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dimanche 4 septembre 2022

Littérature - Lucie Rico a trouvé sa voie avec « GPS », son second roman paru chez P.O.L.


Après le très remarqué Le chant du poulet sous vide, Lucie Rico récidive pour son second roman en entraînant le lecteur dans un époustouflant roadtrip virtuel intitulé GPS. La jeune femme, désormais installée à Clermont-Ferrand et Paris, a passé toute son enfance à Perpignan et a été distinguée par un prix Coup de cœur aux Vendanges littéraires en 2020. Publiée par les prestigieuses et très parisiennes éditions P.O.L., GPS fait partie des romans qui bénéficient d’un excellent retour de la part des critiques, certains pariant même qu’il pourrait intégrer les listes des principaux prix de l’automne (réponse à partir du 7 septembre).

Absence physique, présence virtuelle 

La narratrice, Ariane, a de gros problèmes sociaux. Journaliste, elle est au chômage depuis deux ans et ne parvient plus à quitter son petit appartement depuis qu’elle a été « virée de la rubrique faits divers d’un journal miteux. Jusque-là, j’écrivais des horreurs, avec force détails, mais les lecteurs se sont plaints de mon style trop incisif. » Elle a un petit ami et une très bonne amie depuis le collège : Sandrine. 

Sandrine qui veut absolument faire sortir Ariane de chez elle. Peut-être est-ce pour cela qu’elle décide qu’elle sera la témoin de ses fiançailles. Incapable de mettre un pied dehors à cause d’une phobie de l’extérieur, Ariane consent à mettre le bout de nez hors de son appartement à condition que Sandrine la guide en lui transmettant par un point GPS sa propre localisation permettant d’indiquer où son amie doit la rejoindre. Le nez sur son smartphone, Ariane trouve bien le parc des réjouissances et passe finalement une bonne soirée.

Le lendemain, elle a toujours sur son téléphone la localisation de Sandrine, qui continue à se déplacer sur la carte. Le roman, de simple description des us et coutumes de la jeunesse française de province, bascule dans l’étrange quand Sandrine ne répond plus au téléphone et que l’on retrouve au bord d’un lac le cadavre calciné d’une jeune femme. Un lac où le point GPS est passé. Un lac qui fut un endroit apprécié des deux jeunes femmes quand elles étaient lycéennes. Ariane angoisse. Sandrine ne répond plus. Est-elle morte ? Mais alors pourquoi le point GPS continue de se déplacer ? Pour Ariane, « l’histoire de Sandrine n’est pas terminée tant que son point bouge dans le GPS. Tu ne pourrais pas dire que ton amie te manque puisqu’elle est toujours là. » Le texte prend alors des airs de cauchemar numérique.

Comme si le fantôme de Sandrine parvenait à communiquer avec son amie. Lui envoyant des signes en fonction des endroits où elle se rend. Un jeu de piste comme pour revivre les meilleurs moments des deux amies. On est alors embarqué dans une drôle d’aventure immobile, racontée par Lucie Rico par l’entremise d’une Ariane qui doute de plus en plus de sa raison.

« GPS » de Lucie Rico, P.O.L., 19 €

mardi 23 août 2022

Roman - Rentrée littéraire 2022 : le roman "GPS" de Lucie Rico fait parler de lui

Parmi les 490 romans de la rentrée littéraire, GPS de la Perpignanaise Lucie Rico est souvent cité parmi les titres à suivre pour les prix de l'automne.

Son premier roman avait fait forte impression. Un beau succès critique gâché par le confinement puisque Le chant du poulet sous vide de Lucie Rico était sorti en plein confinement. Un peu plus de deux années plus tard, la jeune romancière, originaire de Perpignan, récidive avec GPS. Mais cette fois, son roman sort en pleine rentrée littéraire, il est arrivé hier dans toutes les librairies de France.

Loin d’être un handicap, cela semble être tout bénéfice pour ce roman qui raconte l’histoire d’une jeune fille en grande difficulté sociale. Elle reste cloîtrée chez elle. mais quand sa meilleure amie l’invite à ses fiançailles, elle doit obligatoirement sortir. Et pour l’aider, elle va suivre le signal GPS de son amie. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Dans l’air du temps, avec suspense et analyse de notre société, ce texte a déjà été repéré par nombre de critiques littéraires qui lui voient des chances dans les différents prix littéraires. L’Agence France Presse, dans sa présentation de la rentrée, a clairement laissé entendre que parmi « les jeunes auteurs », GPS de Lucie Rico (avec également Émilienne Malfatto ou Guillaume Lopez), « pourraient causer la surprise. »

« GPS » de Lucie Rico, éditions P.O.L., 224 pages, 19 €

lundi 23 mai 2016

Livre : Trois fois Leucate

Une région, Leucate, trois époques. Gérard Gavarry raconte la presqu'île audoise avec talent.
La ville de Leucate inspire Gérard Gavarry. L'écrivain parisien, ayant passé son enfance en Afrique, n'a pourtant pas d'attaches directe avec cette région « presqu'île languedocienne cernée par la mer et deux étangs côtiers ». L'histoire héroïque de Francèse de Cézelli en 1590 sert de trame à la première partie du roman. La seconde est directement tirée d'une anecdote racontée par un ami viticulteur, Guy Marquié. Installé à Maury, en 1955, il participe à des vendanges « assez originales en ce que les vignes se trouvaient comme isolées au milieu des eaux lagunaires. » Guy est embauché pour s'occuper du cheval de trait et de la charrette.
leucate, univers, pol, gavarryCette partie du roman, la plus authentique, a des airs de récit du terroir. Mais Gérard Gavarry y ajoute quelques références à la politique de l'époque (la guerre d'Algérie et l'appel sous les drapeaux des jeunes Français) et des histoires d'amour entre vendangeurs. Et puis il y a les relations entre Guy et ses animaux. D'abord Pompon, le cheval, et aussi son chien, Gbêto. L'avantage de Guy, c'est qu'il parle occitan. Un atout pour le patron de la colle, « le père Chazes n'avait rien contre le catalan mais enfin, hein, pour être compris du cheval, mieux valait l'occitan. » Et sur 90 pages l'auteur, aidé des souvenirs de Guy Marquié, fait revivre ces vendanges d'antan, avant la mécanisation. Un tableau fidèle non empreint d'une certaine nostalgie: « Guy se pencha, soupesa une grappe et, avec le sourire et l'accent, déclara que le vin serait bon mais que les comportes allaient peser leur poids ».
Pour relier les trois histoires, le narrateur raconte ses déambulations en compagnie d'une mystérieuse Histoire, capable de passer d'une époque à l'autre. La dernière partie, contemporaine, parle aussi de guerre. Mais de celle qui déchire les pays lointains et pousse des jeunes à chercher liberté et espoir dans notre pays. Mais comment profiter de vacances à la mer dans ces conditions ? Un roman fort sur un territoire, les hommes et femmes qui y ont vécu, y vivent et y vivront.

« Leucate Univers » de Gérard Gavarry, éditions P.O.L., 17 euros (Gérard Gavarry sera en dédicace à la librairie Torcatis de Perpignan le jeudi 26 mai à 18 heures).

mercredi 19 mai 2010

BD - Rions de notre nostalgie


Surfant sur la vague d'un certain revival, Turalo a imaginé des séries de gags portant sur la nostalgie des années 70 et 80. Mais il a pour une fois mis de côté ses idées un peu limites (comme imaginer le blog d'un célèbre dessinateur mort et enterré...) pour faire dans la nostalgie, gentille et assumée. 

Les années 70 sont dessinées par Pol et les années 80 par Gildo. Dans le premier on retrouve des références à Columbo, les drogues douces, Casimir ou Superman. Dans le second place à Hulk, Indiana Jones, l'inspecteur Gadget ou Véronique et Davina (de Gym Tonic). Dans les années 70, le ressort comique est assuré par l'affrontement entre deux frères, l'un baba-cool, l'autre CRS. Cela fonctionne souvent à merveille. 

Pour ce qui est des années 80, c'est la complicité entre deux cousins qui est mise en avant. Deux adultes qui ont encore un cerveau de gamin. Au grand désespoir de leurs compagnes beaucoup plus matures. De la bonne BD de délassement, idéale pour un cadeau ou pour se remémorer les joies du temps passé.

« J'aime les années 70 », « J'aime les années 80 », Drugstore, 9 €