Affichage des articles dont le libellé est Matz. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Matz. Afficher tous les articles

mercredi 12 juillet 2023

BD - Le Grizzli, héros de la pègre des sixties


Pour l’état-civil, c’est Guy Roussel, mais tout le monde le connaît sous le surnom du Grizzli qui donne son titre à la série (Dargaud, 16 €). Un ancien boxeur, particulièrement velu, passé par les parachutistes en Indochine, trop longtemps ami avec des membres de la pègre parisienne. Rangé des voitures, il est devenu concessionnaire… Citroën.

Nous sommes dans les années 60, Paris fleure encore bon la testostérone. Le Grizzli reçoit un appel de son pote Jo. Un tenancier de bistrot qui est harcelé par un malfrat récemment libéré après 10 années à la Santé. Le Grizzli, à son corps défendant, va devoir reprendre du service, distribuer quelques horions et truffer des malotrus de plomb. Cette nouvelle série, véritable hommage aux polars d’antan (Albert Simonin, San-Antonio, Michel Audiard), bourrée d’expressions argotiques savoureuses, est signée Matz (scénario) et Simon (dessin).

On apprend d’ailleurs, en fin de volume, que le pseudonyme du scénariste est directement inspiré de ces mots d’argot qui étaient courants dans la seconde partie du XXe siècle. On n’en dévoilera pas la signification ici, mais sachez quand même que le chabanais qui apparaît dans le titre du tome 1 désigne tout simplement un bordel, une maison close.

vendredi 10 août 2018

BD - Foot et fric : ménage dangereux


Si vous n’êtes pas rassasié de foot après la victoire de la France en Russie, découvrez les coulisses peu reluisantes de la vie d’un footballeur professionnel. Un album BD sous forme de thriller mais qui s’apparente plus au reportage dessiné tant les faits racontés semblent fréquents dans ce milieu gangrené depuis des années par les sommes astronomiques en jeu.

Lucas DiLucca fait partie des rares qui ont allié talent, chance et circonstances favorables. Issu d’un milieu modeste, il bosse pour transformer son rêve, devenir joueur de foot pro, en réalité. Et il devient une star. Celle du club de la capitale, engagé sur plusieurs fronts, du championnat à la Ligue des Champions. Gros salaire, Ferrari, pas de femme mais une « régulière » tarifée, belle et discrète.

Tout se complique quand un intermédiaire le contacte. Contre une valise de billets, il lui demande de moins bien jouer dans le prochain match. Lucas refuse et au contraire brille en marquant un but. Seconde phase : intimidation. Mais l’attaquant a du répondant.

Un roman graphique de Matz (scénario) et Lem (dessin) remarquablement documenté, impitoyable pour le foot en général, et surtout l’arbitrage...

➤ « Arrêt de jeu », Casterman, 16,50 €

samedi 21 novembre 2015

BD : De Happy à Felicity dans le nouveau XIII Mystery



Pas de nouveauté de la série XIII cette année. Mais les fans de l'amnésique le plus célèbre de la BD pourront toujours se consoler avec le 9e tome de « XIII Mystery », série parallèle indépendante qui brosse les portraits de quelques seconds rôles. Chaque album, indépendant des autres, est réalisé par un scénariste et un dessinateur différent. Cette fois c'est Matz (scénariste du Tueur) et Rossi (dessinateur de WEST) qui osent affronter le monde de XIII. Osent car les duos sont souvent attendus au tournant par les milliers de fans. Ces derniers scrutent le dessin (plus ou moins fidèle à Vance) et le scénario. En choisissant Felicity Brown, les auteurs n'ont pas choisi la facilité. Elle fait partie des « méchantes », souvent en travers de la route du héros. Le récit s'intercale entre les tomes 5 et 9 de la saga originale. La belle vient de faire emprisonner XIII. Elle pense s'être tiré d'affaire en héritant de son riche mari. Mais le FBI la soupçonne d'avoir « anticipé » l'échéance. Il s'ensuit une course poursuite à travers les USA pour aboutir au Costa Verde, au service du colonel Peralta. Une histoire dense, où l'ancienne callgirl Happy se révèle plus humaine qu'il n'y paraît. Rossi, au dessin, s'est approprié la belle, mais est très fidèle aux personnages originaux comme de Préseau.

« XIII Mystery » (tome 9), Dargaud, 11,99 €

samedi 26 janvier 2013

BD - Tuer, toujours tuer...



Très difficile la reconversion professionnelle du héros de la série écrite par Matz et dessinée par Jacamon. Riche, il n'a plus besoin de travailler pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Mais il est des métiers plus difficiles que d'autres à abandonner. Le Tuer reprend donc du service, plus par désœuvrement que par nécessité. Il se met au service d'un ami colombine devenu ministre. Pour favoriser son accession au sommet de l'État, le Tueur va « éliminer » quelques obstacles. Nouveau cycle pour cette série de plus en plus littéraire. La voix intérieure du Tueur est parfaitement retranscrite par Matz qui ferait mieux d'écrire un polar plutôt que de la BD ou des jeux vidéo.
« Le tueur » (tome 11), Casterman, 10,95 €

samedi 4 février 2012

BD - Le Tueur raccroche



« Les gens méritent-ils vraiment d'être aidés ? » s'interroge le Tueur, le héros de la série politiquement incorrecte de Matz (scénario) et Jacamon (dessin). En cours de reconversion dans le pétrole, le Tueur est sur le point d'abandonner son métier de tueur à gages pour devenir un industriel militant pour une meilleure répartition des richesses. Mais, alors qu'il est attablé en terrasse à Paris, il constate que « tout ce que veulent les gens, c'est plus de fric, et dès qu'ils en ont, ils foncent s'acheter des bagnoles de luxe et des fringues de marque. Pourquoi leur demander de voter, alors qu'ils ne comprennent rien à la politique et encore moins à l'économie ? » Un discours radical alors que ses affaires sont de plus en plus menacées. Il est vrai qu'exploiter du pétrole à Cuba n'est pas sans risque. Surtout quand vos associés sont d'anciens trafiquants de drogue. Mais le Tueur a quelques arguments frappants pour imposer son business. En fait, cette BD démontre avec brio que rien ne ressemble plus au capitalisme que la pire des mafia...


« Le Tueur » (tome 10), Casterman, 10,95 €


samedi 23 juillet 2011

BD - Le Tueur devient capitaliste

Le Tueur voudrait bien prendre sa retraite. Fatigué d'assassiner sur commande, il a envie de vivre paisiblement près de la femme qu'il aime et de son enfant. Mais pas facile de décrocher. Notamment quand on se retrouve catalogué agent cubain par les « Étasuniens ». Tuer des affreux pour des clients encore plus mauvais, cela forge une conscience politique. 

Dans le précédent album, il semblait avoir choisi son camp. Mais finalement un nouveau contrat (et une entourloupe des Cubains) le pousse à accepter une proposition d'un ancien de la CIA et du lieutenant d'un cartel colombien : créer une société pour exploiter le pétrole cubain. Matz, le scénariste, inverse radicalement le parcours du héros. Même s'il n'était pas spécialement sympathique, il semble devenir ouvertement détestable. Mais cela ne pourrait être qu'une impression.

Cette série, complexe et prenante, n'a jamais été politiquement correcte et encore moins simpliste. Niveau dessin, Jacamon se permet de plus en plus de très grandes cases pour une mise en page dépouillée. On admirera plus spécialement cette fois ses décors désertiques à la chaleur implacable très bien rendue par les couleurs.

« Le Tueur » (tome 9), Casterman, 10,40 € 

mardi 3 août 2010

BD - Le Tueur de Matz et Jacamon peut-il s'humaniser ?


Le Tueur poursuit son œuvre sur les terres vénézuéliennes. Passé à la solde de Cuba, il abat plusieurs responsables de la junte ayant renversé le président élu. Pour une fois, il semble être du bon côté. Cela ne l'empêche pas de tuer méthodiquement, sans états d'âme. Que cela soit des militaires sanguinaires l'indiffère. Il a pourtant un peu l'impression d'œuvrer pour l'avenir de la planète et de ses habitants. 

Il se trouve que le Tueur est devenu père. Est-ce pour son fils qu'il s'humanise ? Matz, le scénariste, y apporte un embryon de réponse quand il relève que « au XXe siècle, les guerres génocides et massacres ont fait plus de 170 millions de morts. Et la plupart de ces gens ont été tué par de bons pères de famille, sûrs de leur bon droit et de leur force... Parfois même au nom de leurs enfants ». 

La série, toujours dessinée par Jacamon ne fait pas dans la dentelle. « L'homme est-il bon ? » se demandait Moebius. Il est méchant, tout simplement.

« Le Tueur » (tome 8), Casterman, 10,40 € 

jeudi 3 septembre 2009

BD - Un Tueur de plus en plus philosophe


La Havane. Le tueur est en mission. Il doit assassiner un jeune et brillant politicien cubain. D'habitude, il ne se pose pas de questions. Mais cette fois il ne sent pas ses commanditaires. Et puis il apprécie ce pays. Alors il va tenter de jouer un double jeu. Le septième titre de cette série écrite par Matz et dessinée par Jacamon marque un tournant. 

Le héros, froid et sans pitié des précédents épisodes, s'humanise. Un changement longuement expliqué dans un prologue où le tueur s'interroge sur l'Homme et sa propension à torturer, tuer, massacrer : « Tout le monde s'accorde à dire que l'homme est intelligent. Mais il est surtout mauvais. Et il hésite rarement à se livrer à ses pulsions les plus ignobles. » A Cuba, il considère que ce n'est pas le pire des pays. 

Alors pourquoi ne pas collaborer avec les Castristes et s'installer dans cette île, victime du blocus américain mais où on ne meurt pas de faim et où les soins sont gratuits. Reste à passer le premier obstacle bureaucratique, la belle Katia, qui elle aussi pourrait bien jouer un double jeu. Une BD très réaliste de qui la rend encore plus passionnante.

« Le Tueur » (tome 7), Casterman, 10,40 € 

vendredi 19 octobre 2007

BD - Retour d'une fine gâchette

Il nous aurait presque manqué. Pourtant il est solitaire, froid, sans pitié et très professionnel. Le Tueur imaginé par Matz et Jacamon est de retour. Une éclipse au cours de laquelle il a troqué ses petites lunettes rondes d'intellectuel pour des solaires sportives à la mode. Quatre années au cours desquelles il a pris du recul. 

Il a suffisamment d'argent pour être à l'abri mais il s'ennuie dans le petit paradis tropical du Venezuela : « L'inactivité commençait à sérieusement me peser. J'avais besoin d'action. Et pour moi, cela signifiait faire ce que je savais faire. La seule chose que je savais faire... » Il accepte donc plusieurs contrats d'un même commanditaire. Un courtier en pétrole, le sous-directeur d'une banque.

 Du classique. Mais il a un doute quand il découvre l'identité de sa troisième victime : une religieuse très impliquée dans l'aide aux enfants des bidonvilles de Colombie. Pour la première fois il hésite à presser sur la gâchette. Un petit retard qui n'est pas du goût du commanditaire qui lui fait comprendre (avec force) qu'il n'a pas le choix. 

Retour gagnant pour ce héros hors normes. En cinq tomes il était devenu une référence du polar noir. Il revient un peu contre le gré des auteurs qui voulaient passer à autre chose. Le lecteur, lui, en redemande...

("Le tueur", Casterman, 9,80 €)