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samedi 16 novembre 2024

Littérature française - Comment un roman « Cucul » peut-il nous faire réfléchir ?

Écrire des comédies romantiques peut-il servir la cause du féminisme ? Camille Emmanuelle aborde le problème frontalement dans « Cucul ». 


Les plus anciennes lectrices se souviennent de la collection Harlequin. Des romans à l’eau de rose, à l’intrigue souvent très cucul, parfait pour oublier son quotidien de ménagère de moins de 50 ans accaparée par les tâches ménagères. C’est devenu au fil des décennies de la littérature romance. Rien de bien neuf, juste un peu plus de luxe et de rêve en boîte. Camille Emmanuelle, scénariste et journaliste, signe avec Cucul un roman très pertinent. Elle semble parfaitement connaître ce milieu littéraire assez particulier.

Son héroïne, Marie Couston, prof de français dans un lycée catholique, se transforme la nuit en auteure. Mais les modes évoluent et son éditrice lui demande de changer de genre. Le rose s’efface au profit du noir : place à la dark romance. Marie a un gros problème de conscience. Rajouter de la violence dans des scènes d’amour, c’est forcément cautionner le viol.

Alors elle décide de tout plaquer et dans un ultime chapitre écrit après une nuit alcoolisée, elle fait mourir son héros, James Cooper. Le lendemain matin, en plus d’une gueule de bois, elle découvre que son bellâtre a pris vie dans la réalité et squatte son canapé. Un James totalement déconnecté de la réalité, caricature du beau gosse qui, soi-disant, les fait toutes craquer. Il ne comprend pas son arrivée chez Marie.

Elle lui explique alors que « pour l’instant vous êtes un mâle alpha aux tendances BDSM. Là on me demande de faire de vous un psychopathe, mais attention, un psychopathe sexy ! » Ce qu’elle refuse catégoriquement.

Le roman se transforme alors en brûlot contre les clichés de genre, la banalisation de la violence masculine dans les romans à la mode et une ode aux bêtes comédies romantiques, certes limitées en ce qui concerne le message politique et la qualité littéraire, mais essentielles pour s’évader quelques heures et mieux profiter, après coup, de sa propre réalité.

« Cucul », Camille Emmanuelle, Seuil - Verso, 304 pages, 19,50 €
 

mercredi 26 juillet 2023

Roman érotique - A trois c’est mieux ?


L’été est torride. Lire ce livre de Chloé Saffy ne va pas rafraîchir l’atmosphère. Au contraire, La règle de trois (La Musardine, 280 pages, 18 €) devrait encore plus vous faire bouillir extérieurement et intérieurement. Un pur roman d’érotisme moderne, à réserver aux majeurs à l’esprit ouvert. Une histoire qui nous raconte aussi la vie des trentenaires de nos jours. Ces urbains qui reculent de plus en plus pour fonder une famille, pour de bons et moins bons motifs.

Ophélie, la narratrice, vit en colocation avec Livia. Normalement, il faut une troisième pour que le loyer ne soit pas exorbitant pour une employée dans un coffe-shop et une bibliothécaire. La dernière troisième vient de donner son préavis. Mais a trouvé une remplaçante. Exactement un remplaçant, Milo. Or Ophélie et Livia ne veulent pas d’un « mâle ». Leurs finances vont les obliger à transiger. Et rapidement, dans le bel appartement, la présence de Milo, sa gentillesse et son tact, va transformer l’atmosphère.

On se doute qu’il va séduire l’une des deux. À moins qu’il ne fasse un strike et ne choisisse pas. Une histoire d’amour à trois ? Ou juste de sexe ? On se laisse envoûter par ces trois qui écoutent leur corps et leurs envies. Un roman chaud, comme l’été.

lundi 6 juillet 2020

Roman - 2069, année roborérotique



Si en 1969, Gainsbourg avait fait scandale, le recueil de nouvelles futuristes de Josselin Bordat baptisé « 2069 » passe comme une lettre à la poste. Ou comme papa dans maman pour rester dans le ton des 12 histoires. L’auteur a imaginé les pratiques sexuelles du futur. Il y a beaucoup de virtuel, quelques robots et un peu d’amour. Mais vraiment pas beaucoup. 

Sa vision d’ensemble des relations humaines est un peu pessimiste. La meilleure nouvelle est sans doute la nuit agitée d’un dealer dans une Rome retenant son souffle avant l’annonce du nom du nouveau pape. Jusqu’à l’apparition de la fumée au-dessus du Vatican, rose au final…

 Une autre nouvelle se déroule dans la région. Un journaliste vient en reportage à Béziers, devenu un port après la montée des eaux de la Méditerranée. Il veut partir en expédition dans la Montagne noire, redevenue sauvage, cachette d’une communauté menée d’une main de fer par une certaine G. Effrayant.

« 2069 » de Josselin Bordat, Anne Carrière, 17 €

mardi 20 juin 2017

Livre : l’érotisme selon nos ancêtres catalans



Le plaisir sexuel, contrairement à une idée trop souvent répandue, n’est pas une découverte récente. Depuis très longtemps, l’homme et la femme ont compris qu’en plus d’assurer la descendance, faire l’amour est une source in- épuisable de plaisir.
Et pour ceux qui en doutent, plongez dans la réédition dans une nouvelle traduction du « Miroir du foutre » connu également sous le nom de « Kamasutra catalan ». Ce manuscrit anonyme du XIVe siècle est conservé à la bibliothèque nationale de Madrid. Une première version parue avant les années 2000 avait déjà mis en relief ce petit traité expliquant en plusieurs chapitres que faire l’amour est bénéfique à se maintenir en santé. Surtout, il expliquait des remèdes pour être performant, décrivait des positions et s’intéressait même au plaisir féminin, décrivant le « godemiché en forme de pénis, rembourré de coton et recouvert de cuir doux, qu’elles s’introduisent dans le sexe jusqu’à ce qu’elles soient satisfaites. »
Car dans ce texte, s’il est beaucoup question des solutions pour avoir un « membre fort et vigoureux », il n’est pas occulté le rôle de la femme notant qu’il est « frustrant que les deux plaisirs n’arrivent pas ensemble. Lorsque l’homme jouit avant la femme, celle-ci est lésée. » Comme quoi, rien n’a changé réellement dans la tête des « mâles ». 
➤ « Miroir du foutre », Mare Nostrum, 12 €

lundi 20 décembre 2010

BD - Erma en liberté, sans le moindre tabou


La bande dessinée érotique, et même un peu plus osée, semble de nouveau plaire au public. Une bonne occasion pour ressortir l'intégrale des aventures d'Erma Jaguar, une série datant de la fin des années 80 et signée Alex Varenne. Ce maître du noir et blanc et des femmes fatales propose le portrait d'une rêveuse bien décidée à transformer ses désirs en réalités. 

Erma Jaguar sort dans la ville vivre ses rêves, assouvir ses fantasmes. Entre camionneurs vulgaires et jeunes vierges effarouchées, les rencontres seront nombreuses, mystérieuses, enrichissantes ! Ces 150 pages sont bien évidemment réservées à un public averti qui pourra également redécouvrir (aux Humanoïdes Associés), la réédition des « Larmes du sexe », un chef d'œuvre de sensualité.

« Erma Jaguar ». Drugstore. 22 euros



dimanche 7 mars 2010

BD - Bienvenue chez Madame Georgette, tenancière d'une maison close


Madame Georgette, c'est la tenancière d'un bordel parisien à la Belle époque. Une maison close qui a pour nom « casino » en italien. C'est donc l'origine de cette BD qui renaît de ses cendres dans la collection « Erotix » de chez Delcourt. 

Dessinée par Leone Frollo, ces récits complets très osés, voire pornographiques, avaient été publiés une première fois, dans les années 80, sur divers petits formats d'Elvifrance. Mais les versions françaises avaient été sévèrement censurées. Car dans cette maison close, les pensionnaires étaient entièrement dévouées à leurs clients, quels que soient leurs fantasmes. Cela provoquait des scènes très croustillantes dans lesquelles Leone Frollo donnait toute la mesure de son talent. 

Ce dessinateur, dans la lignée des plus grands comme Manara ou Serpieri, avait un don pour rendre les femmes pulpeuses et désirables. Sous sa plume, Dodo l'ingénue, Joséphine la noire, Jeanne la cavalière, Franca la Bolognaise ou Mimi la pétomane, les pensionnaires de la plantureuse Madame Georgette, sont belles avant d'être vulgaires. Ce premier gros tome de 330 pages reprend trois histoires dans leur format d'origine, sans coupure ni remontage. En plus d'être osés, ces récits sont aussi humoristiques. 

Quand Dodo et Jeanne montent dans l'Orient Express, on se doute qu'il ne faudra pas attendre Istanbul avant qu'elles se trouvent quelques bourgeois en manque d'affection tarifée. Mais leur enthousiasme sera tel qu'il provoquera presque un incident diplomatique. 

« Casino » n'est certes pas un chef d'œuvre du 9e art, mais mérite largement cette réédition donnant l'occasion au plus grand nombre de découvrir un style de BD qui a quasi disparu aujourd'hui...

« Casino » (tome 1), Delcourt, 14,95 € 

dimanche 27 décembre 2009

BD - Jessica Blandy épicée

Alors que le premier tome d'une intégrale Jessica Blandy est annoncé pour fin février, Renaud et Dufaux poursuivent la publication de ce spin off de la série originale. « La route Jessica » est un road movie mouvementé et sanglant. On suit le parcours de deux mercenaires, des tueurs, Soldier et sa fille. Ils ont une liste de noms. Ils ont pour mission d'éliminer ces personnes. Des hommes et femmes qui gravitent dans l'entourage de Jessica Blandy. 

Ils pistent donc la belle blonde. Cette dernière est au Mexique. Elle va tenter de sauver son fils adoptif, Rafaelle. Adolescent rebelle, il est sur le point d'intégrer le gang d'Atapulta. Un des plus sanguinaires de la région, dirigé par Anita Royola surnommée Piment rouge. Ce n'est pas parce qu'elle aime cette spécialité locale : « Anita est le piment rouge. Si tu la caresse, tes mains brûlent. Si tu l'embrasses, ta bouche est en feu. Si tu l'aimes, tu ne seras plus que cendres. » 

Cet album, en couleurs directes, est peuplé de belles femmes, toutes plus cruelles les unes que les autres. D'Anita à Salina en passant par la fille de Soldier ou la mystérieuse infirmière, elles sont toutes élégantes et... sans pitié. Elles font quand même rêver. Comme si la beauté pardonnait tous les excès...

« La route Jessica » (tome 2), Dupuis, 13,50 € 

dimanche 11 octobre 2009

BD - Érotisme et vie de château


Eté 1936. Les congés payés, instaurés par le Front populaire, lancent des milliers d'ouvriers français sur les routes de l'Hexagone. Anatole et Simon, jeunes et fringants sur leurs bicyclettes, partent à la découverte. Surpris par la nuit, ils comptent demander le gite dans une grosse demeure perdue dans un parc. Ils sont accueillis par la maîtresse de maison qui est persuadée que ce sont les deux nouveaux domestiques envoyés par son époux, patron à Paris. 

Harassés, ils jouent le jeu et après une bonne nuit de repos, endossent leurs nouveaux uniformes. Ils vont alors découvrir les mœurs très libres régissant la maisonnée. Et se mettre au service, corps et âmes (surtout corps...), de la patronne, sa bonne et la fille de cette dernière. Simon, par ailleurs dessinateur amateur, va croquer ces dames dans leur plus simple appareil faisant encore progresser l'ambiance torride de cette BD grivoise. 

Grégory Mardon signe un récit complet léger et érotique, devenant même encore plus osé dans deux pages scellées pour qu'elles ne tombent pas sous les yeux de n'importe qui.

« Madame désire ? », Fluide Glacial, 14,95 € (réédité en 2023 chez Dynamite) 

jeudi 16 avril 2009

BD - De gros câlins très torrides et à fleur de peau


Arthur et Janet sont jeunes, s'aiment et se le prouvent sans cesse. N'importe où, n'importe comment. Arthur et Janet pourraient être les doubles de Cornette (scénario) et Karo (dessin). Cet bel album d'histoires courtes raconte au lecteur (ou lectrice) le quotidien assez chaud de ces deux tourtereaux. Cela commence par une balade dans une grande ville d'une ancienne dictature communiste de l'Est. Aujourd'hui, les mœurs des habitants sont plus libres. 

Arthur et Janet en profitent pleinement, faisant l'amour dans le couloir d'un grand hôtel, puis dans un jardin public et dans une grange. Une très bonne façon de découvrir un pays sous un jour différent. Les autres récits mettent en vedette soir d'autres partenaires (homme ou femme) voire des ustensiles détournés comme ces ingrédients d'un cake à la banane joyeusement gâchés dans une cuisine. Au final, ce sera salade de fruit car « seule la banane était plus ou moins récupérable... » 

Cette BD, pour un public averti, va au-delà de l'érotisme. Mais si certaines scènes peuvent être qualifiées de pornographiques, elles restent avant tout sensuelles, pleine de désir partagé et d'écoute du partenaire. Et jamais vulgaires.

« Arthur et Janet à fleur de peaux », Drugstore, 13 € 

lundi 29 octobre 2007

BD - Trop craquantes ces pin-ups


Elles sont coquines les filles de la bande dessinée d'Arthur de Pins. Coquines, coquettes, délurées, affriolantes et même un peu plus... Pour s'en occuper il y Arthur, le jeune héros, paniqué à l'idée d'être seul, désespéré de se retrouvé enchaîné. Ces gags en une planche ou deux, sont une bonne mage de l'état des couples urbains en France dans les années 2000. 

Les sextoys ne se cachent pas, ils deviennent même de redoutables concurrents pour un Arthur se trouvant un peu court face à leurs dimensions et endurances. Mais il y a encore des jeunes filles romantiques, qui préfèrent en plein repas plaquer leur petit ami (de plus en plus beauf) pour se jeter au cou d'un Arthur qui comprend enfin qu'il est parfois bénéfique d'être célibataire dans une soirée exclusivement composée de couples. 

Les gags sont frais, souvent ce sont les filles qui ont le dernier mot. Des pin-ups toutes en rondeurs, typiques du style d'Arthur de Pins qui semble avoir été nourri, dès le berceau, des bombes se baladant lascivement dans les dessins animés de Tex Avery. Un cadeau idéal pour conclure avec une fille qui aime rire...

("Péchés mignons", Fluide Glacial, 9,95 €)