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samedi 12 octobre 2024

Un album jeunesse : Je suis moi et personne d’autre


L’histoire de cet album jeunesse écrit par Baptiste Beaulieu et illustré par Qin Leng est malheureusement trop fréquente dans les écoles. Francisco est un petit garçon hésitant. Il découvre la vie et pour se faire des amis décide de cacher ses sentiments, ses envies et choix pour aller dans le sens de la majorité.

Un effacement de la personnalité qui l’empêche de s’épanouir de jour en jour. L’aide d’une copine de classe plus clairvoyante va lui permettre de comprendre qu’à trop vouloir se cacher dans la masse, on risque de carrément disparaître.

« Je suis moi et personne d’autre », Les Arènes, 40 pages, 16,90 €

vendredi 11 novembre 2022

BD - Sel et Schtroumpfs


Comment faire passer des messages politiques dans les BD pour les plus jeunes ? Les scénaristes des Schtroumpfs ont parfaitement assimilé le concept. 

Sous couvert d’aller chercher un peu de sel dans une mine secrète, les Schtroumpfs vont se retrouver à dénoncer le travail forcé des enfants ainsi que la libération des femmes puisque la Schtroumpfette va constater que porter le pantalon est plus pratique que la robe.

 Reste une jolie histoire d’entraide dessinée dans le style de Peyo par Miguel Diaz Vizoso.

« Les Schtroumpfs » (tome 40), Le Lombard, 11,50 €

mardi 2 octobre 2018

Cinéma - "Nos batailles" : un père seul au pied du mur de l'enfance


Olivier (Romain Duris) travaille beaucoup. Beaucoup trop. Ce chef d’équipe dans un immense entrepôt s’investit à 200%. Pour l’entreprise mais aussi et surtout ses gars. Au point qu’il entre au syndicat pour encore mieux les défendre. Un militantisme qui lui bouffe encore plus de temps. Olivier est donc peu présent dans son foyer. Il abandonne l’éducation de ses deux enfants à sa femme, Laura (Lucie Debay). Cette dernière est fragile. Semble perdue, dépassée par les événements. Un matin, elle part. Sans prévenir. Ni dire où elle va. Olivier se retrouve avec ses deux enfants sur les bras.

Second film de Guillaume Senez, réalisateur belge, « Nos batailles » explore le monde du travail et de la famille. Car tout est lié. Olivier se détache de sa femme et de ses enfants en raison de ses horaires décalés et extensifs. Une famille idéale ? Non, cela n’existe pas. Malgré l’amour de Laura pour ses enfants, elle décide de partir. Pour se protéger. Les protéger eux aussi, peut-être. Le personnage de la mère reste un peu fantomatique.

L’essentiel du film se déroule entre les trois restants, tentant vaille que vaille de combler le vide de l’absence. Cela aurait pu donner un mélodrame larmoyant, mais le réalisateur parvient à donner du sens à ces scènes parfois brouillonnes mais criantes de sincérité. La fugue des enfants, l’échappée sexuelle du père, le rayon de soleil de la tante, la ténacité de la grand-mère : tout est fait pour que la vie reprenne le dessus. Le titre du film prend alors tout son sens. Olivier, mais aussi Elliot et Rose, les deux enfants, doivent batailler pour reprendre le dessus. Les batailles de la vie, tout simplement.

Romain Duris porte le film et livre une composition très convaincante de père déboussolé mais qui sait se remettre en question.

➤ « Nos batailles », drame de Guillaume Senez (France, 1 h 38) avec Romain Duris, Laure Calamy, Lætitia Dosch.

jeudi 22 mars 2018

Cinéma : Frissonnez avec les bonnes manières brésiliennes

Amateurs de films étranges et de mondes fantasmagoriques, ces « Bonnes manières » de Juliana Rojas et Marco Dutra sont pour vous. Un film brésilien entre critique sociale et fable fantastique. Une œuvre à part, qui marque par son ambiance unique. Clara postule au poste de nounou pour Ana. Clara est pauvre et noire. Ana, riche et blanche. Clara vit dans un petit meublé de la vieille ville, Ana dans un immense appartement d’une tour moderne. Deux jeunes femmes que tout oppose comme un résumé de la forte différence des classes de ce pays métissé qu’est le Brésil.

Pourtant les apparences sont trompeuses. Ana est abandonnée de sa famille. Promise à un fiancé, elle cède une nuit à un bel inconnu rencontré à une fête. Quand elle tombe enceinte, son père, riche proprié- taire terrien, l’envoie à la ville dans cet appartement froid et déshumanisé pour se faire avorter. Mais elle décide de garder l’enfant, coupant les ponts avec sa famille. A quelques semaines de l’accouchement, elle engage Clara comme femme à tout faire avant de lui confier le rôle de nounou.

La première heure du film raconte cette cohabitation. Clara, réservée et solitaire, a un secret : elle aime les femmes. Sa douceur et sa gentillesse séduisent Ana. Elles s’aiment, comme une évidence.

Les nuits de Joël
Mais quand Ana se met à faire des crises de somnambulisme, Clara s’inquiète. Surtout quand la future maman sort dans la rue pour chasser et dévorer des chats… Ana, terrorisée car elle ne se souvient de rien, lui révèle alors le secret de la conception de ce garçon qu’elle a décidé d’appeler Joël. La seconde partie du film se déroule sept ans après sa naissance. Clara a la garde de Joël. Dans tous les sens du terme car lui aussi, les soirs de pleine lune, change radicalement.

Difficile de déflorer les rebondissements du scénario. « Les bonnes manières » font partie de ces longs-métrages où il faut arriver vierge de tout préjugé. Se laisser embarquer par l’histoire, se faire happer par l’irruption du fantastique dans le récit. Une production à l’image soignée, dans une ville imaginaire, fantasmée, et qui béné-ficie de quelques séquences d’effets spéciaux dignes des blockbusters américains. Une bonne surprise dans la production souvent formatée à outrance des films de l’année.

➤ « Les bonnes manières », film fantastique de Juliana Rojas et Marco Dutra (Brésil, 2 h 15) avec Isabél Zuaa, Marjorie Estiano, Miguel Lobo...

dimanche 11 juin 2017

Roman : Souvenirs des Cornouailles


Deux belles histoires, émouvantes et prenantes, rythment ce roman de Sarah Vaughan. Deux drames de la vie ordinaire, espacées d’un demi-siècle. De nos jours, Lucy, trompée par son mari, va trouver refuge dans la ferme de sa grand-mère Maggie. Une exploitation agricole doublée de chambres d’hôtes. Lucy va se rapprocher de cette vieille dame et découvrir le grand secret de sa vie. Elle aussi, très jeune, a aimé. Un amour de jeunesse dans les années 40, en pleine guerre. Le récit actuel alterne avec l’histoire de Maggie jeune et se rejoint au final grâce à Lucy, consolée de ses chagrins amoureux et revigorée par la belle conclusion de la tragique histoire de Maggie. Un texte addictif entre drames du passé, déceptions du quotidien et futur désirable.
➤ « La ferme du bout du monde », Sarah Vaughan, Préludes, 16,90 €