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samedi 22 janvier 2022

De choses et d’autres - Le désamour vache


Il y a les divorces à l’amiable et puis les séparations un peu plus compliquées avec pertes et fracas. L’histoire d’amour entre un couple de Landais est l’exemple parfait des ravages de la jalousie. Monsieur en a assez de madame. Il demande le divorce et entend désormais vivre avec une autre compagne, plus conciliante. Mais c’est sans compter avec la rancune tenace de la première épouse.

Elle ne cède sur rien. Mène la vie dure à son presque ancien mari et profite de toutes les failles du système judiciaire pour faire durer le plaisir. Finalement, après des années de batailles par avocats interposés, le divorce est prononcé. C’était il y a quatre ans. Comme aucun accord n’est trouvé sur la maison, elle est donc séparée en deux parties distinctes et les anciens époux restent de très proches voisins.

Et c’est là que l’épouse pousse son pion le plus sournois. Depuis sa partie de l’habitation, elle passe à longueur de journée des disques de Michel Sardou le plus fort possible. La maladie d’amour en continu, bonjour le cauchemar !

Résultat son ancien mari n’en peut plus et décide de porter plainte pour harcèlement. Les juges ont donc eu à se prononcer pour déterminer si diffuser des chansons de Michel Sardou s’apparente à du harcèlement ou simplement à du bon goût français en matière de variétés. Verdict : trois mois de prison avec sursis pour la malade d’amour.

Personnellement, si ma femme avait la mauvaise idée de m’imposer du Sardou, c’est un peu plus qu’une plainte que je déposerai auprès des policiers. En réalité, malgré toute ma douceur légendaire, je serais à deux doigts de basculer dans la catégorie féminicide.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 22 janvier 2022

vendredi 29 juillet 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Michel passe à la radio (1/2)

radio michel,sardou,berger,delpech,galabru,vivouxLes pires idées se révèlent parfois les meilleures. Passionnés de chansons françaises un peu vintage, deux jeunes de 25 ans viennent de lancer une webradio sobrement nommée « Radio Michel » sur la plateforme Radionomy.
Au menu : « Le retour du come-back de la radio de tous les Michel », profession de foi qui en dit long sur le côté peu sérieux et très ironique de l'initiative. Comme le faisait remarquer Bénabar dans une chanson sur Maritie et Gilbert Carpentier, à cette époque les chanteurs populaires « s'appelaient presque tous Michel, Polnareff, Jonasz, Delpech, Michel Fugain, Michel Berger, et Michel le Forestier » (le dernier exemple juste pour la rime).
Donc sur cette radio on peut entendre tous les tubes des Michel célèbres, mais également quelques raretés pour obtenir une programmation pas trop répétitive. Entre un Sardou et un Polnareff, très présents, ne soyez pas étonnés si tout à coup Houellebecq se met à déclamer son « Crépuscule ». On retrouve également quelques auteurs oubliés comme Jean-Michel Caradec ou une certaine Michèle Arnaud, coup de cœur des concepteurs de la radio et présentée comme une grande interprète des œuvres de Gainsbourg.
Pas entendu encore mais certainement programmé (plus de 700 titres sont en mémoire), Michel Vivoux, fantaisiste iconoclaste auteur au début des années 80 de l'album « Les pets de la dame au clebs », jeu de mot illustrant parfaitement sa folie douce. Car les Michel, quand ils ne sont pas catalogués un peu neuneus, font preuve de beaucoup d'esprit, c'est un Michel qui vous le dit !

jeudi 18 décembre 2014

CINEMA : Une "Famille Bélier" qui fait du bien

bélier, louane, lartigau, sourds, sardou, viard, damiens
Ne boudons pas notre plaisir. Le film d’Éric Lartigau est optimiste, réjouissant et émouvant. C’est suffisamment rare par les temps qui courent...

"Mes chers parents... » Les trois premiers mots de la chanson finale du film « La famille Bélier » vous restera longtemps en tête tant sa charge émotionnelle est intense. Interprétée par Louane Emera, elle arrachera même quelques larmes aux plus sensibles. Le long-métrage d’Éric Lartigau parvient à jouer sur deux cordes sensibles : la comédie et le drame. Un travail d’équilibriste délicat dans lequel il s’en tire à merveille.
Les Bélier exploitent une ferme familiale. Des vaches, quelques fromages en vente directe. Rien d'exceptionnel si ce n’est qu’ils sont presque tous handicapés. Sourds et muets exactement. Le père Rodolphe (François Damiens), la mère Gigi (Karin Viard) et le fils Quentin (Luca Gelberg).
  • Un film universel
     
Tous handicapés sauf Paula (Louane Emera), qui entend et parle. Elle sert d’interprète perpétuel à sa famille. Conséquence cette jeune fille de 16 ans se retrouve à passer des commandes au téléphone entre deux cours et est réquisitionnée par ses parents pour traduire une consultation chez le médecin. Un gynécologue plus précisément, pour une scène d’anthologie (il y est question de mycose, de crème, de champignons, de vagin en feu et de poêlée, le tout dans la jolie bouche de l’innocente Paula).
Une fois le cadre posé, il ne reste plus qu’à lâcher l’élément perturbateur, en l’occurrence un beau Parisien dans le lycée de Louane. Elle le retrouve au cours de chant du professeur Thomasson, un Éric Elmosnino, archétype du blasé, coincé en province à son grand désespoir, à tenter de donner l’envie de chanter à une « chorale d’escalopes panées ».
Or, Paula a une voix d’exception. Le professeur veut absolument qu’elle progresse pour tenter de rejoindre la Maitrise de Radio France, école d’excellence. Problème : c’est à Paris et cela implique qu’elle abandonne sa famille... si dépendante d’elle.
Par les nombreux thèmes évoqués, le film frôle l’universel. De l’émancipation de la fille à la solitude de la mère, de la réussite à Paris à la vie tranquille en campagne, du don de Paula au handicap du reste de sa famille... Le tout servi par des interprètes excellents.
Louane Emera pour son premier rôle est très convaincante mais elle est à bonne école avec François Damiens et Karin Viard, hilarants malgré leur silence. On aurait pu craindre qu’ils en fassent des tonnes côté gestes et mimiques mais ils ont parfaitement intégré le langage des gestes à leurs tonitruantes, mais silencieuses, sorties.
Le film, en cette période de fêtes familiales, de fin d’année devrait contenter toutes les générations.