De plus en plus d’auteurs français se lancent dans le manga. Terminées les 48 pages en couleur, couverture cartonnée, place au petit livre souple en noir et blanc de plus de 200 pages.
Silence de Yoann Vornière est le parfait exemple de l’adaptation du format à une histoire plus européenne. Dans un futur apocalyptique, les derniers humains sont obligés de vivre cachés pour ne pas devenir les victimes des monstres qui occupent la nuit perpétuelle.
Lame, jeune guerrier, avec son amie Ocelle, va tenter de sauver sa communauté. Mais ils devront affronter sangliers à tête de feu, souris à dents et autres esprits chantant. De la magie, des combats, de la bravoure : un cocktail rondement mené pour une belle réussite tricolore.
« Silence », Kana, 208 pages, 7,70 €



Le désespoir pousse certains à faire de leur vie un véritable cauchemar. Dominique est l'exemple de ces hommes ou femmes, timides et mal dans leur peau, broyés par un système où seuls les forts en gueule parviennent à émerger. Ce paisible Parisien a toujours vécu dans l'ombre. Sans faire de vague, discret, invisible. Un travail lui permettait un minimum de reconnaissance sociale. Quand il se retrouve au chômage, crise économique aidant, il tombe vite dans une spirale infernale. Sans ressources, il est de plus en plus exclu, ostracisé. Son grand défaut, dans la novlangue de Pôle Emploi : il n'est pas assez « proactif ». Encore faut-il qu'il comprenne ce que cela veut dire. Élodie Geffray, dont c'est le premier roman, décrit longuement dans les premiers chapitres la non-vie de ce quinquagénaire mis prématurément sur la touche. Il est au bord du suicide quand il est abordé par un certain Ivan, homme à tout faire d'un ministre de la République. Il lui propose un drôle de marché, un peu comme dans l'histoire de Faust. Si Dominique endosse la responsabilité d'un meurtre, il pourra faire durant trois mois ce qu'il a toujours rêvé de réaliser.