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samedi 25 mars 2023

De choses et d’autres - Toute la société est à cran


Mais pourquoi tant de haine ? Et de mauvaise humeur générale ? Je ne sais pas si c’est le temps, trop sec, trop froid, ou l’ambiance politique un peu lourde (réforme des retraites, inflation), mais j’ai l’impression que l’agressivité flottant dans l’atmosphère vient de progresser d’un cran.

Mon épouse vient d’en faire les frais. Jeudi matin, jour de grève générale, elle décide de se rendre à l’accueil du drive d’un supermarché pour échanger une boite de café cabossée. Elle se gare sur la place réservée. Et se fait copieusement insulter par un livreur de bouteilles de gaz mécontent de ne pouvoir arrêter son camion à proximité.

Avec un argument imparable, symptomatique de l’ambiance très à cran sévissant dans le pays : « Vous êtes aveugle ou quoi ? Vous voyez bien que je viens livrer. Je suis debout depuis 4 heures du matin, laissez les travailleurs travailler, la bourgeoise qui fait ses courses ! » Saluons l’exploit de la fameuse « bourgeoise » (sans doute l’insulte la plus infamante et erronée qu’elle ait eue à subir depuis des années) qui a conservé son calme.

Certes, elle portait une veste noire et blanche du plus bel effet, mais achetée dans une friperie d’Elne dans les Pyrénées-Orientales (chez Plume, pub gratuite) pour quelques euros.

Et puis, insulter une femme un 8 mars, c’est un sacré manque de tact. Si je me fais l’avocat du diable, ce pauvre livreur était de mauvais poil car il aurait bien aimé, lui aussi, faire grève et ne pas devoir travailler deux ans de plus en fin de carrière. Mais une journée de salaire ça compte en fin de mois.

À moins qu’il ne fasse partie de ceux qui ne supportent plus que ces « gauchistes » bloquent péages, boulevards et place de parking alors que les travailleurs, les vrais, bossent, eux.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le samedi 11 mars 2023

mardi 4 février 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - La grève qui soulage

Pour une fois, la détérioration du climat social en France me ravit au plus haut point. Hier, les dentistes n'ont pas ouvert leurs cabinets. Voilà une grève bien agréable pour les douillets.
Longtemps j'ai ricané des amis, parents et connaissances qui redoutaient le passage sous la roulette de ces sociopathes en puissance que sont les dentistes. Jusqu'à ma première carie. J'ai alors découvert moi aussi l'enfer de la rage de dent. J'ai cru avoir atteint le summum de la douleur. Perdu ! Il y a pire. Cela s'appelle "soins" dentaires. Certes, sur le long terme on est soulagé. Mais une fois installé dans le fauteuil, tête en arrière, bouche grande ouverte encombrée d'un tuyau qui aspire la salive dans un bruit des plus ragoûtants et que la roulette attaque la dent malade pas encore bien anesthésiée, on se maudit d'avoir cédé à cette douleur qui, finalement, n'était pas si insupportable comparée à celle que l'on subit présentement.
Sans compter les effets retards. On a l'air bien bête à tenter d'articuler pour se faire comprendre alors que la moitié du visage est toujours paralysée par l'anesthésie.Et n'oublions pas le filet de bave qui s'écoule de la commissure des lèvres et que l'on ne sent qu'une fois arrivé au niveau du menton.
Pas de doute, il faut souffrir pour avoir de belles dents. A l'opposé, il ne faut pas craindre de faire souffrir pour soigner. Tant et si bien que je soupçonne certains dentistes d'avoir choisi cette voie uniquement pour assouvir en toute tranquillité des pulsions sadiques irrépressibles. Alors franchement, j'adore cette journée de grève.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

mardi 4 décembre 2012

BD - Cinéaste engagé avec "Un homme est mort" de Kris et Davodeau

C'est l'histoire d'un film, d'une lutte, d'un homme. En 1950, la grève générale paralyse la reconstruction de Brest. Régulièrement la CGT organise des manifestations pour demander des augmentations et surtout du lait pour les enfants. Le 17 avril, un dimanche, la police titre sur la foule. Edouard Mazé, militant CGT, est tué d'une balle dans la tête. De cette histoire des luttes sociales, il ne reste plus que des souvenirs. Pourtant, un film retraçait les faits. Un documentaire d'un peu plus de 15 minutes, tourné par René Vautier et diffusé dans la foulée sur les piquets de grève. Un témoignage unique, totalement disparu aujourd'hui. C'est l'histoire de ce film que Kris (scénario) et Davodeau (dessin) racontent une BD. La version poche chez Folio s'enrichit d'un dossier complet sur l'histoire du mouvement et les témoignages des rares survivants.
« Un homme est mort », Folio BD, 7,65 €