Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
vendredi 26 octobre 2018
BD - Les risques de la réalité virtuelle avec "Bolchoi Arena"
Bienvenue dans la Bolchoi Arena. Cette plate-forme de réalité virtuelle a remplacé internet dans un futur proche. L’Homme, plutôt que de se lancer à la conquête de l’espace l’a synthétisé et transposé dans un gigantesque programme informatique. Chacun peut y accéder avec des lunettes implants. La conquête spatiale progresse, mais sous forme de jeu vidéo.
Cette idée a germé dans la tête de Boulet, dessinateur virtuose, passionné de nouvelle technologie et d’astronomie. Il est donc le scénariste de ce long roman graphique (160 pages) prévu en trois parties. Il a confié l’illustration à Aseyn, compagnon de blog.
Le lecteur découvre la Bolchoi Arena en compagnie de Marje et Dana, deux étudiantes. Le jour elles bossent dans des bibliothèques, la nuit elles endossent les tenues de leur avatar et se lancent dans la conquête de nouveaux territoires sur des mondes inconnus. On est forcément un peu décontenancé au début, mais une fois compris le passage de la réalité à la virtualité, l’album devient passionnant.
Car Marje, si elle découvre Bolchoi Arena, a tendance à en abuser. Au détriment de sa vraie vie, études et amours avec son petit ami. Entre manga et SF classique, cette nouvelle série bénéficie en plus d’une extension sur l’appli mobile Delcourt Soleil +.
«Bolchoi Arena » (tome 1), Delcourt, 19,99 €
samedi 19 juillet 2014
BD : Courts mais bons
Les revues de BD se font de plus en plus rares. Un modèle économique triomphant dans les années 80, complètement dépassé dans ce 21e siècle. Mais cela n'empêche pas certains auteurs de toujours rechercher les bienfaits de la prépublication. Lewis Trondheim, jamais en mal d'idées, a lancé « Papier », une revue trimestrielle, format manga, en noir et blanc, composé de récits de 5 à 30 pages. Les auteurs viennent de tous les horizons.
mardi 4 juin 2013
BD - La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu en Livre de Poche
dimanche 30 septembre 2012
Billet - Succès confirmé pour le Festiblog
Depuis, les pionniers sont devenus des valeurs sûres de la BD. Boulet explose les ventes avec ses « Notes », Laurel enchaîne les projets, Pénélope Bagieu vend des milliers de « Joséphine », Margaux Motin est incontournable dans les magazines féminins. Ces stars ne dédicacent pas au Festiblog de ce week-end. Place aux jeunes : dans le numérique, une génération ne dépasse pas 5 ans... Le festival s'est étoffé. Les partenaires se bousculent car le public est au rendez-vous.
Mais comme partout, les réussites font office d'arbre qui cache la forêt. La simplicité de mise en œuvre d'un blog BD ne garantit pas la qualité. Et Bastien Vivès, le premier, a osé une BD critique sur le phénomène. « La Blogosphère » chez Delcourt se moque de ces gribouilleurs tentés de reproduire les recettes des plus originaux. Une sorte de consécration pour un phénomène de mode de plus en plus concurrencé par les réseaux sociaux.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue samedi en dernière page de l'Indépendant
dimanche 5 février 2012
BD - "La page blanche", mémoire envolée de Boulet et Pénélope Bagieu
Ce n'est pas mentir que d'affirmer que cette « Page blanche » est l'album le plus attendu de ce début 2012. Il réunit les deux blogueurs les plus influents de la scène BD : Boulet et Pénélope Bagieu. A l'arrivée cela donne un roman graphique de 200 pages, tout en finesse, avec un personnage principal dans lequel tout un chacun peut se reconnaître et y puiser une envie de « s'améliorer ». Une jeune femme perdue dans ses pensées sur un banc à Paris. Elle revient à la réalité. Et ne comprend pas. Sa mémoire semble s'être effacée. Elle ne se souvient plus de son nom, ni de son passé. En fouillant son sac, elle va retrouver son adresse, ses clés, son téléphone portable. Commence alors une sorte d'auto enquête policière. Elle va reconstituer son quotidien, entre travail dans une librairie et sortie avec des amis de son âge. Rien d'exaltant. Une vie banale. A moins de profiter de cette page blanche pour réécrire son existence...
« La page blanche », Delcourt, 22,95 €
vendredi 30 janvier 2009
BD - Du blog au papier
Grande mode depuis quelques années, le passage du blog dessiné au livre. Les éditions Delcourt et plus particulièrement la collection Shampoing se sont faites une spécialité de ce nouveau genre. Le blog, alimenté au jour le jour, permet aux auteurs de tester différents styles et de raconter leur vie. Cela donne parfois des résultats indigestes, mais dans l'ensemble c'est très réussi. La vie des dessinateurs comme vous n'avez jamais l'imaginer s'étale dans trois titres parus récemment.
« La belle vie » de Bézian n'est pas issue d'un blog, mais la forme s'y apparente. Histoires courtes de une à six planches, ces tranches de vie parle de tout et de n'importe quoi. Scènes vues dans la rue, les trains ou le métro, discussions en famille, anecdotes de festival, Bézian, au dessin d'ordinaire travaillé et sombre, se lâche, changeant de style, trouvant une pertinence et une justesse étonnantes.
Il se met en scène souvent. N'hésitant pas à se moquer de ses manies. Par exemple cette habitude qu'il a de fermer la porte de son appartement à clé quand il descend chercher son courrier. Pourquoi ? Paranoïa cachée, faut-il qu'il consulte. Très bien vues également les astuces de son gamin pour ne pas finir son assiette.
Le meilleur restant les portraits de « fans » venant obtenir une dédicace en festival. Il n'est pas tendre pour ces étranges personnages, l'un lui demandant de dessiner un troll, une autre de faire un dessin sur un bout de nappe en papier tâché ou celui qui marmonne vouloir un personnage, n'importe lequel, mais qui pleure... (Delcourt, 13,95 €)
« Les petits riens » de Lewis Trondheim illustrent parfaitement le concept de la collection dirigée par le même Trondheim (on n'est jamais mieux servi que par soit même). L'inventeur de Lapinot et du Donjon, mène une vie très normale si l'on excepte ses nombreux voyages.
Il s'étonne lui même de passer le fêtes de fin d'année au soleil de la réunion, de revenir en France pour assister à une tempête de neige sur Montpellier avant de reprendre l'avion pour passer 18 jours à Fidji.
Ce dernier voyage, assez flippant au demeurant, devrait dégoûter certains des destinations à priori paradisiaques et se révélant mortellement ennuyeuses. (Delcourt, 11,50 €)
« Notes » de Boulet reste le mètre étalon du genre. Boulet, cantonné dans des BD pour enfants durant de nombreuses années, s'est défoulé le poignet en distillant sur le net ses notes totalement délirantes. Il y expérimente tout, tant au niveau graphique que narratif. Ce second recuil reprend les messages de 2005 et 2006. Il raconte sa vie parisienne, avec ses amis de studio et de bars. Lui aussi régulièrement participe à des festivals.
Il en dévoile tous les à-côtés, de l'accueil chez l'habitant aux repas entre confrères et tentative de drague de jolies bénévoles. Boulet qui n'hésite pas à payer de sa personne pour porter la bonne parole du style franco-belge en Afrique. Il livre plusieurs récits de stages en Afrique, au Cameroun et au Tchad notamment.
Il en profite pour publier les croquis et aquarelles réalisés sur place. Boulet sait se moquer de lui, mais il reste un excellent dessinateur. (Delcourt, 16,50 €)
P. S. : Parmi les blogs dessinés, n'oublions pas celui de Pénélope Bagieu. « Ma vie est tout à fait passionnante » a l'avantage d'avoir amené à la BD tout une kyrielle de lectrices qui ne connaissaient rien à ce support. La version « poche » de l'album paru l'an dernier est annoncée dans les prochains mois.
mardi 28 octobre 2008
BD - Boulet, un blogueur sachant bloguer
Depuis quelques années, les jeunes auteurs ont investi internet pour animer des Bdblogs fréquentés par des dizaines de milliers de visiteurs. Boulet, dessinateur de Raghnarok chez Glénat, repreneur de Donjon, a été un des pionniers en la matière. Il pouvait ainsi laisser libre cours à son formidable talent, brimé dans des séries formatées. De petits crobards en histoires aux superbes aquarelles, ils explore, tente, innove. Des notes de 2004 et 2005 reprises dans cet indispensable recueil de 190 pages
« Notes » (tome 1), Delcourt, 12,90 €
lundi 31 décembre 2007
BD - Baston Donjon
Herbert, le canard, fils du duc, est de retour à Vaucanson. Un "Retour en fanfare", titre du sixième opus de Donjon Zénith, écrit par Joann Sfar et Lewis Trondheim, dessiné depuis par Boulet. Un retour au pays qui n'est pas simple. En compagnie de son amoureuse, du gardien du donjon et de Melvin, il voudrait revoir ses parents. Mais ces derniers l'ont banni.
Pour pénétrer dans la ville, il avale quelques gouttes d'une potion dite du masque de la mort. Hideux, méconnaissable, il va découvrir que son père est sur le point de perdre le pouvoir, renversé par un intendant trop ambitieux. Un album plein de rythme, de pigeons, de fanfarons et de baston...
"Donjon Zénith", Delcourt, 9,80 euros
dimanche 10 juin 2007
BD - Petit dragon deviendra grand
Raghnarok, petit dragon vert imaginé par Boulet, a des problèmes relationnels avec sa mère. Cette dernière s'obstine à lui apprendre à voler. Mais à chaque fois c'est la même histoire : un crash vertical, uniquement vertical.
Le héros en a un peu assez de ce gag répétitif. Il soupçonne sa mère de ne pas comprendre qu'il n'a pour l'instant aucune aptitude au vol. Peut-être dans dix ans. Et Raghnarok rêve de pouvoir se transporter une décennie dans le futur. La rencontre inopinée avec une sorcière lui offre cette possibilité. En un coup de baguette magique il se retrouve donc dans le futur.
Un futur à l'odeur de brûlé. Tout autour de lui a été détruit, forêt, villages et même une partie de la ville. Le coupable ? Un immense dragon noir qui crache des flammes en hurlant à qui veut l'entendre « Raghnarok ».
Et voilà le petit héros bien embêté car il se met dans la tête que lui seul peut arrêter ce monstre destructeur. Boulet quitte le temps de cette histoire complète ses gags souvent savoureux pour un conte philosophique avec son lot de combat et de destruction. Une belle réussite. ("Raghnarok", Glénat, 9,40 €)
mardi 4 juillet 2006
BD - Le donjon au sommet
Donjon Zénith est la série phare du monde imaginé au fil des ans par Sfar et Trondheim. C’est ce dernier qui dessinait les aventures du Gardien, Herbert, Marvin et autres monstres. Pour ce cinquième tome intitulé « Un mariage à part », il a confié le dessin à Boulet. Jeune dessinateur réaliste à l’aise dans tous les styles, il remplit parfaitement sa tâche, respectant les bases de son prédécesseur tout en apportant un côté plus viril et guerrier aux combats ou scènes de foule. Le scénario, plein de clins d’œil et de niveaux différents de lecture, raconte le mariage, très intéressé, du Gardien avec la belle Isis. Herbert veut s’y opposer, le tout sur fond de saisie immobilière du Donjon. Trondheim a découvert Boulet grâce son blog dessiné, un des plus abouti de la toile, alternant croquis sur le vif, BD reportages sur les voyages de l’auteur à l’étranger et relecture de sa vie quotidienne au sein d’un studio. Si vous aimez rire et que vous n’êtes pas allergique aux rouquins, connectez vous sur http://www.bouletcorp.com/blog/
(Delcourt, 9,80 €)













