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jeudi 18 juillet 2024

Un album jeunesse - « Tout est bon dans le loup », des coussinets aux moustaches…

Le loup, dans la littérature enfantine, n’a pas bonne presse. Il fait peur aux plus jeunes, dévoreur de grands-mères et autres petites filles. Le problème est pris à l’envers dans cet album écrit malicieusement par Didier Lévy et illustré par Irène Bonacina.

Le loup est très fier de lui. Il aime tout dans son corps, de son pelage à ses griffes. Sans oublier ses dents à qui il a donné des petits noms, de Mata Hari à Marilyn en passant par Marie Curie. Un loup un peu prétentieux, qui aime faire des claquettes la nuit et regrette que les autres animaux de la forêt n’acceptent pas ses propositions de câlins gratuits.
Le livre parfait pour votre plus jeune s’il est encore traumatisé par la lecture du Petit chaperon rouge.

« Tout est bon dans le loup », École des Loisirs, 44 pages, 14 €

vendredi 16 février 2024

BD - Loups affamés dans le 4e tome de World War Wolves



La fin du monde, du moins celui dans lequel on vit actuellement, pourrait prendre la forme décrite par le scénariste Jean-Luc Istin dans sa série World war wolves.

Dans un futur proche (encore une fois), aux USA, des humains se transforment en lycanthropes, plus connus sous le nom de loups-garous. Un phénomène qui se propage comme une épidémie car il suffit qu’être mordu une fois pour rejoindre la meute. Rapidement, l’anarchie et le chaos règnent dans les différents états. La police est contaminée, de même que le FBI. Il existe pourtant quelques poches de résistances comme la ville de Las Cruces. C’est là, derrière de solides remparts, que John Marshall, écrivain, a trouvé refuge en compagnie de sa famille.


Dans le 4e tome, désormais dessiné par Radivojevic, des milliers de loups affamés prennent la ville d’assaut. Les combats font rage. On suit aussi, en parallèle, le périple de Malcom Spoding, un bricoleur de génie qui survit avec une relative facilité dans ce monde en décomposition. Sauf quand il tombe sur une bande de cannibales…

Très violente, cette série, à la mode comics US, propose aussi son lot de fantastique optimiste avec un rêve récurrent aux différents protagonistes humains. Ils y voient un vieil Indien leur demandant de rejoindre un lieu mystique dans l’Arizona. Le bout du chemin et du combat ?

 « World war wolves » (tome 4), Soleil, 104 pages, 15,50 € 

mercredi 10 janvier 2024

BD - Griffes et bête du Gévaudan



Nouvelle variation dessinée sur la légende de la Bête du Gévaudan. Légende en ce qui concerne la bête. Car il n'y a pas de doute quant aux multiples morts violentes qui ont fait paniquer la population de cette région de France entre 1764 et 1767. On  trouve au scénario un grand pro capable d'imaginer mais aussi d'adapter : Sylvain Runberg. Il a confié la réalisation graphique de cet album (le premier d'un diptyque) à Jean-Charles Poupard, excellent dessinateur réaliste particulièrement à l'aise dans les ambiances historiques. 

On découvre les effets de ces massacres inexpliqués parmi les paysans du côté des chasseurs. Les louvetiers. Car à la base, tout le monde est persuadé qu'il s'agit simplement d'un loup un peu plus gros, intelligent et féroce que la moyenne. Mais comme il semble ne pas sentir les balles, la rumeur populaire commence à lui prêter des pouvoirs surnaturels. Le diable est vite convoqué... 

Envoyé sur place par le roi en personne, François Antoine, chasseur émérite, avant d'imposer ses méthodes, devra faire avec la mauvaise humeur des autres louvetiers et des gendarmes locaux. Avec l'aide de son fils, jeune et de plus en plus inquiet face à la tournure que prend cette chasse, il va finalement ramener une dépouille à Paris. Mais est-ce la véritable bête ? Si l'on regrette quelques longueurs et répétitions dans le récit, on est cependant subjugué par les dessins et l'ambiance, ténébreuse et inquiétante, qui se dégage de l'album. 

"Les griffes du Gévaudan" (tome 1), Glénat, 64 pages, 15,50 €

vendredi 23 juin 2017

BD : Jack Wolfgang, un loup dans l’Humanité



L’immense succès de « Blacksad » semble avoir donné des idées à certains auteurs ou éditeurs. Le chat détective dans un monde où les animaux se comportent comme des humains a sa déclinaison en loup. Jack Wolfgang est un agent de la CIA dans ce monde imaginé par Desberg. Mais contrairement à l’univers de la BD de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, dans le futur de Jack Wolfgang, hommes et bêtes évoluées cohabitent. Longtemps ils ont été à couteau tirés, car les carnivores continuaient à manger de la viande, transformant toute la chaîne alimentaire en vaste cauchemar cannibale. L’invention d’un exhausteur de goût du tofu a permis de retrouver la paix. Et à certains à édifier de colossales fortunes. Le premier tome lance Jack, aidé par Antoinette Lavaux, superbe panthère de la brigade française des stupéfiants, sur les traces d’un trafic d’une étrange poudre venue du fin fond de l’Inde. Quelle est sa composition ? Pourquoi est-elle si chère ? Des interrogations résolues dans cet album de 64 pages dessiné par Henri Reculé, délaissant son style réaliste parfait pour un anthropomorphisme d’une étonnante beauté.
➤ « Jack Wolfgang », Le Lombard, 13,99 €


samedi 27 août 2016

Cinéma : L'inexorable envie de fuite en avant de "Rester vertical"

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Face à l'adversité il faut "Rester vertical", titre du film d'Alain Guiraudie au cours duquel ses personnages semblent en permanence chercher un ailleurs inaccessible.




Si "L'inconnu du lac" a fait scandale lors de sa sortie, "Rester vertical", dernier film d'Alain Guiraudie ne devrait pas lui non plus passer inaperçu. Le réalisateur filme des scènes d'amour sans détour, avec un réalisme qui se moque des apparences et des codes du genre. Côté politique, il aborde également des sujets très clivants comme l'euthanasie assistée ou, de façon indirecte, la GPA, gestion pour autrui réclamée par la communauté homosexuelle. Reste que ce n'est pas l'essentiel du film, ancré dans le réel, mais avec surtout des personnages déboussolés, perdus dans leur propre vie qu'ils n'assument plus.
La fermière et le scénariste
Le héros, Léo (Damien Bonnard) est un scénariste en perdition. Son producteur lui réclame un début d'histoire, quelques scènes, juste de quoi justifier les nombreuses avances déjà consenties. Mais Léo est sec. Il erre sur le Causse Méjean, homoncule dans une nature grandiose. Il croise le chemin de Marie (India Hair), jeune bergère. Elle surveille son troupeau de brebis, un fusil à l'épaule. Les attaques de loups se multiplient. Léo et Marie, presque comme dans un film romantique à la "Farrebique", se plaisent, s'aiment. Le scénariste abandonne ses tracas d'écriture pour vivre le parfait amour dans cette ferme appartenant au père de Marie, Jean-Louis (Raphael Thiéry). Un an plus tard, Léo cache pourtant bien des choses à Marie, la mère de son enfant. Il va régulièrement dans une petite bourgade pour tenter de rencontrer Yoann, jeune éphèbe qu'il rêve de faire apparaître dans son prochain film. Léo a la sexualité aussi sinueuse que les routes de Lozère où est tourné le film, comme toujours dans les créations d'Alain Guiraudie, parfait exemple de récits politiquement non corrects. Quand Marie quitte la ferme, abandonnant le bébé à un Léo désemparé, le film bascule dans la fable sociale grinçante. Un homme seul, avec un bébé, sans domicile fixe ni revenus ? Difficile de s'intégrer dans le paysage français policé. La suite du film consiste à plusieurs allers-retours entre la ferme sous la menace des loups, le marais poitevin et une druidesse très nature, et Brest, sa grisaille et ses clochards. En passant par Séverac-le-Château, village d'Aveyron où Léo fausse compagnie à des gendarmes, personnages récurrents de tous les films de Guiraudie. Pour boucler cette histoire, il fallait l'intervention d'un élément extérieur fort. Le loup, dont la menace a plané tout le long du film peut entrer en scène.
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Partir, toujours partir
rester vertical,gay,guiraudie,berger,loupMoins extravagant que ses précédents longs-métrages, "Rester vertical" d'Alain Guiraudie charme par ces magnifiques paysages d'une nature dure et généreuse. Les scènes sur Causse donnent une furieuse envie d'aller s'y balader, seul, comme Léo, avec un simple petit sac à dos. À moins que les plus bucoliques ne préfèrent les promenades en barque dans le marais poitevin noyé de soleil. Images et décors d'une rare beauté, contrepoints d'une histoire âpre. Cinquième film d'Alain Guiraudie, "Rester vertical" a parfois des ressemblances avec "Le roi de l'évasion", son troisième long-métrage. Léo, recherché par son producteur puis par les gendarmes, au lieu de faire face à l'adversité, choisit la fuite. Dans "Le roi de l'évasion" aussi le personnage principal prenait ses jambes à son cou quand la situation devenait trop compliquée. Autre ressemblance entre les deux films, le milieu social. Il y est beaucoup question de paysans et de personnes isolées. Et d'envie de tout plaquer pour aller vivre ailleurs, mieux, forcément mieux. Quand Léo se retrouve bloqué dans des buissons, c'est comme quand Armand et Curly fonçaient dans les bois. Ils parvenaient à semer les chiens de la gendarmerie en marchant dans une rivière. Léo, de la même façon, disparaît aux yeux de son producteur en se plongeant dans le marais poitevin. Et puis il y a la question de l'homosexualité. Chez Alain Guiraudie, elle semble généralisée. Quasiment tous les personnages du "Roi de l'évasion" étaient homosexuels, du commissaire aux agriculteurs en passant par Armand, représentant de commerce. Même constat dans "Rester vertical où, étrangement, le père de Marie, ogre terrifiant, devient tout doux quand il avoue à Léo qu'il a envie de lui...

lundi 26 octobre 2015

Poche : Le détroit du loup


Près de la mer de Barents, où les nuits sont sans fin en hiver et les jours interminables en été, Olivier Truc lance ses deux enquêteurs atypiques sur la piste d'une nouvelle affaire. Klemet et Nina sont affectés à la police des rennes. Le roman débute au détroit du Loup. Il sépare la toundra de l'île de la Baleine. Une zone très prisée pour ses immenses prairies. Lors de la traversée, un jeune éleveur meurt noyé. Les traditions des Sami, les tribus autochtones, sont mises à mal par les autorités norvégiennes. Le partage des terres pose problème, celui des richesses de la mer aussi. Car ce polar, après cette mise en bouche naturaliste, se déroule ensuite en grande partie dans le milieu de l'exploitation pétrolière. Des enjeux financiers considérables qui attisent les appétits de certains. Les éleveurs de rennes sont parfois un obstacle au développement. (Points, 8,60 €)

vendredi 27 février 2015

BD - Les malheurs de la famille


Dans ce Rouergue imaginaire, en plein moyen âge, Michel Folco a imaginé le destin incroyable d'une fratrie peu commune. « Un loup est un loup », paru aux éditions du Seuil, est adapté par Pierre Makyo et dessiné par Federico Nardo. Un sabotier de la petite ville de Racleterre va être papa. Quand les premières contractions apparaissent en pleine nuit, il court chercher la sage-femme. Le travail est long. Et après la naissance de Clodomir, un autre bébé se présente. Des jumeaux ? Non, au final des quintuplés, quatre garçons et une fille. Le dernier, Charlemagne, est le plus futé, le plus intelligent. Ils grandissent dans l'admiration de leurs parents et de toute la population du village. Pourtant le sabotier a bien des soucis. Il doit dans un premier temps se battre en duel avec un maître d'armes susceptible. Plus habitué à manier les outils de précision que le sabre, il s'impose avec une botte secrète qui deviendra légendaire. Quelques années plus tard, il est mordu par un animal enragé. Une vache. Mis en quarantaine, il ne supportera pas cet enfermement et tentera une sortie de force. La garde l'occis. Ses enfants lui promettent : ils le vengeront. Un album fidèle au roman, qui fait la part belle à ces enfants, mignons mais inquiétants.
« Un loup est un loup » (tome 1), Glénat, 14,95 €




samedi 22 février 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Faux et vrais loups

Ces jeux olympiques à Sotchi risquent de laisser un petit goût d'amertume quand ils seront achevés. Certes Martin Fourcade a réalisé une exceptionnelle moisson de médailles, à l'image de l'équipe de France qui a battu tous les records. Mais à côté de ces célébrations cocardières, certains "à-côtés" rappellent aux sportifs et à leurs fans que la vraie vie n'est pas mise entre
parenthèses. Un écologiste emprisonné, des Pussy Riot interpellées, certains représentants de l'Ukraine préférant déclarer forfait... Poutine n'a pas réussi le sans-faute qu'il espérait.

Côté insolite aussi le sportif a parfois été éclipsé par ces petites informations dont la presse est friande. WC doubles (pour les équipes de bobsleigh à deux ?), hôtels inachevés, portes de salle de bains défoncées par un concurrent pris au piège... Le meilleur aura été cette histoire de loup rôdant la nuit dans les couloirs du village olympique. La vidéo de quelques secondes a fait le tour du web. Kate Hansen, une lugeuse américaine, a publié le message "Un loup dans mon couloir ? ! ?" suivi d'un lien vers un petit film pris par elle-même cachée derrière sa porte. Tout le monde y a cru. Hier, Jimmy Kimmel, célèbre animateur télé américain, a dévoilé le pot aux roses. Un simple canular pour son émission ; le loup est un animal dressé, vivant aux USA, le couloir une reconstitution à l'identique grâce à des photos transmises par Kate Hansen, complice de la supercherie.
Le faux loup de Sotchi fait sourire. Les vrais loups, aux abords de la place Maïdan à Kiev, font beaucoup plus peur.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.