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mercredi 5 février 2025

Roman français - « Tout est chaos » dans l’enfer de la publicité

Paloma, 24 ans, travaille dans une agence de pub. Une lettrée de plus en plus à l’aise face à un univers impitoyable basé sur le paraître et la suspicion. 

Une intellectuelle, passionnée par la philosophie et la littérature. Paloma Madar a pourtant accepté sans hésiter ce boulot de rédactrice free-lance dans une grosse agence de pub parisienne. Une sorte de reconnaissance pour cette fille de restaurateurs. La patronne, surnommée très sérieusement « La reine Margot », a confié Paloma à Benjamin, un quadra distingué, doux et gentil, heureux d’apprendre à la jeune Paloma comment survivre dans ce monde impitoyable de la publicité.

La narratrice de ce roman sociétal signé Carmen Bramly, apprend vite, résumant son métier par cette simple phrase : « enjoliver les choses, n’en montrer que la face désirable. » Elle passe ses journées à rédiger, pubs, dossiers de presse, slogans, scénarios de spots pour de grandes ou petites marques. « Ce que j’invente alimente une grande machine à rêves, produisant des récits sur mesure afin que chacun puisse se projeter, se sublimer. » Une conception romantique de la publicité.

Mais trop de pub tue la pub. Carmen le reconnaît : « Aujourd’hui, plus personne n’attend rien de la publicité. Pire, on cherche à l’éviter. Elle nous traque, s’infiltre partout, parasite les vidéos et mine nos réseaux sociaux. » S’il est beaucoup question du rôle de la publicité (et des publicitaires dépressifs comme Carmen) dans ce roman, c’est aussi le récit d’une chute.

Benjamin est accusé de harcèlement sexuel par une stagiaire. L’occasion rêvée pour la reine Margot pour se débarrasser de ce créatif un peu trop indépendant. Pour Carmen c’est un dilemme. Elle peut l’innocenter. Mais risque alors de mettre fin ainsi à sa collaboration avec l’agence. Une fausse affaire #MeToo noyée dans la marée des véritables scandales. À tous points de vue, le monde de la publicité est un véritable enfer.

« Tout est chaos » de Carmen Bramly, Presses de la Cité, 240 pages, 21 €

jeudi 18 juin 2020

De choses et d’autres - Ces publicités d’avant confinement

La France entière a été saisie par le confinement brutal, décidé en moins de trois jours. Deux mois où tout s’est arrêté, un peu comme le château de la Belle au bois dormant. 

Quand on est ressorti, tout étonné du calme de la ville, si les voitures étaient beaucoup moins nombreuses, les panneaux publicitaires eux n’avaient pas bougé. Au contraire, ils étaient comme figés à faire la réclame d’événements ou de produits devenus obsolètes ou dérisoires, comme des vacances à l’autre bout du monde. Plus étonnant, une fois le déconfinement acté, le 11 mai, certains panneaux n’ont pas du tout changé. On a par exemple vu, durant de longues semaines, passer les bus de ville de Perpignan avec les publicités pour le film Papy Sitter. 

Un film qui n’a pu rencontrer ses spectateurs que durant une semaine. Ensuite, on a dû se contenter des affiches. Si, comme moi, vous avez  été alléché par cette histoire de deux grands-pères que tout oppose, obligés de collaborer pour faire réviser leur petite fille, vous pourrez enfin le découvrir, dès ce lundi, dans tous les cinémas de la région. 

Toujours dans le domaine du cinéma, certains affichages dépendant de la mairie de Perpignan annoncent toujours le 56e festival Confrontation de l’Institut Jean Vigo, du 24 au 29 mars. Là aussi, bonne nouvelle, le thème retenu sur l’Histoire du temps présent est conservé et se déroulera du 13 au 18 avril… 2021. Si les affiches, toujours en place, résistent encore une dizaine de mois, il n’y aura quasiment rien à changer, si ce n’est la date.  

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 18 juin 2020


jeudi 29 juin 2017

De choses et d'autres : Il ne reste plus qu’à pleurer


Est-ce un mauvais alignement des planètes ou l’évolution normale de l’humanité mais j’ai la désagréable impression ces derniers temps que plus rien ne tourne rond. Comme si notre société était en train de virer folle en deux temps trois mouvements. Un sentiment personnel d’être largué, ne plus trop comprendre ce qui arrive. Comment, par exemple, expliquer le succès de l’émission de Cyril Hanouna ? Bête, vulgaire, humiliant : le programme est pourtant de plus en plus suivi. Qui peut trouver de l’intérêt à ces soliloques obséquieux entrelardés de blagues sexistes et autres mots d’une langue inconnue (rassrah, darka...) ? Suis-je à ce point devenu vieux, allergique aux nouveautés ?
Autre exemple, les publicités. Comment imaginer que l’on vende quoi que ce soit en diffusant des spots encore plus mauvais que les sketches tournés dans les MJC au début des années 80 lors des balbutiements de la vidéo amateur. Gifi se distingue dans le genre, si ridicule qu’on ne peut même pas en rire, il ne nous reste plus qu’à pleurer. Pour vendre un jacuzzi, la marque de magasins fait appel à deux stars françaises : Benjamin Castaldi et Loana. Un Castaldi qui surjoue ses prétentions de cinéaste et une Loana choisie uniquement pour se moquer d’elle. Castaldi, à grand renfort de gesticulations et de grimaces, prétend diriger la starlette déchue. Il lui demande de tremper un pied dans le jacuzzi. Et quand elle effleure l’eau, un trucage vidéo la transforme en pin-up jeune et longiligne. Car Loana, selon l’expression populaire, a mal vieilli et pris des rondeurs.
Jouée de manière exécrable, idiote, stigmatisant les gros, cette pub est un ultime signe dans une société en décrépitude. Je serais dépressif, je me flinguerais dans la minute. 
(Chronique parue le 26 juin 2017 en dernière page de l'Indépendant)

samedi 17 juin 2017

De choses et d'autres : visites et clics


J’ai un problème. Si cette chronique suscite quelques commentaires positifs (négatifs aussi...) de certains lecteurs, sa version sur internet passe presque totalement inaperçue. Pourtant tous les matins elle paraît en ligne, gratuitement, souvent agrémentée d’une illustration, sur lindependant.fr. Je la reprends aussi en décalé sur un blog. Mais je dois me rendre à l’évidence, je suis loin, très loin des records de clics obtenus par un fait divers sordide, un orage de grêlons ou le dernier dérapage de Hanouna. Logique. Mais que le compte-rendu d’un match de tennis de table dans un village isolé de l’Aude ou la fête de l’école communale d’un hameau de la montagne catalane me passe devant, c’est forcément un peu vexant. Pas que je me considère supérieur, mais en théorie, mes chroniques s’adressent à un plus large lectorat que ces niches ultralocales. 
Alors que faire ? La raison devrait me pousser à me résigner. Le public du net n’a rien à voir avec les acheteurs ou abonnés d’un quotidien papier. Mais j’ai ma fierté. 
Comme certains je pourrais «acheter» une réputation numérique. Facile et pas si cher. Pour quelques poignées de dollars vous pouvez acquérir des milliers de clics à des usines installées en Thaïlande. 
L’une d’entre elles vient d’être démantelée. L’activité est tout ce qu’il y a de plus légale,mais c’était des Chinois sans contrat de travail qui œuvraient derrière les écrans. Trois employés qui depuis leur ordinateur commandaient à 500 smartphones et 400 000 cartes SIM. Imaginez, un seul ordre sur un de mes articles et je multiplie par 100 000 mon audience. Malhonnête, mais une récente étude démontre que 50 % des clics sont générés par des robots. Tout bien considéré, mon taux de visibilité n’est peut-être pas si mauvais que cela.

vendredi 9 juin 2017

De choses et d'autres : Il ne reste plus qu’à pleurer


Est-ce un mauvais alignement des planètes ou l’évolution normale de l’humanité mais j’ai la désagréable impression ces derniers temps que plus rien ne tourne rond. Comme si notre société était en train de virer folle en deux temps trois mouvements. Un sentiment personnel d’être largué, ne plus trop comprendre ce qui arrive. Comment, par exemple, expliquer le succès de l’émission de Cyril Hanouna ? Bête, vulgaire, humiliant : le programme est pourtant de plus en plus suivi. Qui peut trouver de l’intérêt à ces soliloques obséquieux entrelardés de blagues sexistes et autres mots d’une langue inconnue (rassrah, darka...) ? Suis-je à ce point devenu vieux, allergique aux nouveautés ?

Autre exemple, les publicités. Comment imaginer que l’on vende quoi que ce soit en diffusant des spots encore plus mauvais que les sketches tournés dans les MJC au début des années 80 lors des balbutiements de la vidéo amateur. Gifi se distingue dans le genre, si ridicule qu’on ne peut même pas en rire, il ne nous reste plus qu’à pleurer. Pour vendre un jacuzzi, la marque de magasins fait appel à deux stars françaises : Benjamin Castaldi et Loana. Un Castaldi qui surjoue ses prétentions de cinéaste et une Loana choisie uniquement pour se moquer d’elle. Castaldi, à grand renfort de gesticulations et de grimaces, prétend diriger la starlette déchue. Il lui demande de tremper un pied dans le jacuzzi. Et quand elle effleure l’eau, un trucage vidéo la transforme en pin-up jeune et longiligne. 
Car Loana, selon l’expression populaire, a mal vieilli et pris des rondeurs.
Jouée de manière exécrable, idiote, stigmatisant les gros, cette pub est un ultime signe dans une société en décrépitude. 
Je serais dépressif, je me flinguerais dans la minute. 

mardi 11 avril 2017

De choses et d'autres : de l'efficacité des élus


« Paroles, paroles, paroles » dirait Dalida dont le 30e anniversaire de sa disparition sera commémoré début mai. Les politiques font beaucoup de promesses qui se transforment en paroles s’envolant au vent une fois les urnes remisées au placard. Pourtant, quand ils le veulent, les élus sont efficaces. Et rapides.
Prenez Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison. Son sang n’a fait qu’un tour en découvrant dans la rue une campagne d’affichage pour un produit vaisselle. « Elu et efficace, c’est possible » proclament les publicités « Maison verte ». Le liquide vaisselle écologique vient de remporter le titre de « produit de l’année ». Sur le visuel, le flacon est ceint d’une écharpe tricolore. « Une vulgarisation anormale et populiste de la fonction d’élu » selon Patrick Ollier. Il ne supporte pas que l’on laisse entendre que les élus (lui en l’occurrence, membre du conseil municipal puis maire depuis 1974, passé par la case ministre et président de l’Assemblée nationale) ne produisent pas le travail escompté. Et il le prouve immédiatement puisqu’il a pris dans la foulée de sa déclaration indignée un arrêté pour faire retirer toutes les affiches « Maison verte » de sa ville.
Vous voyez que les élus sont efficaces. Ils dégraissent les panneaux publicitaires aussi bien que le produit vaisselle rend de nouveau nickel et comme neuves les casseroles les plus brûlées, de celles que l’on traîne depuis des années derrière soi. 
(Chronique parue le 11 avril en dernière page de l'Indépendant)

jeudi 15 décembre 2016

De choses et d'autres : Bloctel, la bonne blague

bloctel,téléphone,publicitéAnnoncé comme le sauveur des harcelés du téléphone, le programme Bloctel laisse à désirer. Lancé en juin dernier, près de 3 millions de personnes se sont inscrites. En vain si j’en crois mon expérience personnelle. Il ne se passe pas un jour sans qu’une société pour une mutuelle ou des panneaux solaires ne me contacte.
Pourtant la ministre en charge du dossier semble très satisfaite. « Plus de 530 millions de numéros ont été retirés des fichiers, soit 200 fois par personne » se félicite la secrétaire d’Etat Martine Pinville. La preuve que cela marche, depuis son lancement, Bloctel a reçu 330 000 réclamations qui se sont traduites par... deux sanctions administratives. Pas d’amendes de 75 000 euros annoncées à grand renfort de publicité, non, juste des sanctions administratives. Genre un courrier (mais officiel le courrier, n’est-ce pas) qui doit dire en substance « C’est pas bien ce que vous faites ».
Pas étonnant que les plateformes de démarchage reprennent de plus belle leur travail de nuisance. Elles ont compris, après cinq mois de prudence, qu’elles ne risquent quasiment rien.
Alors je préviens, le prochain qui me téléphone, j’arrête de lui répondre aimablement qu’étant inscrit sur Bloctel il faut qu’il me raye des listes. Non, je vais hurler sur le pauvre bougre qui tente de gagner sa vie en faisant ce boulot ingrat et avilissant. C’est injuste, j’admets, mais ça soulage. 

mardi 22 mars 2016

Roman : Noyade dans la pluie et le whisky

orwell, big brother, publicité, incendie, jura, ervin, joelle losfeld
Un publicitaire américain n'en peut plus de sa vie vaine. Une prise de conscience qui passe par la lecture de "1984" de George Orwell. Quand il décide de tout balancer et de prendre six mois de congés sans solde, il part sur l'île écossaise de Jura, dans la maison où l'écrivain anglais a écrit cette histoire de Big Brother. Loin de la civilisation, sans internet, ni chauffage, il vit en reclus, ne tenant qu'en buvant des litres de whisky, la spécialité locale.
Entre paranoïa, dépression et retour à la nature, il constate combien Orwell était éloigné du monde qu'il décrivait. Il doit d'abord lutter contre la météo. "Il ne se demandait plus s'il pleuvait ou non n la pluie était une constante, une donnée de départ. Ce n'était plus de la pluie, mais quelque chose d'immuable et permanent." Ensuite il tente d'amadouer les autochtones. Mais cette rédemption passera par bien des épreuves.
Andrew Ervin passionne le lecteur avec quelques moutons et un chef-d'œuvre de la littérature.
"L'incendie de la maison de George Orwell" d'Andrew Ervin, Editions Joelle Losfeld, 22 euros

samedi 4 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Prudence dans le métro

Le respect strict de la laïcité a parfois bon dos. Dernier exemple en date la censure de l'affiche d'un concert du groupe « Les Prêtres » en juin à l'Olympia. Un récital dont les bénéfices serviront à venir « en aide aux Chrétiens d'Orient ». Une mention de trop pour la régie publicitaire des transports parisiens qui a exigé que ce bandeau soit retiré des affiches. Motif invoqué : Elle ne souhaite pas « prendre parti dans un conflit de quelque nature que ce soit ». Donc, la RATP refuse de choisir entre le groupe État islamique (ces terroristes qui eux font de la propagande en diffusant des décapitations d'otages) et leurs victimes innocentes, exterminées malgré l'intervention de la coalition menée par les USA à laquelle la France participe activement. 
La RATP, contrairement à l'immense majorité des états, l'ONU et même la Ligue arabe, considère qu'il n'est pas possible d'apporter son soutien aux victimes de ce qui a tout l'air d'un génocide. Une prudence pour le moins malvenue car il ne s'agit pas de faire l'apologie du Christianisme mais juste de promouvoir une manifestation culturelle pour aider des groupes de personnes persécutées. 
Cette façon de s'abriter derrière un principe de neutralité, de non ingérence, fait furieusement penser à ceux qui, il y a un peu plus de 70 ans, trouvaient normal de ne pas s'immiscer dans la politique allemande de déportation de millions de Juifs vers les camps de la mort. C'était leur problème, pas le nôtre... Les historiens ont jugé. Mais sur le cas précis des Chrétiens d'Orient, la RATP ne risque pas de passer à la postérité.  

samedi 15 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Pub subliminale

En surfant sur le net, me voilà pris d'un doute effroyable. Les publicitaires sont-ils déjà capables de lire dans mes pensées ? Comment en suis-je arrivé à me poser cette question peu cartésienne ? Explications.
Invité chez des amis, j'admire leur cheminée à feu ouvert. Les premiers frimas arrivent, ils viennent de l'allumer. Petites flammes, braises, odeur, bruit du bois qui craque... Dans mon panthéon de la nostalgie ultime, le feu de cheminée occupe la première place. Souvenirs d'une jeunesse jamais ennuyeuse si j'arrivais à me caler face à la cheminée, un bon bouquin entre les mains.
Propriétaire depuis deux ans d'une maison de village, une superbe cheminée occupe un coin du salon. « Elle fonctionne » nous a assuré l'ancien propriétaire. Mais le conduit est bouché au plâtre. Un ami nous a conseillé de la déboucher et d'y installer un poêle. En revenant de chez nos amis, je regarde à nouveau cette cheminée où trône pour l'instant une plante verte. J'explore le conduit et l'envie de le déboucher, d'appeler un ramoneur et de faire une flambée à foyer ouvert me consume.
Et puis je retourne à mes occupations devant mon ordinateur. Je surfe sur les sites d'actualités tout en songeant à ma cheminée. Et là, mon sang se fige. Sur une fenêtre de pub, apparaît un message promotionnel pour Woodstock®, une entreprise de production de bûches de bois... Si j'avais fait une recherche pour acheter un poêle ou un insert, je comprendrais. Mais cette envie de cheminée n'a pas quitté mon esprit ni les frontières de ma pensée. Alors, n'y a-t-il pas là matière à s'interroger ?

mardi 4 mars 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le succès planétaire du "Hollywood selfie"


Toute la différence entre les Oscars et les Césars se résume à une histoire de selfies, ces photos prises à bout de bras avec son smartphone et que l'on partage sur les réseaux sociaux.
Vendredi soir, Kev Adams se photographie sur scène en compagnie de Cécile de France, la "maîtresse" de cérémonie. Une image reprise sur Twitter un peu plus de 900 fois. Dimanche, aux Oscars, l'autre maîtresse de cérémonie, Ellen DeGeneres, demande à Bradley Cooper de réaliser un selfie où elle est entourée de quelques stars. En moins d'une heure, le selfie hollywoodien est repris un million de fois. Depuis la fin de la cérémonie, il dépasse les deux millions. Aujourd'hui il est à plus de 3 millions... Oscars 1, Césars 0.
Rien d'étonnant. Le casting US était plus affriolant que Kev Adams dont l'étiquette d'humoriste se voit de plus en plus mise à mal, notamment vendredi soir. En plus de Bradley Cooper, figuraient sur le cliché Jennifer Lawrence, Jared Leto, Angelina Jolie, Meryl Streep, Brad Pitt, Julia Roberts, Kevin Spacey...
De mauvaises langues soupçonnent ces selfies d'être des publicités déguisées ; un appareil sud-coréen de marque identique a servi aux deux photos, je ne la citerai pas car "ça me saoule". Or d'ordinaire, Ellen DeGeneres utilise le haut de gamme d'une marque américaine fruitée. Il se peut que des publicitaires branchés et tordus (double pléonasme) aient eu cette idée pour montrer leur produit. Mais vu les résultats, à leur place, je demanderais sur-le-champ à Kev Adams de rendre le 'dessous-de-table' qu'il a forcément dû empocher.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

vendredi 8 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Ma 4G est une 4L

Toujours plus vite. Du moins dans les publicités. Le déploiement de la 4G en France est annoncé comme une révolution. Votre smartphone devient encore plus rapide que votre ordinateur. Dans les faits, tests d'associations de consommateurs à l'appui, votre Porsche 4G ressemble furieusement à une Renault 4L...
L'UFC Que choisir parle carrément de « communication trompeuse », clouant au pilori des publicités un peu trop belles pour être vraies. « L'étude fait apparaître un décalage entre bon nombre de promesses faites par les opérateurs et les réelles conditions techniques auxquelles les consommateurs peuvent avoir accès » pointe du doigt l'UFC dans un communiqué. Mauvais élèves : Orange et SFR. Bouygues, aux choix techniques différents, s'en tire beaucoup mieux.
Au-delà de la science, les créations publicitaires « too much » prolifèrent. Ainsi ce film où un père, avec son smartphone, filme son fils en train marquer un but d'un retourné à la Zlatan. Avant même que la balle n'atteigne le fond des filets, les internautes voient la vidéo et le gamin acclamé par des milliers de supporters. La parabole est belle (le but aussi), mais faut pas prendre les utilisateurs pour des ignares. A moins que la 4G ne permette de se déplacer dans le temps.
Pour l'instant, la 4G a tout de la 4L : une vieille voiture sympa mais dont les prix sont outrageusement élevés en raison d'un incompréhensible phénomène de mode...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant

mercredi 23 mai 2012

Billet - Un inventaire à la Prévert dans ma boîte mail

Dans ma boîte mail, catégorie messages publicitaires, on trouve tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi...

Que penser de ce message de Tim Godwin, de la police londonienne, m'annonçant que j'ai gagné un million de livres sterling ? Pour les toucher, il doit vérifier mon identité. Ben voyons... C'est sans doute car je le vaux bien qu'on m'offre un « rituel beauté » comprenant une trousse et trois produits « best-sellers ». D'accord, mais le flacon de « lift-minceur » pour dire « adieu à la cellulite », 30 ml ça ne va pas suffire.

« Michel, découvrez gratuitement votre avenir en un clic » m'annonce « Victoria, médium extralucide ». Chère Victoria, si vous étiez vraiment extralucide, vous sauriez qu'il n'y a aucune chance pour que je tombe dans votre panneau ! « Budget allégé pour cet été » me promet une compagnie de croisière : « le second passager à 1 euro ». J'ai une meilleure solution : 0 passager à 0 euro.

« Envie de devenir votre propre patron ? » me demande un certain nakou.fr. Sa solution : la création d'entreprise en franchise, « malgré les aléas de la conjoncture. » Effectivement, mieux vaut jouer la sécurité de l'emploi. Je cherche donc des opportunités pour entrer dans la fonction publique et ne trouve qu'un voyage aux Maldives, des réductions de 70 %, des alarmes pour « mettre ma famille en sécurité » et les dernières offres de... monsexshop.fr

Du contenu de ma boîte mail, Prévert en aurait fait un joli poème...

(Chronique "ça bruisse sur le net" parue ce mardi 22 mai 2012 en dernière page de l'Indépendant)

mardi 7 février 2012

Billet - La Redoute transforme l'erreur de l'homme nu en campagne publicitaire


Action, réaction. Sur le net aussi la meilleure façon de se défendre c'est d'attaquer.

Début janvier, La Redoute était frappée de plein fouet par l'énorme boulette d'un de ses photographes. Un homme entièrement nu figurait en arrière-plan d'une photo montrant des enfants courant sur une plage. Un mois plus tard, La Redoute rebondit et lance un grand jeu tournant en dérision l'événement. Dans une allocution on ne peut plus sérieuse, Anne-Véronique Baylac, directrice e-commerce et développement, s'excuse une nouvelle fois auprès des clients et annonce que d'autres erreurs ont été repérées sur les photos mises en ligne. Et de donner comme exemple cette piscine dans laquelle un crocodile batifole en compagnie d'une famille. Elle lance donc un appel aux internautes pour trouver les autres erreurs, leur promettant de les rhabiller gracieusement des pieds à la tête.
En fait il s'agit d'un jeu, débuté le 1er février et prenant fin le 12 février. 14 erreurs ont été volontairement glissées dans le catalogue en ligne. A la clé, un bon d'achat de 200 euros pour les plus rapides.
Une page facebook a été ouverte sur laquelle les erreurs trouvées sont publiées. Comme ce petit chien levant la patte sur un tas de livres posé au pied d'une lampe ou la tronçonneuse coupant le tronc du cocotier sur lequel pose une superbe naïade en maillot de bain. Et vu le nombre d'erreurs déjà découvertes, le jeu a un succès colossal. Comme quoi même la pire des boulettes peut être transformée en jackpot publicitaire.
(Billet paru en dernière page de l'Indépendant du Midi en février 2012)

samedi 3 décembre 2011

De choses et d'autres - QR codes bidons (de lait)


Internet regorge de fakes, ces fausses informations, publicités ou photos. L'histoire des QR codes tatoués sur le pelage de vaches bretonnes était trop belle pour être vraie...

Pour promouvoir les produits de sa ferme, un agriculteur (en fait un acteur de la ligue d'improvisation de Rennes) peint sur le flanc de ses vaches laitières des QR codes, ces idéogrammes permettant d'envoyer des informations à un smartphone. « Flashez ce QR code et gagnez un produit laitier... » Une campagne de pub originale mais totalement fictive.

La vidéo fait le tour du net et de quelques chaînes nationales et montre des badauds coursant des vaches dans les prés, téléphones mobiles en main, tels des picadors de corrida, à la recherche du code gagnant. Tout était faux. Tout en étant tout à fait réalisable. C'est une société spécialisée dans l'utilisation des QR codes qui a imaginé cette opération de communication hors-pair. Plus vite que prévu, le journal Ouest France dévoile la supercherie, désespérant au passage quelques agriculteurs (réels eux) intéressés par l'opération...

Ces codes, souvent utilisés dans la publicité, vont être mis à toutes les sauces. Tels ces footballeurs anglais de l'équipe de Bromley FC, le crâne partiellement rasé, comme tatoué d'un code renvoyant vers un site de paris sportifs. Vendre des pubs sur le maillot c'est bien, sur le crâne c'est mieux. Le plus court chemin pour atteindre le « temps de cerveau disponible » ? 

mercredi 30 novembre 2011

De choses et d'autres - Les préservatifs Durex mis à l'index pour des tweets trop politiquement incorrects

« Pourquoi Dieu a-t-il donné un pénis aux hommes ? Pour avoir au moins un moyen de faire taire leurs femmes » Cette plaisanterie d'un goût plus que douteux est en fait une publicité. Durex, la marque de préservatifs, a lancé une campagne sur Twitter en Afrique du Sud. Sous le mot-clé #durexjoke, les publicitaires ont tenté de faire rire les internautes avec des histoires salaces.

En pleine campagne contre les violences faites aux femmes, ce tweet (et d'autres du même acabit) a fait bondir les féministes. Et de dénoncer une incitation à la violence alors même qu'un récent sondage révèle qu'un Sud-africain sur quatre a violé une femme dans son existence. Conséquence, les #durexjoke se sont transformées en catastrophe pour la marque. Avec excuses officielles et retrait des tweets.

Les associations féministes sont également montées au créneau au Kansas récemment. Coupes budgétaires au niveau fédéral oblige, la ville de Topekadevait récupérer le financement du tribunal. Trop cher pour les élus. Et le conseil municipal, pour alléger la facture et avoir un moyen de pression sur l'Etat, décidait de dépénaliser le principal délit pourvoyeur de procès : les violences domestiques. Durant plus d'un mois, les maris violents étaient relâchés par la police, faute de loi... Le bras de fer financier est terminé, les maris violents sont à nouveau poursuivis, mais une dizaine de femmes en garderont la trace, dans leur chair, jusqu'au plus profond d'elles-mêmes.