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dimanche 17 mars 2024

En DVD et blu-ray - “Iris” redécouvre le désir


Moins comique que Antoinette dans les Cévennes, mais tout aussi profond dans son message, Iris et les hommes s’appuie de nouveau sur le duo gagnant formé par Caroline Vignal (scénariste et réalisatrice) et Laure Calamy (comédienne). 

Après les grands espaces de la Lozère champêtre, c’est un film résolument urbain qui devrait provoquer quelques remous dans certains couples un peu trop installé dans ses habitudes. Ces habitudes, si pratiques et confortables dans le quotidien, mais qui inéluctablement érode, voire annihile totalement, le désir qui a permis, quand ils étaient jeunes et pleins de sève, à Iris (Laure Calamy) et Stéphane (Vincent Elbaz) de devenir mari et femme et parents de deux filles. 

Mais aujourd’hui Iris est triste. Cela fait des années que c’est le calme plat dans la chambre à coucher. Elle aime toujours Stéphane. C’est réciproque. Mais la flamme du désir s’est éteinte. La solution, Iris va la découvrir au hasard d’une rencontre avec la mère d’un élève qui est dans la même classe que sa fille : « Inscrivez-vous sur un site de rencontre. Vous vous sentirez de nouveau désirée ! » Ce qu’Iris fait immédiatement, avec un réel succès. 

Le film, de populaire, aurait pu virer au graveleux. Écueil évité car ce n’est que du point de vue de l’épouse qui cherche à retrouver confiance en elle, son corps, que l’histoire est racontée. Iris expérimente, hésite, échoue, jouit, se remet à sourire. Ce qu’elle résume dans un étonnant point de vue à sa fille adolescente de 16 ans « Il ne faut pas toujours dire non. Dire oui, c’est accepter de vivre. » Et c’est ce message, dire oui à la vie, accepter ses envies et oser, qui risque de faire des remous dans les couples courageux qui auront vu ce film ensemble.

Film français de Caroline Vignal avec Laure Calamy, Vincent Elbaz, Suzanne de Baecque, Laurent Poitrenaux

 

lundi 4 septembre 2023

Littérature - Sexe au menu de « Dès que sa bouche fut pleine »


Ce n’est peut-être pas le plus réussi des premiers romans de la rentrée littéraire, mais c’est sans conteste le plus original, voire tordu. Juliette Oury emmène ses lecteurs dans un monde en tous points identique au nôtre avec cependant deux grosses différences : le sexe a pris la place de la nourriture. Et vice versa. 

Dans Dès que sa bouche fut pleine, Laetitia, la narratrice, explique comment elle a cédé à la tentation très jeune en mangeant des mûres au fond du jardin d’une amie. Aujourd’hui mariée, elle retrouve cette sensation quand un de ses collègues, après une partie de baise dans la salle commune de son entreprise, lui détaille le plaisir de déguster un plat longuement mijoté. Car dans ce monde assez dérangeant, on ne règle pas les problèmes professionnels au cours de repas de travail mais d’orgies (au sens premier) de travail. 

Coucher avec tout le monde est permis (et même fortement conseiller), par contre saliver sur un hamburger est considéré comme la pire des dépravations. 

En inversant sexe et nourriture dans son monde, Juliette Oury met aussi en opposition deux actions aussi banales que bouffer et baiser. Un vrai cauchemar.  

« Dès que sa bouche fut pleine » de Juliette Oury, Flammarion, 272 pages, 19 €

mercredi 26 juillet 2023

Roman érotique - A trois c’est mieux ?


L’été est torride. Lire ce livre de Chloé Saffy ne va pas rafraîchir l’atmosphère. Au contraire, La règle de trois (La Musardine, 280 pages, 18 €) devrait encore plus vous faire bouillir extérieurement et intérieurement. Un pur roman d’érotisme moderne, à réserver aux majeurs à l’esprit ouvert. Une histoire qui nous raconte aussi la vie des trentenaires de nos jours. Ces urbains qui reculent de plus en plus pour fonder une famille, pour de bons et moins bons motifs.

Ophélie, la narratrice, vit en colocation avec Livia. Normalement, il faut une troisième pour que le loyer ne soit pas exorbitant pour une employée dans un coffe-shop et une bibliothécaire. La dernière troisième vient de donner son préavis. Mais a trouvé une remplaçante. Exactement un remplaçant, Milo. Or Ophélie et Livia ne veulent pas d’un « mâle ». Leurs finances vont les obliger à transiger. Et rapidement, dans le bel appartement, la présence de Milo, sa gentillesse et son tact, va transformer l’atmosphère.

On se doute qu’il va séduire l’une des deux. À moins qu’il ne fasse un strike et ne choisisse pas. Une histoire d’amour à trois ? Ou juste de sexe ? On se laisse envoûter par ces trois qui écoutent leur corps et leurs envies. Un roman chaud, comme l’été.

samedi 17 décembre 2022

BD et biographie - Manara grandeur nature

Génie du dessin réaliste, marchant souvent dans les pas d’Hugo Pratt, Milo Manara est un grand de la BD italienne. 

Une œuvre marquée par des séries érotiques mais aussi des romans graphiques entre philosophie et pure aventure.

Pour raconter cette carrière commencée durant les années 60, le dessinateur a préféré poser son pinceau et raconter lui-même, dans de courts chapitres, les grandes étapes de son parcours. On croise dans ces pages Dali, Moebius, Jodorowski et d’autres grands du 9e art. Le tout agrémenté de très nombreuses illustrations rares ou inédites.

« Milo Manara, grandeur nature », Glénat, 25 €


samedi 9 mai 2020

De choses et d’autres - Confinement 1 - Libido 0


Pendant le confinement, les sondeurs eux n’ont pas chômé. Et si au début on ne répondait pas à leurs sollicitations, au bout de quatre semaines, leur appel était le bienvenu pour briser la monotonie de ce mauvais remake d’Un jour sans fin.
Jeudi, plusieurs instituts ont dévoilé les études portant sur le couple et le confinement. Résultat des courses, c’est pas brillant. Certes une majorité estime que ce confinement n’a pas eu d’effet sur leur vie à deux, par contre ils sont plus de 10 % qui affirment vouloir, dès la fin du confinement, s’éloigner l’un de l’autre un temps, voire définitivement.
Découvrir toutes les manies et défauts de celui ou celle avec qui on doit cohabiter 24 h sur 24, laisse forcément des traces.

De même, contrairement aux premières impressions qui laissaient entrevoir un babyboom dans 9 mois, les naissances risquent au contraire de plonger car le même sondage réalisé par l’Ifop pour Charles.co, un site de consultations en ligne de médecin sexologues, montre qu’un couple dur cinq n’a plus du tout de relations sexuelles à la fin de ce confinement.
Et si par malheur un « reconfinement » devait être décidé, les femmes sont clairement contre un nouvel enferment avec leur compagnon. A choisir, elles préfèrent, et de loin, rester seules que mal accompagnées. Sexe et confinement n’ont pas fait bon ménage.
Le déconfinement devrait permettre à certains et certaines de reprendre leur chasse à l’âme sœur. Mais je me garderai de faire la moindre allusion sur l’interdiction des réunions de plus de 10 personnes. Dix, vue la thématique du jour, ça me parait déjà très élevé…



Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 9 mai, 54e jour du grand confinement

vendredi 17 avril 2020

De choses et d’autres - Le confinement, de cinq à sept


Encore un peu plus de trois semaines à tenir, trois semaines de confinement et parfois de cohabitation compliquée. Les menaces de divorce se multiplient aussi rapidement que les cas positifs au Covid-19 sur un porte-avions de la marine française.
Après plus de 30 jours, les accrochages atteignent un paroxysme jamais atteint, même après qu’elle vous a surpris en train de regarder à travers la haie la voisine en train de bronzer à l’été 2011 ou quand vous lui avez reproché ces minaudages lors du repas chez votre nouveau boss. Bref, rien ne va plus dans votre couple.
À moins qu’une société française n’ait l’idée, comme au Japon, de proposer des locations de courte durée, notamment aux couples qui souhaitent s’offrir un répit. Vous sentez que ça va mal se passer ce soir ou demain ? Vite louez pour trois ou quatre soirs ce studio temporaire. Cela vous permet personnellement de décompresser un peu et à votre moitié d’oublier  les nombreux griefs à votre encontre.
Au Japon, où le confinement a été instauré beaucoup plus tôt que sous nos latitudes, le nombre de divorces explose. Il est vrai que les appartements sont petits et les murs en papier selon les clichés véhiculés en Occident.
Mais paradoxalement, en France la solution du logement provisoire pour faire baisser la tension ne ferait qu’aggraver la situation. Car au retour de la petite pause, forcément elle va vous soupçonner d’avoir accueilli votre supposée maîtresse dans le studio. Vous ne serez pas en reste, la suspectant d’avoir tenté d’améliorer ses rapports de voisinage avec le beau gosse célibataire du 12.
Non décidément ce confinement n’apporte rien de bon dans la vie des couples. Au Japon comme en France.

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le vendredi 17 avril, 32e jour du grand confinement

mardi 20 juin 2017

Livre : l’érotisme selon nos ancêtres catalans



Le plaisir sexuel, contrairement à une idée trop souvent répandue, n’est pas une découverte récente. Depuis très longtemps, l’homme et la femme ont compris qu’en plus d’assurer la descendance, faire l’amour est une source in- épuisable de plaisir.
Et pour ceux qui en doutent, plongez dans la réédition dans une nouvelle traduction du « Miroir du foutre » connu également sous le nom de « Kamasutra catalan ». Ce manuscrit anonyme du XIVe siècle est conservé à la bibliothèque nationale de Madrid. Une première version parue avant les années 2000 avait déjà mis en relief ce petit traité expliquant en plusieurs chapitres que faire l’amour est bénéfique à se maintenir en santé. Surtout, il expliquait des remèdes pour être performant, décrivait des positions et s’intéressait même au plaisir féminin, décrivant le « godemiché en forme de pénis, rembourré de coton et recouvert de cuir doux, qu’elles s’introduisent dans le sexe jusqu’à ce qu’elles soient satisfaites. »
Car dans ce texte, s’il est beaucoup question des solutions pour avoir un « membre fort et vigoureux », il n’est pas occulté le rôle de la femme notant qu’il est « frustrant que les deux plaisirs n’arrivent pas ensemble. Lorsque l’homme jouit avant la femme, celle-ci est lésée. » Comme quoi, rien n’a changé réellement dans la tête des « mâles ». 
➤ « Miroir du foutre », Mare Nostrum, 12 €

mardi 1 novembre 2016

BD : L’horreur sous toutes ses coutures

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Halloween oblige, le mois d’octobre est propice aux sorties d’albums jouant sur la peur des lecteurs. Les éditions Glénat ont fait le pari de lancer une collection dédiée à cet univers particulier. « Flesh Bones » fleure bon l’hommage à la série B. Ces albums copieux (plus de 120 pages) aux couvertures souples et en noir et blanc sur un papier volontairement granuleux sont de bonnes parenthèses frisson dans notre quotidien manquant parfois cruellement d’exceptionnel. Trois titres viennent de sortir dont le sexy « Blood Red Lake » de Bec (scénario) et Arlem (Dessin). Quatre étudiants (deux geeks et deux filles canons) vont fêter la fin des études sur un lac perdu dans la montagne. En route ils croisent la route d’un tueur psychopathe. Du sexe, de la violence, encore du sexe, un peu de fantastique, la recette est simple et marche à la perfection.
➤ « Blood Red Lake », collection Flesh Bones, Glénat, 14,95 € 

jeudi 10 mars 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Frères et sœurs Wachowski

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L'affaire est complexe et me laisse perplexe. Un peu comme leur film le plus célèbre, Matrix. Les frères Larry et Andy Wachowski sont devenus les sœurs Lana et Lilly Wachowski.
Dans la famille Wachowski, il y avait deux frères et deux sœurs. Les frères, passionnés de bande dessinée, étudient le cinéma et ont rapidement révolutionné l'univers de la science-fiction avec Matrix. Une histoire emberlificotée, à plusieurs niveaux, où l'on croit vivre dans une réalité qui n'est que virtuelle. Réalité, apparence, rejet... Des thèmes qui aujourd'hui prennent une autre signification avec ce double coming-out transgenre.
Lana, la première, annonce officiellement son changement de sexe en 2012, après un processus de près de dix ans. Lilly décide de franchir le pas le 8 mars dernier, journée internationale de la femme, face à l'imminente publication d'articles caricaturaux dans des tabloïds. Dans un communiqué accompagné d'une photo, elle explique : "Ma réalité, c'est que j'ai fait une transition et que je continuerai à le faire toute ma vie, à travers l'infini qui existe entre le masculin et le féminin, à l'image de l'infini entre les binaires zéro et un." Complexe...
Le parcours est long et parfois dangereux. Lors d'un de ses rares discours, Lana a avoué avoir envisagé, enfant, de se suicider à cause de ses sentiments de confusion sur l'identité. Espérons que leur démarche permettra aux milliers de transgenres qui n'arrivent pas à se faire reconnaître, de mieux vivre leur différence.

samedi 9 janvier 2016

BD : La double vie d'Esmera


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Adulé des enfants avec son personnage de Titeuf, Zep change totalement de registre avec Esmera, histoire complète confiée au dessinateur Vince. Terminés les gags comiques dans les cours de récréation, Zep s'attaque aux grands, les adultes, ceux qui ne vivent, au final, que pour jouir et posséder. Esmera, jeune Italienne, débute le récit de ses amours étonnantes quand elle n'est qu'une petite lycéenne, interne dans un établissement tenu par des religieuses. Son grand amour, virtuel, c'est Marcello Mastroianni. Rachele, sa copine de chambre par contre, a franchi le rubicond et son amoureux vient régulièrement l'honorer dans la petite chambre. Esmera regarde, apprend, espère. Durant les vacances, elle se « donne » à un gentil garçon. Mais c'est bref et peu concluant. L'extase, elle ne la découvre qu'à la rentrée, avec la bouche de Rachele. Elle prend conscience alors aussi de son incroyable don (ou malédiction). Quand elle jouit, elle change de sexe. Devenue garçon, elle a toute latitude d'expérimenter le maniement du sexe opposé. Et de de redevenir fille. Ce conte de fée fantastique, loin d'être prude, joue clairement dans la cour des récits « pour public averti ». Les dessins de Vince ne cachent rien des expérimentations et transformations d'Esmera, mi-femme mi-homme, perdue entre deux sexes, plusieurs amours et la comparaison sans fin des orgasmes féminins et masculins.
« Esmera », Glénat, 24 euros


mardi 3 juin 2014

BD - Les nouveaux amoureux utilisent "La technique du périnée"


Il y a quelques décennies, Martin Veyron expliquait que « L'amour propre ne le reste jamais très longtemps » dans une BD épousant parfaitement l'air du temps. Plus de 30 ans plus tard, c'est le tandem Ruppert et Mulot qui se penche sur les errements sentimentaux d'amateurs de sensations fortes. JH, artiste contemporain, passe beaucoup de temps sur un site spécialisé dans les rencontres virtuelles. Depuis quelques mois, il retrouve régulièrement Sarah. Par smartphones interposés, ils se donnent mutuellement du plaisir. Quand JH veut aller plus loin et rencontrer la belle Sarah, elle va beaucoup tergiverser. Pour finalement accepter le contact physique, mais dans un repas échangiste à l'issue duquel elle va lui lancer un défi : ne pas éjaculer une seule fois durant les quatre mois quelle va passer aux USA. Tout en lui donnant une technique pour quand même faire l'amour et jouir. 
Ce roman graphique de plus de 100 pages aurait pu virer à la pantalonnade pornographique. Par bonheur, les jeux sexuels des deux héros ne sont pas montrés mais suggérés. Surtout, l'album explique que l'expérimentation de pratiques sexuelles « libérées » n'empêche en rien les sentiments. Et pour une fois qu'une histoire d'amour révèle de véritables trucs pour atteindre la plénitude sexuelle, on ne va pas se priver de la lire et d'en tirer la substantifique moelle.

« La technique du périnée », Dupuis, 20,50 €

lundi 19 mai 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Bye-bye New York


Les mains claquent sur les fesses, les bouches avides parcourent les corps de haut en bas, du sexe, toujours plus de sexe. La première partie de « Welcome to New York », d'Abel Ferrara sur l'affaire DSK commence de façon très crue. Comme pour bien cerner la personnalité de cet homme « malade », totalement obsédé par la possession et la domination des femmes. Une addiction qui provoquera presque sa perte. Heureusement sa femme est là. Elle le sauve de la prison. Essentiellement pour protéger sa réputation à elle, selon le réalisateur.

Comme tout bénéficiaire d'un accès internet haut débit, j'ai pu regarder hier, en vidéo à la demande, ce film à la réputation sulfureuse. Il m'en a coûté 7 euros. Un peu cher pour une œuvre très inégale, parfois outrancière. L'avantage, c'est que pour le même prix, on peut le voir à plusieurs. Ou le regarder une seconde fois. « Non, merci ! » réplique immédiatement ma femme qui n'a que peu goûté aux turpitudes de Devereaux joué par Gérard Depardieu.
Durant la première demi-heure, il se contente de grognements pour tout dialogue. Il passe la nuit à tripoter et jouir de cette « viande » de callgirls dociles. Jusqu'au dernier râle, sur la femme de ménage qui elle, n'est pas consentante. L'histoire commence vraiment. Arrestation, prison, procès et surtout explications avec sa femme. Loin de décrire Devereaux comme un monstre, ce film le présente comme un malade, un accro au sexe. L'inhumanité, Ferrara la voit dans le personnage de Simone, interprétée par Jacqueline Bisset. Le résultat : un film de mec qui pense sous la ceinture.

dimanche 9 mars 2014

DES TRUCS ET D'AUTRES - Sexe faible et absent

Le
jour mondial dit du sexe faible, je vais lui rendre hommage par le vide. Si seuls les hommes peuplaient l'univers, il n'y aurait que des pantalons pour se vêtir. Le premier qui mettrait un kilt (excepté les Ecossais) serait encore plus ridicule. « Allo quoi » dira le blond aux gros pectoraux, le cerveau tel un pâté de foie. 
Dans les WC, laisser le support relevé tu seras obligé. Les soldes, tout en restant du genre masculin, ne concerneront que les outils, les treillis, les fusils mitrailleurs et autres signes virils de bon aloi. Le chef sera incessamment contesté par ses adjoints. Toujours à vouloir prouver son pouvoir absolu, il joue le fanfaron, le dictateur, le dominateur. Il est violent et méchant. Tous l'envient. Même si être le premier ne le rend pas plus séducteur. 
L'homme, incapable de se reproduire, disparaîtrait de ce monde. « Bon débarras ! » se réjouiraient les philosophes des siècles passés. Enfin un peu d'air, du vide et moins de problèmes. Terminés les conflits, mondiaux ou de voisinage. Finis les adultères et autres viols (quoique), les combats, les gnons et coups bas. Lentement mais sûrement le bonheur simple du vide intersidéral s'imposerait comme seul but sur le chemin du paradis perdu, celui du fruit défendu si tendre et tentateur. Seul, l'homme s'écraserait tel un origami entre les doigts d'un enfant, incapable de trouver l'équilibre vital. 
Non, franchement, il est réellement trop compliqué, au-dessus des moyens du misérable mâle et petit chroniqueur que je suis - et l'exercice s'est d'ailleurs avéré périlleux - de me passer du genre féminin, totalement absent de ce texte.

Chronique "De choses et d'autres" parue samedi, journée mondiale de la femme, en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 9 décembre 2013

BD - Regretté temps du politiquement très incorrect de Reiser et Hara Kiri

Notre bonne société n'a pas toujours été policée et aseptisée. Dans les années 60, 70 et 80, l'humour n'avait pas de limites. Exemples avec ces deux beaux livres sur la revue Hara Kiri et l'un de ses piliers, Reiser.


Si le samedi soir vous vous gondolez en découvrant les faux reportages du Groland sur Canal+, sachez qu'ils n'ont rien inventé. Ce sont les dignes héritiers des « horribles » de Hara Kiri. Le journal « bête et méchant », dans une époque où la censure veillait encore sur le contenu des journaux, a brisé un nombre considérable de tabous. Car la meilleure façon de combattre le racisme, la violence faite aux femmes ou l'extrémisme religieux (voire la religion tout court...) reste et restera toujours d'en rire.
Cette époque bénie du temps du politiquement incorrect vous pouvez en revivre la substantifique moelle dans un ouvrage luxueux de 330 pages paru cette semaine chez Glénat. Une petite préface de Cavanna (le grand créateur avec Choron) pour contextualiser le tout et place aux dessins. Fred, Gébé, Chaval, Topor, Wolinski.
La ligne éditoriale oscille entre provocation gratuite et poésie absurde. Les journaux sont vendus presque à la sauvette. Au début des années 60, le Gaullisme impose une chape de plomb sur l'information. Heureusement les mœurs évoluent, Hara Kiri est à la pointe. L'arrivée de Reiser ou de Cabu donnent un coup de fouet aux dessins d'humour, caustiques, acides. Ensuite cela va aller crescendo dans la provocation. Willem, Kamagurka vont apporter une vision étrangère.
A côté des fausses pubs regorgeant de femmes nues, le dessin d'humour va un peu perdre de son importance. Mais c'est quand même dans ces croquis ou histoires courtes que l'on retrouve toute la méchanceté du titre.
Reiser, le meilleur
On y retrouve bien sûr quantité de dessins de Reiser. Il signe la couverture de ce beau livre sur Hara Kiri mais aussi celle ce celui qui lui est entièrement consacré. Cela fait 30 ans que l'inventeur du Gros dégueulasse a lâché la rampe. Un foutu cancer. Il a dessiné durant plus de 20 ans. Et comme il produisait énormément, Jean-Marc Parisis, son biographe, a dû beaucoup éliminer pour ne garder que le plus parlant de l'œuvre si diversifiée d'un génie : du Reiser visionnaire et écologiste avant l'heure (il vénérait le Soleil et son énergie) au Reiser fou des femmes, sachant si bien rendre toute leur beauté, en un trait rond et simple, à des fesses plus vraies que nature. Anarchiste avant tout, il aimait la vie. On découvre aussi le Reiser intime et torturé dans des croquis jamais publiés, bribes d'idées, symptômes dépressifs d'un homme inquiet. Et puis comme c'est un beau livre, au format généreux et à la réalisation soignée, ne manquez pas les pages en couleurs. Il posait sa peinture comme il dessinait : rageusement. Des aquarelles d'une rare beauté, même si ce sont deux chiens qui forniquent...
Aujourd'hui Hara Kiri n'existe plus et Reiser est mort, comme si notre envie de transgression avait disparue. L'époque est tiède. Alors en vieux combattants de l'immonde, savourons ce que les artistes et humoristes contemporains ne peuvent même plus imaginer réaliser !
Michel Litout
« La gloire de Hara Kiri », collectif, Glénat, 35 €

« Reiser », Glénat, 45,50 €


mardi 14 mai 2013

Billet - Les mégabites sont de sortie au printemps

 Le printemps a-t-il des effets incontrôlables sur la libido ? Depuis quelques jours un nombre incroyable de phallus fleurit sur mon écran. Une amie m'envoie par mail la photo de sa pelouse. Son fils (20 ans quand même), avait pour mission de la tondre. Elle rentre du travail, elle constate qu'il n'est pas passé partout. Et tombe des nues, une fois sur son balcon, en constatant que les parties non tondues ont la forme stylisée mais très reconnaissable d'un phallus et de ses attributs. Effet garanti auprès des voisins...
Autre mail d'un collègue. Il sait que j'aime la BD. Il a découvert cette pépite : « Tintin (à poil) au Congo ». Les planches sont identiques à l'original, si ce n'est que le héros est nu en permanence. 62 pages de zizi à Tintin. Un peu indigeste. Mais on doit sans doute considérer cela comme de l'art.
De même ce happening d'artistes russes. La vidéo a fait le tour du net ces dernières années. Ils se filment en train de bloquer une route. La circulation stoppée, ils répandent sur la chaussée des bidons de peinture blanche. La police arrive, mais c'est trop tard. Il s'agit du pont levant de Saint-Pétersbourg et le dessin s'élève majestueux, face au siège de l'ancien KGB : une « méga bite » de 15 mètres, montant vers les cieux  dans une érection phénoménale. De sexe masculin enfin il en a beaucoup été question ce week-end sur Twitter. Il s'agissait d'associer le sien au titre d'un film. Les vantards ont répondu « Big » ou « Anaconda », les modestes « Microcosmos », les pudiques « Intouchables » alors que les solitaires se sont contenté des « Petits mouchoirs »...

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 5 février 2013

Billet - Une appli SOS préservatif dans votre smartphone


Les Don Juan du dimanche sont obligés, parfois, d'abandonner une bonne opportunité en découvrant, effarés, l'absence de préservatif dans leur trousse de parfait petit séducteur. Chercher désespérément un distributeur est souvent rédhibitoire pour la conquête du moment.

Désormais, que l'on soit chez soi ou dans sa voiture, la solution existe. Il suffit de disposer d'un smartphone, de l'application « SOS condom » et d'un peu de patience car la livraison du « laisser-passer » peut prendre une heure. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une version test, expérimentée à... Dubaï.
Mais on peut en découvrir tous les avantages sur un site dédié. Une fois l'appli installée sur son smartphone, on lance sa géolocalisation en même temps que la commande. Un petit film publicitaire, non dénué d'humour, montre les trois options de livraison. Chez soi, rien de plus simple que de faire appel à un faux livreur de pizza. Dans la boîte vous trouverez un petit sachet semblable à celui utilisé pour l'huile pimentée. En espérant qu'il n'est pas question du « goût » du préservatif...
Dans votre voiture, vous serez livré avec une petite pointe d'adrénaline. C'est un faux policier, gyrophare allumé, qui vous dépanne en vous rendant vos papiers après contrôle.
Encore plus improbable, dans la rue, un couple de touristes vous demande votre route tout en vous glissant discrètement l'objet de votre convoitise. Sponsorisée par Durex, cette application prouve que l'on peut vraiment tout faire avec un smartphone, même se protéger.


Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

samedi 13 octobre 2012

Chronique - Les « plus » de Facebook, nouveau dada des sociologues

S'il en est bien dont le succès de Facebook booste les carrières ce sont les chercheurs en sociologie. Pas un jour ne passe sans que les journaux ne décryptent une étude comportementale sur les habitudes du milliard d'utilisateurs du troisième pays (virtuel) le plus peuplé de la planète.

Après « Pourquoi les utilisateurs du réseau social sont-ils plus méchants que la moyenne des gens ? », une nouvelle étude démontre que « plus on est sur Facebook, plus on est en surpoids et à découvert. »
Dans le même temps, des chercheurs de l'université de Chicago affirment que « consulter Facebook et Twitter semble plus tentant que d'avoir des relations sexuelles ou de fumer une cigarette. »
Une constante dans ces études : plus on est sur Facebook, moins on a de qualités... Au final, si l'on additionne tous les résultats, le portrait type d'un utilisateur a tout du monstre : un être renfrogné, détestant les vrais gens, gros, pauvre, méchant et affabulateur. Le portrait craché du regretté "Gros Dégueulasse" de Reiser (illustration)... Pas étonnant dans ces conditions s'il se tourne vers des amis « virtuels ».
A moins que ces adeptes de Facebook fassent eux aussi partie du domaine de l'imaginaire. Quel outrecuidant irait vérifier la pertinence d'études de prétendus chercheurs qui passent leur temps à diaboliser le grand méchant Facebook et si ça se trouve, sont encore plus asociaux que les cobayes débusqués sur le net ? Reste à analyser l'étude ultime, celle encore à réaliser qui démontrera, à coup sûr, que « plus on est sur Facebook, plus on se prend pour des chercheurs en sociologie qui ont réponse à tout. »
 
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 23 septembre 2012

Chronique : Sexe et droit du travail envahissent internet

Le droit du travail fait une percée remarquée sur internet. Plusieurs avocats spécialisés ont ouvert des blogs pour donner des conseils et étudier des cas précis. Initiatives louables, mais en parcourant les différents sites on est interpellé par le nombre important d'affaires liées au sexe. Une façon comme une autre d'augmenter son audience via les moteurs de recherche. Sur le blog de Me Eric Rocheblave, ne manquez pas cette histoire incroyable. Un salarié est licencié pour faute grave au retour d'une mission en Thaïlande. Sur ses notes de frais, il a tenté de se faire rembourser ses achats de préservatifs, vaseline et même le prix des prostituées.
Autre blog, celui de Me Yves Nicol, mais même tonalité. Une note explique que « Exhiber son sexe est une faute grave ». Un salarié, pressé d'aller au petit coin, a sorti son sexe quelques mètres avant l'urinoir. Problème, une femme de ménage était dans les toilettes pour le nettoyage... Au Brésil, cette fois, c'est l'employé qui a fait condamner son patron. Au cours d'un séminaire de remotivation, il a dû regarder des films pornographiques et passer une soirée avec des prostituées. Harcèlement moral ont conclu les juges.
Ne soyons pas trop critiques, sur ces blogs il y a nombre d'informations sérieuses et utiles. Ces cas atypiques (licenciements pour avoir bouché les toilettes, émettre des éructations et des flatulences au travail, tenter d'étrangler un collègue) sont les preuves que, finalement, il y a toujours pire ailleurs... 
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue en dernière page de l'Indépendant ce samedi.

samedi 26 mai 2012

BD - « Sexe, désirs et petites contrariétés » c'est mieux que l'amour


Rien de tel que l'humour pour parler des choses de l'amour. Et pas le platonique, plutôt le trash, celui avec accessoires et secrétions. Pluttark explore toutes les déviances des pratiques sexuelles de ce siècle naissant. Des gags parus dans le magazine Fluide G, au dessin rond et coloré, en total décalage avec les situations parfois très extrêmes. Mais n'espérez pas vous rincer l'œil en feuilletant cet album. 

Les images sont très sages. Tout est dans les dialogues. Techniques de drague, comparatif de position, pratiques peu orthodoxes : l'auteur satisfait toutes les couches de la population, de la mamie (à la recherche d'un sextoy lui rappelant Jean Gabin), aux jeunes cadres dynamiques, pressés d'en finir avec leur compagnes pour mieux prendre leur pied en surveillant l'érection de la courbe de leurs dividendes... C'est moderne, souvent bien vu et tout le temps hilarant.

« Sexe, désirs et petites contrariétés », Fluide G. 13 € 

lundi 20 décembre 2010

BD - Erma en liberté, sans le moindre tabou


La bande dessinée érotique, et même un peu plus osée, semble de nouveau plaire au public. Une bonne occasion pour ressortir l'intégrale des aventures d'Erma Jaguar, une série datant de la fin des années 80 et signée Alex Varenne. Ce maître du noir et blanc et des femmes fatales propose le portrait d'une rêveuse bien décidée à transformer ses désirs en réalités. 

Erma Jaguar sort dans la ville vivre ses rêves, assouvir ses fantasmes. Entre camionneurs vulgaires et jeunes vierges effarouchées, les rencontres seront nombreuses, mystérieuses, enrichissantes ! Ces 150 pages sont bien évidemment réservées à un public averti qui pourra également redécouvrir (aux Humanoïdes Associés), la réédition des « Larmes du sexe », un chef d'œuvre de sensualité.

« Erma Jaguar ». Drugstore. 22 euros