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mercredi 22 février 2023

De choses et d’autres - Précieuses coquillettes

En ces temps très rudes d’inflation (+ 6 % aux dernières nouvelles) et d’augmentation des prix des produits alimentaires de tous les jours, les petites bourses ont tendance à se replier vers les basiques de la cuisine pas chère, celle qui permet aux étudiants de ne pas dépérir le long de leur cursus.

La reine du petit prix reste la coquillette. Faciles à préparer, pas chères, ne demandant qu’un minimum de compétence en gastronomie, ces petites pâtes se contentent d’une noix de beurre, voire d’un peu de ketchup et l’estomac est content. Les papilles un peu moins, mais pour le prix, il ne faut pas trop en demander.

Des coquillettes qui parfois ont un petit air de « madeleines de Proust », souvenir agréable d’une vie simple et insouciante. C’est peut-être ce qui a donné l’idée à des entrepreneurs de créer un bar à coquillettes. Un peu sur le principe du sandwich à composer soi-même en choisissant les ingrédients à rajouter dans la baguette fendue, le bol de coquillettes peut être nappé de sauce au fromage, agrémenté de boulettes de viandes, recouvert de gruyère râpé, voire relevé avec quelques copeaux de truffes.

Une initiative louable, si la principale caractéristique de la coquillette était conservée : son petit prix. Et là, on prend conscience que surfer sur la nostalgie permet souvent de gonfler artificiellement les prix. Car le bol de coquillettes, même avec un peu de truffes, à 11 ou 13 euros, cela représente une marge de plus de 10 euros. Même avec un produit en forte augmentation (1,60 € le kilo en moyenne), la culbute est phénoménale.

Alors, avant de céder au plaisir de retrouver une partie de votre jeunesse et de perdre pas mal de sous, faites bouillir de l‘eau et préparez la passoire.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le samedi 4 février 2023

samedi 15 octobre 2022

De choses et d’autres - Al dente en cuisson passive

Savez-vous cuire les pâtes ? Normalement, c’est la chose la plus simple qui existe en cuisine. Une grande casserole, de l’eau qu’on porte à ébullition, puis on y plonge les pâtes et on laisse cuire le temps précisé sur le paquet. Seule variante, en fonction de vos goûts, en matière de texture, vous pouvez adapter ce temps, si vous les préférez al dente.

La simplicité de la cuisson des pâtes, c’était avant. Avant la crise de l’énergie. Désormais, faire bouillir de l’eau semble être devenu un crime entrant dans la catégorie des écocides. Car, pour faire chauffer l’eau, il faut du gaz ou de l’électricité. Bref, de l’énergie fossile ou devenue rare.


Voilà pourquoi, maintenant, faire des pâtes s’apparente à une équation à trois inconnues qu’on vous propose de résoudre pour le bien de la planète. Barilla, célèbre marque italienne, a popularisé la méthode dite de la cuisson passive. Un guide est même disponible pour que les cordons-bleus maîtrisent cette technique. L’idée est simple. On fait bouillir l’eau et les pâtes, deux minutes, puis on coupe la source de chaleur. Les économies d’énergie sont évidentes.

Mais les pâtes pas encore cuites. Il vous suffit, alors, de couvrir la casserole et de laisser la cuisson se prolonger quelques minutes. Forcément, il ne faut pas être pressé.

Tout le monde en parle, en ce moment, mais franchement, je n’ai pas attendu que l’Europe se retrouve au bord du black-out électrique pour utiliser cette technique. Quand il est recommandé 7 minutes de cuisson, j’éteins la plaque à 4 et laisse les pâtes mijoter, 4 minutes de plus.

De toute manière, que cela soit al dente ou bien cuites, aux pâtes, je préfère de loin le basmati cuit au rice-cooker. Et là, impossible de faire des économies d’électricité, tout est automatique.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 26 octobre 2022

mardi 22 décembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Religion al dente

pâtes, pastafarisme, religion, monstre, spaghetti, volant, nouvelle-zélance
André Malraux ne croyait pas si bien dire quand il soutenait que "Le XXIe siècle sera religieux, ou ne sera pas." Les religions occupent le devant de la scène, meilleur prétexte trouvé par les uns et les autres pour s'entre-tuer.
Il existe pourtant une frange de la population qui fait tout pour détourner le peuple de ces croyances. Par exemple les inventeurs du "pastafarisme". Pour bien démontrer le ridicule des cultes, ces Américains créent une religion de toutes pièces. Il y a dix ans environ, ils décrètent que l'univers est la création d'un monstre volant en spaghettis, que les adeptes doivent porter une passoire sur la tête et aduler les pirates. Farfelu mais pas plus idiot que la croix, le voile ou la soutane... Dernier point, chaque prière des "pastafariens" doit être conclue par l'expression "R'amen", autre nom des nouilles chez les Japonais.
Pour devenir une véritable religion, quelques apôtres portent la bonne parole partout dans le monde. La Pologne l'a reconnue en 2014 et récemment, l'état néo-zélandais lui a donné l'autorisation de célébrer des mariages. Car les "pastafariens" aiment se marier, "parfois plusieurs fois" selon la responsable de l'église.
Et qui sait, dans 200 ans le "pastafarisme" sera peut-être devenu la religion dominante, après une première guerre sanglante entre les orthodoxes (pâtes cuites al dente) et les réformateurs (pâtes crues). Du moins si elle surmonte le schisme déclenché par les fervents du "sans gluten." Car pour eux, le gluten, c'est l'incarnation du diable.

vendredi 23 octobre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Pâtes al dente


Le scandale est énorme, la mobilisation forte et spontanée. Pas question de laisser passer cette abomination. Non, je ne parle pas de la Jungle de Calais ni du blocage des routes par les gens du voyage. En fait ce qui agite quelques intellos actifs sur internet concerne plus prosaïquement la question de la cuisson des pâtes. La révolte semble partir d'un article d'une certaine Floriana sur le site Slate.fr. Un papier rageur dans lequel elle démontre que le "one-pot-pasta" n'est pas du tout une recette italienne.
Imaginée par des Américains, cette hérésie est d'une simplicité aberrante. On met des légumes et des pâtes dans de l'eau froide, on fait cuire trente à quarante-cinq minutes... L'eau froide ne passe pas du tout. Pour Floriana, les pâtes italiennes se dégustent exclusivement al dente. Et pour obtenir cette texture une seule solution : plonger les pâtes dans de l'eau bouillante. Cette aberration totale a le don de lui libérer la plume : "Vous cuisez trop les pâtes et ensuite vous vous étonnez d'être allergiques au gluten, à l'air, à la joie, à la vie. Si vous avez mal au bide en mangeant des pâtes, ce n'est pas à cause du gluten, c'est parce que vous bouffez vos pâtes trop cuites". La suite est encore plus violente.
Une indignation crescendo et pas une seule voix ne s'est élevée pour contredire la chroniqueuse de "cuisine rital" de Slate. Au contraire, la 'pâtosphère' (terme inventé à l'instant pour désigner les amateurs de pâtes connectés) surenchérit pour se moquer de ces ignares de bouffeurs de nouilles molles, dénués du moindre goût. Le débat est clos, les nouilles cuites !
En bonus, la vidéo de la recette maudite :