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mardi 3 janvier 2017

De choses et d'autres : feu d'enfer au Paradise

bordel, prostituées, ioncendie, la jonquère, catalogne
Certains faits divers ne méritent que trois lignes dans le journal, mais permettent au lecteur un peu imaginatif d’en entrevoir toutes les conséquences. Exemple vendredi dernier. Le système d’éclairage des jacuzzi et de la piscine situés sur la terrasse d’un bâtiment prend feu. Les flammes sont impressionnantes, tout l’immeuble est évacué, 140 personnes au total. Rien d’exceptionnel ? Erreur car le bâtiment en question est celui du Paradise à la Jonquère. Et les évacués sont les clients et prostituées de cette célèbre maison close.
Alors j’imagine ces naufragés d’un jour, dans la rue, à 18 heures un 30 décembre, certains en petite tenue, grelottants et moins triomphants que dans les alcôves du Paradise. Surpris en pleine action, ils doivent sérieusement regretter ce petit désir d’évasion et de transgression. Surtout si ces amateurs de sexe tarifé croisent à ce moment gênant des voisins venus acheter cigarettes et alcool, autres vices mais moins voués aux gémonies. Le principal attrait des maisons closes reste leur discrétion. Sauf quand il y a le feu et que toute la clientèle doit se masser en bord de route...
Le fait divers, relaté de façon quasi clinique dans le journal local Diari de Girona, se veut rassurant. Pas de blessés et peu de dégâts. Seule la fin de l’article laisse deviner une petite allusion au caractère inhabituel de cette péripétie : « L’incident a provoqué beaucoup d’excitation dans la région. » 

mardi 10 novembre 2015

Livre : Philosophie pratique façon Botul

Frédéric Pagès a retrouvé Jean-Baptiste Botul, le faux philosophe cité par BHL : il était au bordel !


Philosophe originaire de l’Aude, Jean-Baptiste Botul, est devenu mondialement célèbre depuis que Bernard-Henri Lévy l’a cité dans un de ses livres. Or, Botul n’existe pas, simple délire collectif de quelques farfelus qui conjuguent philosophie et humour. BHL, berné et mortifié, a immédiatement cessé toute intervention médiatique. Durant une petite demi-journée, faut pas exagérer non plus...
Et Botul dans cette affaire, que devient-il ? Il est toujours étudié par quelques Botuliens dont Frédéric Pagès, auteur de ce roman-récit sur le bref passage du grand homme dans l’Éducation nationale. Botul, embauché comme professeur de philosophie dans un lycée de la préfecture audoise en 1928, a décidé de conduire sa classe de terminale au “Mon Caprice” situé 1, rue de la Digue. Une maison à terrasses abritant un bordel tenu par Madame Berthe.
Comme un puzzle en forme d’enquête policière, Frédéric Pagès retrace ce fameux “Banquet” au cours d'une conférence savante. Botul organise cette sortie pédagogique peu banale dans une maison de tolérance. Il estime  que « si l'école ne va pas au bordel, ce sera le bordel à l'école ». Les élèves vont discourir, alanguis, en buvant et admirant des femmes dénudées. Un programme théorique bousculé en pratique car les « professionnelles », pour une fois, ne vendront pas leur corps mais diront leur façon de penser.

Reine de Saba et canal du Midi
La faute à l'une des pensionnaires, Divine la Sublime, tombée un peu amoureuse de Botul, bourreau des cœurs qui a épinglé à son tableau de chasse Marthe Richard, la princesse Marie Bonaparte et même Simone de Beauvoir. Divine, « Quelle allure ! La finesse de sa taille, l'arrondi prestigieux de ses seins ne devaient pas troubler que les hommes. Cette peau d'ébène, ces grands anneaux argentés aux oreilles, ces  bracelets d'or aux chevilles... Elle vient de la lointaine Afrique, c'est sûr. C'est la reine de Saba descendue du Nil vers le canal du Midi. » Divine meneuse d'hommes et de femmes, profitera du banquet pour sonner l'insurrection au sein de son régiment de filles faciles. Un sacré scandale qui coûtera sa place à Botul. Mais l'homme a de la ressource.
Toute la force de l’auteur est de rendre cette histoire crédible, en convoquant pour la défense de Botul quelques grands noms, de Simone Weil à Mgr Danielou en passant par un joueur de rugby narbonnais. Et finalement on se dit que l'idée iconoclaste du faux philosophe n'est pas si farfelue que cela.

« Botul au bordel », Frédéric Pagès, Buchet-Chastel, 10 €



samedi 24 septembre 2011

BD - La perle pourpre ou l'histoire d'un bordel en 1887, nouveau pari d'Arleston chez Glénat


A Paris en 1887, la Tour Eiffel est en pleine construction (et polémique), Ferdinand de Lesseps cherche des millions pour construire le canal du Panama et Chimère, fillette de 13 ans est mise aux enchères à la Perle pourpre, maison close réputée. Exactement, c'est sa virginité qui est proposée au plus offrant. Loin des gags désopilants des Trolls ou des aventures de Lanfeust, Arleston a repris son véritable patronyme, Pelinq, pour signer le scénario d'une nouvelle série entre érotisme et lutte sociale. 

Aidé de Mélanyn et de Vincent au dessin, il décrit cette petite société où les filles ne sont que des marchandises, louées pour quelques heures par les grosses fortunes du moment. Des poupées de chair fraîche avec qui tous les jeux sont permis. 

Mais Chimère, malgré son jeune âge, semble parfaitement au fait des mœurs de sa nouvelle demeure et on devine, à l'issue de ce premier tome, qu'elle a une idée derrière la tête la poussant à accepter sans broncher ces multiples humiliations.

« Chimères 1887 » (tome 1), Glénat, 13,50 € 

dimanche 7 mars 2010

BD - Bienvenue chez Madame Georgette, tenancière d'une maison close


Madame Georgette, c'est la tenancière d'un bordel parisien à la Belle époque. Une maison close qui a pour nom « casino » en italien. C'est donc l'origine de cette BD qui renaît de ses cendres dans la collection « Erotix » de chez Delcourt. 

Dessinée par Leone Frollo, ces récits complets très osés, voire pornographiques, avaient été publiés une première fois, dans les années 80, sur divers petits formats d'Elvifrance. Mais les versions françaises avaient été sévèrement censurées. Car dans cette maison close, les pensionnaires étaient entièrement dévouées à leurs clients, quels que soient leurs fantasmes. Cela provoquait des scènes très croustillantes dans lesquelles Leone Frollo donnait toute la mesure de son talent. 

Ce dessinateur, dans la lignée des plus grands comme Manara ou Serpieri, avait un don pour rendre les femmes pulpeuses et désirables. Sous sa plume, Dodo l'ingénue, Joséphine la noire, Jeanne la cavalière, Franca la Bolognaise ou Mimi la pétomane, les pensionnaires de la plantureuse Madame Georgette, sont belles avant d'être vulgaires. Ce premier gros tome de 330 pages reprend trois histoires dans leur format d'origine, sans coupure ni remontage. En plus d'être osés, ces récits sont aussi humoristiques. 

Quand Dodo et Jeanne montent dans l'Orient Express, on se doute qu'il ne faudra pas attendre Istanbul avant qu'elles se trouvent quelques bourgeois en manque d'affection tarifée. Mais leur enthousiasme sera tel qu'il provoquera presque un incident diplomatique. 

« Casino » n'est certes pas un chef d'œuvre du 9e art, mais mérite largement cette réédition donnant l'occasion au plus grand nombre de découvrir un style de BD qui a quasi disparu aujourd'hui...

« Casino » (tome 1), Delcourt, 14,95 € 

lundi 13 juillet 2009

Thriller - Dérive sexuelle en Chine

Entreprendre en Asie du Sud-Est n'est pas de tout repos. Surtout quand on flirte avec la loi. Un thriller torride de Marc Boulet.


Avec « Le roi de Pékin », vous pouvez, à moindre frais, vous offrir une bonne dose d'exotisme et de dépaysement. Ce roman, entre le témoignage ethnologique et le thriller, signé Marc Boulet, débute aux Philippines puis se poursuit en Chine, à Pékin. Le héros, Marc, a débarqué en Asie du Sud-Est pour son travail de journaliste. Il a couvert la chute de Marcos. Il est resté aux Philippines pour finalement s'associer avec un autre Français, Roger, ancien militaire. Ils rachètent un dancing au bord de la plage de Sabang, une zone très touristique. Le Paradise sert de l'alcool, diffuse de la musique et accueille en son sein de nombreuses hôtesses. Un terme politiquement correct pour désigner des prostituées qui alignent les passes dans des chambres situées à l'étage. Marc et Roger touchent une partie des revenus. En clair, ils sont devenus de prospères proxénètes. Marc, marié à Jade, une Chinoise, économise ainsi des milliers de dollars.

Un bordel à Pékin

Tout se passe parfaitement jusqu'au jour où il découvre une de ses filles assassinée dans le bureau du dancing. Elle a eu le temps de désigner son meurtrier : Roger. Ce dernier était sur une mauvaise pente. Abusant du cannabis local, il était de plus en plus en dehors de la réalité en étant notamment persuadé d'être entré en relation avec les extraterrestres. Après une nuit de doute, Marc décide, sous la pression insistante de Jade, de livrer Roger à la police, sachant que cela condamne son commerce. Roger reconnaît les faits et écope de plusieurs dizaines d'années de prison.

Marc vend le Paradise et quitte les Philippines pour rejoindre la Chine et la famille de sa femme. Là, il s'associera avec Dragon, son beau-frère, pour ouvrir un nouveau bordel dans cette Chine qui se libéralise, lentement mais sûrement. Les affaires sont moins florissantes qu'aux Philippines, mais suffisantes pour vivre aisément. Tout bascule quand Roger refait son apparition quelques années plus tard...

Vérités chinoises

Marc Boulet, ancien journaliste, parfaitement intégré en Chine (il a débuté sa carrière d'écrivain avec le témoignage best-seller « Dans la peau d'un Chinois »), étoffe son récit en décrivant minutieusement la vie dans ce pays en pleine évolution. Il en profite aussi pour démystifier certains clichés vivaces sur cette civilisation rarement comprise par les Occidentaux : « Avant de m'installer en Chine, je croyais les Chinois fourbes, humbles et serviles. Rien n'est moins vrai. Toujours prêt à plaisanter et à ripailler, le Chinois est un gai luron, doublé d'un frimeur. Quand il dissimule ses opinions ou ses sentiments, c'est pour ne froisser personne. Quand il complimente de manière exagérée, c'est pour faire plaisir. » De même, selon Marc Boulet, « les Chinois ont un grave défaut qui est en fait une qualité : ils se sentent gênés devant les Blancs et s'en méfient, sans aucun doute à raison, après tout le mal et toutes les vexations qu'ils ont subis au cours des derniers siècles. » Le texte alterne donc intrigue pure avec le personnage inquiétant de Roger, considérations plus générales sur la vie en Chine et passages « chauds » quand Marc explique comment il profite du savoir-faire de ses pensionnaires, tant Philippines que Pékinoises. Un savoureux cocktail pour une lecture d'été divertissante tout en étant pleine d'enseignements.

« Le roi de Pékin », Marc Boulet, Denoël, 17,50 €