Affichage des articles dont le libellé est philémon. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est philémon. Afficher tous les articles

lundi 3 juin 2013

BD - La parole de Fred

Le 2 avril dernier, quelques jours après la parution de l'ultime aventure de Philémon, Fred a rejoint le monde des rêves éternels. Cet auteur essentiel a marqué 60 ans de la culture BD française. Ce livre reprend les entretiens de Fred avec François Le Bescond publiés durant 5 ans dans la Lettre de Dargaud. Othon Aristides de son vrai nom y raconte son enfance, ses débuts à Hara-Kiri, sa joie de travailler avec Goscinny, la persévérance de ce dernier dans la naissance de Philémon. Beaucoup de tendresse dans ces lignes, de poésie et de modestie. Fred s'y dévoile un peu. Mais pas trop. Comme s'il voulait pour toujours garder une part cachée, derrière ses grosses moustaches. Un livre abondamment illustré avec des extraits de Philémon, des dessins d'humour et d'autres récits moins connus, publiés dans le Pilote de la grande époque.

« Un magnéto dans l'assiette de Fred », Dargaud, 15,95 euros

lundi 25 mars 2013

BD - Les cases déstructurées de Fred et Marc-Antoine Mathieu

La bande dessinée souffre d'une image trop formatée. Cases, planches, pagination : longtemps les auteurs devaient se fondre dans un moule, brider leur créativité pour des raisons pratiques, matérielles. Mais certains ont littéralement explosé ces contraintes, dynamitant un principe de narration trop linéaire. Fred, au milieu des années 60, a été un pionnier avec Philémon. Marc-Antoine Mathieu un digne héritier en lançant Julius Corentin Acquefacques dans le monde des rêves.

« Le train où vont les choses »
est le 16e et dernier tome des pérégrinations de Philémon dans le monde des îles-lettres de l'Océan Atlantique. Débuté à la fin des années 80, cette histoire de Lokoapattes embourbées par manque d'imagination était un peu symbolique de l'état d'esprit du créateur. 20 pages et puis plus rien... Des idées noires, un manque d'envie. Fred a changé d'univers pour mieux se retrouver. Mais il avait quand même le désir de boucler la boucle. C'est chose faite, au minimum. Un épilogue sous forme de bande de Moëbius puisqu'on retrouve en scène finale les premières pages du premier album. Un monde meurt, un univers magique se referme. Mais il sera toujours là, grâce aux albums, pour ouvrir celui des générations futures.


« Le décalage »,
6e titre des aventures (même si c'est un bien grand mot) de Julius Corentin Acquefacques, débute... à la page 7. La couverture est en fin de volume et les personnages, pour accélérer leur errance dans le grand rien, ont même arraché des pages au cœur du récit. Julius, en ratant le début de l'aventure, se retrouve dans le rôle du témoin impuissant. Un album de Marc-Antoine Mathieu c'est avant tout des trouvailles techniques. Scénographe réputé, il n'a pas son pareil pour jouer avec les codes de la narration. Un peu comme Fred, mais à la puissance 1000. Fred que l'on retrouve d'ailleurs dans les remerciements, placés au cœur de la BD, décalage oblige.

« Le train où vont les choses », Fred, Dargaud, 13,99 euros
« Le décalage », Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, 14,30 euros