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vendredi 23 juin 2023

Une réédition - Plages estivales

Introuvable depuis des années, ce roman de Jean-Philippe Blondel est idéal pour se mettre dans l’ambiance des vacances. Le récit se déroule sur quatre plages (Capbreton, Hyères, Perros-Guirec et Arromanches) durant quatre étés entre 1972 et 2002. 

On a parfois l’impression d’être face à des nouvelles disparates, mais au final tous les personnages ont un lien entre eux. Des portraits touchants, criants de vérité, des parents qui se déchirent à l’adolescent qui rêve d’ailleurs ou au vieillard dans son meublé qui s’ennuie en passant par l’homme qui fantasme sur l’amie de sa femme. 

Un texte ensoleillé et authentique, des vacances, mais à la Jean-Philippe Blondel. 

« Accès direct à la plage » de Jean-Philippe Blondel, Finitude, 17 €

samedi 11 décembre 2021

BD - Adorables cambrioleurs


Pascal Rabaté revient avec bonheur à la bande dessinée dans ce roman graphique d’une incroyable beauté. En 1962, trois jeunes fils de notables, d’une ville côtière en Bretagne, croisent le chemin d’une jeune femme lumineuse. Odette, jolie, aguichante. Et surtout cambrioleuse professionnelle qui cherche des bras pour l’aider dans ses larcins. Elle va faire chanter le trio. 


Cette BD très politique sur les différences de classes sociales et l’envie de tout renverser, va dériver vers la belle histoire d’amour avant de presque finir tragiquement. Presque, car les cons et les bourgeois ne l’emportent jamais dans la France Rabaté. 

« Sous les galets la plage », Rue de Sèvres, 25 €

vendredi 15 mai 2020

De choses et d’autres - Tout est à réinventer


L’OMS prévient : il se peut que le covid-19 soit durablement présent partout sur la planète. Alors, en attendant le vaccin, il est urgent de réinventer toutes les interactions sociales afin de limiter les contacts. Et d’anticiper, au cas où une seconde vague déferlerait sur la France. Pourquoi ne pas déjà penser à aménager les restaurants comme cet établissement néerlandais. 
Chaque table, de deux ou quatre, est dans une structure de plexiglas transparent. En terrasse, on peut profiter du paysage, sans risquer de contaminer les voisins. Dans la région, cela risque de se transformer en étuve, mais suer quelques gouttes ou être contaminé, il faut choisir. Des architectes espagnols ont déjà imaginé des cabines individuelles à placer sur le sable des plages. Les murs sont transparents là aussi, mais si l’on place des serviette autour, on peut en plus se changer en toute intimité. Pratique... 
Cette crise sanitaire devrait encore accélérer la robotisation de notre société. Un humain est contagieux, pas une machine. Comme dans les romans de science-fiction, les robots vont se multiplier, devenir vitaux. Notamment des robots de compagnie qui auraient été bien utiles pour briser l’isolement de certains.
 Dans les magasins, les caisses automatiques, encore plus que le drive, sont devenues très tendance. Mais il faudrait y ajouter une option voix, car un écran tactile tripoté par des centaines de clients, bonjour le nid à microbes et virus à la fin de la journée. 
Mais à ce rythme, dans 30 ans, on vivra tous dans une bulle de réalité virtuelle totalement aseptisée. Alors, entre deux périodes de confinement, profitez de la vie, notamment « le bruit et l’odeur » vilipendés à une époque par Jacques Chirac.

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le vendredi 15 mai

mercredi 15 août 2018

Cinéma - Triste comme une plage anglaise

LE FILM DE LA SEMAINE. Amours contrariées dans le film « Sur la plage de Chesil » de Dominic Cooke.


Un mariage de six heures. Pas plus. Pourtant cela fait des mois que Florence (Saoirse Ronan) et Edward (Billy Howle) se fréquentent. Nous sommes en 1962 dans une Angleterre encore très corsetée et puritaine. Elle est violoniste, vouée à devenir professeur à moins que son quatuor ne remporte le succès dont elle rêve. Il vient de terminer ses études d’histoire et voudrait devenir écrivain. Deux jeunes pleins de projets, d’idéaux, de doutes aussi. Un coup de foudre ? Pas sûr, mais ça y ressemble. Car Florence et Edward ont besoin d’émancipation pour fuir une famille qu’ils ne portent pas spécialement dans leur cœur.

La première est fille d’un riche industriel, autoritaire, exigeant. La mère, conservatrice absolue, passe ses journées à la dénigrer ; elle et son « crincrin ». Edward vit dans une maison perdue au fond de bois en province. Loin, très loin de la civilisation. Il doit supporter les divagations de sa mère. Après un choc à la tête, elle a l’esprit « dé- rangé ». Version politiquement correcte pour cacher sa folie. Ancienne conservatrice de musée, elle ne vit plus dans le même monde que sa famille. Elle se déshabille sans raison, peint n’importe quoi, ne reconnaît plus son fils, ni son mari ou ses jumelles.

Une atmosphère pesante qu’Edward ne supporte plus. Il va pourtant présenter Florence à cette mère à part. Le courant va passer et le père s’empressera de conseiller à son fils d’épouser cette perle rare.

Mariage non consommé
Le film de Dominic Cooke, adapté d’un roman de Ian McEwan, est une plongée dans l’Angleterre des années 60, ses blocages, ses lourdeurs. Le film débute véritablement quelques heures après le mariage. Florence et Edward se retrouvent seuls dans la suite nuptiale d’un hôtel près de la plage de Chesil. Après leur repas en tête à tête, ils passent dans la chambre.

Pour « consommer » ce mariage tant désiré. Une scène découpée en plusieurs parties, avec des flashbacks intercalés. Pour comprendre pourquoi il semble si difficile pour Florence de profiter de ce moment unique. Voire impossible. Ce mélodrame, où la musique occupe une place essentielle (la grande mais aussi celle de Chuck Berry) nous interroge sur nos échecs, nos balbutiements et renoncements. Faut-il regretter ? Comment comprendre sur le moment que l’on commet la plus grosse bêtise de sa vie ?

Une thématique portée par deux comédiens talentueux. Billy Howle, gauche et timide, laisse entrevoir une rage, une colère, qui va lui gâcher la vie. Saoirse Ronan, dans une composition encore plus compliquée, doit jouer simultanément l’amour et la répulsion. Comme si son corps refusait d’entendre ce que lui ordonnait son esprit. Au final, cette histoire d’amour contrariée offrira aux plus sensibles quelques larmes salvatrices.

➤ « Sur la plage de Chesil », romance de Dominic Cooke (G.-B., 1 h 50) avec Saoirse Ronan, Billy Howle, Anne-Marie Duff.

mercredi 5 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Plage royale

Vallauris, ses résidences de luxe, sa plage publique. Cette commune idéalement située entre Cannes et Antibes se passerait bien de la publicité générée par la venue du roi Salmane d'Arabie saoudite, présentée au début comme une manne pour le tourisme local. Le monarque se déplace avec sa cour de mille personnes. Point de laquais payés au smic. Plutôt des milliardaires en Ferrari qui écument les boutiques de luxe comme le touriste lambda les rayons des hard-discount. Mais en France rien n'est jamais simple. Le roi, installé dans sa résidence en surplomb de la plage, décide de privatiser ces quelques dizaines de mètres. 
Avant même son arrivée, on installe un ascenseur provisoire et des grilles aux différentes entrées. Qu'il dépense ses milliards chez Chanel ou Hermès, d'accord, qu'il spolie le peuple de sa bronzette gratuite, pas question. Une pétition sur le net plus tard, le messie financier fait ses valises et poursuit ses vacances au Maroc. Les commerçants de Vallauris et de Cannes vont subir un sacré manque à gagner. J'aurais presque tendance à défendre le souverain. Après tout, le moindre sou est bon à prendre en période de crise. Quoique franchement, qui regrettera son départ, quand on connaît l'odeur nauséabonde des pétrodollars de sa majesté. 
Pendant que Salmane faisait route vers Tanger, le blogueur Raif Badawi toujours en prison, attendait d'être fouetté en public (encore 950 coups) pour son crime : la création d'un site critique contre le gouvernement et la religion.