samedi 25 février 2012

Amour crépusculaire dans "Notre nuit tombée" de Julie de la Patellière

Comment réagir à la disparition de sa femme. Julie de la Patellière décrit la réaction du mari, perdu dans la solitude de l'appartement désert.

Notre nuit tombée, Julie de la Patellière, Denoël, romanDisparue. Partie le matin travailler à la faculté qui l'emploie comme professeur, Liv n'est jamais rentrée le soir. Marc Chalgrin, le narrateur de ce premier roman crépusculaire signé Julie de la Patellière, passe par tous les états au début du récit. Il a connu Liv aux USA. Peut-être est-elle retournée au pays. Mais pourquoi ne rien lui dire ? Il l'attend, en vain. « A l'aube, il n'y avait toujours personne. L'appartement avait mauvaise mine. Il était chiffonné, cerné. A force, la nuit était vraiment devenue blanche, livide même. » Marc se résout à téléphoner à la police. Qui lui rit au nez.

Les semaines passent. Les mois. En désespoir de cause, il lit les annonces personnelles dans Libération. Peut-être Liv lui laissera un indice. Dans la non-vie qui est la sienne, il se passionne pour ces fragments de vie. Jusqu'à suivre, de loin, certains rendez-vous donnés sur papier.
Recherché
Sans jamais pouvoir s'habituer à la solitude, à l'absence de la femme qu'il aime toujours, il va quitter son emploi, se replier sur lui, ne voir plus personne si ce n'est le kiosquier qui lui vend le journal chaque jour. Et c'est bien dans une annonce de Libération qu'il trouvera enfin un espoir : « Recherche Marc Chalgrin. RDV aujourd'hui 17 heures, square Taras-Chevtchenko. Sans faute ». Marc se réjouit. Puis s'inquiète. « Ça y est. Quelqu'un sait. Quelqu'un a découvert. On va m'apprendre quelques chose de terrible. Ou alors m'accuser... »
Ce roman est un peu comme un de ces rêves dont ne sait pas comment s'en dépêtrer. On voudrait comprendre, mais on est impuissant, comme Marc, perdu dans sa solitude. Qui le recherche ? Qu'est devenue Liv ? Ces interrogations sont lancinantes entre les nombreux retours en arrière décrivant les premières années de bonheur entre les deux étudiants. Avant la disparition...
« Notre nuit tombée » de Julie de la Patellière, Denoël, 17 €

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