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lundi 19 août 2024

BD – Le monde d’Arran flambe dans de terribles batailles


Suite de la chronique des Guerres d’Arran. Ce crossover entre les séries de fantasy des éditions Soleil (Elfes, Mages, Nains, Orcs et gobelins) est prévu en six épisodes.

Le 4e vient de paraître. Si Nicolas Jarry est toujours au scénario, maîtrisant à la perfection cette chronique détaillée de la guerre entre humains et races anciennes, il peut compter sur de nombreux renforts. David Courtois a participé au récit, Alex Sierra, Espagnol, a dessiné le story-board et l’essentiel des planches avec l’aide de la dessinatrice italienne Livia Pastore et du coloriste Nanjan.


Une grosse équipe pour assurer le rythme effréné de parution de trois titres par an. Si chaque album peut être lu indépendamment, profitez de l’été et de vos vacances pour découvrir les différentes batailles avant celle du jour, celle des Cités-Etats. Trois royaumes s’associent pour exterminer les races anciennes. Mais les elfes sylvains de la forêt de Daëdenn décident de résister.

Face à la puissance des humains, ils décident de relâcher tous les voleurs et meurtriers croupissant dans la prison d’Armuhr. Des renforts manquant de fiabilité mais qui n’ont pas leur pareil pour exprimer rage et sauvagerie sur le champ de bataille.

Une série parfaite pour les amateurs de fantasy, tendance tripailles à l’air et crânes fendus.

« Les guerres d’Arran » (tome 4), Soleil, 60 pages, 16,50 €

lundi 13 janvier 2014

Roman - De la courtoisie à l'amour dans "Les amants" de Joël Schmidt

Le roman « Les amants » de Joël Schmidt est une transposition de l'amour courtois moyenâgeux à notre époque.

Roman érudit mais dérangeant, « Les amants » de Joël Schmidt a pour but de faire découvrir les richesses de l'amour courtois du Moyen âge. L'originalité du propos tient dans le fait que le texte n'est pas historique. Il se passe de nos jours et montre toute la difficulté d'être différent dans un monde moderne. Le narrateur, Johann, médiéviste émérite, débarque dans une petite ville de province. Nommé professeur de lettres dans un khâgne, il est toujours célibataire malgré sa cinquantaine bien tassée. Il a eu des compagnes, des maîtresses, des conquêtes... mais jamais l'amour absolu dont il rêve. Johann est un romantique éthéré. Il se réserve pour la Belle qui comprendra sa démarche. Coup de foudre à la rentrée scolaire. Ce sera Aurore, une de ses étudiantes. 19 ans, fille de très bonne famille, intelligente et vierge. Quand elle quitte la classe, Johann a « le temps d'admirer la blancheur de sa peau, ses jambes élancées et moulées dans des bas résille noirs dont une jupe courte dévoile les cuisses. » L'amour courtois et ses 31 codes est à l'opposé de l'amour platonique. Il y a certes toute une partie de cour chaste et respectueuse, mais c'est aussi l'occasion de pleinement profiter des joies de la chair, de tous les excès des sens et du corps.
Le roman de Joël Schmidt, comme le code ancestral, est très progressif. Le professeur va mettre en place toute une stratégie pour conquérir la jeune fille. « Je sais que c'est par ces codes que j'atteindrai le cœur d'Aurore, que c'est le première étape pour l'entraîner avec moi, après l'avoir capturée dans la nasse de mon imaginaire. » Malgré la différence d'âge, Johann va se faire aimer d'Aurore et accepter par des parents trop modernes pour être honnêtes. Ils se marieront et pourront alors consommer cet amour.

Jusqu'à la mort
Le malheur de Johann, c'est qu'il sait parfaitement que cela ne peut que mal finir. Il existe un code qu'il ne faut jamais respecter, un code rajouté par l'Église pour détruire le bel ensemble. Il fait tout pour l'éviter, mais Aurore cède au besoin impérieux de respecter l'ordre, d'aller au bout du bout. Il la perd. Mais va pouvoir la reconquérir. Cela se passera dans des caves, hors du temps, des bas-fonds de Nuremberg. Là, il va participer à une de ces orgies signe de la grande liberté des codes, « mélange de douleur et de plaisir qui nous ont tant frappé Aurore et moi au cours de tous les avatars de notre amour. » Pour l'auteur l'amour courtois est le symbole malheureusement oublié de cette renaissance médiévale « où la femme prend des droits qu'elle n'a jamais eus et où l'homme accepte de souffrir pour elle jusqu'à la mort. » Un amour fou qui conduit inéluctablement à la folie.
Michel LITOUT

« Les amants » de Joël Schmidt, Albin Michel, 16 €