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lundi 9 septembre 2024

BD - Sa(ta)n Francisco



Parmi les nouveautés de la rentrée BD 2024, le second tome de la série American Parano de Bourhis et Varela était très attendu. Le premier tome, paru en mai dernier, présentait l’héroïne (une jeune policière à San Francisco à la fin des années 60) et sa première enquête, un meurtre sur fond de secte satanique.

La suite, sortie vendredi dernier, confirme l’excellente impression faite par l’ensemble. Kim Tyler arrive de l’école de police. Elle est affectée à San Francisco au même commissariat que son père. Mais ils ne travailleront pas ensemble, le paternel est mort récemment. Kim suspecte Baron Yerval, fondateur de l’Église de Satan, d’être l’ordonnateur du meurtre d’une jeune femme lors d’un rite qui a mal tourné.



Ce bon polar, quasiment historique, montre un San Francisco en pleine ébullition. Les hippies investissent les vieux quartiers, la drogue circule librement, les mœurs sont débridées, tous les excès permis. Kim tente de trouver sa place dans ce monde si différent de son enfance.

La jeune femme devra faire face à de véritables démons tout en affrontant ceux, intérieurs, qui lui pourrissent la vie. Le dessin de Varela, entre ligne claire élégante et effets très seventies, colle parfaitement à la série.
« American Parano » (tome 2), Dupuis, 64 pages, 16,50 €

vendredi 17 mai 2024

BD - La fréquence cardiaque de Bourhis


Hervé Bourhis, dessinateur et scénariste passionné par les musiques actuelles, ose lui aussi à passer au je dans l’album Mon infractus. Vous avez bien lu infractus. Car étrangement, c’est comme cela que prononce sa médecin traitant alors que d’ordinaire cette faute, très commune, est rarement commise par le personnel soignant.

C’est en juin 2022, alors qu’il n’a que 48 ans, que le cœur d’Hervé Bourhis lui lance un sérieux avertissement. Passage aux urgences, pose de stents et une année de rééducation.

L’occasion pour le dessinateur de faire un petit retour sur sa vie. Tout le monde le pousse à raconter ce pépin de santé. Il le fera un peu, mais préfère, de loin, parler de ce qui lui a permis de tenir durant sa convalescence : son désir de retourner dans des bars pour mixer de la musique avec des copains. Voilà comment on passe la maladie à la fête. Car c’est un grand bonheur pour Hervé Bourhis de trimbaler des kilos de vinyles et de tenter de faire danser les buveurs d’un soir.

Il raconte ses débuts derrière les platines, ses soirées d’anthologies, sa décision de lever le pied et cette envie irrépressible qui le prend alors qu’il devrait se ménager. En se moquant ouvertement de tous les donneurs de leçons ou profiteurs de pathologies rares qui ont transformé le tout en business éditorial juteux, il dessine des planches dynamiques et revisite les pochettes de ses disques cultes.

« Mon infractus », Glénat, 96 pages, 20 €

dimanche 12 avril 2015

BD - Jeunesse déboussolée

Vous ne comprenez rien à la jeunesse actuelle ? Rassurez-vous, elle non plus. Les adolescents des années 2010 fonctionnent essentiellement à l'instinct. Il n'y a jamais grand chose de programmé, de pensé, de voulu dans leurs actions. La preuve avec ce roman graphique écrit par Hervé Bourhis et dessiné par Halfbob. Chloé organise une fête chez elle. Tous ses amis sont là. Même ceux qu'elle n'apprécie pas vraiment et qui s'invitent, un paquet de chips à la moutarde en guise de ticket d'entrée. Sarah est gothique. Elle hait tout le monde et répète sans cesse qu'elle va se suicider. Victoire, blonde binoclarde un peu ronde, attend son « mec » qu'elle n'a pas vu depuis quelques semaines. Elle le découvre en pleine copulation avec une inconnue dans la chambre des parents. Pas de souci, elle le largue illico presto par Twitter et va vomir dans la rue. A la soirée il y a aussi Maxime, le plus perturbé de tous. Il est déguisé en officier SS et bombarde son mal-être à la tête de toute personne qui ose lui parler. Maxime va embrasser Sarah. Sarah va effectivement se suicider. Victoire accepte de coucher avec Maxime et ils fuguent pour assister à un concert rock à Paris. Étonnant et désabusé, ce récit est un instantané réussi de notre époque. 

« Juniors », Futuropolis, 17 €

jeudi 7 octobre 2010

BD - Pastiche hilarant de la Guerre des étoiles


« La guerre des étoiles » est devenue en quelques décennies une référence absolue en matière de conte et de quête. Parfois imitée, souvent pastichée, la saga de Georges Lucas a bâti l'imaginaire de nombre de créateurs actuels. 

Bourhis et Spiessert y sont allé de leur parodie dans cet album intitulé « Naguère les étoiles ». En reprenant presque scène par scène, les auteurs transposent l'histoire dans un moyen âge de pacotille. Luke Skywalker devient Jean-Luc Haut-le-Cœur et il croise sur sa route le seigneur Salvador, la princesse Leica, Maître Yoga et Yann Kersolo. Les deux robots sont des druides et le vaisseau de Yann un véritable faucon, millénaire... 

Tout en étant une histoire à suivre, chaque séquence est formée d'un gag d'une demi-planche. A la fin de l'album, vous aurez rit ou sourit 92 fois, notamment grâce à des dialogues aux petits oignons. Le tome deux est annoncé pour novembre et comme l'original, il y aura trois épisodes.

« Naguère les étoiles » (tome 1), Delcourt, 10,50 € 

mercredi 24 mars 2010

BD - Homme et gibier


Cette BD écrite par Bourhis et dessinée par Spiessert se déroule à Paris à la fin du XIXe siècle. Mais la capitale parisienne n'est pas tout à fait identique à celle que nos ancêtres ont connu. Dans cette uchronie, les animaux sont intelligents et les hommes sont redevenus sauvages vivant nus dans les bois alentours. 

Le braconnage des hommes peut se révéler être une activité très lucrative. Deux petits viennent d'être capturés : Feuille et son frère Source. Alors que Feuille est vendue à un tigre, Léopoldine, une femelle cochonne étudiante, découvre que la fillette peut parler. 

Elle va tenter de la protéger et l'étudier, mais dans l'ombre un certain « Comité de vigilance sur la question humaine » tente d'éliminer les derniers représentants de cette espèce considérée comme très nuisible. 

Très étonnant, ce conte philosophique inversé donne à réfléchir sur les discriminations et les risques entraînés par l'hégémonie d'une race sur une autre.

« Hélas », Dupuis Aire Libre, 15,50 € 

vendredi 16 octobre 2009

BD - Hervé Bourhis, écolo à vélo


Et si la crise écologique qui nous pend au bout du nez était plus proche qu'on ne le croit ? Les pessimistes parlent d'une dizaine d'années, les optimiste un bon siècle. Et si c'était l'année prochaine ? C'est le postulat de départ de cette BD de Hervé Bourhis. 

Le héros, dessinateur de BD insouciant travaillant sans grand entrain à un projet ésotérique, met de longues semaines à prendre conscience de la réalité, notamment quand son éditeur lui avoue que la boite a fermé, que plus personne n'achète de BD, objet superflu par excellence. Sont beaucoup plus prisés les légumes frais, le kilo de tomates affichant un incroyable 50 euros... Passé le choc, le narrateur trouve une solution en devenant vélotaxi (il n'y a plus d'essence). 

Cela fait de belles fesses, de beaux mollets et un peu d'argent. Mais le must ce serait de faire son potager sur la terrasse. Reste à apprendre à faire pousser légumes et fruits.

 Demander à son père serait la meilleure solution. Encore faut-il se réconcilier avec lui et franchir les 400 kilomètres qui séparent Bordeaux de Tours. Une BD visionnaire, entre noir pessimisme et vert optimisme...

« La main verte », Futuropolis, 15 € 

lundi 21 septembre 2009

BD - Fin de vie


Cadre moyen menant une vie anodine, Oscar est en train de changer. Il semble ne plus supporter sa femme (qui le trompe), ses deux filles (qui l'ignorent) et son père (artiste qui se moque de sa médiocrité). Oscar change car il vient d'apprendre qu'il a un cancer. Il n'a plus que quelques mois à vivre. Il va tenter de rattraper le temps perdu. Il va méthodiquement faire ce qu'il n'a jamais osé réaliser dans sa vie raisonnable. Voiture de sport, escort girl, opéra, vol à l'étalage. Il transgresse au maximum et décide même de régler ses comptes avec son père. Ce récit de Bourhis et Conty est dessiné par Durieux. Un trait réaliste épuré amplifiant l'impression de sentiments bruts, sans fioritures ni concession.

« Appelle-moi Ferdinand », Futuropolis, 16 € 

mercredi 17 juin 2009

BD - Boris Vian intime dans "Piscine Molitor"


50 ans après la mort de Boris Vian, Hervé Bourhis (scénario) et Christian Cailleaux (dessin) retracent en 72 pages passionnantes, la vie et l'œuvre de cet écrivain qui refusait de se laisser enfermer dans un art. Des déboires financiers de ses parents à sa vie brillante et un peu dissolue de ses années de gloire, les auteurs nous font découvrir un homme dévoré par la passion de créer. Parfois au détriment de sa famille : il a rejeté ses enfants, sources de dispersement de son inspiration. 

Une vie entre passion nocturne et ennui du travail de fonctionnaire. Très tôt frappé par une maladie cardiaque, Boris Vian a beaucoup fréquenté la piscine Molitor les derniers mois de son existence. Il était persuadé qu'en restant longtemps en apnée au fond de l'eau, son cœur guérirait...

« Piscine Molitor », Dupuis, 15,50 euros 

lundi 3 novembre 2008

BD - Trois copines, l'amour, la mort


Anne va se marier. Elle a imprimé les faire-part. Elle a déjà un petit garçon avec son compagnon. Un mariage bien dans le temps. Mais cela n'empêche pas Quitterie et Auréole, ses deux meilleures amies, de vouloir offrir à Anne un enterrement de vie de jeune fille mémorable. 

Cela commence par un enlèvement en bonne et due forme. Passé cette première frayeur, les trois copines vont dans une ferme, celle du grand-père d'Auréole, aujourd'hui décédé. Une grande maison pour trois femmes plus torturées qu'il n'y paraît. Car rapidement le vernis craque. Anne n'a finalement pas envoyé les faire-part et a rencontré un autre homme. 

Auréole, toujours seule, revoit nombre de ses anciens soupirants avec une certaine nostalgie. Et puis il y a Quitterie. Elle déprime. C'est tout récent. Une a fait bêtise, une énorme bêtise qui pèse sur sa conscience. Hervé Bourhis, en solo, signe un album brillant, entre rire et pleurs.

« Un enterrement de vie de jeune fille », Dupuis, 11,50 € 

jeudi 4 octobre 2007

BD - Panique chez les super-héros

Rien ne va plus au pays des super-héros. Elections truquées, coup d'Etat de certains, fuite des autres : c'est la panique. « Comix Remix » de Hervé Bourhis s'achève avec de plus en plus de références politiques sans oublier une bonne dose d'action et des sentiments très humains. Le héros, John-John, un enfant doté d'un super pouvoir, choisit le camp de la corporation avec Mr Spice contre les clandestins menés par sa mère. Ce que John-John ne sait pas c'est que Mr Spice est à l'origine de l'assassinat de son père. 

Les super-héros voudraient régner en maîtres absolus sur la ville, mais la population se révolte. De plus, des entrailles de la cité, surgit une attaque violente et inattendue d'un papillon géant menant une armée de chenilles. Cela bouleverse l'avenir de toutes les communautés. Ce troisième et dernier album de 80 pages clôt cette série étonnante. 

Bourhis s'il conserve un peu l'esprit des comics américains, l'illustre d'un dessin s'approchant plus de Reiser que des maîtres anatomistes d'outre-Atlantique. Un décalage déroutant durant les premières pages, mais très vite l'intrigue et les rebondissements prennent le dessus.

("Comix Remix", Dupuis, 15 €)


dimanche 19 janvier 2003

Quand la BD utilise de solides références

La bande dessinée sait sortir de son carcan pour exploiter quelques références. Que cela soit l’œuvre  de Boris Vian, les romans de la Série noire ou les westerns spaghettis, ces trois albums permettront aux lecteurs d’élargir leur horizon.

L’art de l’adolescence


L’adolescence, période difficile à vivre, devient un véritable rêve éveillé quand on trouve sa voie. "Thomas ou le retour du Tabou" d’Hervé Bourhis retrace le parcours d’un collégien au moment où il se désintéresse des dessins animés découvrant que certains livres peuvent être passionnants. Il débute avec L’écume des jours de Boris Vian puis embraye avec une biographie de cet écrivain rebelle. Thomas prend le pari de refaire vivre l’ambiance du cabaret le Tabou. Une histoire toute en finesse, abordant les problèmes de l’art, de l’amitié et de l’émancipation par rapport aux parents. Un album qui a reçu  le prix René Goscinny du scénario. (Les Humanoïdes Associés, 12,35 €)

Élections, piège d’édition


Ambiance très littéraire également dans "Le Choucas met le feu aux poudres", cinquième titre de la série écrite et dessinée par Lax. Le héros, détective privé vénérant la collection de la Série Noire, se trouve cette fois aux prises avec une maison d’édition voulant profiter de la période électorale pour faire des bénéfices substantiels en discréditant la République. Situations épiques, personnages secondaires cocasses, analyse critique de notre société : cette série a tout pour plaire. (Dupuis, 8,99 €)

Hilarant Django Renard


De l’hommage à la parodie il n’y a qu’un pas que Curd Ridel (scénario) et Dav (dessin) franchissent allégrement en signant "Django Renard", série de gags brocardant les westerns spaghettis. On retrouve dans cette BD animalière Django, malicieux et débrouillard et Teddy Beer, force de la nature marchant dans l’ombre de Django mais qui n’a pas inventé la poudre. (Bamboo, 8,99 €)