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mercredi 1 juin 2016

BD : La justice expéditive du Bourreau


Dans le Paris grouillant du Moyen âge, la justice est expéditive. Son bras est incarné par le Bourreau, mystérieux personnage masqué, capable de retrouver les tueurs et autres malandrins pour leur faire payer le prix fort. Cette histoire de Mathieu Gabella mise en images par Julien Carette a des airs de super-héros historique. Mais l'intrigue se révèle bien plus complexe. Ce Bourreau n'est que le bras armé de notables qui font la pluie et le beau temps. Il tue sans poser de questions, invincible tant qu'il reste anonyme. Le récit se déroule sur deux niveaux temporels. Lors de la mission du Bourreau pour châtier les tueurs d'une noble dame et 20 ans auparavant, quand il a été recruté par le précédent exécuteur masqué qui lui a appris les rudiments du "métier". Un soupçon de fantastique avec l'apparition d'un Bouffon justicier donne à l'ensemble un attrait certain, dans la lignée de l'autre série de Gabella, "La Licorne".
"Le Bourreau" (tome 1), Delcourt, 14,95 euros


vendredi 20 février 2015

BD - Bourreau, triste métier


Stakhanoviste du gag, Cazenove, tel un Cauvin au faîte de sa gloire, délaisse ses nombreuses séries comiques le temps d'un album de 48 pages, avec une intrigue, des personnages plus profonds et beaucoup de rires (on ne se débarrasse pas du naturel aussi facilement...) Dans un Moyen âge idéalisé, le jeune Piik aime traîner dans la nature en compagnie de son jeune renard apprivoisé. S'il n'a plus sa maman, morte peu de temps après sa naissance, il lui reste son papa. Pour son plus grand malheur. 
Ce n'est pas qu'il soit méchant avec son fils, au contraire. Simplement Piik redoute le moment où il va devoir prendre la relève de son père. Un métier qui se transmet de génération en génération : bourreau. Pour éviter cette malédiction, l'enfant multiplie les ruses. Cela donne un éventail considérable de gags récurrents où la pâte de Cazenove fait merveille. Le salut de Piik passera peut-être par un message de sa mère. Encore faut-il qu'il apprenne à lire. 
Dessinée par Cécile, cette première aventure de Piik a des airs de « Royaume » de Féroumont. Un dessin rond et efficace, au service du récit.

« Le livre de Piik », Bamboo, 10,60 €


mercredi 7 août 2013

Roman - La belle et le bourreau racontés par Didier Decoin


En racontant l'histoire de Ruth Ellis, la dernière femme pendue par la justice anglaise, Didier Decoin va beaucoup plus loin que le simple fait divers.


Un homme. Une femme. Albert Pierrepoint et Ruth Ellis. Le roman de Didier Decoin, inspiré de faits réels, raconte à distance la seule et unique rencontre entre la jeune femme blonde et l'austère patron d'un pub londonien. Ruth croise le chemin d'Albert le 13 juillet 1955. Dans une prison. Quelques minutes plus tard Ruth est morte, pendue par Albert, exécuteur en chef du royaume britannique. Cette fin inéluctable puisque partie intégrante de l'histoire de l'Angleterre, n'est que la conclusion de deux trajectoires magnifiquement racontées par l'écrivain français. Ruth Ellis n'a jamais eu la vie facile. Violée dès son plus jeune âge par un père alcoolique, elle a cru à l'amour d'un beau soldat canadien venu à Londres pour libérer l'Europe du joug nazi. Quand il apprend qu'elle est enceinte, il préfère retourner de l'autre côté de l'Atlantique retrouver femme et enfants officiels... Seule, abandonnée, un bébé sur les bras, en pleine période de rationnement, elle décide de s'appuyer sur la seule chose qui ne l'a jamais trahie : son physique. Elle répond à une petite annonce et met toutes les chances de son côté. « Elle est ce soir particulièrement élégante dans une robe noire au décolleté discrètement souligné de strass, qui rehausse la blondeur de ses cheveux et en particulier la guiche qui boucle sur son front, adorable accroche-cœur qu'elle a fixé avec de l'eau très sucrée. » Elle devient danseuse et entraîneuse dans des clubs louches. Elle est coquette, fière de de sa chevelure d'un blond absolu. En réalité, c'est une simple prostituée qui essaie de survivre dans un monde dominé par les pulsions des mâles.

La bonne longueur de corde
Albert Pierrepoint a pris la succession de son père. Exécuteur. Bourreau. Il pend avec précision. Il fait tout pour que la mort soit quasi instantanée. En ces lendemains de seconde guerre mondiale, il est chargé de pendre les criminels nazis. Il va régulièrement et Allemagne et tue des dizaines de condamnés au cours de journées intenses. Il est froid, sans émotion. Un véritable robot. Sans faille. « En me fondant sur la table officielle établie par le Home Office à partir des calculs de James Berry, lequel avait officié comme exécuteur de 1884 à 1891, je décidai donc de passer au cou d'Irma Grese une corde longue de très précisément deux mètres et 23 centimètres. » Irma Grese a 22 ans. Albert s'en moque.
L'essentiel du roman est consacré à Ruth. Comment après des années et des années de souffrance, elle tombe amoureuse d'un pilote de course sans le sou. Elle se ruine pour lui. Perd son travail. Lui ne s'intéresse qu'à ses bolides. Et à la moindre contrariété bat sa maîtresse. Jusqu'à la faire avorter. Un jour, Ruth en a assez. Manipulée par un prétendant, elle abat son amant au sortir d'un pub.
La dernière partie du roman est d'une force étonnante. Albert s'humanise. Hésite même à se charger de cette exécution. Ruth semble soulagée. Derrière les murs de la prison elle est enfin à l'abri de ces hommes qui, de son père à son dernier amant, ont jouit de son corps avant de l'utiliser comme un vulgaire punching-ball.
Un homme. Une femme. La mort. Une tragédie...
 
« La pendue de Londres » de Didier Decoin, Grasset, 18,90 € (disponible au format poche au Livre de Poche)


mardi 7 novembre 2006

BD - Le bourreau voit la vie en rouge


Giovan Battista Mori, surnommé le Maître rouge, est menuisier. Un très bon artisan, mais ce n’est pas en raison de ses qualités professionnelles qu’il est redouté de tous à Rome. Mori est surtout le bourreau, impitoyable manieur de hache qui ne recule pas devant la tâche. Avant d’exécuter une sentence, cet homme à la forte stature toujours revêtu d’une cape rouge, cherche à comprendre pourquoi il doit tuer de sang froid un meurtrier. Il se transforme alors en détective amateur. 

Créé par Artibani et Milazzo, cette série italienne intègre la collection dédales de polars historiques. Les deux premiers tomes, formant une seule enquête, paraissent simultanément. Une jeune fille est enlevée. Les brigands demandent une rançon. Mais dès le lendemain, son beau-père est assassiné. Le coupable affirme que c'est un acte politique révolutionnaire. Mori veut en savoir un peu plus. Il se doute que les motifs sont autres, plus complexes et secrets.

Le maître rouge, Les Humanoïdes Associés, 10,40 euros.