vendredi 3 avril 2020

De choses et d’autres - Comment recycler votre attestation de sortie ?

Hier, pour couper ma journée de télétravail, entre 12 et 13 heures, je suis allé faire des courses. Attention, je suis un psychorigide du confinement alors la sortie n’était bien que pour « des achats de première nécessité » selon la prose gouvernementale. Même si je ne sais toujours pas ce que cela représente dans les faits. Quand on n’a plus de sel, faut bien aller en acheter, même si on peut s’en passer (mais c’est moins bon).
Pour info, j’ai aussi acheté du papier toilette. Oui, vous ne rêvez pas, il y a du papier toilette dans les supermarchés. De toutes les marques, de toutes les épaisseurs et même de tous les parfums. L’idée de faire des stocks car la pénurie arriverait en pleine pandémie n’était pas si judicieuse que ça…
A la date du 22 août 2034, un petit plaisantin écrivait dans son faux « journal de mon confinement », « Je viens d’utiliser enfin le dernier rouleau acheté par mes parents en mars 2020. » 
A chaque sortie, son attestation. Et interdit de raturer sous peine de procès-verbal immédiat. Cela représente un nombre considérable de papiers. Je mets consciencieusement les attestations de côté pour une seconde utilisation.
J’aurais pu imprimer un nouveau formulaire au dos du premier. Mais vu le niveau d’humour actuel des forces de l’ordre, je n’ai pas pris le risque. Alors, découpé en petits morceaux, le papier se transforme en mini-liste de courses.
On peut même l’écrire directement au dos de l’attestation en cours. Attention cependant à ne pas la mettre à la poubelle en sortant du magasin. Si le contrôle de la maréchaussée se déroule sur le trajet retour, vous êtes bon pour l’amende salée.
Autre utilisation de l’attestation usagée : occuper les enfants en leur apprenant à faire des avions en papier. De plus, lancer l’avion par la fenêtre, le voir évoluer libre dans l’air léger du printemps, c’est un avant-goût de ce que l’on vivra dans quelques jours (semaines…) quand ce grand confinement se conjuguera au passé.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le vendredi 3 avril, 17e jour du grand confinement



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