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dimanche 31 janvier 2016

BD : Hermann, enfin au sommet !

herman, angoulême, grand prix, old pa anderson, lombard
Finalement, la désignation du Grand prix de la ville d'Angoulême 2016 s'achève par un quasi-consensus. Après la polémique sur la sélection sexiste, puis la désignation des noms des trois finalistes (dont Claire Wendling), c'est Hermann qui l'emporte. Dessinateur réaliste aussi doué que prolixe, il fait partie des derniers géants des grandes heures du journal de Tintin. Qui, adolescent durant les années 60 à 80, n'a pas rêvé en découvrant les aventures de Bernard Prince ou de la belle Comanche ? Inlassable créateur d'univers, il a également exploré le récit historique avec "Les Tours de Bois Maury" chez Glénat et le récit d'anticipation dans le monde post-apocalyptique de Jeremiah (Dupuis). Une centaine d'albums à son actif, cette reconnaissance n'est que méritée. Hermann a longtemps été un maître du trait nerveux à la plume. Quand la notoriété lui a permis de faire des choix plus personnels, il s'est lancé dans la couleur directe, des aquarelles fragiles et sublimes. Là encore, il a égalé, voire dépassé, tout ce qui se faisait de mieux.
De plus, il est toujours très actif. Son nouvel album (avec Yves H., son fils, au scénario), vient de paraître dans la prestigieuse collection Signé du Lombard. "Old Pa Anderson" raconte une histoire de vengeance sur fond de ségrégation raciale dans le Mississippi des années 50. Le vieux Anderson, quand sa femme meurt de chagrin, décide de découvrir qui, il y a quelques années, a enlevé et tué sa petite-fille. Il va remuer des souvenirs désagréables et se frotter à la communauté blanche pour qui l'esclavagisme est loin d'être oublié. Une quête violente et sans espoir. Comme la société de l'époque. Et nombre des albums de Hermann qui ne fait pas partie des auteurs qui enjolivent la réalité.
"Old Pa Anderson", Le Lombard, 14,45 euros.

mercredi 25 juillet 2012

BD - Vitesse et guerre dans le troisième tome de "Grand Prix" de Marvano


Troisième et dernière partie de « Grand Prix », fresque de Marvano sur le sport automobile avant la seconde guerre mondiale. Après les exploits des autos et des pilotes, la politique prend le dessus. Hitler impose avec force son idéologie nazie. Les tensions avec les Britanniques sont de plus en plus fortes. Rudy, pilote de Mercedes et citoyen anglais est de plus en plus sur la sellette. Il profite pourtant de ses nombreux déplacements en Europe pour jouer à l'espion et participe même à un réseau destiné à sauver des milliers de Juifs persécutés. 
La BD, de sportive, devient politique, avec une dénonciation claire et nette de la politique de l'autruche menée par Chamberlain. Marvano tisse son intrigue autour des événements historiques, de l'ouverture des premiers camps de concentration à l'annexion des Sudètes. Le dernier grand prix aura lieu à Belgrade. Ensuite, les seuls moteurs vrombissant seront ceux des chars et des avions de la wehrmacht en train d'envahir l'Europe...

« Grand Prix » (tome 3), Dargaud, 13,99 €

jeudi 25 août 2011

BD - "Grand Prix" de Marvano chez Dargaud : vitesse et politique

La politique a toujours aimé le sport. Un vecteur important pour passionner les foules, les faire vibrer, glorifier la nation, un régime. Dans les années 30, Hitler a parfaitement compris le phénomène et parmi les nombreuses occasions de mettre en avant l'efficacité du national-socialisme, la course automobile en est une excellente. 

C'est ce pan de l'histoire de Mercedes ou Audi qui est raconté dans « Grand Prix » de Marvano, auteur belge, graphiste reconnu ayant parfaitement retranscrit l'élégance des courbes de ces bolides d'argent. La technologie allemande est dominante, mais pour ce qui est des pilotes, c'est plus compliqué. D'autant que certains sont loin de la ligne politique officielle. 

Exemple avec Rosemeyer. Brillant au volant, il est sarcastique en dehors des pistes. Il aime par dessous tout se moquer du Furher, l'imitant et le caricaturant. Le milieu automobile regorge également d'ingénieurs juifs se demandant de plus en plus de quoi sera fait leur avenir avec la mise en place des lois raciales. 

Un éclairage particulier de l'Histoire où l'enthousiasme des pilotes gommait les errances des politiques.

« Grand Prix » (tome 2), Dargaud, 13,95 € 

mardi 29 juin 2010

BD - Vitesse et politique dans le "Grand Prix" de Marvano


Parfois, des batailles diplomatiques ou d'opinion se gagnent sur des terrains de sport ou des circuits automobiles. Hitler, passionné de voitures bien qu'il ne sache pas les conduire, avait parfaitement compris cet attrait des foules pour les héros modernes que sont les pilotes de grand prix. Et qu'espérer de mieux que des victoires allemandes pour montrer au monde entier la force et la suprématie du IIIe Reich ? 

Cette histoire dans l'Histoire, Marvano se propose de la raconter dans ce triptyque aux dessins léchés et précis. Le premier volume relate une renaissance, celle de la firme Mercedes qui va s'imposer sur les circuits européens, durant ces années 30, avec ses célèbres flèches d'argent. Manipulation politique, apologie du génie technique allemand mais surtout passion des pilotes. 

Ce récit aurait pu être très technique. Il devient beaucoup plus humain quand l'auteur s'intéresse aux parcours des pilotes, des passionnés pour qui mourir était peu important, du moment que c'était à pleine vitesse.

« Grand Prix » (tome 1), Dargaud, 13,50 €