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samedi 1 avril 2017

BD : soldat et "vétéran" à la dérive


Qui est Maxime Danjou ? Qu’a-t-il à voir avec Théodore Brunoy ? « Le Vétéran », nouvelle série historique de Frank Giroud (lui aussi un « vétéran », mais de la BD) et Mezzomo (dessinateur de la regrettée série Luka) entraîne le lecteur dans la Normandie de 1815, après Waterloo. Maxime est persuadé d’avoir été blessé dans la bataille. Il porte effectivement une cicatrice à la tête, mais une femme, son épouse, affirme qu’il s’appelle Théodore. Il se rend dans son manoir et semble comme dans un mode étranger. Pourtant tout prouve qu’il est bien ce riche propriétaire terrien… Il va devoir enquêter sur le passé de cet homme pour se réapproprier son identité. Une intrigue complexe et passionnante, telle un cauchemar éveillé qui verra sa conclusion dans la seconde partie.
➤ « Le vétéran » (tome 1), Glénat, 14,95 € 

lundi 6 juillet 2015

BD - Avec Jean Van Hamme, beaucoup, un peu et pas du tout

Scénariste prolifique et abonné aux gros succès éditoriaux, Jean Van Hamme est triplement d'actualité. Omniprésent dans son autobiographie, il n'est que co-scénariste de Rani et simple superviseur de la série XIII Mystery, issue de sa saga imaginée avec Vance.

Comment un ingénieur commercial, promis aux plus hautes fonctions dans la multinationale Philips, se retrouve simple scénariste de BD dans les années 70 ? Ce mystère est en partie résolu dans « Mémoires d'écriture », autobiographie de Jean Van Hamme richement illustrée de quelques dessins inédits ou rares. En fait, quand on lui propose début 1976 le poste de directeur général adjoint de Philips Mexique, il craque : « Je venais d'avoir 37 ans, était-ce là l'avenir dont rêvait l'adolescent que j'avais été ? Allais-je passer à côté de la vie pour laquelle je me sentais fait ? » Il abandonne le confort de son somptueux bureau avec « fauteuil basculant plein cuir » pour l'écriture. Il ambitionne d'écrire des best-sellers. De devenir riche et célèbre... Cela ne se passera pas exactement comme cela, mais au final il vivra bien de sa plume. Et très confortablement. Dans l'ordre, il imaginé Thorgal avec Rosisnski, XIII pour William Vance, Largo Winch avec Philippe Francq. Trois des séries les plus vendues de ces trente dernières années. Il reprend Blake et Mortimer et lance d'autres héros, moins connus mais tout aussi passionnants pour les amateurs de BD de détente comme Lady S ou Wayne Shelton. Le récit de cette vie d'écriture manque parfois un peu de modestie. Les millions d'albums vendus font parfois des dommages collatéraux. Mais Van Hamme n'enjolive pas son histoire. Au contraire, il n'est pas tendre pour quelques confrères qui l'ont pris de haut à ses débuts.


On retrouve Jean Van Hamme à la base du scénario de Rani dont le quatrième tome vient de paraître. C'est pourtant Alcante qui est crédité en couverture. Normal, Rani est un feuilleton télé. Ecrit par Jean Van Hamme et donc adapté par son jeune protégé. Marc Vallès au dessin rend Rani encore plus belle que l'originale (l'actrice Mylène Jampanoï). La jeune Française, après avoir été condamnée à mort, a changé d'identité, s'est retrouvée fille de joie en Inde et dans ce quatrième volet tape dans l'oeil du maharaja de Sandrapur. De l'épopée historique, bourrée de rebondissements et de retrouvailles émouvantes.


Par contre Jean Van Hamme n'est pour rien dans le 8e volet de la série dérivée « XIII Mystery ». Il se contente de choisir les duo qui vont donner un prolongement aux existences des personnages secondaires de l'univers du célèbre amnésique. Martha Shoebridge, l'ancien médecin alcoolique qui a soigné XIII dans le premier album, avait déjà croisé la route du président Sheridan. Frank Giroud signe le scénario, Colin Wilson le dessin. Martha, jeune médecin, a le malheur de tomber amoureuse de ce jeune loup d ela politique. Il va honteusement profiter d'elle pour régler un petit problème. Ça la détruira.

« Mémoires d'écriture », Bamboo, 15,90 euros

« Rani » (tome 4), Le Lombard, 14,45 euros

« XIII Mystery » (tome 8), Dargaud, 11,99 euros 
 

vendredi 10 octobre 2014

BD : Infirmière familiale


duvivier, giroud, lapière, secrets, dupuis
L'album débute par une randonnée dans les Pyrénées espagnoles. La femme est prise de violents maux de tête. Elle explique à son compagnon qu'elle fait une rupture d'anévrisme. Les secours interviennent elle est évacuée vers l'hôpital de Perpignan puis héliportée à Montpellier pour une longue opération de huit heures. Au réveil, elle se souvient de ses frères et sœurs, de ses parents et de cette vie si dense mais aussi si compliquée. La femme, c'est Marianne Duvivier, la dessinatrice de cet album de la série « Secrets ». L'idée de cette autobiographie dessinée, scénarisée par Denis Lapière, est venue d'une discussion avec le scénariste Frank Giroud. Giroud et Duvivier ont raconté en plusieurs albums des secrets de familles imaginaires. Cet album, qui clôt la collection (une vingtaine d'albums au total), s'articule aussi autour d'un secret. Comme si la réalité rejoignait la fiction. Marianne Duvivier se remémore sa jeunesse, son père absent accaparé par ses activités de militant politique de gauche impliqué dans l'indépendance du Congo, ses sœurs, malades la transformant en infirmière familiale, et mortes tragiquement, sa mère si malheureuse, victime consentante. Et puis aussi sa découverte de la bande dessinée, l'opportunité d'en faire un métier épanouissant. Jusqu'à ce gros pépin de santé et la réalisation de ce roman graphique de 100 pages, noir sur le fond, lumineux par ses couleurs et le message final d'une famille réunie et apaisée.
« Secrets, heureuse vie, heureux combats », Dupuis, 19 €


mardi 25 juin 2013

BD - Secrets d'enfance dans "Cavale" de Giroud, Germaine et Magda

Tout le monde ne fait pas de crise d'adolescence. Une mère aimante, une vie équilibrée (avec une passion, genre l'équitation), de bons résultats au lycée et la vie s'écoule calmement et sereinement pour Nadia, bientôt 18 ans. La jeune et jolie brune est pourtant tourmentée. Ses nuits sont peuplées de cauchemars abominables. 
C'est la séquence d'ouverture de cet album écrit par Giroud et Germaine et dessiné par Magda. Nadia regarde horrifiée un cheval crucifié sur un té d'architecte en compagnie de sa mère qui ne cesse de courir. Cela se termine par la mort du père, abattu par un voisin alors qu'il flotte dans les airs... Pour trouver des explications, Nadia demande conseil à sa meilleure amie, passionnée de psychologie. 
Mais tout s'éclairera quand la tante de Nadia oublie de retenir sa langue. Un secret de famille très prenant, notamment par le dessin clair et précis de Magda.

« Cavale » (tome 1), Dupuis, 14,50 euros


samedi 2 octobre 2010

BD - Sombres souvenirs tracés sur une "Page noire"


Deux scénaristes (et pas des moindres) se sont associés pour cette histoire de vengeance et de culpabilité. Frank Giroud et Denis Lapière, sur plusieurs années, ont écrit de concert ce long thriller magnifié graphiquement par Ralph Meyer. 

Kerry, jeune journaliste américaine, tente d'obtenir l'interview de Carson McNeal, l'écrivain à succès dont on ne connait ni le visage si son lieu de résidence. La rusée blondinette va le localiser et le séduire. Elle découvrira les premiers chapitres de son nouveau roman, l'histoire d'Afia, une rescapée libanaise recherchant les assassins de sa famille. 

Un double récit (avec deux techniques de dessins radicalement différentes) qui finira par s'imbriquer et se confondre. Si vous avez décidé de n'acheter qu'un seul album pour cette rentrée, « Page noire » est celui-ci.

« Page noire », Futuropolis, 18 € 

mercredi 25 août 2010

BD - Destins, les suites


Ceux qui ont eu la chance de découvrir les trois premiers tomes de la série « Destins » coordonnée par Frank Giroud, se précipiteront sur les deux nouveaux titres parus cette semaine. Rappelons le concept : Le scénariste raconte une première histoire, puis passe la main à d'autres qui imaginent deux suites différentes. A chaque fois, Giroud coordonne et les dessinateurs changent à chaque titre. 

Dans Paranoïa, on retrouve Ellen, l'héroïne. Etudiante aux USA, elle a tué un vigile au cours d'un braquage. 15 ans pus tard, elle a changé d'identité et est devenue la responsable d'une organisation caritative. Son existence bascule quand elle apprend qu'une innocente va être exécutée pour son crime. Deux options s'offrent à Ellen. Elle se livre au FBI, c'est l'album n° 4 « Paranoïa » écrit par Mangin et dessiné par Hulet, elle laisse l'innocente être exécutée, c'est le n° 5 « Le fantôme » de Corbeyran et Espé. 

Si Hulet a eu un peu de difficulté pour couler son trait nerveux dans les personnages existants, l'histoire est prenante. Corbeyran de son côté signe un récit où le fantastique s'immisce discrètement. Les prochains « Destins » sont annoncés pour octobre.

« Destins » (tomes 4 et 5), Glénat, 13,50 € chaque volume 

jeudi 3 juin 2010

BD - Questions autour d'une peinture


Clovis a tout du Français moyen. Lunettes, raie sur le côté, cravate sombre de représentant en commerce (métier qu'il exerce sans passion), marié, deux enfants, les traites d'une maison à payer dans une petite ville de province. Clovis aurait pu vivre tranquillement sans se poser de questions jusqu'à la fin de ses jours. Mais un jour, Clovis décide d'aller au musée. A Paris, à Orsay. Il découvre l'Angélus de Millet et sa vie bascule. 

Ce tableau, représentant deux paysans en train de prier dans un champ alors que l'angélus résonne au loin semble lui dire plus que cette simple scène champêtre d'un autre âge. Clovis va donc se remettre en questions, accumuler la documentation sur ce tableau et découvrir qu'il n'est pas le premier à avoir été fasciné par cette toile. Durant deux années, Dali n'a peint que des interprétations de l'Angélus. Pourquoi, quel lien avec Clovis ? 

Ces questions sont au centre de la première partie de ce dyptique de la série Secrets écrite par Giroud. Au dessin, une nouvelle fois, c'est un Espagnol surdoué, Homs, qui donne vie et couleur à ces interrogations.

« L'Angélus » (tome 1), Dupuis, 13,50 € 

samedi 6 mars 2010

BD - Les choix d'une vie au menu de la série "Destins"


Frank Giroud, scénariste ayant déjà écrit pour une cinquantaine de dessinateurs, aime casser les codes des séries. C'est le principe de « Destins ». Il a écrit le premier tome, dessiné par Michel Durand, et propose à son héroïne, au final, de choisir entre deux décisions cruciales pour la suite de son existence. 

Deux autres scénaristes prennent la relève en développant chacun un des choix. Un phénomène de ramification qui se rejoindra, au final, dans un album de nouveau scénarisé par Giroud (parution janvier 2012). Tout débute par un hold-up qui tourne mal (deux morts), commis par une jeune Américaine idéaliste, Ellen. Cette dernière échappe à la police et devient une très respectée responsable d'association caritative. 

Mais quand, 17 années plus tard, une innocente risque d'être exécutée pour son crime, Ellen a le choix entre se dénoncer ou se taire. 

Deux hypothèses développées dans les tomes 2 et 3 de « Destins » par Virginie Grenier et Daphné Collignon dans « Le fils » et Pierre Christin, Lécossois et Brahy dans « Le piège africain ». C'est aussi passionnant et réussi que le Décalogue.

« Destins » (tomes1, 2 et 3), Glénat, 13 € chaque volume 

mercredi 26 décembre 2007

BD - Quintett, le dénouement


Il est quasiment impossible de parler du contenu du cinquième et dernier mouvement de la série Quintett écrite par Franck Giroud. Un énorme avertissement est même publié en dernière page : "Attention, si, les albums précédents peuvent se lire séparément, celui-ci est indissociable des quatre premiers mouvements. Il est vivement recommandé de ne pas l'ouvrir avant de les avoir lus. 

Et pour apprécier pleinement cette "chute", il est même conseillé de ne pas feuilleter cet album avant d'entamer sa lecture". Impossible d'en parler si ce n'est pour dire que c'est une superbe réussite et que cet avertissement est tout à fait justifié. On peut quand même révéler que ces dernières 80 pages sont dessinées par Alessandrini (après Bonin, Gillon, Cuzor et Kraehn) et que l'on retrouve les quatre personnages principaux des événements s'étant déroulés en 1916 à Pavlos en Grèce. 

Dora Mars, Alban Méric, Elias Cohen et Nafsika Vasli, malgré des années d'oubli, vont devoir se replonger dans ces drames. On est en 1932, à Paris, et ils vont comprendre que ce qu'ils pensaient être la vérité, leur vérité, n'était peut-être qu'une illusion.

"Quintett", Dupuis, 14 € 

jeudi 6 septembre 2007

BD - Création destructrice

De toutes les séries intégrant la collection "Secrets" imaginée par Frank Giroud, "L'écorché" est une des plus réussie. Dessins lumineux de Pellejero et surtout intrigue parfaitement maitrisée du scénariste qui a travaillé en duo avec Florent Germaine. 

Tristan Paulin, fouffrant d'une malformation de la machoire inférieure, est un monstre. Il ne parle pas et travaille dans la boucherie de ses parents. Mais il a un don, un talent. Paulin est un peintre visionnaire. Une jeune femme, Mathilde Maraval, une galeriste, le découvre et le pousse dans cette voie. Dans le second tome de ce diptyque, 20 ans après la première exposition, Paulin raconte au mari de Mathilde pourquoi il a quitté Paris en catastrophe après avoir découvert le secret le liant avec Mathilde. Ce secret, le lecteur ne le connaîtra que dans les dernières pages. 

Une histoire de famille, avec infamie et culpabilité. Un très grand récit, recréant ce Paris populaire ou bourgeois de la fin du XIXe siècle, le milieu des artistes en perpétuelle recherche. Pellejero, trait noir, couleurs vives, est très à l'aise dans cet exercice.

 ("L'écorché" tome 2, Dupuis, 13,50 €) 

lundi 18 décembre 2006

BD - Secrets de naissance

On a tous des secrets. Petits ou grands, sans importance ou terrifiants. Frank Giroud, le scénariste de ce nouveau concept se déclinant en plusieurs séries confiées à différents illustrateurs, raconte dans « L'écharde » la découverte par une jeune femme, en mai 68, de l'événement qui a poussé son père au suicide. 

Dans le tome 2, Annette, loin de la campagne gardoise où elle a passé son enfance, va rencontrer à Paris des témoins de la période de sa naissance. Une naissance tragique, dans le camp de Drancy, escale forcée des Juifs arrêtés par la police française et déportés, par la suite, vers les camps de la mort en Allemagne et en Pologne. Annette devra se rendre à l'évidence, celle qui se prétendait sa mère, ne l'est pas. Sa véritable mère est morte en déportation.

Quand on apprend l'inavouable, comment réagir ? Cette interrogation est au centre de cette magnifique histoire, très poignante, dessinée avec douceur et harmonie par Marianne Duvivier. (Dupuis, collection Empreintes,13 €)

mercredi 21 juin 2006

BD - Ecorché talentueux


Ruben Pellejero, talentueux dessinateur espagnol, semble attirer les scénarios d’exception. Après « Un peu de fumée bleue » ou « Le tour de valse », il illustre la première partie de l’Ecorché sur un scénario de Giroud et Germaine. Et comme cette longue histoire de 64 pages se passe essentiellement dans le milieu de la peinture au début du XXe siècle, il en profite pour signer des planches d’une rare beauté. Tristan, fils adoptif d’un couple de bouchers, souffre d’une grave malformation du visage. Muet, c’est derrière un masque qu’il se montre en public. Un handicap qui ne l’empêche pas de trouver sa voie : il sera peintre. Mais un peintre maudit qui vivote dans une chambre de bonne, obligé de travailler aux abattoirs pour se payer ses couleurs, essentiellement du rouge… Et puis un jour une belle galiériste remarque son travail et décide de l’exposer. En filigrane, le lecteur est tenu en haleine par un chantage sur les véritables origines de Tristan. Passion, talent, secret : un triptyque gagnant pour un album qui deviendra vite un incontournable. (Dupuis, 13,50 euros)