Affichage des articles dont le libellé est papier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est papier. Afficher tous les articles

vendredi 8 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Billet doux

Chaque matin, je promène ma chienne le long de jardins potagers. Hier, un bout de papier m'attire l'œil. Une demi-feuille de cahier d'écolier grands carreaux couverte de quatre lignes de texte. Je comprends vite qu'il est adressé à une jeune fille par un garçon : Cédric (1). Un billet doux comme il en a été écrit des milliards depuis que l'homme a inventé l'écriture.
« Si je sors avec toi, je changerai et je ne me comporterai plus comme un gamin » explique l'amoureux en préambule. « Je te promets, tu peux me faire confiance, je ne te ferai plus galérer. » Les grandes promesses, classique. « Moi, je t'aime », la belle déclaration. « Après je te laisse réfléchir », la balle est dans le camp de la belle.
Une bouffée de romantisme m'étreint en découvrant ces lignes. Mais mon scepticisme cartésien reprend vite le dessus. Étonnant qu'à l'heure de Facebook et des messages privés, de Snapchat et de tous les autres réseaux sociaux si prisés des ados, le dénommé Cédric utilise ce moyen de communication antédiluvien. 
Et pour quel résultat ? Si ce petit mot traîne sur le chemin entre herbes folles et crottes de chien, c'est qu'il n'a pas véritablement conquis le cœur de la dulcinée. J'imagine qu'elle l'a lu, en a rigolé avec sa meilleure amie et l'a dédaigneusement jeté sur le chemin de l'école. A moins que Cédric ne se soit ravisé et ait préféré abandonner au vent sa prose romantique. Les histoires d'amour commencent mal, en général.
(1) : prénom d'emprunt, ne prenons pas le risque que Robert Ménard l'incorpore dans un de ses fichiers fantômes...

samedi 19 juillet 2014

BD : Courts mais bons


Les revues de BD se font de plus en plus rares. Un modèle économique triomphant dans les années 80, complètement dépassé dans ce 21e siècle. Mais cela n'empêche pas certains auteurs de toujours rechercher les bienfaits de la prépublication. Lewis Trondheim, jamais en mal d'idées, a lancé « Papier », une revue trimestrielle, format manga, en noir et blanc, composé de récits de 5 à 30 pages. Les auteurs viennent de tous les horizons. 
Dans la troisième livraison, sur le thème de la magie, deux récits sortent du lot. Boulet revisite l'histoire du prince charmant, de la gentille princesse et du méchant sorcier. Du rêve à la réalité, le célèbre blogueur tord le cou à quelques clichés et propose une fin machiavélique. L'autre histoire à ne pas manquer est signée Trondheim en personne. Un dialogue surréaliste entre deux copains, l'un juge, l'autre s'énerve. Dessin minimaliste mais intelligence supérieure.

« Papier » (Numéro 3), Delcourt, 9,95 €

mardi 18 février 2014

BD - Papiers courts chez Delcourt

A l'heure où l'ogre numérique menace de tout dévorer sur son passage, notamment le livre imprimé sur du bête papier, certains auteurs ont volontairement lancé une expérience digne du siècle dernier : créer une revue de BD. Lewis Trondheim est derrière ce projet intitulé « Papier ». Cela ressemble à un livre de poche de 200 pages, du noir et blanc simple et un générique entre valeurs sûres, petits jeunes et découvertes internationales. Le second numéro vient de sortir (disponible dans les librairies spécialisées). On retrouve une longue histoire politique de Trondheim himself, mais les deux véritables pépites sont placées au début et à la fin. En ouverture de ce numéro sur la famille, Pénélope Bagieu, dans un style moins léché, plus torturé, revient sur la mort de son père et les jours qui ont suivi. En fin de volume, Julien Frey (dessin de Mermoux) raconte sa première rencontre avec son père. Rien que pour ces deux histoires complètes, Papier mérite votre attention et montre toute l'étendue des talents de la BD actuelle.

« Papier » (numéro 2), Delcourt 9,95 €