie d'une même communauté modestement montagnarde : celle des Pyrénées et, qui sait, peut-être des hommes que la terre fait honneur de recevoir ».
Au final, les deux auteurs semblent comme transfigurés. Comme si chaque coup de pédale était un morceau d'humanité mieux compris, mieux assimilé. Les Pyrénées n'ont pas fini de charmer et fasciner, cyclistes, randonneurs ou simples terriens capables de lever la tête vers les cimes.
« La traversée des Pyrénées » de Jérôme Yager, Victor Ferreira et Jules Clamens, Les Presses littéraires, 27 €.

mercredi 8 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Centenaire électrique


Incroyable interview du second greffé d'un cœur artificiel ce week-end dans le Journal du Dimanche. Le genre de déclarations qui vous boostent tant elles sont positives et enthousiastes.

Cet homme de 68 ans, à qui les médecins ne donnent plus que quelques semaines à vivre l'été dernier, est le second malade à recevoir le cœur artificiel Carmat. De retour chez lui depuis janvier dernier, il déroule à nouveau normalement le fil de sa vie paisible de retraité passionné de bricolage. Seul souci permanent : penser à recharger les batteries. Pourtant sportif accompli, une insuffisance cardiaque l'avait transformé en papy fatigué. Des journées désormais dans un fauteuil, comme abandonné de toute force.
Quelques jours après la greffe, il retrouve tonus et clarté d'esprit. "En fait je ne me suis jamais senti aussi bien. Intellectuellement, je réfléchis plus précisément à un tas de choses, confie-t-il au JDD. C'est difficile à expliquer, je me sens plus rapide. Je n'ose pas dire plus intelligent... » En d'autres circonstances, on parlerait de miracle.
Les médecins lui conseillent de pratiquer le vélo d'appartement. Il refuse. N'envisage le vélo qu'en plein air. Il part donc dans la campagne nantaise, les batteries sur le porte-bagages, évitant quand même les portions trop pentues. La nuit, il dort comme un bébé, malgré le bruit du moteur de ce cœur qui lui redonne l'envie de vivre. Pour preuve, il projette sérieusement de vivre jusqu'à cent ans. Il incarne la preuve que le progrès, dans quelques décennies, nous permettra de tutoyer l'immortalité sans paraître fou à lier.