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mardi 26 novembre 2024

BD - Questions sur la ligne de vie de Corto Maltese


Comme Tintin ou d’autres héros de papier, Corto Maltese est un grand voyageur. Ses aventures lui ont donné l’occasion de visiter tous les continents et dans ce 17e album, il accroche un nouveau pays à son tableau de chasse : le Mexique.

Dans La ligne de vie, récit écrit par Juan Diaz Canales et dessiné par Ruben Pellejero, Corto cherche des fonds pour finaliser la restauration de son bateau. La démoniaque Bouche Dorée lui propose un marché : se faire passer pour un amateur d’art et acheter des objets en jade à un pilleur de temples mayas.


Une mission simple qui va se compliquer car Corto se retrouve embarqué, malgré lui, dans la guerre civile qui déchire le pays durant ces années 20. Le gouvernement, républicain, tente de mater la révolte des catholiques. Le bel aventurier va devoir transporter des caisses de munitions pour les insurgés.

Une longue aventure, pleine de péripéties, avec le retour de quelques seconds rôles connus (Raspoutine, Banshee) et la mort qui plane sur le héros à la boucle d’oreille. Une diseuse de bonne aventure lui a annoncé le raccourcissement de sa ligne de vie. Finalement, Corto Maltese est-il mortel ?

« Corto Maltese » (tome 17), Casterman, 80 pages, 17 €

vendredi 26 avril 2024

BD - Histoire de la pègre dans la capitale catalane avec "Barcelona, âme noire"


Deux scénaristes, belge et kosovar, mais qui connaissent parfaitement la Catalogne, Denis Lapière et Gani Jakupi, se sont associés à trois dessinateurs catalans, Ruben Pellejero, Eduard Torrents et Martin Pardo pour signer le grand roman graphique de la Barcelone sombre, celle des bas-fonds, de la pègre et de la contrebande.

Si la première scène de l’album se déroule en 1948 dans la gare de Barcelone, tout se noue en réalité au début de la guerre civile. Après un bombardement, les sauveteurs découvrent dans les décombres le cadavre de la mère de Carlitos. Mais ce ne sont pas les explosions qui ont provoqué sa mort. Elle a été victime d’un tueur sadique. Nue, une croix est gravée sur son ventre.

Carlitos va vivre avec son père Carlos, épicier et ami d’un riche imprimeur. En 1948, de Barcelone, Carlitos se rend en France pour approvisionner la boutique paternelle de produits interdits dans l’Espagne franquiste. Il s’arrête à Perpignan et met en place une filière de contrebande à travers les Pyrénées. Le début d’une ascension sociale sombre. Une superbe histoire de vengeance, d’amour, de filiation et de tromperie.

Barcelone, la ville, est omniprésente dans ce récit qui s’étire jusque dans les années 70, pile au moment où le dictateur meurt et que toute l’Espagne, Catalogne compris, va sortir de sa longue léthargie. Le dessin, réaliste, très proche de celui de Pellejero, apporte cette vérité graphique historique essentielle pour permettre au lecteur de plonger dans cette ville et ce passé fascinants.

« Barcelona, âme noire », Dupuis, 148 pages, 27,95 €

dimanche 18 septembre 2022

BD - Corto Maltese chez les nazis


Présent à Perpignan pour le FID, Ruben Pellejero signe son quatrième album des nouvelles aventures de Corto Maltese. Le beau marin ténébreux est à Berlin au cœur des années 20. Hitler commence à faire parler de lui et une secte du nom de Consul distille son antisémitisme.

Corto apprend que son ami Steiner est mort. Il va tout faire pour retrouver son meurtrier et le venger. Entre Berlin et Prague, il rencontre des espions communistes, de belles comédiennes et des astrologues illuminés.

Le scénario de Canales est ancré dans l’Histoire et Pellejero, doucement mais sûrement, s’affranchit de la simple copie de Pratt pour donner plus de puissance et de personnalité à son dessin. De mieux en mieux.

« Corto Maltese » (tome 16), Casterman, 17 €

mardi 26 novembre 2013

BD - "Loup de Pluie", le Western ultime de Jean Dufaux et Ruben Pellejero


Quand Jean Dufaux décide d'écrire le scénario d'un western, on se doute que cela va aller un peu plus loin qu'une banale série B, voire d'une daube au spaghetti. Le scénariste donne une dimension de tragédie à cette histoire de vengeance, de tolérance et de folie. Un souffle, une profondeur, rares de nos jours dans la BD, renforcés par les dessins de Ruben Pellejero, présenté par l'éditeur comme le « maître de la BD espagnole ». C'est un peu réducteur, mais pas si éloigné que cela de la réalité. Le second tome de « Loup de pluie » est aussi violent et dramatique que le premier. L'Indien, a tué un Blanc raciste pour protéger un ami, Blanc mais tolérant. Il prend la fuite. Pour assouvir sa vengeance, la famille Cody prend en otage Blanche, la fille des McDell, protecteurs de Loup de Pluie. Au fond d'un canyon, les deux clans vont s'affronter dans une bataille sanglante. A moins que les Indiens ne mettent tout le monde d'accord. En parallèle à ces scènes d'une grande tension, on suit la quête de Petite Lune, une Indienne sur les traces du légendaire Bison Blanc. Rayon de soleil et d'espoir dans un monde cruel et violent, elle saura conquérir le cœur de Bruce McDell et faire confiance au fantôme agissant de Loup de Pluie. Tout simplement grandiose.

« Loup de Pluie » (tome 2), Dargaud, 13,99 €

mercredi 24 octobre 2012

BD - A la recherche du bison blanc avec Loup de pluie



Un dessinateur, pour pleinement exprimer son talent et faire briller son univers graphique, a parfois besoin d'un scénariste inspiré. Ruben Pellejero a changé de stature quand il rencontré Jean Dufaux. Son trait épais, fort et sombre est parfaitement adapté à ces histoires dramatiques, de véritables romans graphiques. 
L'histoire de « Loup de pluie » se déroule dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle. Le temps héroïque du western est loin. Mais il reste encore par endroit des poches de violence absolue. 
Les Indiens, entre intégration et vaine résistance, n'ont déjà plus de place dans une société trop moderne pour leur traditions. Reste l'amour. Cette histore de vendetta familiale se heurte à plusieurs romances croisées. Entre mariages arrangés, différences de classes sociales et coup de foudre, le mélange est détonnant. Passionnant aussi !
« Loup de pluie » (tome 1), Dargaud, 13,99 €


mercredi 25 mars 2009

BD - Mexique libre


Le Mexique, durant les années 20, a été un formidable pays d'espoir et de liberté. Un Eden pour des artistes voulant casser des carcans trop rigides en Europe ou aux Etats-Unis. Denis Lapière, le scénariste a proposé à Pellejero, dessinateur du très remarqué "Un peu de fumée bleue", d'illustrer l'histoire d'amour entre le photographe américain Edward Weston et Tina Modotti, fille d'émigrés italiens. 

Edward a laissé femme et enfants aux USA pour vivre pleinement avec sa maîtresse. Il photographie ce pays toujours au bord de la révolution, découvrant des artistes géniaux et torturés. 

Passion et politique font bon ménage dans ces 56 pages qui sont également un hommage aux peintres "muralistes" de cette époque.

« L'impertinence d'un été » (tome 1), Dupuis, 14,50 euros 

jeudi 6 septembre 2007

BD - Création destructrice

De toutes les séries intégrant la collection "Secrets" imaginée par Frank Giroud, "L'écorché" est une des plus réussie. Dessins lumineux de Pellejero et surtout intrigue parfaitement maitrisée du scénariste qui a travaillé en duo avec Florent Germaine. 

Tristan Paulin, fouffrant d'une malformation de la machoire inférieure, est un monstre. Il ne parle pas et travaille dans la boucherie de ses parents. Mais il a un don, un talent. Paulin est un peintre visionnaire. Une jeune femme, Mathilde Maraval, une galeriste, le découvre et le pousse dans cette voie. Dans le second tome de ce diptyque, 20 ans après la première exposition, Paulin raconte au mari de Mathilde pourquoi il a quitté Paris en catastrophe après avoir découvert le secret le liant avec Mathilde. Ce secret, le lecteur ne le connaîtra que dans les dernières pages. 

Une histoire de famille, avec infamie et culpabilité. Un très grand récit, recréant ce Paris populaire ou bourgeois de la fin du XIXe siècle, le milieu des artistes en perpétuelle recherche. Pellejero, trait noir, couleurs vives, est très à l'aise dans cet exercice.

 ("L'écorché" tome 2, Dupuis, 13,50 €) 

mercredi 21 juin 2006

BD - Ecorché talentueux


Ruben Pellejero, talentueux dessinateur espagnol, semble attirer les scénarios d’exception. Après « Un peu de fumée bleue » ou « Le tour de valse », il illustre la première partie de l’Ecorché sur un scénario de Giroud et Germaine. Et comme cette longue histoire de 64 pages se passe essentiellement dans le milieu de la peinture au début du XXe siècle, il en profite pour signer des planches d’une rare beauté. Tristan, fils adoptif d’un couple de bouchers, souffre d’une grave malformation du visage. Muet, c’est derrière un masque qu’il se montre en public. Un handicap qui ne l’empêche pas de trouver sa voie : il sera peintre. Mais un peintre maudit qui vivote dans une chambre de bonne, obligé de travailler aux abattoirs pour se payer ses couleurs, essentiellement du rouge… Et puis un jour une belle galiériste remarque son travail et décide de l’exposer. En filigrane, le lecteur est tenu en haleine par un chantage sur les véritables origines de Tristan. Passion, talent, secret : un triptyque gagnant pour un album qui deviendra vite un incontournable. (Dupuis, 13,50 euros)