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samedi 22 janvier 2022

De choses et d’autres - Le désamour vache


Il y a les divorces à l’amiable et puis les séparations un peu plus compliquées avec pertes et fracas. L’histoire d’amour entre un couple de Landais est l’exemple parfait des ravages de la jalousie. Monsieur en a assez de madame. Il demande le divorce et entend désormais vivre avec une autre compagne, plus conciliante. Mais c’est sans compter avec la rancune tenace de la première épouse.

Elle ne cède sur rien. Mène la vie dure à son presque ancien mari et profite de toutes les failles du système judiciaire pour faire durer le plaisir. Finalement, après des années de batailles par avocats interposés, le divorce est prononcé. C’était il y a quatre ans. Comme aucun accord n’est trouvé sur la maison, elle est donc séparée en deux parties distinctes et les anciens époux restent de très proches voisins.

Et c’est là que l’épouse pousse son pion le plus sournois. Depuis sa partie de l’habitation, elle passe à longueur de journée des disques de Michel Sardou le plus fort possible. La maladie d’amour en continu, bonjour le cauchemar !

Résultat son ancien mari n’en peut plus et décide de porter plainte pour harcèlement. Les juges ont donc eu à se prononcer pour déterminer si diffuser des chansons de Michel Sardou s’apparente à du harcèlement ou simplement à du bon goût français en matière de variétés. Verdict : trois mois de prison avec sursis pour la malade d’amour.

Personnellement, si ma femme avait la mauvaise idée de m’imposer du Sardou, c’est un peu plus qu’une plainte que je déposerai auprès des policiers. En réalité, malgré toute ma douceur légendaire, je serais à deux doigts de basculer dans la catégorie féminicide.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 22 janvier 2022

dimanche 31 mai 2020

BD - Plongez dans la justice des affaires familiales



Adapté d’un essai du Collectif Onze paru en 2013 chez Odile Jacob, Au tribunal des couples raconte le quotidien d’une greffière assistante d’une juge aux affaires familiales. Malika, mariée à un gendarme mobile, mère d’une petite fille, voit défiler dans son bureau des couples qui se déchirent. 

Elle prépare les dossiers en prévision des audiences qui s’enchaînent dans le bureau de la juge. Montant de la pension alimentaire, décision sur la garde des enfants : derrière ces considérations bassement matérielles il y a des vies que Baptiste Virot, le dessinateur, raconte avec son trait simple et expressif. 


Un long récit sur 160 pages, au cours duquel Malika change de juge (un homme, jeune, moins impliqué à son grand désespoir) et voit sa propre vie de couple mise en péril par l’éloignement du père de sa fille (d’abord à Perpignan puis pour une mission longue durée en Guyane). Une justice humaine, qui n’a pas pu fonctionner durant le confinement. On préfère ne pas imaginer l’état d’engorgement actuel de ces services pourtant essentiels à l’équilibre des enfants pris dans ces divorces compliqués.

« Au tribunal des couples », collection Sociorama, Casterman, 12 €


mardi 9 octobre 2018

Cinéma - Divorcer et rester ensemble, le dilemme des acteurs-réalisateurs de "L'amour flou"

Le film de la semaine. « L’amour flou » de Romane Bohringer et Philippe Rebbot.


Contrairement à la littérature française qui parfois se complaît dans une autofiction désespérante de sérieux et d’introspection, le cinéma français, quand il ose tâter du genre, n’hésite pas à rire de ses travers.

« L’amour flou » de Romane Bohringer et Philippe Rebbot raconte un divorce. Une séparation que l’on sent compliquée car pas forcément voulue à 100 %. La faute aux deux enfants du couple de comédiens.

Deux artistes, des saltimbanques dans la grande tradition. Incapables de faire comme tout le monde. Cela fait plus d’un an qu’ils font chambre à part dans leur maison foutoir. Incapables de tourner la page, ils vont pourtant devoir le faire quand un acheteur se présente. Obligés de déménager, de se séparer véritablement.

Romane, la plus sensée du couple, mène les recherches pour acquérir un appartement.

Deux exactement car elle ne veut pas que le père de ses enfants soit trop loin. Elle veut aussi le protéger, car Philippe Rebbot, excellent comédien dans des seconds rôles marquants (Hippocrate, 21 nuits avec Pattie), est du genre à peu se soucier des détails bassement matériels. Arrive le sauveur, un promoteur immobilier qui propose deux appartements neuf mitoyens. Il suffirait de faire une porte de communication dans la chambre des enfants pour les relier.

Cette idée de génie est au centre du film. Au centre de la vie du papa et de la maman de Rose et Raoul, garnements qui jouent leurs propres rôles et semblent en profiter outrageusement.

Les malheurs de Lady
Trop souvent les séparations sont douloureuses. Dans le cas de Romane et Philippe, il y a ce qui s’est véritablement passé et ce qu’ils montrent sur l’écran. Un film très original entre documentaire et comédie loufoque. On n’échappe pas à quelques engueulades où chacun se montre particulièrement de mauvaise foi, mais il y a aussi pléthore de fous rires. Les scènes avec l’instituteur de Raoul sont cocasses. Un chauve à moumoute qui s’inquiète des cheveux longs de l’enfant et des conséquences sur son orientation sexuelle… Hilarant aussi les discussions entre Philippe et Réda Ketab. Ils parlent chien. Notamment des conséquences de la séparation du couple sur la santé de Lady, le basset de Philippe Rebbot.

Célibataire-gamin de 53 ans, ce dernier prend du bon temps avec quelques jeunes admiratrices. Romane aussi cherche un peu d’intimité pour se rassurer sexuellement. Même si une mésaventure à base de gaviston permet de signer une des scènes les plus marrantes du cinéma français de ces dernières années.

Bref, on ne s’ennuie pas une minute avec la vie dissolue de parents hors normes. Leur tendresse aussi et leur grande tolérance. Comme le fait remarquer l’homme du couple « on a tout réussi, on est devenu amis, amants, parents. » Reste à réussir cette fameuse séparation des corps. Mais pas des esprits et juste à moitié des appartements.

 « L’Amour flou », comédie de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (France, 1 h 37) avec Romane Bohringer, Philippe Rebbot, Rose Rebbot-Bohringer, Clémentine Autain et Reda Kateb.

jeudi 11 août 2016

Cinéma : Quand les enfants prennent leur famille en main

famille, divorce, tagbo, gayet, neuvic, depardieu
Et si les enfants étaient parfois plus sérieux et responsables que les parents ? Ce concept est à la base de "C'est quoi cette famille ?" de Gabriel Julien-Laferrière.

Famille recomposée, je vous hais. Du moins les parents qui ont de véritables tableaux de service pour savoir qui garde qui. Les enfants, ballottés d'un père à une belle-mère sans oublier les grands-parents se retrouvent quasiment sans domicile fixe. Cela arrive désormais à plus de la moitié des petits Français tant le divorce et le remariage sont entrés dans les mœurs de ces adultes peu responsables. Bastien, 13 ans, est l'exemple extrême. Il se retrouve au centre d'une immense famille recomposée avec pas moins de six demi-frères et sœurs et huit parents. Une véritable tribu qui se croise, vit quelques soirées ensemble, n'a pas le temps de partager quoi que ce soit avant que la garde change, les habitudes aussi. Il a l'impression d'être une tortue, avec toute sa vie contenue dans son petit sac à dos. Il en a marre. Pour l'instant il vit avec sa mère Sophie (Julie Gayet) et son beau-père actuel Hugo (Lucien Jean-Baptiste). Mais il sent qu'il y a de l'eau dans le gaz entre ces deux-là, malgré la naissance d'un adorable petit garçon cinq ans auparavant.
L'appartement des enfants
Redoutant un nouveau divorce (et donc obligatoirement un nouveau mariage dans peu de temps), il va tout faire pour que les choses changent. Son idée : tous les enfants habiteront dans un immense appartement. En permanence. Ensuite ce sont aux différents parents à assurer un tour de garde pour qu'ils ne vivent pas complètement seuls, même si cette première hypothèse a la préférence des plus âgés de la fratrie. Le spectateur craint que l'idée de base ne s'essouffle rapidement. Mais c'est sans compter avec le talent de Gabriel Julien-Laferrière qui, en plus de parfaitement diriger les enfants, sait faire jouer les ressorts de la comédie chez les adultes. Son casting pour l'occasion est assez malin. Julie Gayet, la plus "normale" du lot, joue les équilibristes entre ses deux ex, Philippe (Thierry Neuvic) et Claude (Philippe Katerine). Sans compter sur la dépression de sa sœur, Agnès (Julie Depardieu) qui se mélange à la tribu par défaut. Rajoutez un papa geek (Arié Elmaleh) et une grand-mère foldingue et légèrement nymphomane (Chantal Ladesou) et vous avez une succession de situations toutes plus hilarantes les unes que les autres. Avec en plus, un final en musique qui n'est pas sans rappeler un peu "La famille Bélier". Une comédie pour toutes les générations, que l'on soit une famille recomposée ou pas.
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Claudia Tagbo, un humour irrésistible

Parmi les six parents de la famille recomposée du film de Gabriel Julien-Laferrière, Claudia Tagbo  endosse le rôle de la mère excessivement possessive.
famille, divorce, tagbo, gayet, neuvic, depardieuAvec Hugo (père du jeune narrateur Bastien), elle a conçu dans sa jeunesse Eliot, devenu grand ado un peu trop sérieux. La faute à sa mère qui le couve comme un poussin à peine éclôt. La comédienne, repérée dans le Jamel Comedy Show, donne de sa personne pour rendre cette caricature de mère totalement irrésistible. Autant elle est sèche et presque méchante avec les autres adultes (et en plus horriblement jalouse des années après sa rupture avec Hugo), autant elle est prête à tous les sacrifices pour son fils qui lui ne demande qu'à s'émanciper.
Son bagout, son accent africain exagéré, ses tenues : tout n'est que caricature et c'est bien la force de cette actrice qui n'en a que faire de son "image". Elle veut avant tout faire rire. Et ça marche à tous les coups. Claudia Tagbo que l'on retrouve d'ailleurs dans une autre sortie de la semaine puisqu'elle prête sa voix à une des chasseuses de fantômes du remake de "SOS fantômes".

vendredi 10 octobre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Scène de ménage posthume

gironde, divorce, caveau, cimetière
L'amour, comme le vin, peut parfois tourner à l'aigre. Dans le petit village de Camblanes-et-Meynac au cœur de l'Entre-deux-Mers, région viticole de Gironde, une brouille entre mari et femme s'est prolongée au-delà de leur mort.
En 1977, le couple achète une concession dans le cimetière du village et y fait construire un caveau. Le temps passe, ils se lassent. Une fois divorcés, monsieur précise dans plusieurs lettres adressées au maire qu'il est hors de question que sa femme soit inhumée dans ledit caveau.
Au décès de madame, en 2008, le fils organise les obsèques et demande aux pompes funèbres d'amener le cercueil dans le caveau familial. Le maire de la commune, chargé de la "police des cimetières" s'y oppose. La dépouille de l'épouse rejoint donc le dépositoire commun. Elle y restera jusqu'en 2010. Entre-temps, monsieur passe l'arme à gauche. Il est enterré dans le caveau, facilement reconnaissable à la plaque de marbre orné de sa photo et de cette phrase qui en dit long sur sa détermination : "Pour moi seul".
Les deux époux décédés, le maire prend la décision de les réunir dans leur dernière demeure. Même si le mari lui avait écrit dans une autre lettre : "Je serai à l'intérieur de mon caveau et je repousserai mon ex-femme avec les pieds s'il le faut."
Décidément cette brouille familiale semble durer, même après la mort des belligérants. Mais si ça se trouve, parfois, la nuit, dans le cimetière de Camblanes-et-Meynac, des cris d'outre-tombe sortent de terre. Et les voisins, en mal de repos éternel, de pester, "qu'ils nous fichent la paix avec leurs scènes de ménage, ces deux-là... »