mercredi 31 octobre 2007

BD - Rouleau convoité


Après Quram, Makyo poursuit dans la même veine avec l'adaptation d'un nouveau roman d'Eliette Abécassis. Avec « Le trésor du Temple », il donne sa première chance à Laurent Seigneuret, jeune dessinateur réaliste déjà très aguerri car il a longtemps travaillé dans l'ombre de Bruno Rocco. 

David, jeune Israélien brillant, ancien soldat, chercheur, universitaire, décide de tout quitter , même l'amour d'Helen, pour rejoindre la secte des Esséniens vivant depuis des siècles dans des grottes situées à Quram. Il est obligé de sortir de son isolement de scribe quand un archéologue est découvert assassiné sur un autel à proximité des grottes. Il a été sacrifié selon un rite typique des Esséniens. 

David va retrouver Helen et lancer son enquête, avec la protection discrète et efficace du Shin Beth. L'archéologue aurait découvert un rouleau de cuivre donnant la clé pour retrouver le trésor du Temple. Un rouleau de cuivre au centre de tous les enjeux. Certains n'hésitent pas à tuer pour tenter de le posséder. 

Une BD passionnante, tant par son côté historico-religieux que par l'intrigue policière.

("Le trésor du Temple", Glénat, 12,50 €) 

mardi 30 octobre 2007

BD - Mondes à découvrir avec la série Green World


De la science-fiction foisonnante de peuples, mondes et vaisseaux spatiaux. De la SF totalement dépaysante, avec ce qu'il faut de gentils durs et indépendants et de méchants, outrageusement sadiques et tyranniques. On est quand même loin de la caricature. 

François Debois, le scénariste, a lâché la bride à son imagination, mais dans une rigueur de tous les instants. Pour s'y retrouver, n'hésitez pas à revenir régulièrement sur le plan de la galaxie dans les pages de garde dessinées par Gabor. 

Dans le but de réaliser ses pratiques alchimistes ancestrales, le peuple Ghyveldien a depuis longtemps épuisé les ressources naturelles des planètes de la confédération de Calande. Les peuples opprimés se sont révoltés sous la bannière des druidesses du Greenworld, une religion respectueuse de l’équilibre naturel. 

Les Cebyllins, de gigantesques créatures élevées au rang de divinités et vénérées par les druidesses, sont apparues à la surface des planètes. Leur pouvoir de contrôle est immense. Mais leur apparition a fortement contrarié les projets du peuple Zeride, qui aspire à la création d’un sur-être capable de prédire les moindres détails de l’avenir. Dans cette guerre pour le pouvoir, deux pirates, un frère et sa sœur, tentent de faire leur trou.

("Green World", Soleil, 12,90 €) 

lundi 29 octobre 2007

BD - Trop craquantes ces pin-ups


Elles sont coquines les filles de la bande dessinée d'Arthur de Pins. Coquines, coquettes, délurées, affriolantes et même un peu plus... Pour s'en occuper il y Arthur, le jeune héros, paniqué à l'idée d'être seul, désespéré de se retrouvé enchaîné. Ces gags en une planche ou deux, sont une bonne mage de l'état des couples urbains en France dans les années 2000. 

Les sextoys ne se cachent pas, ils deviennent même de redoutables concurrents pour un Arthur se trouvant un peu court face à leurs dimensions et endurances. Mais il y a encore des jeunes filles romantiques, qui préfèrent en plein repas plaquer leur petit ami (de plus en plus beauf) pour se jeter au cou d'un Arthur qui comprend enfin qu'il est parfois bénéfique d'être célibataire dans une soirée exclusivement composée de couples. 

Les gags sont frais, souvent ce sont les filles qui ont le dernier mot. Des pin-ups toutes en rondeurs, typiques du style d'Arthur de Pins qui semble avoir été nourri, dès le berceau, des bombes se baladant lascivement dans les dessins animés de Tex Avery. Un cadeau idéal pour conclure avec une fille qui aime rire...

("Péchés mignons", Fluide Glacial, 9,95 €) 

dimanche 28 octobre 2007

BD - L'argent, ce vil héros

Comment rendre les opérations en bourse passionnantes pour des lecteurs de BD ? Tout simplement en transposant l'intrigue du Comte de Monte Cristo dans les milieux de la finance. Boisserie et Guillaume ont donc écrit une histoire de machination financière illustrée par Juszezak. 

Le problème de ce premier tome, c'est que l'on cherche toujours le personnage qui joue le rôle du « bon ». A priori c'est Alexandre, un jeune trader qui travaille au marché à terme pour une grande banque. Mais les auteurs ont beau tenter de le rendre sympathique, il reste avant tout un courtier qui flirte sans cesse avec la légalité, qui n'hésite pas à tricher pour cacher des pertes... 

La description de ce milieu est réaliste, implacable, souvent abjecte. Alors quand il est question d'une machination contre Alexandre, on se dit que finalement, il l'a bien cherché. On ne brasse pas des millions sans avoir à un moment, au moins avec sa conscience, à rendre des comptes. 

Le premier tome démontre le piège dans lequel il tombe. Le second verra l'apparition de Dantès, un autre capitaliste venu pour venger Alexandre. Pendant ce temps, la pauvreté augmente partout en France et dans le monde...

("Dantès", Dargaud, 9,80 €) 

samedi 27 octobre 2007

BD - Hilarité nocturne

C'est le champion incontesté des ventes de cette rentrée côté BD. Et c'est toujours autant mérité. Impossible en effet de ne pas rire aux bêtises du Petit Spirou. 13e titre par Tome et Janry et des gags toujours aussi irrésistibles, parfois à la limite du bon goût (les interventions de M. Mégot, le prof de sport, sont dignes d'un Bérurier). 

Et puis il y toujours ce petit côté nostalgique, rendant si sympathiques certaines vieilles personnes, notamment, dans cet album, la Mamy du héros, redoutable dans sa chaise roulante, hilarante quand elle trouve une astuce pour rester seule dans son lit. 

Sans oublier les courbes de Melle Chiffre. Page 25, vous en tomberez à la renverse !

Le petit Spirou, Dupuis, 8,50 euros 

vendredi 26 octobre 2007

BD - Un enfant de... en quête d'identité

Pas facile pour Yves Sente, le scénariste, de prendre la relève de Jean Van Hamme à l'animation des aventures de Thorgal. Le héros viking, toujours dessiné par Rosinski, s'efface à partir de ce 30e album au bénéfice de Jolan. 

Le fils, pour sauver son père, a accepté de donner sa vie à Manthor. Il a deux jours pour rejoindre le château de l'Entremonde. Mais il n'est pas seul à vouloir un destin exceptionnel. Au cours de multiples épreuves il est en concurrence avec deux autres garçons et deux filles. 

Une reprise convaincante, notamment avec le rebondissement en fin d'album concernant une vieille connaissance : Kriss de Valnor.

Thorgal, Le Lombard, 9,80 euros 

jeudi 25 octobre 2007

BD - Immortalité, cause et mode d'emploi


Episode très confiné pour le tome 11 des la série du Chant des Stryges intitulé "Cellules". Nivek est prisonnier d'un homme entièrement revêtu d'une combinaison. Ce dernier lui propose un marché : la vie de Debrah contre celle de Melinda. Debrah est la collègue de Nivek, Melinda sa petite amie. 

Une torture intellectuelle qui finalement poussera Nivek à accepter le marché. Sur ce cas de conscience et ce chantage, Corbeyran (scénario) et Guérineau (dessin) font avancer l'intrigue. On en sait un peu plus sur Weldman et son problème d'immortalité. Regrettons simplement l'absence des Stryges dans ces 48 pages.

Le chant des Stryges, Delcourt, 12,90 euros 

mercredi 24 octobre 2007

BD - "Le grand jeu" et son passé aléatoire et futuriste

Totalement déroutante cette nouvelle série issue de l'imagination féconde de Pécau et mise en images par Pilipovic, auteur serbe au trait réaliste sérieux mais manquant encore de personnalité. Il faut, pour bien comprendre cette histoire, savoir que si l'action se déroule en 1945, c'est dans une Europe totalement différente que celle que l'on connaît. En fait dans le passé imaginé par Pécau, Anglais et Français ont gagné la guerre en 1941. Depuis, il reste un régime nazi en Allemagne, mais assagi et surtout servant de barrage à l'avancée des Soviétiques. 

La ligne de front se situe dans la banlieue de Berlin et les nazis ont le soutien discret mais réel de tous les régimes capitalistes pour contrer les Rouges. Pourtant la menace de l'hégémonie allemande est toujours présente. Pour preuve cette base secrète au Groënland où s'est écrasé le dirigeable Charles-de-Gaulle et ses 250 passagers. 

Le journaliste français Nestor Serge va se rendre sur place avec l'expédition de secours, mais il est également chargé par l'armée française de recueillir le maximum d'informations sur la base secrète nazie. Un récit qui part un peu dans tous les sens, avec des loup-garous nazis, des SS tibétains invincibles et un super-héros fasciste : la Francisque. Et pourtant on est pris au jeu et on attend avec impatience les deux autres volumes de cette trilogie.

("Le grand jeu", Delcourt, 12,90 €) 

mardi 23 octobre 2007

BD - Les loosers du rock

Ils ont un peu la rock'n'roll attitude. Mais la loose prend souvent le pas sur leur enthousiasme. Les Blattes, trio composé d'un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur, sont persuadés qu'un jour leur heure de gloire viendra. Qu'un jour ils seront riches et célèbres, adulés par des milliers de fans en délire. Un jour... 

En attendant ils tentent de survivre et, pourquoi pas, de faire un concert. Ils ont enfin une petite opportunité en croisant par hasard un de leur fan (le seul à priori...) qui leur propose de venir jouer au Zénith, comme ça, au débotté. Le Zénith se révélant être un bar PMU crasseux dans une banlieue sinistre, et que ce soir-là, le PSG joue et passe à la télé, le concert est très rapidement compromis. 

Seconde tentative avec la participation à un tremplin rock organisé dans une salle des fêtes. L'inscription de 30 euros dissuade notre groupe de fauchés radins, mais une âme charitable accepte de leur avancer la somme. Le résultat est catastrophique. 

Les Blattes n'ont décidément pas de chance et quand ils rencontrent un riche producteur prêt à investir sur leur talent, ils trouvent le moyen de contrarier sa famille. 

Un album désopilant, scénarisé par Mo CDM et dessiné par Gaël, jeune auteur originaire de Montpellier qui a visiblement été influencé par les premiers Lucien de Margerin.

("Les Blattes", Le Lombard, 9,80 €) 

lundi 22 octobre 2007

BD - Alex Alice réécrit l'histoire des Dieux

Alex Alice, dès sa première série, a connu le succès. « Le troisième testament », sur un scénario de Xavier Dorison, a marqué les esprits. Virtuosité des dessins, thriller ésotérique avant l'heure, les éditions originales des quatre volumes de la série s'arrachent à prix d'or dans le milieu des collectionneurs. 

La nouvelle série d'Alex Alice, en solo cette fois, semble être partie sur la même voie. Le dessinateur s'est inspiré de la légende des Nibelungs pour relater la vie de Siegfried, le héros de ce triptyque. Dans ce premier volume de 72 pages, c'est l'enfance et l'origine du héros qui sont racontées. 

Fils de la fille du dieu Odin et d'un simple mortel, il est recueilli, après la mort de ses parents, par Mime, un forgeron nibelung. Ils vivent au cœur d'une forêt impénétrable. Mime forge, Siegfried chasse et cours les bois en compagnie de ses amis les loups. Mais un jour un visiteur arrive jusqu'à la petite demeure et alors Siegfried va devoir affronter son passé, ses origines et son destin. Odin a besoin de lui pour affronter le dragon Fafnir régnant sur tout l'or du Rhin. 

Alex Alice, en plus des albums BD, travaille sur l'adaptation au cinéma de cette histoire. Pour les passionnés, un tirage spécial enrichi de croquis et peintures ainsi qu'un DVD de l'interview de l'auteur est disponible dans certaines librairies.

("Siegfried", Dargaud, 15 €, 29 € l'édition collector avec DVD) 

dimanche 21 octobre 2007

BD - Pirates indémodables

Les histoires de pirates semblent indémodables. Jimmy Jones, de Francesco Artibani (scénario) et Alessio Coppola (dessin) utilise tous les ressorts de ce genre. 

En ce jour de juillet 1723, l'animation est grande sur la place publique de Newport à Rhode Island. L'armée anglaise va procéder à la pendaison de 26 pirates récemment capturés. Malheureusement, leur chef, le capitaine Low, n'est pas dans le lot. Au milieu du public se trouvent Jimmy et sa mère. Son beau-père, Baker, commande l'exécution. Jimmy est à l'âge de la rébellion. Il rejette Baker et encore plus quand ce dernier décide qu'il sera mousse sur un navire de sa majesté. L'adolescent refuse violemment, la tension est à son comble. 

C'est ce moment que choisit un mystérieux personnage pour contacter Jimmy et lui expliquer qu'il vient d'hériter d'un trois mats et de son équipage. Jimmy, pour contrer son beau-père, décide de quitter le foyer et de profiter de cette occasion pour prendre le large. Aller loin, le plus loin possible. 

Cette série, débutant de façon très classique, bascule au fil des pages vers un univers plus fantastique et inquiétant. D'où vient exactement ce navire et surtout son équipage, étranges gueules cassées aux attitudes énigmatiques ? On est pris par le suspense ainsi que la beauté des dessins de Coppola rappelant parfois Gillon.

("Jimmy Jones", Les Humanoïdes Associés, 12,90 €) 

samedi 20 octobre 2007

BD - Petits tracas d'une adolescente

Les adolescentes d'aujourd'hui ont toutes les chances de se reconnaître dans cette bande dessinée. Le problème c'est que les adolescentes d'aujourd'hui lisent très peu de BD. Elles sont plus sur le net, à commenter les blogs de leurs semblables. C'est peut-être cette constatation qui a guidé le choix de la dessinatrice de cette série écrite par Lorris Murail. 

Laurel a débuté dans le dessin en publiant sur son blog, « Un crayon dans le cœur », des croquis puis des notes plus construites où elle racontait avec force de détail sa vie au quotidien. Sa famille, ses premiers petits boulots, sa fille, sa séparation d'avec le père de cette dernière, ses conquêtes... 

Un blog parfois très fleur bleue, mais affichant une fréquentation qui a fait bien des jaloux. Bref, Laurel a un public et nul doute qu'il achètera le second titre de sa série. Et il n'aura pas tort car le résultat est plus que potable. 

Carmilla, adolescente amoureuse d'un garçon un peu trop passionné de foot, tente de comprendre avec ses copines du Tagada's club ce qui pourrait rendre un peu moins ignare la moitié de l'humanité. C'est souvent bien vu, jamais méchant, peut-être un peu trop superficiel. Mais dans le genre, rien n'égalera le Bidouille et Violette de Bernard Hislaire.

("Le journal de Carmilla", Vents d'Ouest, 9,40 €) 

vendredi 19 octobre 2007

BD - Retour d'une fine gâchette

Il nous aurait presque manqué. Pourtant il est solitaire, froid, sans pitié et très professionnel. Le Tueur imaginé par Matz et Jacamon est de retour. Une éclipse au cours de laquelle il a troqué ses petites lunettes rondes d'intellectuel pour des solaires sportives à la mode. Quatre années au cours desquelles il a pris du recul. 

Il a suffisamment d'argent pour être à l'abri mais il s'ennuie dans le petit paradis tropical du Venezuela : « L'inactivité commençait à sérieusement me peser. J'avais besoin d'action. Et pour moi, cela signifiait faire ce que je savais faire. La seule chose que je savais faire... » Il accepte donc plusieurs contrats d'un même commanditaire. Un courtier en pétrole, le sous-directeur d'une banque.

 Du classique. Mais il a un doute quand il découvre l'identité de sa troisième victime : une religieuse très impliquée dans l'aide aux enfants des bidonvilles de Colombie. Pour la première fois il hésite à presser sur la gâchette. Un petit retard qui n'est pas du goût du commanditaire qui lui fait comprendre (avec force) qu'il n'a pas le choix. 

Retour gagnant pour ce héros hors normes. En cinq tomes il était devenu une référence du polar noir. Il revient un peu contre le gré des auteurs qui voulaient passer à autre chose. Le lecteur, lui, en redemande...

("Le tueur", Casterman, 9,80 €)

jeudi 18 octobre 2007

BD - Quand la réalité dépasse le gore...


Un scénariste, trois dessinateurs et surtout un personnage réel : Richard Trenton Chase surnommé par la police américaine du temps de ses exploits « le vampire de Sacramento ». Un album qui affiche clairement en quatrième de couverture un « Déconseillé aux moins de 16 ans » tout à fait justifié car les dessinateurs n'ont pas occulté les sévices infligés aux victimes. 

Le lecteur suit la traque du tueur par l'intermédiaire des déductions d'un profileur. On découvre grâce à de multiples retours en arrière l'adolescence de Chase, sa difficulté pour s'affirmer face à sa mère, sa découverte des drogues. Il semble en fait ne jamais être redescendu d'un long trip destructeur. 

L'album revient également sur les premiers délits de Chase. Bagarre dans une soirée, menaces sur des colocataires. Il a même été interné dans un hôpital psychiatrique. Ses parents l'en ont sorti. Il a alors commencé son délire sanglant. Il tuait des lapins et buvait leur sang. Puis un soir il est rentré dans une maison et a massacré une jeune femme. 

Scénario très documenté de Mosdi et dessins de Fino, Vitti et Kolle, se partageant les séquences de 5 à 7 pages. L'ensemble est très cohérent et fait froid dans le dos.

("Le vampire de Sacramento", Soleil, 12,90 €) 

mercredi 17 octobre 2007

BD - Inspecteur Saboum : du vieux Chakir


La collection Patrimoine BD exhume des œuvres qui parfois n'ont jamais eu la chance d'être publiées en album. C'est le cas de cette aventure de l'inspecteur Saboum de Jean Chakir, parue initialement dans l'hebdomadaire Bayard entre septembre 1959 et septembre 1960. Une page par semaine avec systématiquement un rebondissement dans la dernière image pour tenir en haleine les jeunes lecteurs de cette revue catholique. 

Saboum est un policier, toujours affublé de lunettes noires, intrépide et plein de bon sens. Il se rend dans le sud de la France pour tenter de découvrir l'identité d'un homme amnésique retrouvé grièvement blessé au fond d'un ravin. Saboum, à partir d'un tout petit indice va remonter la piste, d'un hôtel du Pays basque, au port de Bordeaux en passant par une ferme isolée au cœur de la forêt landaise. 

Courses poursuites (403 Peugeot contre Simca Aronde...), bagarres, abordage en mer, fusillades : cela bougeait beaucoup à l'époque dans les BD. Chakir n'avait pas encore trouvé son propre style (Tracassin dans Pilote quelques années plus tard) et faisait de la ligne claire un peu rigide. Presque une oeuvre de jeunesse en espérant que quelqu'un se penchera sur ses BD plus personnelles et parfois très étonnantes (L'Insulaire).

("L'inspecteur Saboum", Glénat, 20 €) 

mardi 16 octobre 2007

BD - Long poème dessiné sous forme de livre d'art


En quelques années, Arthur Rimbaud a révolutionné la poésie. En décidant d'arrêter d'écrire et d'aller vivre en Afrique, il a laissé toute une génération de poètes orphelins. Mais ils ont toujours espoir de retrouver des originaux de Rimbaud. Parmi eux Adrien, qui avec ses amis de la revue « Le décadent » écrit même des faux pour maintenir l'esprit de Rimbaud. Il va se lancer physiquement sur les traces du poète, à Charleville, puis à Aden en passant par Marseille. 

Cette quête s'achèvera sous le soleil aliénant de l’Érythrée. Elle est racontée par Christophe Dabitsch et mise en images (des aquarelles très lumineuses) par Benjamin Flao, virtuose du croquis sur le vif. Un long poème dessiné sous forme de livre d'art.

"La ligne de fuite", Futuropolis, 19 euros 

lundi 15 octobre 2007

BD - Taniguchi propose du fantastique zen, calme et serein

Dans la préface de cet album, Jiro Taniguchi explique sa fascination pour la bande dessinée européenne. Il a toujours voulu faire un album pour le marché occidental. « Mon rêve devient réalité grâce à Casterman » explique-t-il. 

Cet album de plus de 60 pages est un mélange de souvenirs personnels et de légendes locales. Un jeune garçon, ayant perdu son père et dont la mère est gravement malade découvre qu'il peut parler avec une salamandre géante. Elle lui demande de la conduire à l'intérieur de la montagne dominant la petite localité. Du fantastique zen, calme, serein, avec un beau message d'espoir.

"La montagne magique", Casterman, 13,75 euros 

dimanche 14 octobre 2007

BD - La réalité avant les tranchées

Début du siècle dernier, le destin de deux jeunes Français est au centre de cet album de BD en deux parties. Le scénario est de Lax, les dessins de Frédéric Blier. Jean Gadoix est un braconnier de Haute-Loire. Ousmane Dioum est chasseur au Sénégal. Deux adolescents qui vont se retrouver responsable de leur famille. Jean car son père, alcoolique, est paralysée après un accident, Ousmane après que le mari de sa sœur ait été dévoré par un lion. 

Par touches successives, au fil des années et des événements, on suit ces existences, difficiles, rudes. Les deux hommes se forgent des caractères d'acier. Pendant ce temps, le monde s'agite et en 1914, les bruits de guerre se font insistants.

"Amère patrie", Dupuis, 13,50 euros 

samedi 13 octobre 2007

Roman - Odieux mais séduisant

Avec « Portrait de l'écrivain en animal domestique », Lydie Salvayre raconte comment une intellectuelle peut sombrer face à un homme d'affaires.


Quelle mouche a piqué la narratrice quand elle a accepté d'écrire « la biographie de Jim Tobold, le roi du hamburger » de la marque King Size. Cette femme écrivain, intellectuelle, aux idées progressistes, a pourtant dit oui quand le grand capitaliste lui a demandé de le suivre durant quelques semaines pour décrire sa vie et raconter comment il a façonné cette fortune colossale. Chez les amis de la romancière, les avis étaient partagés : « certains prédisaient que cet engagement signerait ma perte (car se commettre avec un patron vendu au Capital ne pouvait, selon eux, que conduire à la perdition) tandis que d'autres, jugeant ma situation hautement enviable, prédisaient qu'il ferait ma fortune ». Toujours est-il qu'elle a accepté, quitté son petit appartement parisien pour aller vivre dans un immeuble newyorkais d'une centaine de pièces, avec une armée de serviteurs aux ordres.

Les travers d'un être abject

Elle se transforme en petite souris et suit Tobold dans tous ses déplacements, ses rendez-vous, ses conseils d'administrations ou soirées de beuverie. Tobold est le prototype de l'homme qui ne doute jamais. Parti de rien, il se confie facilement sur son enfance à Toulouse, sous la coupe d'une mère qui « me fit longtemps gober qu'elle m'avait conçu sans l'intervention d'aucun homme, mais simplement en entrant en communion spirituelle avec une photo d'Alain Delon. » Aujourd'hui, quand il a une contrariété, pour se calmer, il descend dans son garage et entreprend de compter ses... 365 voitures.

Mais ce n'est pas toujours facile de supporter les avis à l'emporte-pièce de cet homme ne supportant pas la contradiction. Il mène ses entreprises comme des armées, est persuadé d'être infaillible et devient un autre homme dès qu'une négociation s'ouvre : sa drogue, c'est le deal. Plus les jours passent, plus la narratrice découvre les travers de cet être abject, jetant l'argent par les fenêtres, considérant sa femme comme un objet (il l'a rencontrée alors qu'elle était danseuse dans un peep show). Pourtant elle doit continuer a noter, tout noter, pour transformer ces pensées en une nouvelle évangile.

Un grand solitaire

Mais Tobold reste un homme, un être humain. La proximité va petit à petit changer son regard sur le milliardaire. « Il n'y avait pas homme plus détesté sur terre, pensais-je. Il n'y avait pas homme plus seul. Plus effroyablement seul. De là à avoir de la peine pour lui, ça non, jamais, enfin, pas trop, quoique, quoique je finisse par ressentir à son endroit un mélange de pitié, de rancoeur et de fascination. » La petite scribe va-t-elle tomber sous le charme de l'affreux profiteur ? Ce serait beaucoup trop simple et Lydie Salvayre dans ce roman jubilatoire, notamment quand elle décrit avec force détail les excès de son héros mâle ou les atermoiements de son héroïne femelle, pousse la réflexion un peu plus loin. Quelques rebondissements christiques plus tard, ce ne sont plus les mêmes personnages qui vont cohabiter, apprendre à s'apprivoiser. Un double glissement de personnalité qui accompagne cette féroce charge contre la société de consommation dans laquelle nous nous vautrons de jour en jour, trame de ce roman toujours présent dans la dernière sélection du prix Goncourt.

« Portrait de l'artiste en animal domestique », Lydie Salvayre, Seuil, 18 € (au format poche chez Points)

vendredi 12 octobre 2007

BD - L'impossible enfant de Martina Wachendorff chez Rivages

Une héroïne journaliste à la télévision, un fait divers sordide, le tout dans la région de Nîmes : un polar atypique signé Martina Wachendorff.

Si vous cherchez de l'intrigue bien ficelée avec force de rebondissements et de fausses pistes, passez votre chemin. Ce premier roman de Martina Wachendorff, tout en intégrant une collection de roman policier, est avant tout le récit des doutes d'une journaliste face à certains faits divers. Cette journaliste, c'est Nadia Mamméri, jeune, jolie, d'origine khabile. Elle travaille pour France 3 Languedoc Roussillon. Basée à Nîmes, elle a connu la notoriété quand elle présentait un magazine de décryptage des faits divers. Quelques enquêtes délicates plus tard, l'émission est supprimée, Nadia doit se contenter de « couvrir » la petite actualité de la région tournant autour des quelques notables provinciaux, dont « l'empereur de Septimanie » qui au passage en prend un peu pour son grade.

Enlèvement d'un enfant

Son chef, Prost, « l'envoie aux cocktails des pompiers... Mais attention, elle peut encore retomber plus bas, retourner aux piges de ses débuts. Sa place est fragile, elle la doit à son physique, sorte de diplôme supérieur pour une femme arabe désireuse de travailler dans les médias ».

Mais Nadia doit également être disponible quand un faits divers survient dans son rayon d'action. Son chef, Prost, l'envoie dans un institut spécialisé pour jeunes handicapés. Un enfant de 5 ans, Max, a été enlevé en plein jour. Atteint d'une maladie génétique, il est sourd, muet et défiguré. Nadia se souvient de lui. Sa famille avait bénéficié d'un vaste élan de solidarité pour faite opérer le visage du petit aux USA. Des fonds avaient été collectés. L'opération reportée. Prost est persuadé qu'il s'agit d'un acte raciste, la mère de Max est Maghrébine. Nadia n'y croit pas. Elle sait par expérience que dans la région tout est systématiquement mis sur le dos du racisme... ou des arabes.

Fausse couche

L'enquête change d'orientation quand une lettre de revendication arrive. Les ravisseurs exigent qu'un texte soit publié dans le Monde. Une longue déclaration dénonçant le manque de moyens dont souffre la recherche génétique. Cet enlèvement bouleverse Nadia. La jeune journaliste est en plein doute. Elle est amoureuse de José, un graphiste indépendant dans son travail et sa vie. Ils se retrouvent parfois, au restaurant puis dans l'appartement de l'un ou de l'autre. Quand Nadia découvre qu'elle est enceinte, elle sent que le moment est venu de franchir le pas. Elle n'en fera rien. Chez elle, alors qu'elle pensait si fort à cet enfant, elle fait une fausse couche. La jeune femme ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'enlèvement de Max. Et la revendication qui indique également que « les désordres génétiques sont dans 70% des cas à l'origine d'une fausse couche, de la mort enfantine subite et de la stérilité. »

Nadia va tout faire pour tenter de retrouver Max, comme pour sauver son enfant qu'elle n'aura pas. Une longue marche vers la vérité, vers l'horreur aussi. Mais comment Nadia Mamméri, petite journaliste de province, peut-elle faire exploser cette affaire aux dimensions nationales ?

On sera séduit par la personnalité de Nadia, volontaire mais également réaliste. Quant au fond politique du roman, chacun aura son avis, les débats entre scientifiques n'ayant jamais clarifié la situation. Mais il est probable que certains « devoirs de précauton » mis en avant de nos jours auraient été plus utiles il y a 50 ans...

« L'impossible enfant », Martina Wachendorff, Rivages Noir, 7,50 €

jeudi 11 octobre 2007

BD - Rire tout en travaillant avec Bamboo Job


Les éditions Bamboo, de petit éditeur en province, est devenu un poids lourds de la BD classique. Le succès est venu avec la série « Les Profs » de Pica et Erroc. Le filon a été creusé et différents métiers ont été passés au crible des gags. En cette rentrée, ce ne sont pas moins de quatre nouveautés « Bamboo job » qui partent à l'assaut des librairies, dont deux aux tirages très conséquents. 

A tout seigneur tout honneur, les Profs rentrent une 10e fois avec une « Motivation : 10/10 ». On retrouve avec délice tous ces enseignants, bornés, découragés, enthousiastes, luttant contre les élèves ignares (la rédaction sur la biographie de Jules Ferry est à se rouler par terre) et l'administration parfois opaque. 

Autre succès, les Pompiers imaginés par Cazenove et Stédo. Les hommes du feu se trouvent devant des situations toutes aussi délirantes les unes que les autres, incendies, accidents ou entraînements. Une série qui sort du lot en raison de ses dessins signés Stédo. Une fonction publique qui est particulièrement brocardée puisque vous pourrez également rire aux dépens des Postiers (par Godard et Du Vigan) et des Fonctionnaires (Bloz et Béka).

(Bamboo, 9,45 € chaque titre)

mercredi 10 octobre 2007

BD - A la recherche de l'opale

L'Europe du 17e siècle est en toile de fond de « La conjuration d'opale », série écrite par Corbeyran et Hamm et mise en images par Grun. Entre grande histoire et petits complots, les trois héros imaginés par les auteurs doivent tenter de mener à bien leur mission et surtout survivre face à de redoutables ennemis invisibles. Walaya est une aventurière, Erick un mercenaire, Joachim un alchimiste. 

Trois êtres différents mais qui trouvent un terrain d'entente pour mener à bien la « conjuration d'opale ». Dans ce troisième album, Walaya, quittant son bateau se lance à la recherche d'Erick, en train de cuver son vin dans une auberge. Le mercenaire est au plus bas, Joachim est mort, frappé par la peste, son corps vient d'être brûlé en place publique. De plus les opales ont disparu. Walaya elle n'a qu'une priorité, quitter au plus vite cette ville d'Anvers qui vient d'être placée en quarantaine en raison de la redoutable maladie. 

Une BD très ésotérique, avec de multiples références à Nostradamus. L'intrigue est parfois touffue, mais on reste en admiration devant les dessins de Grun. Plus peintre que dessinateur, il s'affirme de titre en titre comme le maître absolu de la couleur directe.

("La conjuration d'Opale", Dargaud, 11 €)

mardi 9 octobre 2007

BD - La célèbre île au trésor dessinée par Fred Simon

La collection Ex-Libris, dirigée par Jean-David Morvan s'attaque à un très gros morceau de la littérature mondiale. Après Dumas, Hugo ou Dickens, c'est le chef d'oeuvre de Robert Louis Stevenson qui est adapté en bande dessinée. Un roman qui a fait rêver des dizaines de générations, archétype du roman de pirates. Pas évident donc de trouver une accroche graphique originale. Simon, sur un scénario de Chauvel, a mis toute la précision et la chaleur de son trait dans cette adaptation graphique réaliste. On est rapidement happé par les trognes des pirates, même si dans la première partie ils sont à quai, pas encore connus sous leur véritable jour. 

Dès la première image, montrant l'auberge du jeune Jim faisant face à la mer, perchée sur le rebord d'une falaise, on est fasciné par ce milieu et ce suspense. On fait connaissance avec les personnages principaux, Jim, le docteur, le chevalier Trelawney... mais on ne sent le souffle de la grande aventure qu'à l'apparition du fameux Long John, unijambiste, manipulateur, machiavélique. Une première partie qui s'achève sur une pleine page montrant le bateau voguant et la vigie criant « Terre ! Terre en vue ! »

"L'île au trésor", Delcourt, 9,80 € 

lundi 8 octobre 2007

BD - Aventures en pantoufles

Certains le considèrent comme le héros de bande dessinée le plus crétin de la création. D'autres pensent que c'est un poète du quotidien à la mesure d'un facteur Cheval. Raymond Calbuth a lancé la carrière de Tronchet. Raymond Calbuth est enfin de retour. Le dessinateur avait négligé Raymond pour conter les aventures de Jean-Claude Tergal. Après un passage vers le grand écran, et des albums plus sérieux réalisés avec sa compagne Anne Sibran, il revient à ses premières amours : Raymond et Monique. 

Le couple n'a pas changé, toujours le même appartement, les mêmes petites habitudes réductruces. Et quand Raymond estime qu'il est temps de changer de charentaises, c'est la grande aventure qui commence. Mais la plupart du temps il ne quitte pas son deux pièces, allant même à organiser des visites guidées de cet intérieur qui restera unique pour l'éternité. 

Ce huitième titre de la série marque également le 20e anniversaire du personnage. Pour cette occasion, avec l'album, vous aurez droit à un petit livret souvenir reprenant « Les 20 coups d'éclat qui ont fait les années Calbuth ».

("Raymond Calbuth", Glénat, 9,40 €) 

dimanche 7 octobre 2007

BD - Experts helvètes


La nouvelle série de Ceppi c'est un peu « Les experts à Genève ». La brigade des enquêtes réservées (BER) entre en action quand le délit semble dépasser les frontières de la confédération. Par exemple, quand le personnel d'un hôtel de luxe découvre dans une chambre une prostituée tuée par balle et son client, à côté, visiblement suicidé. Mais la mise en scène est sommaire, d'autant qu'une cliente révèle qu'elle a fait entrer dans l'hôtel, quelques minutes avant le crime, un homme suspect. Une affaire relevant d'autant plus de la BER que les deux morts sont Italiens. 

Une rapide enquête conduit les policiers vers le siège d'un parti d'opposition à un pays africain. La prostituée était chargée d'empoisonner le leader politique, l'Italien se révèle être un agent américain... Cela se complique sérieusement quand un ordre venu de très haut demander de lever le pied sur l'enquête. Avec, cerise sur le gâteau, un trafic d'armes. 

Les policiers imaginés par Ceppi sont très réalistes. Sérieux mais désabusés, ils savent que la plupart du temps, leur enquête butera sur la raison d'Etat. Une certaine vision du monde, certainement très proche de la réalité.

("CH Confidentiel", Le Lombard, 9,80 €) 

samedi 6 octobre 2007

BD - Fées jumelles

François Debois connaît son monde celtique sur le bout des doigts. Après avoir adapté nombre de contes dans les recueils de l'Ankou ou de Brocéliande, il se lance dans une longue saga ayant pour héroïnes deux fées chargées de veiller sur l'île volante d'Avalon. 

Aileen utilise ses pouvoirs pour maintenir Avalon dans le ciel, Brynn, devenue guerrière, met sa redoutable épée au service de Dame Alya. Au retour d'une de ses campagnes, Brynn retrouve Avalon détruite, Aileen assassinée. Elle décide de se venger quand elle apprend que c'est justement Dame Alya qui a volé l'âme de sa soeur. Dragons, guerriers maléfiques, leprechaun : le chemin sera long avant d'atteindre la repaire d'Alya. 

Une série d'héroïc fantasy promise à un beau succès. En raison du scénario, solide et surprenant, mais surtout des dessins de Gwendal Lemercier. Après avoir illustré de nombreux ouvrages sur le monde celtique ou l'univers des dragons, il se lance dans cette série. 

Certaines doubles planches fourmillent de détails, ses batailles et lieux infernaux grouillant de bestioles vous fascineront.

("Les Arcanes d'Alya", Soleil, 12,90 €) 

vendredi 5 octobre 2007

BD - Héritage à problème


Miguelanxo Prado, maître du récit court, sait également tenir en haleine ses lecteurs sur du long cours. Cette histoire est le récit des désillusions d'une famille ayant hérité d'une vieille tante oubliée. M. Gomez est tout excité avant d'aller chez le notaire pour découvrir le testament d'Isoline. M. Gomez se souvient de sa maison dans la campagne entourée d'arbres. 

Il était jeune, c'était le Paradis. Quand le notaire lui demande de choisir entre la maison de famille, les terres qui l'entourent ou quelques biens acquis par le défunte plus récemment, il n'hésite pas une minute. Il vient de renoncer à cinq appartements et plusieurs places de parkings... 

Une déception renforcée quand il découvre que la maison de famille est presque en ruine et que les les terres se limitent à 2000 m2. Il tente de vendre son bien, mais le maire de la commune, ne lui en propose qu'un prix symbolique : le terrain est trop petit pour y reconstruire une nouvelle maison. 

On assiste au naufrage de ce naïf, de plus en plus victime de requins de l'immobilier. A vous dégoûter d'hériter...

("La demeure des Gomez", Casterman, 9,80 €) 

jeudi 4 octobre 2007

BD - Panique chez les super-héros

Rien ne va plus au pays des super-héros. Elections truquées, coup d'Etat de certains, fuite des autres : c'est la panique. « Comix Remix » de Hervé Bourhis s'achève avec de plus en plus de références politiques sans oublier une bonne dose d'action et des sentiments très humains. Le héros, John-John, un enfant doté d'un super pouvoir, choisit le camp de la corporation avec Mr Spice contre les clandestins menés par sa mère. Ce que John-John ne sait pas c'est que Mr Spice est à l'origine de l'assassinat de son père. 

Les super-héros voudraient régner en maîtres absolus sur la ville, mais la population se révolte. De plus, des entrailles de la cité, surgit une attaque violente et inattendue d'un papillon géant menant une armée de chenilles. Cela bouleverse l'avenir de toutes les communautés. Ce troisième et dernier album de 80 pages clôt cette série étonnante. 

Bourhis s'il conserve un peu l'esprit des comics américains, l'illustre d'un dessin s'approchant plus de Reiser que des maîtres anatomistes d'outre-Atlantique. Un décalage déroutant durant les premières pages, mais très vite l'intrigue et les rebondissements prennent le dessus.

("Comix Remix", Dupuis, 15 €)


mercredi 3 octobre 2007

BD - Dans les tranchées au cœur des batailles

La guerre 14-18 n'en finit plus d'inspirer les auteurs de BD. Après Tardi et d'autres, c'est Morvan, scénariste plus porté sur la SF, qui décide de conter l'histoire du « Cœur des batailles ». Un album dessiné par Kordey, dessinateur né en 57 en Yougoslavie qui dédie cette BD « à tous mes vieux camarades de guerre ». En 1940, un ancien poilu se souvient. Notamment du jour où Amaréo Zamaï est apparu dans le camp. Ce soldat originaire d'Afrique, au port altier, mais peu sociable, fascine le conteur. Des souvenirs qui laissent la place à l'action dans les dix dernières pages. Décalée et réaliste, cette série sur la guerre ne laissera personne indifférent.

"Le cœur des batailles", Delcourt, 12,90 euros 

mardi 2 octobre 2007

BD - Les indes claires de Didier Conrad

Conrad est doublement d'actualité au cours de cette rentrée. Il signe le tome 4 des aventures de Tigresse Blanche et le second de RAJ, plus classique, dessiné dans une ligne claire épurée. A Bombay, au milieu du XIXe siècle, Alexander Martin, jeune agent de la police de la Compagnie des Indes, est chargé par sa hiérarchie de retrouver trois notables ayant disparus. Un quatrième « nabab », Lord Bullock s'évapore à son tour. En compagnie d'une belle indigène et du neveu de Bullock, ils vont dans un temple pour tenter de le sauver. Les dessins de Conrad sont superbes. 

Il signe de nombreuses demi-planches muettes, véritables tableaux que bien des collectionneurs aimeraient avoir dans leur salon.

RAJ, Dargaud, 13 euros 



lundi 1 octobre 2007

BD - La petite héroïne de Koma est en colère


La petite Addidas est en colère. En fuyant la ville en compagnie de son père ramoneur, elle a échoué dans une maison qui se révèle être une prison. En compagnie de deux autres enfants, eux aussi prisonniers, elle décide de prendre la fuite, malgré le monstre qui semble les guetter dans les sous-sols. Son père, resté dans la maison, découvre les capacités du bâtiment. Durant quelques secondes, on change complètement de personnalité. De plus en plus souvent. Jusqu'à ne plus se souvenir qui on est. 

Cinquième volet de cette série fantastique de Wazem et Peeters : le premier imagine ce monde de cauchemar, le second l'illustre d'un trait charbonneux, adapté à cette ambiance angoissante.

Koma, Les Humanoïdes Associés, 10 euros