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mardi 5 mars 2024

Un livre voyage : Marra Sketch

Une semaine au Maroc, des photos et des dessins durant ce petit voyage. Et à l’arrivée un joli livre signé Ben Caillous au dessin et Laurent Herencia pour la partie photographique.

Les deux amis avaient envie de collaborer ensemble, ce Marra Sketch est l’occasion parfaite pour qu’ils fassent répondre leurs regards sur les habitants du Maroc. Ben Caillous, dessinateur installé à Villelongue-dels-Monts dans les Pyrénées-Orientales explique que « Le défi était de réaliser un sketchbook sur six jours à Essaouira et Marrakech. Deux ambiances différentes. » Et de reconnaître que dans ce livre, « ce sont les expressions, les postures et les scènes de vie locale qui nous ont captivées. »

« Marra Sketch », Les Presses Littéraires, 108 pages, 18 €

dimanche 12 février 2023

De choses et d’autres - Stratégies d’évitement

En décembre dernier, donc, la France se mesurait au Maroc en demi-finale de la coupe du monde de football au Qatar. A l’heure où j’ai écris ces lignes, je ne connais pas le résultat. Facile, car le match n’a pas commencé. Il fut un temps où le foot et certains sports (le rugby ou la Formule 1) m’intéressaient un peu. J’aimais l’incertitude, la surprise. Pour cela, rien ne vaut le direct.

Mais à cause de mon métier, souvent, les soirs de matches ou les dimanches après-midi, lors d’un grand prix, je travaillais. Au journal. Avec dépêches d’agences en direct et parfois télé allumée. Pour profiter de l’événement, comme en direct, je programmais le magnétoscope (on parle d’il y a une vingtaine d’années) et utilisait de nombreuses stratégies d’évitement pour ne pas connaître le score final, au moment du visionnage, quelques heures plus tard, de retour à la maison. Pas toujours facile. Mais faisable.

Par chance, je ne me passionne plus du tout pour le sport. Mieux vaut pour moi, car désormais il est plus compliqué de rester déconnecté. Samedi dernier, par exemple, pendant que près de 18 millions de personnes regardaient le match contre l’Angleterre, en direct, j’étais en train de profiter des derniers épisodes de Mercredi, la série géniale de Tim Burton, sur Netflix. Mais, à plusieurs reprises, mon téléphone a bipé. Pour donner le score à la mi-temps ou le nom des buteurs. Si j’y jette un œil, terminé le suspense.

De toute manière, à la fin, les explosions des feux d’artifices et quelques klaxons dans la rue m’ont clairement indiqué qui l’avait emporté. Alors hier, la France ou le Maroc ? Vous ne l’apprendrez pas en lisant ces lignes et en toute vraisemblance, vous le savez déjà.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le jeudi 15 décembre 2022

samedi 17 mars 2018

DVD et blu-ray : "Prendre le large" pour conserver son travail

Gaël Morel signe un film social sur les délocalisations avec Sandrine Bonnaire en vedette.




En quelques décennies, la France a perdu la majeure partie de son industrie textile. Les dernières usines ont fermé, délocalisées vers des pays à la main-d’œuvre moins coûteuse. « Prendre le large », film social de Gaël Morel, aborde cette problématique selon le point de vue d’Edith (Sandrine Bonnaire), ouvrière sur le point d’être licenciée.

Virée à moins qu’elle n’accepte la proposition, obligatoire, de reclassement dans la nouvelle unité basée au Maroc. Une aberration selon les ressources humaines, mais Edith, seule dans sa petite ville de province, éloignée de son fils qui vit en couple avec son compagnon à Paris, un peu déprimée et pas du tout prête à accepter de se retrouver au chômage pour de longues années, hésite. Pourquoi ne pas « prendre le large » ?

De cette décision improbable, le réalisateur, grâce aussi à la grâce et sérénité de Sandrine Bonnaire, tire un film sensible et intelligent. Edith arrive à Tanger avec un simple bagage cabine. Elle emménage dans une pension tenue par Mina (Mouna Fettou) et son fils Ali (Kamal El Amri). Au début personne ne comprend cette Française qui vient travailler dans l’usine. D’ordinaire, les jolies blondes de son genre viennent en vacances.

Edith est la seule occidentale dans l’atelier où des femmes travaillent à la dure pour un salaire de misère. Sans la moindre défense syndicale. Et il y a le problème religieux, la Française doit se voiler dans certains quartiers. Un calvaire qui se termine très mal. Sauf que durant cette période abominable, Edith va recommencer à s’ouvrir aux autres et notamment à Mina et Ali. Certes travailler c’est important, mais avoir des amis l’est beaucoup plus.

Outre un entretien du réalisateur en bonus, vous pourrez découvrir son premier court-métrage, « Une vie à rebours ».

➤ « Prendre le large », Blaq Out, 14,99 €

jeudi 20 avril 2017

BD : Femmes en quête de liberté au Maroc



Roman graphique tout en couleurs directes (style aquarelles lumineuses), « Morocco Jazz » est la première BD en solo de Julie Ricossé. Elle signe textes et dessins de cette histoire de jeunes femmes prises dans la tourmente de l’indépendance du Maroc en 1954. Louise, jeune Française vivant seule avec sa mère malade, est amoureuse d’un gendarme. Elle s’imagine mariée, des enfants, dans ce pays ensoleillé et joyeux. Mais c’est sans compter sur les velléités d’indépendance du peuple marocain. Avec deux de ses meilleures amies, une apprentie cambrioleuse et la femme d’un avocat autochtone, elle est au centre d’événements violents et dramatiques. Cette histoire est racontée avec un point de vue actuel, car Louise, de nos jours, se retrouve involontairement plongée dans ce passé qu’elle désire oublier et qui a radicalement changé son avenir. Finement dessiné, le récit vaut aussi par la vision très négative de l’action de certains militaires français, colons avides de pouvoir et déterminés à écraser cette indépendance naissante. Mais à quel prix ?
➤ « Morocco Jazz », Vents d’Ouest, 19,50 €

lundi 14 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - La prison pour un simple bisou

Trois adolescents marocains
viennent de passer trois jours en prison. Leur crime : le garçon et la fille se sont embrassés sur la bouche devant leur collège et un ami, auteur de la photo, l'a publiée sur leur profil Facebook. Un simple baiser d'amoureux. Comme il s'en donne des millions chaque jour dans le monde entre jeunes de 14 et 15 ans. Un bisou, pas plus. Au Maroc c'est direct la prison et un procès pour « atteinte à la pudeur ». Si le Maroc a la réputation d'être très tolérant, il reste une chape religieuse difficile à briser. Il est interdit de s'embrasser en public dans un pays islamique. Samedi, après un appel relayé Facebook, quelques personnes ont organisé un « kiss-in » à Rabat en soutien aux jeunes accusés. Des couples se sont embrassés devant le Parlement. Mais pas longtemps car des contre-manifestants leur ont jeté des chaises trouvées sur une terrasse...

La Turquie aussi a la réputation d'être plus tolérante. Mais il ne faut pas aller trop loin dans le décolleté plongeant. La présentatrice d'une émission de variétés l'a appris à ses dépens. Sa robe noire, échancrée sur le devant, laissait deviner la courbe des seins. Un membre influent du parti au pouvoir a trouvé son attitude extrême car, en plus de dévoiler un brin de peau, elle dansait et souriait. Pas de prison pour Gözde Kansu, mais la porte. Sur le champ. Virée avec pertes et fracas par sa direction. Noëlle Noblecourt, une des premières speakerines françaises, licenciée en 1964 pour avoir dévoilé ses genoux, doit bien rigoler... 

Chronique "Net et sans bavure" parue en dernière page ce lundi en dernière page de l'Indépendant.

dimanche 2 juin 2013

BD - Voyage de femmes dans "Sirène" de Daphné Collignon


Une femme, une future mère, un voyage, des questions. Daphné Collignon signe une BD lumineuse malgré les thèmes sombres abordés. Magda, la trentaine, apprend qu'elle est en enceinte. Mais elle vit au Maroc, son amant est loin, absent. Que faire de cet enfant ? Elle demande conseil à une amie et décide de traverser le désert pour trouver des réponses. Elle y croise une autre femme, mystérieuse, muette, inquisitrice. Cette parabole sur les doutes de la maternité se conclue par une lettre très émouvante à la fille (de l'auteur ?). A lire comme un grand poème, tout en savourant les dessins, véritables tableaux du Maroc authentique.

« Sirène », Dupuis, 14,50 euros