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vendredi 29 avril 2022

BD - Dessins au fil du fleuve


Certains dessinateurs de BD aiment les festivals. Pas Angoulême, mais les endroits insolites, chargés de sens. Comme le Mapa Buku Festi qui se déroule sur une semaine le long du fleuve Maroni en Guyane française. Une dizaine d’auteurs sont partis à l’aventure et ont raconté ce qu’ils ont vu ou appris de cette région reculée de la France, aux confins du département français, entre Brésil et Suriname. 


Près de 200 pages où alternent petite histoires (Aude Mermilliod, Joub, Thierry Martin), simples carnets (Tripp, Lepage) ou planches plus explicatives (Joub, Nicoby). Une plongée dans l’enfer vert qui en réalité est de toutes les couleurs comme les superbes planches d’Éric Sagot.

« Maroni, les gens du fleuve », Futuropolis, 23 €


jeudi 23 janvier 2014

Cinéma - Les belles rencontres de Lulu

Adaptée d'une Bande dessinée d'Étienne Davodeau, "Lulu femme nue" de Solveig Anspach offre un rôle puissant et lumineux à Karin Viard en femme perdue.


Un grain de sable, un minuscule grain de sable et parfois la vie bascule. Dans le cas de Lulu, interprétée par Karin Viard, c'est un entretien d'embauche raté qui va modifier le cours de sa vie. Mère au foyer, timide et transparente, elle tente de se faire croire que travailler va changer son horizon. Ce nouvel échec va comme la tétaniser. Sur le quai de la gare, elle regarde son train partir. Le grain de sable a grippé la machine. Lulu va faire un break, appuyer sur la touche « pause » pour figer ce temps. Pas facile pour cette femme qui n'aime plus son mari mais qui est essentielle à ses trois enfants, Morgane, une adolescente énervée comme on peut l'être à 15 ans et deux jumeaux, encore trop jeunes pour se rendre compte de l'absence de leur maman. Dans cette ville de bord de mer, Lulu prend une chambre d'hôtel, regarde la plage de la fenêtre, utilise les crèmes fournies avec le shampooing et le dentifrice. Seule dans la petite salle de bain, elle se regarde dans la glace. Une scène lumineuse, où l'actrice parvient à faire passer toute la détresse d'une femme face à son image. On se rêve belle, on se voit vieille.


Le barbu bourru
L'escapade de Lulu n'aurait du durer qu'une nuit. Juste le temps de se faire désirer. Mais une rencontre va tout changer. En bord de mer, elle se précipite au secours de Charles, un barbu bedonnant bourru qu'elle croit mort. En fait il fait semblant. « C'est important de savoir faire le mort » explique ce drôle de personnage joué par Bouli Lanners, acteur belge tout en retenue. Comme Lulu, Charles a une famille. Deux frères, parenthèse agitée du film de Solveig Anspach, sorte de gardes du corps à l'insu de son plein gré. Et si Lulu décidait d'être heureuse ? Durant quelques jours elle va se laisser porter par cette romance toute nouvelle pour elle. Certes elle n'oublie pas ses enfants, mais s'occuper d'elle lui semble plus vital sur le moment. Sur la route de la liberté, Lulu va faire d'autres rencontres. Une vieille dame (Claude Gensac) qui a peur de mourir seule et une jeune serveuse dans un bar manquant de confiance. Lulu semble se reconnaître en elles. Elle va les aider, montrer qu'elle aussi, même si elle n'a pas de travail, peut être utile.
Le film, fidèle à la bande dessinée d'Étienne Davodeau parue chez Futuropolis, montre la lente maturation d'une femme revenant à la vie. Étouffée par le quotidien, elle redécouvre son corps, ses sensations, ses envies. Karin Viard, impeccable de bout en bout, porte cette métamorphose. Empruntée au début, épanouie au final : Dieu que Lulu est belle.


samedi 9 novembre 2013

BD - Une croûte au Musée du Louvre grâce à Etienne Davodeau


En signant un partenariat avec les éditions Futuropolis, le Musée du Louvre entend ouvrir ses murs à cet art, plus populaire, qu'est la bande dessinée. Si Yslaire ou De Crécy signent un bel hommage au classicisme, Étienne Davodeau s'est intéressé aux coulisses de l'institution. Dans ce roman graphique de plus de 130 pages, il parle de croûte, de peintres du dimanche, d'agent de sécurité et de fabricants de meubles. Fabien, le héros, gardien depuis 15 ans au Louvre, va rencontrer la famille de sa fiancée Mathilde, provinciale montée à Paris.
Dans cette France profonde il va devoir affronter les clichés (« Assis toute la journée, il faut une volonté d'acier pour pas s'endormir : ») et surtout être chargé de faire entrer au Louvre « Le chien qui louche », l'unique toile de l'aïeul, Gustave Benion, peinte en 1843. Comment la croûte d'un peintre du dimanche pourrait-elle être exposée à côté du « Radeau de la méduse » ? Une société secrète va pourtant faire le nécessaire pour que l'œuvre de Gustave Benion, soit accrochée aux murs du Louvre, en hommage à « ceux qui ont peint sans rencontrer la reconnaissance, les approximatifs des bords de rivières et autres aquarellistes des galeries marchandes... » Une ode humaniste aux artistes sans prétention.

« Le chien qui louche » Étienne Davodeau, Futuropolis et Louvre Éditions, 20 €

mardi 4 décembre 2012

BD - Cinéaste engagé avec "Un homme est mort" de Kris et Davodeau

C'est l'histoire d'un film, d'une lutte, d'un homme. En 1950, la grève générale paralyse la reconstruction de Brest. Régulièrement la CGT organise des manifestations pour demander des augmentations et surtout du lait pour les enfants. Le 17 avril, un dimanche, la police titre sur la foule. Edouard Mazé, militant CGT, est tué d'une balle dans la tête. De cette histoire des luttes sociales, il ne reste plus que des souvenirs. Pourtant, un film retraçait les faits. Un documentaire d'un peu plus de 15 minutes, tourné par René Vautier et diffusé dans la foulée sur les piquets de grève. Un témoignage unique, totalement disparu aujourd'hui. C'est l'histoire de ce film que Kris (scénario) et Davodeau (dessin) racontent une BD. La version poche chez Folio s'enrichit d'un dossier complet sur l'histoire du mouvement et les témoignages des rares survivants.
« Un homme est mort », Folio BD, 7,65 €


mardi 30 mars 2010

BD - Lulu revient


Lulu, mère au foyer, la quarantaine, coincée entre mari et enfants, un jour, en a eu assez. Elle est partie. Sans un mot d'explication. 

Cette fuite, Etienne Davodeau nous la raconte avec une extraordinaire empathie. A la fin du 1er tome, il a laissé Lulu errante après avoir croqué à pleine dents cette liberté, sans pour autant y trouver toute la saveur qu'elle espérait. 

Dans une cité balnéaire, hors saison, elle va croiser la route d'une vieille dame qui, elle aussi, cherche à s'évader. Lulu va y rester quelques jours, le temps de faire le point, de se sentir prête pour un retour au bercail. Mais s'il est facile de partir, il est plus dur de revenir. 

Un album sensible, plein d'espoir et de « bons sentiments », expression trop souvent galvaudée.

« Lulu, femme nue » (tome 2), Futuropolis, 16 € 

samedi 13 décembre 2008

BD - Quand Lulu craque

Etienne Davodeau, auteur complet qui s'était fait remarquer ces dernières années par ses reportages dessinés (sur les paysans ou les syndicalistes chrétiens), revient à la fiction. Mais il ancre son récit dans le réel, faisant de Lulu, le personnage principal, une héroïne miroir dans laquelle bien des lectrices ou lecteurs pourraient se reconnaître. 

Lulu, la quarantaine, mariée, trois enfants, tente de retrouver du travail. Mais toutes les portes se ferment. Trop longtemps inactive, trop vieille, trop mère de famille. En sortant d'un entretien une nouvelle fois négatif, elle décide de ne pas rentrer chez elle. Une nuit pour faire le point, dit-elle à son mari. 

Une nuit et quelques jours, à errer, loin de son quotidien, comme pour se donner une respiration, une chance de changer sa vie. Lulu qui rencontrera un autre homme. Mais n'oubliera pas ses enfants ni ses amis qui se remémorent son aventure de quelques jours, au cours d'une veillée funèbre...

« Lulu, femme nue » (tome 1), Futuropolis, 16 € 

dimanche 4 novembre 2007

BD - Le Geronimo des temps modernes

Ce sont trois ados d'aujourd'hui. Avec l'envie de s'éclater durant les vacances, de braver les interdits, de faire la fête mais sans être insensible au monde qui les entoure. Ben, Malo et Virgile. Un jour, alors qu'ils baguenaudent dans la campagne, ils tombent sur un « Indien ». En fait une sorte de « baba-cool » sur le retour vivant dans une vieille baraque dans la vallée. 

C'est en voulant le rencontrer une seconde fois qu'ils tombent sur Geronimo. Ce jeune garçon, de leur âge, vit complètement isolé avec son oncle Francis, le fameux indien. Il se trouve totalement perdu quand Francis est renversé par une voiture et hospitalisé. Le trio se propose de lui venir en aide, lui faisant découvrir les joies de la civilisation, des sodas à la conduite d'un scooter en passant par les filles... 

Prévu en trois tomes, l'histoire de Geronimo est le retour de Davodeau et Joub, un duo ayant déjà fait ses preuves mais dans la BD pour enfants. Ils abordent un thème plus adulte, décrivant cette belle amitié, la naissance de Geronimo au monde moderne, laissant au lecteur le soin d'imaginer toutes les complications provoquées par l'adjonction du quatrième membre à ce trio soudé.

("Géronimo", Dupuis, 9,80 €)