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mardi 21 avril 2020

De choses et d’autres - Drone de drame


Un cauchemar à l’état pur. Les drones ont pris le pouvoir. Dans de nombreuses villes françaises comme Nice ou Metz, ils tournent au-dessus de nos têtes, nous regardent et même nous apostrophent.
Leur message est clair : « Les déplacements sont interdits sauf dérogation » et « Respectez les distances de sécurité s’il vous plaît ». Un bon point pour eux, ils sont polis. Mais le « s’il vous plaît » n’autorise pas toutes les dérives sécuritaires.
Car ces drones omniprésents sont pilotés par des policiers. En plus de haut-parleurs, les engins bénéficient de caméras capables de vous filmer. Pour ce qui est de la reconnaissance faciale, rien n’est encore précisé, mais à la vitesse où les choses évoluent, il y a fort à parier que ce sera une option plausible après le 11 mai.

Il y a un mois, le Français moyen en bon défenseur des Droits de l’Homme, s’offusquait des pratiques du gouvernement chinois dans l’utilisation de drones ou de logiciel espion. Aujourd’hui, après quatre semaines de confinement, comme si l’absence d’air frais avait nécrosé une partie de notre cerveau, celle justement dédiée aux libertés individuelles, on ne trouve plus grand-chose à redire. Et les rares qui osent encore alerter sur le sujet, se retrouvent immédiatement associés à ceux qui ne feraient pas l’effort personnel nécessaire pour stopper le virus.
Ces drones, que l’on imaginait dans l’avenir taxis, pollinisateurs ou livreurs, ne seront que les oiseaux de mauvais augure annonciateurs de la fin de notre mode de vie, libre et insouciant.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 21 avril, 36e jour du grand confinement

jeudi 13 janvier 2011

SF - le Scorpion mécanique de "Drone" par Neal Asher

Ian Cormac, agent d'élite de la police interplanétaire, affronte des séparatistes, des extraterrestres et les cauchemars de son enfance.



Le space opéra à la sauce Neal Asher cela claque comme un tir de pistolet laser trouant la carapace d'un alien géant. Pas de belle utopie dans son monde futuriste. Certes les IA (intelligences artificielles) ont quasiment pris le pouvoir, mais quand les Pradors attaquent, ce sont les Humains qui se retrouvent en première ligne. Résultat, c'est un monde en perpétuelle guerre qui est décrit dans ce roman présentant les débuts du héros, Ian Cormac, au sein du Polity, les forces spéciales terriennes.

Avant de devenir un soldat d'élite, Ian Cormac a été un enfant. Il a une dizaine d'années dans les premières pages. Il est en compagnie de sa mère, archéologue. Un jour, en rentrant d'un chantier à bord d'une navette volante, ils aperçoivent au sol une machine gigantesque semblant leur faire des signes. « Alors qu'ils la survolaient, la chose se redressa et releva ses antennes vers eux. Elle déploya une griffe blindée, comme pour les chasser du ciel. Un scorpion géant. En acier. » Ian interroge sa mère, visiblement très mal à l'aise. Elle lui explique que c'est un drone de guerre.

 Carl, le traitre

Une première rencontre pour Ian avant d'autres, tout au long de son adolescence. Les flashbacks de son enfance s'intercalent dans le corps principal du roman, son apprentissage au sein de l'armée terrienne. Pour sa première affectation après ses classes, il débarque sur Hagren, une planète en pleine ébullition. Les Pradors, des extraterrestres ressemblant à de gros insectes, très belliqueux, colonisent les mondes peuplés d'humains essentiellement pour garnir leur garde-à-manger... Mais ce sont surtout les Séparatistes qui causent des soucis aux forces terriennes. Ian subit son baptême du feu en compagnie de son compagnon de chambrée, Carl. Mais ce dernier se révèle être un séparatiste infiltré. Son but : dérober des ogives nucléaires Pradors pour décimer le Polity. Une unité d'élite qui va contacter Ian, le mettre à l'épreuve, car c'est lui qui connait le mieux Carl.

 Carapace fumante

Neal Asher dévoile ainsi les raisons du recrutement de Ian au sein du Polity. Trahit par son meilleur ami, il devra le pourchasser dans une lutte à mort. Une torture psychologique expliquant la froideur du Ian Cormac adulte et endurci. D'autant que le drone-scorpion revient lui aussi sur le devant de la scène, pour lui révéler un secret de famille lui enlevant définitivement toute illusion.

« Drone » reste cependant, et avant tout, un roman d'action et d'aventure, la marque de fabrique de Neal Asher, auteur britannique de 49 ans. Les nombreux combats satisferont les amateurs de SF guerrière. Exemple avec cette confrontation avec des Pradors, dans les entrailles d'un vaisseau ennemi : « L'un des Pradors lâcha prise et s'écroula au sol. Il resta sur le dos quelques instants , les membres agités de soubresauts, puis se retourna d'un coup, l'une de ses griffes brûlée et la carapace fumante. » Bien évidemment Ian aura le dernier mot, « Une pluie de feu, de chair puante, de carapace éclatée et de poux grillés s'abattit sur lui. »

« Drone » de Neal Asher (traduit de l'anglais par Patrick Imbert), Fleuve Noir, 22 €