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mercredi 10 janvier 2024

BD - Léonarde, fille intelligente et renarde rusée

Il ne faut jamais oublier les premières histoires que l'on imagine dans l'enfance. Ce sont parfois les plus sincères qui donnent matière à une bonne série. Isabelle Bauthian en a fait l’expérience. Elle avoue que Léonarde est "la première histoire un peu solide que j'ai inventée". Des années plus tard la petite héroïne prend vie dans ce premier album qui présente le monde où elle évolue. 

Dans ce moyen-âge fictif, en pleine fantasy, les Humains se partagent la contrée avec deux autres groupes dotés d'intelligence et de parole : les Goupils (renards en français moderne) et les Leus (les loups). Au début de l'histoire Léonarde est une petite fille, meilleure amie de la fille du roi, Eldorise. Elles aiment se faire peur en se racontant la légende du Houéran, méchant esprit protecteur de la forêt, "géant au fessier cornu, qui aime réchauffer sa barbe au coin du feu.

Pour amener plus de paix, Léonarde chipe une formule magique qui doit lui permettre de comprendre la langue des bêtes et ainsi oeuvre pour la concorde. Mais cela ne se passe pas comme prévu. Elle est transformée en Goupile et ne parle que le renard. 

Capturée par les Leus, elle ne doit son salut qu'à l'intervention de Larsan, jeune Goupil impétueux, brave et très mignon. 

L'histoire, dessinée par Anne-Catherine Ott, parfaite dans ce travail d'humanisation des animaux, est complète. Pas de suite prévue pour l'instant, mais franchement ce serait dommage tant Léonarde est sympathique et Larsan prometteur.

"Léonarde, la barbe du Houéran", Bamboo Drakoo, 80 pages, 16,90 € 

samedi 4 mars 2023

BD - Cocteau et Marais : deux Jean et un amour

Dans le Paris de 1937, l’amour frappe chez Jean Cocteau. Le dramaturge, toujours attiré par la beauté, la poésie et les excès, déclare sa flamme au jeune éphèbe, apprenti comédien, Jean Marais. Débute une relation houleuse entre ces deux monstres sacrés du théâtre français. Un récit raconté par Isabelle Bauthian est mis en images par Maurane Mazars.

Loin de se contenter de dérouler les faits de façon trop chronologique, les deux autrices aiment à brouiller les pistes, mélangeant faits historiques et scènes intimes. On découvre comment Jean Marais, beau mais encore peu sûr de son art, a été encouragé par un Jean Cocteau visionnaire. 

Car si au début c’est l’écrivain qui est le plus connu du couple, au fil des ans, le comédien, notamment quand il acceptera de faire du cinéma, deviendra une véritable star, multipliant les tournages, subissant de plein fouet sa popularité grandissante et l’assaut de groupies déchaînées. Jean Marais qui va tout faire pour tenter de sauver Cocteau de ses addictions aux drogues. En vain.

L’album, raconte aussi comment ces intellectuels ont dû composer avec la censure de l’occupant. Le passage où ils tentent de sauver Max Jacob est terrible. Les diatribes de certains journalistes collaborateurs contre ces « dépravés » sont d’une incroyable violence.

Et même le moment où Cocteau, sans doute pour sauver Jean Marais de l’emprisonnement pour avoir molesté une de ces plumes fielleuses, a dressé des éloges au sculpteur Arno Breker, qui réalisa plusieurs œuvres en hommage au IIIe Reich. Un pan de l’Histoire culturelle française trop souvent méconnue par les jeunes générations.

« Les choses sérieuses », Steinkis, 20 €


dimanche 18 novembre 2018

BD - La magie des « Midnight Tales »



Croyez-vous aux fantômes ? Et aux magiciennes ? Si vous répondez par l’affirmative à ces deux questions et qu’en plus vous aimez la bande dessinée de qualité, n’hésitez pas et plongez-vous dans la seconde livraison de « Midnight Tales », recueil de récits complets et de nouvelles chapeauté par Mathieu Bablet. 

Ce dernier est au scénario et au dessin de l’Amulette. Mais il se contente d’écrire deux autres histoires dessinées par Florent Maudoux et Mathilde Kitteh. Il reprend sa casquette d’illustrateur pour enluminer les nouvelles de Tanguy Mandias et Isabelle Bauthian. 


Un contenu riche, dans le style des regrettés DoggyBags, à mettre entre les mains de tous les esthètes appréciant les frissons d’horreur et autres bizarreries du monde surnaturel. 

« Midnight Tales » (tome 2), Ankama Éditions, 136 pages, 13,90 €

samedi 5 janvier 2013

BD - Monstres au lycée et "Pleine Lune"



Dans le petite monde très masculin des scénaristes de BD, Isabelle Bauthian est l'exception qui confirme la règle. Déjà remarquée dans « Effleurée », elle multiplie les projets et chaque nouveauté confirme son talent, son éclectisme et sa parfaite connaissance des goûts du public d'aujourd'hui. « Pleine Lune » est un subtil mélange de fantastique et de romance au lycée. Koline, adolescente romantique, en pince pour Aurel, un garçon secret. Lors de la fête d'anniversaire d'une amie, ses copines boivent une supposée potion magique. L'effet n'est pas immédiat mais le lendemain, c'est un véritable cauchemar qui s'abat sur le lycée. Aurel révèle alors son véritable visage. Cela ne va qu'amplifier l'amour de Koline. Loin d'être réservée aux adolescentes fan de Twilight, cette BD dessinée par Saponti peut intéresser tous les publics.
« Pleine Lune » (tome 1), Dargaud, 9,99 €

lundi 10 décembre 2012

BD - Monstres au lycée et "Pleine Lune"

Dans le petite monde très masculin des scénaristes de BD, Isabelle Bauthian est l'exception qui confirme la règle. Déjà remarquée dans « Effleurée », elle multiplie les projets et chaque nouveauté confirme son talent, son éclectisme et sa parfaite connaissance des goûts du public d'aujourd'hui. « Pleine Lune » est un subtil mélange de fantastique et de romance au lycée.

 Koline, adolescente romantique, en pince pour Aurel, un garçon secret. Lors de la fête d'anniversaire d'une amie, ses copines boivent une supposée potion magique. L'effet n'est pas immédiat mais le lendemain, c'est un véritable cauchemar qui s'abat sur le lycée. Aurel révèle alors son véritable visage. Cela ne va qu'amplifier l'amour de Koline. Loin d'être réservée aux adolescentes fan de Twilight, cette BD dessinée par Saponti peut intéresser tous les publics.

« Pleine Lune » (tome 1), Dargaud, 9,99 € 

mercredi 15 juin 2011

BD - Parcours de survivants dans "Havre" de Bauthian et Ott chez Ankama


Catastrophe nucléaire au Japon oblige, les récits post-apocalyptiques vont de nouveau être très prisés. « Havre » d'Isabelle Bauthian (scénario) et Anne-Catherine Ott (dessin) entre tout à fait dans ce genre. Mais on ne peut pas accuser les auteurs de surfer sur la vague puisqu'il s'agit du tome 2, le premier étant paru depuis un an. Dans un pays imaginaire, du jour au lendemain, 95 % de la population meurt en une seconde. Les survivants se sont regroupés dans des communautés vivant en autarcie.

Le récit suit le parcours de trois d'entre eux : un nécromancien, une sorcière et un pistolero. Ils reviennent dans une ville où deux groupes s'affrontent : les Illuminés et les Solaires. Les premiers croient à une explication scientifique, les autres à la volonté du dieu Soleil. La seconde partie de cette trilogie détaille plus spécialement la personnalité du Pistolero. Cet ancien journaliste retrouve sa petite amie. Mais la fête est de courte durée. La sorcière est bien décidée à se venger.

Le monde imaginé par Isabelle Bauthian est implacable de logique et de violence. Quelles que soient les circonstances, l'homme cherchera toujours le pouvoir. A de rares exceptions près, cependant.

« Havre » (tome 2), Ankama, 14,90 € 

vendredi 9 juillet 2010

BD - « Le prétexte » pour partir, mourir...


Pas spécialement sympathique le héros de cette histoire complète. Marc, trentenaire, bossant dans l'informatique, gagne très bien sa vie. Il a fait des choix qu'il assume. Notamment d'être entier et cassant. Cela ne l'empêche pas d'être depuis deux ans en couple avec Karine. Ils envisagent même de se marier. Mais Karine, un soir de déprime, avoue l'avoir trompé. Avec un homme atteint du sida. Sans s'être protégée. 

Cette révélation va totalement transformer Marc. La rage d'abord. Il jette Karine, l'humilie. Puis, conscient qu'il risque lui aussi d'être infecté, il ne veut pas savoir et choisit la fuite. Il retire tout l'argent du compte commun et entreprend un tour du monde. Il commence par New York. Un touriste un peu paumé, qui va trouver une béquille en la personne de Maddie, jeune traductrice. 

Ce récit, très masculin, est pourtant écrit par une femme, Isabelle Bauthian qui semble parfois prendre un réel plaisir à décrire un Marc très beauf et négatif. Sylvain Limousi, au dessin, en fait juste assez pour rendre cette histoire passionnante. On sent qu'il a particulièrement apprécié la partie se déroulant en Chine.

« Le prétexte », Dargaud, 14,50 €

vendredi 19 février 2010

BD - Solitaires dans la désolation


Une catastrophe a dévasté le monde. Il ne reste que quelques survivants. Aux pouvoirs spéciaux. Ainsi cet homme vit replié dans une ville où il est le seul encore en vie. C'est un nécromancien. Un don bien utile quand on vit entouré de cadavres. Grâce à la force de son esprit, il parvient à leur redonner un souffle de vie. 

Ce ne sont que des zombis, incapables de volonté ou de parole, mais c'est mieux que rien et cela lui permet de ne pas devenir complètement fou. Il s'aventure rarement dans le désert car ce territoire a été colonisé par d'autres survivants, des mutants très agressifs. Mais leur chair est appréciable en cette période de disette. 

C'est au cours d'une partie de chasse que le nécromancien rencontre la sorcière. Une jeune femme qui survit car elle peut lire les pensées des êtres l'approchant et donc deviner l'arrivée des mutants. Ils vont faire cause commune et tenter de trouver des explications à la catastrophe en se dirigeant vers le sud. 

Première partie très réussie d'une trilogie prometteuse, écrite par Isabelle Bauthian et dessinée par Anne-Catherine Ott. Deux femmes pour un univers dur et violent.

« Havre » (tome 1), Ankama éditions, 14,90 €