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samedi 30 mai 2020

Après le premier confinement, les cinémas cherchent à se réinventer

 


Imaginez la scène. Vous êtes confortablement installé dans votre voiture, si possible décapotable par une belle nuit d’été. Vous avez une constellation d’étoiles dans le ciel. Et d’autres stars, d’un autre genre, sur l’écran géant de plus de 15 mètres de long vous font rêver en vivant de palpitantes aventures dans un film sorti le jour même. Après de trop longs mois de confinement, ce serait le summum d’une vie libre et en plein air, sans contrainte, immense…

Ce rêve éveillé, vous pourrez le réaliser cet été sur quatre sites du littoral catalan. Des cinémas drive vont être installés et proposeront chaque soir un film à déguster dans sa voiture. Clap Ciné ouvre dès le vendredi 3 juillet deux drive-in, un premier derrière le parking du cinéma de Leucate-Barcarès, l’autre sur le parking du cinéma de Canet. Le réseau Cinémaginaire, habitué à proposer des séances en plein air chaque été dans le département, va s’installer à Argelès-sur-Mer dans le secteur nord au niveau du parking de la Marenda ainsi que sur les installations sportives des Capellans à Saint-Cyprien. Voilà donc comment un simple virus d’origine asiatique permet, entre autres effets secondaires inattendus et surprenants, la résurrection des cinémas drive-in un peu partout dans le monde.

Jérôme Quaretti et Frédéric Perrot, les deux gérants de Clap Ciné, ont présenté en détail ce projet innovant directement lié à la crise sanitaire. Un immense terrain plat et inoccupé se trouve à l’arrière du parking du Clap-Ciné de Leucate-Barcarès. Sur ces 13 000 m2 seront parquées les 150 voitures au maximum qui pourront assister au film projeté sur un écran géant gonflable de 15 mètres de large et haut de 10. Le projecteur, un Nec 4K à laser, sera installé en hauteur à 75 mètres de l’écran. Le son des films sera diffusé à 200 mètres à la ronde sur une fréquence FM attribuée par le CSA. En pratique, un « placeur » guidera les voitures à leur emplacement, en faisant attention de mettre les plus petits modèles devant et les plus grands à l’arrière. À l’arrivée, De quoi en mettre plein la vue.

Soirées culte ou vintage

Au programme, à partir de début juillet et jusqu’au samedi 5 septembre des nouveautés, les plus gros succès des derniers mois et des soirées thématiques. Car le drive, qui a connu un beau succès dans les années 60 dans le département, est souvent associé à la société américaine. Des soirées « culte » sont déjà programmées avec des films comme Shining ou Blade Runner. Le drive c’est aussi très vintage et les nostalgiques pourront revoir, dans ces conditions si particulières, des œuvres comme The Blues Brothers ou American Graffiti.

L’idée du drive-in, c’était pour trouver une parade au confinement. Car plus de deux mois sans le moindre film ont considérablement fragilisé les petites structures du département. C’est aussi pour cela que Clap Ciné et Cinémaginaire ont décidé de s’associer pour « développer un partenariat de programmation, d’animations, de communication mais aussi une politique réciproque de tarif réduit pour leurs abonnés respectifs dès la réouverture des cinémas ». Une union sacrée des « petits » pour peser au niveau national et proposer « des films en commun et la venue de réalisateurs et d’acteurs qui seront en ‘mini-tournée’ durant 48 h dans les salles du littoral. »

Quels films pour la reprise ?

Drive en juillet donc, avec l’espoir que les touristes seront au rendez-vous, mais aussi réouverture des salles autorisée dès le 22 juin. Pour l’instant, rien n’est encore décidé pour la date de reprise. Tout dépend des films proposés et de l’appétence du public de s’enfermer dans des salles. Même si au nouveau sanitaire, le Clap Ciné a décidé de jouer la prudence extrême. Entre chaque spectateur ou groupe de spectateur, il y aura deux sièges de libres. Et les horaires seront programmés pour que les salles soient désinfectées et nettoyées entre chaque séance.

Pour l’instant un seul film est annoncé pour le 22 juin : Filles de joie avec Sara Forestier et Noémie Lvovsky. Noémie Lvovsky qui est également au générique de La bonne épouse, comédie de Martin Provost qui n’a été programmée que trois jours avant le confinement et qui devrait reprendre sa carrière, tout comme le De Gaulle. Un film que Jérôme Quaretti verrait bien au drive-in. Il est vrai qu’un écran géant pour le grand homme, cela va de soi. 

mardi 21 avril 2020

Clap Ciné passe au e-cinéma


Clap Ciné de Leucate et de Canet-en-roussillon proposent ce mercredi leur seconde séance de e-cinéma. Les salles étant fermées depuis plus d’un mois, il fallait trouver une solution pour permettre de garder le lien avec les spectateurs. C’est la société « La vingt-cinquième heure » qui a trouvé la solution en proposant des séances de e-cinéma géolocalisées. Un principe tout nouveau, imaginé pour contrer le confinement dû à la pandémie de covid-19.
Cette salle de cinéma virtuelle est un service de diffusion de films mis en place le 18 mars dernier joignable à l’adresse https://www.25eheure.com/e-cinema. L’accès à la salle de cinéma virtuelle est géolocalisé, seules les personnes situées dans un périmètre variant de 5 à 50 km peuvent y accéder.
La programmation est faite par les exploitants de cinéma et les recettes sont partagées entre exploitant, distributeur et le site hébergeant la salle virtuelle.
Comme pour un film dans une salle physique, les séances sont retransmises en direct, et ne sont plus accessibles à l’issue de la retransmission.  À l’issue de la séance, les spectateurs peuvent poser des questions aux intervenants liés au film diffusé grâce à un dispositif de chat vidéo intégré.
Ce mercredi, à 20 h 15, les cinémas de Leucate et de Canet proposent de réfléchir sur la notion du « vivre ensemble » avec la diffusion du documentaire « Le temps de quelques jours » de Nicolas Gayraud (photo ci-dessus). Sorti en 2014, ce long reportage plonge le spectateur dans le monde confiné de l’abbaye de Bonneval à Espalion dans l’Aveyron.  Les sœurs se confient et surprennent par leurs réflexions sur la société, la consommation, le rapport au temps. Première et unique caméra à entrer au sein de l’ordre cistercien de la Stricte Observance, elle nous fait découvrir des femmes à la philosophie étonnamment moderne en plein cœur d’une abbaye séculaire.

Confinement choisi et conscient
Un film totalement d’actualité en cette période si particulière car les habitantes de Bonneval vivent au quotidien un confinement choisi et conscient. À l’issue du film qui dure 1 h 17, le réalisateur sera en ligne pour répondre aux questions des spectateurs.
Enfin, ces séances de cinéma à la maison sont aussi bonnes pour la planète puisque chaque ticket fait l’objet du reversement d’une contribution carbone dont le montant a été évalué par la société Secoya à 10 centimes.
Cette initiative intervient au moment où le Clap Ciné de Canet-en-Roussillon soufflait sa première bougie le 19 avril dernier.
Les promoteurs de ce beau projet espéraient sans doute des conditions plus favorable pour célébrer cet anniversaire. L’équipe du cinéma espère un retour à la normale et tient à prévenir son fidèle public que la validité des Tickets CE et des cartes d’abonnement sera prolongée d’autant de temps que le cinéma aura été fermé.

lundi 15 août 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Tintin, héros éternel (1/3)


N'en déplaise aux petits bonshommes bleus qui font la pluie et le beau temps dans le cahier vacances de L'Indépendant, cet été 2016 consacre aussi Tintin. Si les Schtroumpfs ont envahi l'abbaye de Caunes-Minervois dans l'Aude, ils doivent compter avec la concurrence de Tintin et Milou, exposés à l'espace Henry-de-Monfreid de Port-Leucate.
Tintin doublement à l'honneur puisque Paris Match vient de publier un hors-série consacré aux 70 ans du fameux journal destiné "aux jeunes de 7 à 77 ans". A côté des albums publiés chez Casterman, Tintin a longtemps eu son propre hebdomadaire. Fidèle au rendez-vous de 1946 à 1988, il a publié les dernières œuvres de Hergé jusqu'à "Tintin et les Picaros". Mais le journal de Tintin, en concurrence frontale avec Spirou qui, lui, paraît toujours, a également été un vivier formidable pour la bande dessinée franco-belge. Des incontournables comme Alix ou Blake et Mortimer en passant par des héros plus populaires ou récents comme Ric Hochet, Michel Vaillant ou Thorgal.
Ce superbe magazine de 116 pages, richement illustré, est en vente à 6,90 euros chez tous les marchands de journaux jusqu'en septembre. Un complément idéal pour donner l'envie de se replonger dans sa vieille collection ou relire ces albums devenus des classiques.

lundi 13 juin 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Paradis dominical

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A cause de la chaleur ? Ou d'un livre lu récemment ("Leucate Univers" de Gérard Gavarry) ? A moins simplement d'une envie de grand air avant l'arrivée des touristes. Bref, hier en fin de matinée, me prend une envie irrépressible d'huîtres de Leucate. Ne vivant pas seul, et décidant rarement du menu du déjeuner, il me faut avant tout persuader mon épouse. Facile, il suffit que je prononce le mot "huîtres" pour que ses yeux s'illuminent. Prête en moins de dix minutes (un record), elle salive d'avance.
Une demi-heure plus tard, sous le soleil mais avec la fraîcheur des bassins pleins de fruits de mer juste à côté, nous voilà attablés dans un des nombreux restaurants-guinguettes du centre de conchyliculture audois. Si le vent sur l'étang propulse les véliplanchistes à de faramineuses vitesses, sur le parking il se contente de brasser poussière et sable. Un petit désagrément vite oublié à l'abri derrière une palissade coupe-vent, quand la serveuse dépose un plateau de douze grosses huîtres et six palourdes devant ma moitié. Petit bras, je me contente de six moyennes, six moules et six palourdes. Bizarrement, j'adore ces coquillages, mais j'en suis très vite rassasié. Contrairement aux frites, pâtes et autres mets pourtant réputés plus roboratifs. La nature est mal faite (cf mon tour de taille).
Comme le vin, un petit cru local, se laisse boire, l'ensemble transforme ce repas en antichambre du paradis. Fraîcheur, goût, quantité, cadre : tout nous a contentés. Un dimanche parfait pour l'ultime jour d'une semaine de "vacances décalées".

lundi 23 mai 2016

Livre : Trois fois Leucate

Une région, Leucate, trois époques. Gérard Gavarry raconte la presqu'île audoise avec talent.
La ville de Leucate inspire Gérard Gavarry. L'écrivain parisien, ayant passé son enfance en Afrique, n'a pourtant pas d'attaches directe avec cette région « presqu'île languedocienne cernée par la mer et deux étangs côtiers ». L'histoire héroïque de Francèse de Cézelli en 1590 sert de trame à la première partie du roman. La seconde est directement tirée d'une anecdote racontée par un ami viticulteur, Guy Marquié. Installé à Maury, en 1955, il participe à des vendanges « assez originales en ce que les vignes se trouvaient comme isolées au milieu des eaux lagunaires. » Guy est embauché pour s'occuper du cheval de trait et de la charrette.
leucate, univers, pol, gavarryCette partie du roman, la plus authentique, a des airs de récit du terroir. Mais Gérard Gavarry y ajoute quelques références à la politique de l'époque (la guerre d'Algérie et l'appel sous les drapeaux des jeunes Français) et des histoires d'amour entre vendangeurs. Et puis il y a les relations entre Guy et ses animaux. D'abord Pompon, le cheval, et aussi son chien, Gbêto. L'avantage de Guy, c'est qu'il parle occitan. Un atout pour le patron de la colle, « le père Chazes n'avait rien contre le catalan mais enfin, hein, pour être compris du cheval, mieux valait l'occitan. » Et sur 90 pages l'auteur, aidé des souvenirs de Guy Marquié, fait revivre ces vendanges d'antan, avant la mécanisation. Un tableau fidèle non empreint d'une certaine nostalgie: « Guy se pencha, soupesa une grappe et, avec le sourire et l'accent, déclara que le vin serait bon mais que les comportes allaient peser leur poids ».
Pour relier les trois histoires, le narrateur raconte ses déambulations en compagnie d'une mystérieuse Histoire, capable de passer d'une époque à l'autre. La dernière partie, contemporaine, parle aussi de guerre. Mais de celle qui déchire les pays lointains et pousse des jeunes à chercher liberté et espoir dans notre pays. Mais comment profiter de vacances à la mer dans ces conditions ? Un roman fort sur un territoire, les hommes et femmes qui y ont vécu, y vivent et y vivront.

« Leucate Univers » de Gérard Gavarry, éditions P.O.L., 17 euros (Gérard Gavarry sera en dédicace à la librairie Torcatis de Perpignan le jeudi 26 mai à 18 heures).