Le loup, dans la littérature enfantine, n’a pas bonne presse. Il fait peur aux plus jeunes, dévoreur de grands-mères et autres petites filles. Le problème est pris à l’envers dans cet album écrit malicieusement par Didier Lévy et illustré par Irène Bonacina.
Le loup est très fier de lui. Il aime tout dans son corps, de son pelage à ses griffes. Sans oublier ses dents à qui il a donné des petits noms, de Mata Hari à Marilyn en passant par Marie Curie. Un loup un peu prétentieux, qui aime faire des claquettes la nuit et regrette que les autres animaux de la forêt n’acceptent pas ses propositions de câlins gratuits.
Le livre parfait pour votre plus jeune s’il est encore traumatisé par la lecture du Petit chaperon rouge.
« Tout est bon dans le loup », École des Loisirs, 44 pages, 14 €








Moins extravagant que ses précédents longs-métrages, "Rester vertical" d'Alain Guiraudie charme par ces magnifiques paysages d'une nature dure et généreuse. Les scènes sur Causse donnent une furieuse envie d'aller s'y balader, seul, comme Léo, avec un simple petit sac à dos. À moins que les plus bucoliques ne préfèrent les promenades en barque dans le marais poitevin noyé de soleil. Images et décors d'une rare beauté, contrepoints d'une histoire âpre. Cinquième film d'Alain Guiraudie, "Rester vertical" a parfois des ressemblances avec "Le roi de l'évasion", son troisième long-métrage. Léo, recherché par son producteur puis par les gendarmes, au lieu de faire face à l'adversité, choisit la fuite. Dans "Le roi de l'évasion" aussi le personnage principal prenait ses jambes à son cou quand la situation devenait trop compliquée. Autre ressemblance entre les deux films, le milieu social. Il y est beaucoup question de paysans et de personnes isolées. Et d'envie de tout plaquer pour aller vivre ailleurs, mieux, forcément mieux. Quand Léo se retrouve bloqué dans des buissons, c'est comme quand Armand et Curly fonçaient dans les bois. Ils parvenaient à semer les chiens de la gendarmerie en marchant dans une rivière. Léo, de la même façon, disparaît aux yeux de son producteur en se plongeant dans le marais poitevin. Et puis il y a la question de l'homosexualité. Chez Alain Guiraudie, elle semble généralisée. Quasiment tous les personnages du "Roi de l'évasion" étaient homosexuels, du commissaire aux agriculteurs en passant par Armand, représentant de commerce. Même constat dans "Rester vertical où, étrangement, le père de Marie, ogre terrifiant, devient tout doux quand il avoue à Léo qu'il a envie de lui...

