Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
mardi 18 février 2014
BD - Papiers courts chez Delcourt
mardi 4 juin 2013
BD - La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu en Livre de Poche
dimanche 30 septembre 2012
Billet - Succès confirmé pour le Festiblog
Depuis, les pionniers sont devenus des valeurs sûres de la BD. Boulet explose les ventes avec ses « Notes », Laurel enchaîne les projets, Pénélope Bagieu vend des milliers de « Joséphine », Margaux Motin est incontournable dans les magazines féminins. Ces stars ne dédicacent pas au Festiblog de ce week-end. Place aux jeunes : dans le numérique, une génération ne dépasse pas 5 ans... Le festival s'est étoffé. Les partenaires se bousculent car le public est au rendez-vous.
Mais comme partout, les réussites font office d'arbre qui cache la forêt. La simplicité de mise en œuvre d'un blog BD ne garantit pas la qualité. Et Bastien Vivès, le premier, a osé une BD critique sur le phénomène. « La Blogosphère » chez Delcourt se moque de ces gribouilleurs tentés de reproduire les recettes des plus originaux. Une sorte de consécration pour un phénomène de mode de plus en plus concurrencé par les réseaux sociaux.
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue samedi en dernière page de l'Indépendant
jeudi 27 mai 2010
Humour - Une « vie de merde », ça n'arrive pas qu'aux autres !
Vous trouvez votre existence terne, sans saveur, triste ? Avant de plonger dans une grave dépression, lisez ce livre et dites-vous que finalement, cela aurait pu être pire. « Vie de merde » est apparue sur internet il y une paire d'années. Rapidement, ce site de témoignages a regorgé d'anecdotes croustillantes, visitées chaque jour par des milliers de personnes. Le principe est simple. En quelques lignes, vous racontez une mésaventure vécue dans la journée. Une situation honteuse qui vous permet, au final, d'affirmer que vous avez une « vie de merde ».
Succès oblige, ces VDM se sont déclinées sur papier (pour tous les Français qui n'ont pas internet, imaginez quel type de VDM ils sont obligés de subir...) et le premier volume vient d'être repris au Livre de Poche. Pour quelques euros (5,50 exactement) vous pourrez vous délecter des malheurs des autres. Avec en prime quelques commentaires d'internautes, parfois aussi bidonnants.
En trois grandes catégories, Maxime Valette et Guillaume Passaglia ont sélectionnne la crème du pire, Pénélope Bagieu se chargeant d'en illustrer une vingtaine. Pour vous donner un petit avant-goût, ce témoignage dans la partie « Grands moments de solitude » : « Aujourd'hui, je voulais faire peur à ma petite femme en me cachant derrière une porte, puis surgir tel un zombie. Elle m'a dit : « Arrête, il y a ton ventre qui dépasse. » VDM »
Pour les grands drogués (on devient rapidement accro), le site viedemerde.fr est toujours actif. Chaque jour des dizaines de nouvelles VDM sont validées par des experts de la chose. Pour débuter la journée, c'est le meilleur antidépresseur qui soit...
« Vie de Merde », Le Livre de Poche, 5,50 €
vendredi 30 janvier 2009
BD - Du blog au papier
Grande mode depuis quelques années, le passage du blog dessiné au livre. Les éditions Delcourt et plus particulièrement la collection Shampoing se sont faites une spécialité de ce nouveau genre. Le blog, alimenté au jour le jour, permet aux auteurs de tester différents styles et de raconter leur vie. Cela donne parfois des résultats indigestes, mais dans l'ensemble c'est très réussi. La vie des dessinateurs comme vous n'avez jamais l'imaginer s'étale dans trois titres parus récemment.
« La belle vie » de Bézian n'est pas issue d'un blog, mais la forme s'y apparente. Histoires courtes de une à six planches, ces tranches de vie parle de tout et de n'importe quoi. Scènes vues dans la rue, les trains ou le métro, discussions en famille, anecdotes de festival, Bézian, au dessin d'ordinaire travaillé et sombre, se lâche, changeant de style, trouvant une pertinence et une justesse étonnantes.
Il se met en scène souvent. N'hésitant pas à se moquer de ses manies. Par exemple cette habitude qu'il a de fermer la porte de son appartement à clé quand il descend chercher son courrier. Pourquoi ? Paranoïa cachée, faut-il qu'il consulte. Très bien vues également les astuces de son gamin pour ne pas finir son assiette.
Le meilleur restant les portraits de « fans » venant obtenir une dédicace en festival. Il n'est pas tendre pour ces étranges personnages, l'un lui demandant de dessiner un troll, une autre de faire un dessin sur un bout de nappe en papier tâché ou celui qui marmonne vouloir un personnage, n'importe lequel, mais qui pleure... (Delcourt, 13,95 €)
« Les petits riens » de Lewis Trondheim illustrent parfaitement le concept de la collection dirigée par le même Trondheim (on n'est jamais mieux servi que par soit même). L'inventeur de Lapinot et du Donjon, mène une vie très normale si l'on excepte ses nombreux voyages.
Il s'étonne lui même de passer le fêtes de fin d'année au soleil de la réunion, de revenir en France pour assister à une tempête de neige sur Montpellier avant de reprendre l'avion pour passer 18 jours à Fidji.
Ce dernier voyage, assez flippant au demeurant, devrait dégoûter certains des destinations à priori paradisiaques et se révélant mortellement ennuyeuses. (Delcourt, 11,50 €)
« Notes » de Boulet reste le mètre étalon du genre. Boulet, cantonné dans des BD pour enfants durant de nombreuses années, s'est défoulé le poignet en distillant sur le net ses notes totalement délirantes. Il y expérimente tout, tant au niveau graphique que narratif. Ce second recuil reprend les messages de 2005 et 2006. Il raconte sa vie parisienne, avec ses amis de studio et de bars. Lui aussi régulièrement participe à des festivals.
Il en dévoile tous les à-côtés, de l'accueil chez l'habitant aux repas entre confrères et tentative de drague de jolies bénévoles. Boulet qui n'hésite pas à payer de sa personne pour porter la bonne parole du style franco-belge en Afrique. Il livre plusieurs récits de stages en Afrique, au Cameroun et au Tchad notamment.
Il en profite pour publier les croquis et aquarelles réalisés sur place. Boulet sait se moquer de lui, mais il reste un excellent dessinateur. (Delcourt, 16,50 €)
P. S. : Parmi les blogs dessinés, n'oublions pas celui de Pénélope Bagieu. « Ma vie est tout à fait passionnante » a l'avantage d'avoir amené à la BD tout une kyrielle de lectrices qui ne connaissaient rien à ce support. La version « poche » de l'album paru l'an dernier est annoncée dans les prochains mois.






