Le 21 février prochain, Missak Manouchian entrera au Panthéon en compagnie de son épouse, Mélinée. Ce grand résistant, oublié car étranger, était au centre de l’Affiche rouge. Arménien, engagé pour la France, sa vie est racontée dans une BD écrite par Didier Daeninckx et mise en images par Mako.
De l’assassinat de ses parents en 1915 par les Turcs à son exécution (fusillé par l’armée allemande au Mont-Valérien) le 21 février 1944, c’est la vie chaotique de tous ces immigrés, main-d’œuvre bienvenue dans un premier temps, puis ennemis de la France quand l’extrême-droite est arrivée au pouvoir.Un dossier pédagogique permet de mieux appréhender le rôle prépondérant du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs et la traque des résistants.
« Missak Manouchian, une vie héroïque », Les Arènes BD, 120 pages, 22 €


« L'insurrection » a pour cadre la ville de Varsovie. En ce printemps 1944, les Allemands sont encore les maîtres du pays. La Résistance multiplie les actions d'éclat. Les rumeurs de débarquement la pousse à vouloir accélérer les événements. L'insurrection contre l'occupant se prépare. Pour mieux comprendre le contexte politique et historique, Sowa, la scénariste, s'attache à la vie d'une famille. Alicja a repris le flambeau de son frère Jan, tué dans un accrochage avec les nazis. Son fiancé, Edward, n'ose pas s'engager. Il préfèrerait, naïvement, que la guerre n'interfère pas dans son quotidien. Mais comment ne pas réagir quand l'oppresseur a tous les droits ? Mis en images par Gawron, cette prise de conscience suivie d'une prise de risque rend hommage à ces Polonais, oubliés de l'Histoire.
« La chute d'un ange », album écrit par Daeninckx et dessiné par Mako a également pour cadre les années 40. En France cette fois alors que le pays redécouvre la liberté. Une double enquête policière (la mort d'un orphelin et l'assassinat d'un patron de presse) est menée par le commissaire principal Pasquet. Entre fantômes de l'occupation, scandales d'état et magouilles au plus haut niveau, la France décrite par les auteurs est peu reluisante. Pourtant ce sont ces hommes et ces femmes qui ont repris le pays à la Libération et qui l'ont façonné. Un regard critique et sans concession tout à fait dans la lignée des précédentes productions d'un duo devenu incontournable dans la BD noire française.