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vendredi 8 mars 2024

Un témoignage : Le cinéma, 50 ans de passion

 


Nicolas Seydoux a longtemps présidé Gaumont. Il livre dans ce récit le témoignage d’un des patrons de cet art, également secteur économique essentiel en, France. Il revient sur son parcours, les grands succès (Le Grand Bleu, Intouchables…) mais surtout raconte les hommes et femmes qu’il a eu la chance de croiser.

Des portraits parfois intimistes des grands du cinéma français comme Alain Poiré, Luc Besson, Jean Reno ou Daniel Toscan du Plantier. Il ne se met pas spécialement en avant, se présentant simplement comme un patron désireux de faire fructifier cette marque exceptionnelle aussi ancienne que ce cinéma qui a fait sa renommée mondiale.

« Le cinéma, 50 ans de passion », Nicolas Seydoux, Gallimard, 450 pages, 27 €

mercredi 21 septembre 2016

Cinéma : la cellule familiale éclatée de "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan

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Xavier Dolan adapte une pièce de théâtre sur un huis clos familial. Acteurs époustouflants, dialogues hyper réalistes : on se reconnaît tous dans "Juste la fin du monde".


La distribution du nouveau film de Xavier Dolan en impose. Le réalisateur canadien a puisé dans le vivier des acteurs français "bankables" pour monter son projet d'adaptation de la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce. On aurait pu objectivement craindre qu'il perde son authenticité face à ces grands comédiens, habitués à jouer d'une certaine façon et peu enclins à toucher à leur image de marque. Pas pour Nathalie Baye, déjà passée par tous les rôles, mais comment diriger Léa Seydoux (ex-James Bond girl), Vincent Cassel ou l'oscarisée Marion Cotillard ? Juste en leur demandant de respecter le texte et de se glisser dans la peau des personnages. Et surtout de suivre la direction de Xavier Dolan qui se révèle un très grand metteur en scène. Car rapidement, en découvrant les premières images de cette réunion de famille tendue, on oublie totalement le parcours des acteurs. Ne reste que le fils prodigue de retour au bercail pour une journée, la sœur rebelle, le frère jaloux et brimé, sa femme timide et effacée et la mère foldingue, nostalgique du passé et toujours amoureuse du père, le grand absent.
Dans le rôle du fils, Louis, revenu pour annoncer sa mort prochaine à ses proches, Gaspard Ulliel a sans doute la tâche la plus compliquée. Il doit dire sans parler, exprimer en étant de marbre. Ravalant ses larmes, repoussant l'échéance, il est conscient que sa réussite (il est un écrivain à succès) l'éloigne inexorablement de sa famille. Une famille qu'il a délaissé depuis 10 ans, comme honteux de leurs vies trop simples, trop primaires.
Plus que du théâtre filmé
Le film permet aux différents acteurs d'avoir leur scène, leur petit moment de gloire, en plus des réunions où, tous au complet, ils se gueulent dessus comme des chats énervés. Léa Seydoux, malheureuse dans sa province, complètement défoncée à l'herbe, est aussi triste qu'elle est belle. Louis aimerait l'aider. La prendre sous son aile. Mais c'est trop tard. Pour lui comme pour elle. Antoine le grand frère, sous des airs de violent compulsif, cache une profonde dépréciation personnelle. Il se persuade être le raté face à ce frère plus jeune mais si brillant. Même s'il se dévoile à un moment en expliquant que s'il est silencieux en société "Ce n'est pas parce que je sais écouter les gens. C'est parce que je veux leur donner l'exemple. Se taire". Quant à Catherine, la femme d'Antoine, elle semble avoir tout compris. "Vous en avez pour combien de temps ?" lâche-t-elle à Louis qui n'a encore rien dit.
"Juste la fin du monde", pour les détracteurs de Xavier Dolan, ne serait que du théâtre filmé. Certes, mais du grand théâtre avec d'excellents comédiens et une mise en scène parfaite. Juste de quoi expliquer le grand prix récolté à Cannes.
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 Xavier Dolan, réalisateur adulte
dolan, cotillard, lagarce, ulliel, seydoux, casselL'enfant terrible du cinéma canadien semble avoir franchi un cap dans sa carrière. Le formidable succès planétaire de "Mommy" ne lui a pas coupé l'envie de filmer. On sent cependant une moindre appétence à la nouveauté, à l'expérimentation. "Juste la fin du monde" est selon lui "Mon premier film en tant qu'homme". Cette pièce de théâtre lui a été conseillée par son actrice fétiche Anne Dorval en 2010. Mais il n'a pas accroché. "J'avais à l'égard de l'histoire et des personnages un blocage intellectuel qui m'empêchait d'aimer la pièce tant vantée par mon amie, explique-t-il dans des notes de productions. J'étais sans doute trop pris par l'impatience d'un projet ou l'élaboration de ma prochaine coiffure pour ressentir la profondeur de cette première lecture diagonale." Ce n'est que quelques années plus tard qu'il est parvenu à rentrer dans l'univers du dramaturge français, mort du sida en 1995 à l'âge de 38 ans. Pour l'adaptation, il a décidé d'être le plus fidèle possible aux textes de Lagarce : "Que l'on 'sente' où non le théâtre dans un film m'importe peu. Que le théâtre nourrisse le cinéma… N'ont-ils pas besoin l'un de l'autre de toute façon ?" Le résultat est remarquable, les deux mondes de Lagarce et de Dolan semblant se répondre à travers les années.

mercredi 11 novembre 2015

Cinéma : James Bond, 007 à jamais



L'espion le plus célèbre de la planète est de retour dans "Spectre", superproduction avec Sam Mendès derrière la caméra, Léa Seydoux et Monica Bellucci dans les rôles des femmes fatales et Daniel Craig, pour la quatrième fois dans le costume de James Bond. Retour sur un phénomène.


De Londres à Tanger en passant par Mexico, le nouveau James Bond permet au héros interprété par Daniel Craig de beaucoup voyager. Il y affronte le chef de "Spectre", une organisation mondiale, le mal incarné par un homme froid et calculateur qui a les traits de Christoph Waltz. Pour adoucir ce face-à-face mouvementé, rythmé par des explosions, des combats et des courses-poursuites (dans les rues de Rome cette fois), deux femmes sont en vedette. Une veuve, rapidement consolée par le bel anglais, Monica Bellucci, et une orpheline, tout aussi rapidement réconfortée par Bond qui n'a pas l'empathie sélective, Léa Seydoux. Le film de plus de 2 h 20, le 24e de la série, ne souffre pas du moindre temps mort. Passée la scène d'ouverture (plan séquence virtuose dans des rues de Mexico noires de monde), on retrouve tout l'univers créé par Ian Fleming dans les années 50 et perpétué depuis sur grand écran.

Modernes contre anciens
Le nouveau M (Judy Dench n'est plus de la partie depuis la fin dramatique de Skyfall) pique une grosse colère. Les écarts de Bond nuisent au service. D'autant qu'un certain C, politicien ambitieux, veut le moderniser, voire le démanteler. Heureusement il reste toujours l'adorable Moneypenny (Naomie Harris) et l'ingénieux Q (Ben Whishaw) pour prêter main-forte à l'espion de plus en plus isolé. Sam Mendès, après le formidable succès de Skyfall, a longtemps hésité avant de signer pour un nouvel opus. Daniel Craig semble avoir mis tout son poids dans la balance pour convaincre le réalisateur qu'il pouvait encore apporter quelque chose à la franchise. Le résultat est époustouflant, du début à la fin. Tout en conservant cette dimension humaine insufflée au personnage depuis "Casino Royale". "Spectre" s'annonce comme un des plus gros succès de cette année 2015, "Daniel Craig paraît à son apogée. Il maîtrise le rôle à la perfection. Pour bon nombre d'amateurs, il est désormais le chaînon manquant entre Sean Connery et Timothy Dalton. À la fois, violent et tourmenté, cynique et vulnérable", souligne Guillaume Evin, spécialiste du personnage de Bond. Le film met une nouvelle fois une actrice française en vedette, Léa Seydoux, interprète de Madeleine Swann (clin d'œil des scénaristes à la littérature française, preuve qu'il n'y a pas que des incultes à Hollywood). Si dans un premier temps, elle rejette violemment l'espion anglais responsable de la mort de son père, elle va vite découvrir un homme déterminé à la protéger quoi qu'il arrive. Menacée par les sbires de Spectre, elle échappe à une tentative d'enlèvement en pleine montagne et montre des talents étonnants à la bagarre dans un train marocain. Elle finira dans les bras de James après cette jolie réplique : "Et maintenant, qu'est ce qu'on fait ?" Comme si ce n'était pas évident. Enfin, saluons le petit rôle, mais très lumineux, de Monica Bellucci. Celle qui a été auditionnée mais non retenue pour "Demain ne meurt jamais", est totalement irrésistible en veuve de 50 ans. Car Bond séduit toutes les générations.

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"Spectre", paroles des comédiens

Lors d'une conférence de presse récemment à Paris, les principaux acteurs de ce 24e James Bond se sont confiés.

Daniel Craig : "Je suis prêt à tourner de nouveau avec Sam Mendès"
"Quand j'ai accepté d'interpréter James Bond, je savais que c'était un rôle difficile à jouer. J'ai demandé aux producteurs si je pouvais participer au processus, à donner mon avis et à être vraiment présent. Ils ont accepté et très généreusement ils m'ont également crédité du titre de coproducteur de ce dernier Bond. Tourner un James Bond est un immense défi, c'est quand même huit mois de tournage. Mais je suis entouré de gens extrêmement talentueux et je ne suis qu'une toute petite partie de cette équipe. Je suis un grand fan de Léa Seydoux et dès que je l'ai vue, j'ai voulu jouer avec elle. Nous avons eu beaucoup de chance car quand on prépare un James Bond, on fait des listes d'acteurs et ils ont tous accepté. Je suis évidemment prêt à retourner avec Sam Mendès. Mais actuellement, ce n'est pas d'actualité. En ce moment, tous, nous n'avons qu'une envie : ne plus penser à James Bond".

Léa Seydoux : "Loin du cliché de la femme objet"
"Lorsqu'on a un appel pour passer un casting pour James Bond, on n'y croit pas, on se dit que ça ne marchera jamais, c'est comme le loto, on joue mais on sait qu'on ne gagnera jamais. D'ailleurs, j'ai totalement raté mon premier essai. Mais ensuite, mon agent m'a dit que Sam Mendès m'avait beaucoup appréciée et au rendez-vous suivant, il m'a accueillie les bras ouverts en me disant 'bienvenue dans la famille'. En lisant le scénario j'ai constaté que c'était une James Bond's girl plus moderne, qu'ils voulaient s'éloigner du cliché de la femme objet. Madeleine est un vrai personnage, qui a un trajet émotionnel et qui va devoir affronter son passé. Et finalement, elle a beaucoup de points communs avec le James Bond actuel". La suite ? Je n'ai pas de projet en ce moment, mais j'adorerais interpréter une super-héroïne !".

Monica Bellucci : "Une femme mûre et féminine"
"J'ai été très surprise de l'appel de Sam Mendès car je me suis dit : 'Qu'est ce que je fais à 50 ans dans un James Bond ?'. Mais lui cherchait une femme mûre à mettre à côté de James Bond. Lucia, la veuve, n'a plus la jeunesse mais elle a une féminité encore vivante qui lui sauve la vie. Que l'on fasse les méchantes ou les gentilles, il y a toujours quelque chose de magique à interpréter une James Bond's girl. Ce sont des rôles objet, mais peu importe... Je ne suis restée qu'un mois sur le plateau de "Spectre", ce qui est peu quand on pense que je tourne depuis trois ans dans le prochain Kusturica".

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Encyclopédie et roman

 Présenté comme le spécialiste français de James Bond, Guillaume Evin a de nouveau mis tout son savoir à la disposition de ceux qui auraient quelques lacunes. "James Bond, l'encyclopédie 007", soit 224 pages richement illustrées avec une multitude d'anecdotes et la présentation chronologique des 24 films composant la saga. Ce beau livre qui sera du plus bel effet sous les sapins de Noël, est une mine d'informations. En plus de longs articles sur la production des films, le choix des acteurs pour le rôle-titre et celui des James Bond's Girls, indispensables au succès des films, des éclairages plus anecdotiques vous permettront de tout savoir sur les différentes voitures conduites (et parfois massacrées) par l'espion ou des armes qu'il a utilisées pour faire un sort aux méchants. On apprécie particulièrement les nombreuses photos des tournages, pour mieux comprendre l'ambiance qui régnait sur les plateaux. Tel Sean Connery, endormi sur relax, quelques bouteilles de bière vides abandonnées par terre ou Roger Moore au volant du bolide le plus étonnant de la saga : une 2CV jaune, criblée de balles. Au rayon des méchants, à côté des grandes légendes que représentent Donald Pleasance, Christopher Lee ou Christopher Walken, les Français ne sont pas en reste avec Michaël Lonsdale, Louis Jourdan et plus récemment Mathieu Amalric.
"James Bond, l'encyclopédie 007", Hugo Image, 24,95 €.
En roman aussi....
Avant de s'animer sur grand écran, James Bond est un héros de romans. Ian Fleming a signé une quinzaine de titres avant de mourir en plein succès au milieu des années 60. Depuis, l'espion a déserté les librairies. Mais fort du succès des derniers films, notamment depuis que Daniel Craig a repris le rôle, l'idée de nouveaux romans a titillé les héritiers. Une nouvelle fois, Anthony Horowitz s'est mis derrière la machine à écrire. Après avoir ressuscité Sherlock Holmes, l'écrivain anglais a plongé dans l'univers de Ian Fleming. Pour être le plus fidèle possible, il s'est appuyé sur des notes originales censées être le support d'un épisode des aventures de 007 dans le milieu de la course automobile. Un roman qui file à toute vitesse, avec cette pointe de nostalgie si agréable.
"Déclic Mortel", Anthony Horowitz, Calmann-Lévy, 18 €.