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mardi 17 octobre 2023

Un manga (français) - Silence de Yoann Vornière

De plus en plus d’auteurs français se lancent dans le manga. Terminées les 48 pages en couleur, couverture cartonnée, place au petit livre souple en noir et blanc de plus de 200 pages.


Silence
de Yoann Vornière est le parfait exemple de l’adaptation du format à une histoire plus européenne. Dans un futur apocalyptique, les derniers humains sont obligés de vivre cachés pour ne pas devenir les victimes des monstres qui occupent la nuit perpétuelle.

Lame, jeune guerrier, avec son amie Ocelle, va tenter de sauver sa communauté. Mais ils devront affronter sangliers à tête de feu, souris à dents et autres esprits chantant. De la magie, des combats, de la bravoure : un cocktail rondement mené pour une belle réussite tricolore.

« Silence », Kana, 208 pages, 7,70 €

mardi 10 janvier 2017

De choses et d'autres : Danger silencieux


voiture,électrique,bruit,silence
Menacés par certains fous du volant, piétons et cyclistes vont devoir prochainement affronter un nouveau danger. L’essor des voitures électriques améliorera la qualité de l’air dans les zones urbaines mais posera le problème de leur redoutable discrétion. Totalement silencieux, un véhicule sans moteur à explosion surgit sans crier gare. Ce qui au début passait pour un avantage, moins de pollution sonore, devient un danger public. Les piétons, trop souvent, se fient à leur ouïe. On entend une voiture avant de la voir. Il a donc été décidé qu’avant 2019 tout véhicule électrique sera doté d’un bruiteur. Il ne se déclenchera qu’en dessous de 30 km/h. Au-delà, le bruit des pneus sur la chaussée suffit à signaler l’approche d’un véhicule. Reste à déterminer quel bruit.
Les recherches se concentrent sur un son continu et audible par les piétons, en minimisant les nuisances sonores. Un sacré pari. Dans certains films de science-fiction, les voitures du futur se déplacent en produisant une sorte de sifflement strident assez désagréable. A moins que des chercheurs plus malicieux ne choisissent le tintement des cloches des tramways d’antan. Des opportunistes pourraient proposer des bruits à la carte. J’imagine déjà la petite voiture démarrant dans un vrombissement de moteur 8 cylindres.
Personnellement, je rêve de retrouver le bruit des moteurs Citroën, celui si caractéristique des 2CV et autres DS. Pas agressif et parfait pour attirer l’attention des personnes un peu nostalgiques. 

dimanche 13 mars 2016

Thriller : Le faux coupable découvre le bonheur

Dominique, chômeur résigné et héros de ce roman d'Élodie Geffray, préfère la prison à l'indifférence.
silence, peine, geffray, belfondLe désespoir pousse certains à faire de leur vie un véritable cauchemar. Dominique est l'exemple de ces hommes ou femmes, timides et mal dans leur peau, broyés par un système où seuls les forts en gueule parviennent à émerger. Ce paisible Parisien a toujours vécu dans l'ombre. Sans faire de vague, discret, invisible. Un travail lui permettait un minimum de reconnaissance sociale. Quand il se retrouve au chômage, crise économique aidant, il tombe vite dans une spirale infernale. Sans ressources, il est de plus en plus exclu, ostracisé. Son grand défaut, dans la novlangue de Pôle Emploi : il n'est pas assez « proactif ». Encore faut-il qu'il comprenne ce que cela veut dire. Élodie Geffray, dont c'est le premier roman, décrit longuement dans les premiers chapitres la non-vie de ce quinquagénaire mis prématurément sur la touche. Il est au bord du suicide quand il est abordé par un certain Ivan, homme à tout faire d'un ministre de la République. Il lui propose un drôle de marché, un peu comme dans l'histoire de Faust. Si Dominique endosse la responsabilité d'un meurtre, il pourra faire durant trois mois ce qu'il a toujours rêvé de réaliser.
Le fils du ministre
Ensuite ce sera une dizaine d'années derrière les barreaux et un joli pactole à la sortie pour finir ses jours en toute tranquillité. Acculé, désespéré, Dominique accepte car « rien n'avait plus de sens pour lui et la prison était déjà son quotidien. Comment appeler autrement les barreaux que sont la solitude, la pauvreté et la timidité lorsque la société vous a mis au rebut ? » Son rêve : passer ces trois mois dans une ferme loin de tout. Découvrir la vie simple à la campagne. Avec Ivan pour escorte et chaperon, il prend ses quartiers dans une exploitation de province tenue par Martine. Il va découvrir le silence, le réveil matinal pour traire les brebis, la confection des fromages, le travail de la terre dans un potager, le plaisir de cuisiner ses propres légumes. Aussi la compréhension de Martine, gentille paysanne, elle aussi fracassée par la vie mais qui a envie de retenter sa chance.
Le roman, sous des airs de parenthèse bucolique, est un vrai thriller. Il y a bien un meurtre. Une jeune fille massacrée par Nicolas, le fils du ministre. Ivan a fait disparaître le corps. Le temps de mieux connaître Dominique, le faux coupable qui sera donné en pâture à la presse. Mais un commissaire enquête, soupçonne rapidement le jeune Nicolas. Ivan, à la manœuvre, va tenter de désamorcer le scandale. Il y parviendra. Seul problème, Dominique, de plus en plus heureux dans cette ferme auprès d'une Martine tombée sous le charme de sa simplicité, ne veut plus endosser le rôle du coupable. S'il s'est libéré de sa prison personnelle, ce n'est pas pour en rejoindre une autre. Mais peut-on reprendre sa signature après avoir signé un pacte avec le diable ? Élodie Geffray signe un polar malin et original dans lequel elle a soigné, en profondeur, toutes les personnalités des divers protagonistes.
« Et le silence sera ta peine » d'Élodie Geffray. Belfond. 18 euros

samedi 6 décembre 2014

BD : Secret et silencieux


stalner, silence, glénat
Parmi les auteurs qui ne se reposent pas sur leurs lauriers, Eric Stalner occupe une place à part. S'il a débuté sa carrière avec son frère Jean-Marc sur la série « Le Bôche », il a depuis repris sa liberté et multiplie les projets. Mais contrairement à certains qui mettent des années à finaliser une idée, autant pour publier le premier tome et deux fois plus pour le second opus, Eric Stalner dessine presque plus vite que le lecteur ne lit. En moins de quatre ans il vient de boucler une série de SF en quatre tomes (La zone), lancer un conte fantastique sur trois volumes (Vito) et imaginer une nouvelle série historique. Cette dernière, « Un long silence », débute à New York en 1890 à Long Island. Will Campbell et sa mère viennent de débarquer en provenance de leur Irlande miséreuse. Un nouveau départ. Mais dans la gare, un attentat tue sa mère. Se faisant passer pour sourd-muet, il passe dix ans dans un institut spécialisé. Devenu adulte, il se fait engager comme comptable au Pink Flamingo, un cabaret qui sert aussi de couverture à une maison close. Il espère toujours découvrir qui a posé la bombe meurtrière. Stalner nous plonge dans cette ville de gueules cassées et de rebuts de la société. Son trait, entre réalisme et caricature, fait des merveilles pour brosser cette galerie de portraits.

« Un long silence », Glénat, 13,90 €