lundi 30 avril 2007

BD - Kim, informatique du passé

Cela ressemble à une BD d'action et d'espionnage, c'est en fait un bijou de science-fiction, de voyage temporel exactement. Kim Giffers, le meilleur élément de la « Division », unité d'élite et secrète de l'armée suisse, est réquisitionnée pour une mission très risquée. La confédération helvétique est victime d'une nouvelle attaque de cyberterrotistes. Ils en ont après le secret bancaire des grands groupes.

 Kim part donc à Paris neutraliser un des hackers à l'origine de l'attaque. Une fois capturé, il ne doit révéler qu'une seule et unique chose, quand et où a commencé le complot. Une fois cette information connue, la « Division » n'a plus que trois jours pour permettre à Kim de remonter dans le temps et de faire échouer cette première rencontre. 

L'action, imaginée par Christophe Pernoud et dessinée par Beb Zanat, se partage entre deux lieux : dans les laboratoires de la Division, avec une Kim inconsciente bloquée sur une chaise bourrée de capteurs et à Hong Kong, dans le passé, là où Kim découvre pour la première fois qu'elle va devoir effectuer une mission... venue du futur. (Bamboo, 12,90 €)

dimanche 29 avril 2007

BD - Mary Céleste, pauvre orpheline

Mary Céleste a douze ans. Jeune orpheline, elle débarque un soir d'hiver en compagnie de sa gouvernante chez son oncle, habitant dans un château gothique. En cette fin du XIXe siècle, l'homme fait tout pour mettre la main sur l'héritage de la fillette. Mais cette dernière a un atout insoupçonné dans sa manche : elle communique avec les fantômes. 

C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Georges, un enfant, mort enfermé il y a 150 ans dans une cave du château. Les deux enfants deviennent complices, Mary Céleste acceptant même d'enterrer le squelette de Georges. Mais un jour, l'oncle annonce à la jeune fille qu'elle partira le lendemain pour une école en ville. Georges, la nuit, réveille Mary Céleste et lui annonce qu'il a découvert les véritables desseins de l'oncle : la tuer. Mary Céleste fuira, de nuit, dans la forêt, en compagnie de Georges qui disparaîtra définitivement. 

Elle ne devra son salut qu'à la découverte d'une bande de jeunes brigands vivant au fond des bois. Une nouvelle famille pour Mary Céleste ? Ce serait trop simple, Rodolphe et Marc Rénier ont prévu des péripéties beaucoup plus compliquées pour leur héroïne. (Albin Michel, 13,90 €)

samedi 28 avril 2007

BD - Les dérivantes, entre fantastique et Moyen Age

Papille, une fillette, vit dans le souvenir de son père disparu depuis un an. Elle aide sa mère dans une taverne. Le rôle du chef de famille a été récupéré par le frère du mari absent, ivrogne invétéré. Quand il se met en tête d'épouser la mère de Papille, cette dernière décide de fuir vers la grande ville pour demander la protection du seigneur.

 Mais là aussi, un frère a pris la place... Première série de Laurand, « Les dérivantes » présente un univers proche du Moyen âge, avec un soupçon de fantastique. La taverne est en bord de mer. Quelques scènes racontent comment le pêcheurs récoltent l'obsinte ou rejoignent la haute mer pour traquer leur terrible gibier, le basilque cuirassé. Tout un monde imaginaire et poétique, aux couleurs chaudes, méditerranéennes. 

La petite fille pourrait trouver que ce pays est un paradis. L'absence du père et la violence de l'oncle gâche tout. Il va maintenant falloir à Laurand transformer ce premier essai pour donner toute sa mesure à cet univers charmeur. (Les Humanoïdes Associés, 10,40 €)

vendredi 27 avril 2007

Thriller - Jour de paie à New York

Pour payer un canapé à crédit, Winston Malone va aller crescendo dans la délinquance. Tout ça pour les beaux yeux de Cordelia, sa femme.

Elvin Post, l'auteur de ce thriller typiquement américain, est Néerlandais... Mais il a longuement travaillé à New York pour un agent littéraire et visiblement il s'est parfaitement imprégné des moeurs locales. Le héros, Winston Malone, est un peu au bout du rouleau. Ce noir américain travaillant dans une banque ne supporte plus les remontrances de son patron Higley. Et ses ultimatums. Qu'il se permet en plus de délivrer en téléphonant directement à Cordélia, la femme de Winston.

Or c'est pour Cordélia et lui acheter un superbe canapé en cuir que Winston s'est endetté auprès de Léo Roma, officiellement vendeur de glaces, officieusement préteur sur gages et vendeur d'armes. Une somme qu'il comptait rembourser avec l'augmentation promise depuis plusieurs mois.

La haine des petits chefs

Quand Higley remet en cause cette promesse, Winston décide de s'émanciper. Suivant le conseil de son père, disparu au Vietnam, il décide de prendre son destin en main. En plus de l'argent, il achète à Léo Roma un revolver et va braquer son patron, un jour de paie. Cela donne une scène succulente, où toute la haine des petits chefs tyranniques est mise en valeur.

Quand Winston pointe son arme vers son chef, il veut faire profiter à tous ses collègues de la scène et lui demande donc d'aller dans la pièce principale : « L'homme qu'il haïssait plus que tout au monde s'exécuta. Winston jouissait de l'indifférence affectée sur le visage de Higley. Il savait qu'il était tout sauf impassible avec ce flingue pointé sur lui. Il jouait la froideur pour que les employés croient qu'il contrôlait tout, comme d'habitude. C'était loin d'être le cas. En réalité, Higley, en ce moment, faisait presque dans son froc de trouille. Il avait la tremblote. Winston avait hâte d'offrir ce spectacle à tout le personnel réuni. Aujourd'hui il leur ferait voir ce que valait réellement leur patron ». Résultat plusieurs milliers de dollars en poche, mais l'obligation de quitter la ville rapidement.

Remboursement en nature

Quand il raconte son « exploit » à sa femme, elle pique une crise, consciente que leur quiétude passée est terminée. Leur salut viendra avec Léo Roma. Quand Winston va lui rendre la somme empruntée, le marchand de glaces, par ailleurs obsédé sexuel, flashe sur Cordélia. Il va offrir sa protection au couple avec la ferme intention de se faire remercier en nature...

Ce roman, à l'intrigue fouillée et bien rodée, vaut surtout par sa galerie de personnages. On appréciera donc le veule et pleutre Jimmy, fils de Léo Roma, Caesar, le garde ce corps de Léo, nain ayant connu la gloire sur les rings de catch avant de se faire massacrer par un géant n'ayant pas compris que les combats étaient truqués et puis Jack Gardner, comédien moyen, héros d'un soap opéra à la télévision, en instance de divorce et bien malgré lui tête de turc de Jimmy. Sans oublier quelques Mexicains rancuniers et la femme de Jack, prototype de la femme moderne américaine dont l'occupation principale consiste à extorquer le maximum d'argent à ses époux successifs...

« Jour de paie », Elvin Post, Seuil, 19 €

jeudi 26 avril 2007

Roman - La descente aux enfers d'une famille

Les Jensen ont « tout pour être heureux » jusqu'au jour où leur fille aînée entre dans l'adolescence et que le bébé fait une chute dans l'escalier.


La petite Kate s'est envolée pour laisser place à une adolescente de 13 ans, avec tout ce qu'implique cet âge qualifié d'ingrat. Rares sont les ados qui n'entrent pas en conflit avec leurs parents et Kate ne fait pas exception à la règle. De sa mère dont elle était très proche, elle s'éloigne comme une marée descendante, lentement mais sûrement. Quant aux rapports avec son père, ils se brisent tout net le jour où elle l'accuse d'attouchements sexuels auprès du psychiatre que ses parents l'ont emmenée consulter. Invention pour attirer l'attention sur elle, qui se considère comme délaissée depuis l'arrivée de son petit frère Joshua ou réalité ? Rachel, la mère, même si elle ne peut croire en de tels actes venant de Ned, son mari adoré, se laisse petit à petit envahir par le doute.

Une école spécialisée

Cette « confidence » de Kate à son psy marque le début de la dégringolade d'une famille auparavant très soudée. Cela, plus l'accident qui va marquer au fer rouge parents et enfants. Un soir, Liza et Tommy Mendel, de grands amis de Rachel et Ned, invitent ceux-ci à dîner au restaurant en leur compagnie. Dans un premier temps, Rachel refuse parce qu'elle ne peut laisser Joshua seul avec son imprévisible et impossible mère, qui passe un court séjour chez eux, jusqu'à ce que Kate se propose pour garder son petit frère. Et la catastrophe survient au beau milieu du repas : la jeune fille, hystérique, téléphone à ses parents et hurle en sanglotant qu'elle a laissé tomber le bébé dans l'escalier et que c'est un accident. Tout le monde se retrouve à l'hôpital, où l'on fait passer à Joshua toute une batterie de tests. Il s'avère que le petit garçon souffre d'une grave commotion et les médecins restent réservés sur les conséquences possibles du choc sur ses facultés mentales.

Rongée par la culpabilité, Kate devient de plus en plus infernale avec ses parents, au point que son psychiatre leur conseille une école de « redressement », où Kate pourra poursuivre sa scolarité en étant suivie en même temps sur le plan psychiatrique. Les parents de Kate sont également pris dans une tempête au cours de laquelle Ned perd son travail et décide de louer un appartement seul « pour réfléchir » et échapper à une atmosphère familiale devenue irrespirable.

Dani Shapiro nous entraîne bien malgré nous dans une descente aux enfers à laquelle n'importe quelle famille peut s'identifier d'une manière ou d'une autre. Elle aborde les problèmes de l'adolescence de façon tellement juste qu'on ne peut s'empêcher de songer qu'elle a dû passer par là ! Elle décortique également au scalpel le mal que peuvent causer la culpabilité, le doute et les hésitations des parents face aux problèmes d'éducation et de couple.

Bien écrit, bien ficelé, « Plus jamais comme avant » de Dani Shapiro, ne dément pas ses précédents succès de librairie.

« Plus jamais comme avant », Dani Shapiro, JC Lattès, 20 euros.

mardi 24 avril 2007

BD - Capitalistes chinois


En tête des ventes depuis quelques semaines (toute catégorie confondue), ce quinzième épisode de Largo Winch donne l'occasion au héros imaginé par Jean Van Hamme et Philippe Francq de revenir dans une région qui ne lui réussit pas : l'Asie. Son entreprise est sur le point de signer un accord avec un groupe chinois pour construire des jets d'affaires près de Hong Kong. La présence de Largo est vivement souhaitée par le partenaire chinois Tsai Huang. Après quelques scènes d'actions dans les rues ensoleillées de Saint-Tropez, Largo et Simon vont tomber dans la gueule du loup. Largo a une dette envers une triade et va devoir prendre d'énormes risques pour sauver un ami. Un album efficace, sans grande surprise, au suspense soutenu et qui donne envie de relire les épisodes précédents.

Largo Winch, tome 15, Dupuis, 9,80 euros

BD - Fille perdue sous le pinceau de Manara

Manara est de retour. Manara, le dessinateur réaliste au trait magique quand il s'agit de représenter des femmes, court vêtues, aux poses lascives... Dans cette histoire complète de 60 pages, sans surprise, son personnage principal est une femme. 

Pandora, tout juste 18 ans, brune volcanique qui verra son existence basculer en une instant. En rentrant, de nuit, d'une soirée chez des amis, elle est enlevée par deux hommes. Conduite en avion vers la Turquie, elle est enfermée dans une maison où une femme lui explique que c'est son vrai père, un certain Castex, qui veut la rencontrer avant de mourir. 

Castex qui règne en maître sur la pègre d'Ankara. Ankara où elle est conduite pour une rencontre qui n'aura pas lieu. La jeune fille réussira à s'enfuir. Une cavale qui se transforme en cauchemar.

Les yeux de Pandora, Humanoïdes Associés, 12,90 euros

lundi 23 avril 2007

BD - "Quatre ?" et le Monstre de Bilal

Ultime tome du "Sommeil du Monstre", série d'Enki Bilal débutée en 1995, "Quatre ?" achève de manière très interrogative et elliptique cette histoire de science-fiction où Bilal laisse libre cours à ses ambiances cinématographiques glacées. Les trois personnages principaux, Nike, Leyla et Amir, se retrouvent enfin pour un repas hors du commun, au-dessus des toits de Paris, en présence d'Optus Warhole, incarnation du Mal ayant décidé de changer de personnalité et de faire le Bien en devenant créateur. De l'art très étonnant, à base de mouches rouges et de répliques synthétiques. Il détourne ainsi une expédition sur Mars et fait vivre à la planète, en direct, le peuplement express de la planète rouge dans une mission scientifique transformée en orgie procréatrice.

Quatre, Casterman, 13,95 euros

dimanche 22 avril 2007

Thriller - Le réveil du Chirurgien


Intelligente, certes, acharnée du boulot et du travail bien fait, il ne manque à Jane Rizzoli, inspecteur de la brigade criminelle de Boston, que la beauté qui fait se retourner les hommes sur son passage. En tant que femme dans un univers d'hommes, elle ne s'entend qu'avec peu de ses collègues mais apprend à faire confiance à Thomas Moore, son équipier. Depuis plusieurs semaines, les inspecteurs de la brigade sont sur les dents. Des jeunes femmes sont retrouvées torturées et tuées à leur domicile et le meurtrier, surnommé très vite le chirurgien, prélève l'utérus de chacune d'entre elles.

Fait troublant, trois ans auparavant, un serial killer observait le même modus operandi. Mais il y a un bug, et de taille, puisque la dernière victime de l'assassin, le docteur Cordell, a abattu celui-ci alors qu'il s'apprêtait à « l'opérer ».

L'étau se resserre autour du tueur, les inspecteurs de la brigade ayant plusieurs meurtres similaires à examiner afin de débusquer celui qui terrorise Catherine Cordell en lui envoyant des « messages » de très mauvais goût. Rizzoli, écartée de l'enquête à cause d'une « bavure » qu'elle aurait commise fait cavalier seul pour affronter le tueur. Son équipier Thomas Moore ne ménage pas sa peine, lui non plus, d'autant qu'il ne peut s'empêcher d'être troublé par le charme du Docteur Cordell. Un triller haletant, effrayant, bref, passionnant !

« Le Chirurgien », Tess Gerritsen, Pocket, 7 euros.

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samedi 21 avril 2007

Roman - La vie au bout du tunnel

Kate, atteinte d'une forme particulièrement aiguë de leucémie, survit, de traitements en rémissions jusqu'au jour où ses reins cessent de fonctionner.


Anna est « spéciale ». Non contente d'être un bébé-éprouvette, elle a été conçue « sur mesure » pour devenir une donneuse parfaitement compatible avec sa soeur Kate, atteinte d'une leucémie d'une forme particulièrement virulente décelée à l'âge de deux ans. Dès sa naissance, elle est mise à contribution avec le prélèvement du sang de son cordon ombilical qui permet à Kate d'entrer en rémission quelques années. Mais la maladie finit toujours par la rattraper et Anna, de dons de lymphocytes en prélèvements de moelle devient une véritable « enfant médicament ».

L'état de Kate ne cesse de se détériorer jusqu'à ce que ses reins refusent dorénavant de faire leur travail de filtration. Une seule chose pourrait la sauver, pour un temps du moins, c'est une greffe. Mais les donneurs compatibles ne sont pas légion, d'autant plus que Kate est devenue tellement faible qu'un greffon anonyme ne prendrait probablement pas.

Sara, la mère de Kate et d'Anna, ne voit qu'une solution : Anna devra donner un rein à sa sœur.

La rebellion.

Mais Anna a treize ans, l'âge de réfléchir à son rôle depuis sa naissance. Elle n'a l'impression d'exister que pour sauver sa sœur et que ses parents ne voient en elle que ce côté. Leur frère aîné Jesse, non compatible, essaie lui d'attirer l'attention de ses parents en faisant bêtise sur bêtise, jusqu'à la délinquance. En fait, le problème de cette famille est que toute leur vie est régie par l'état de santé de Kate, ce qui laisse peu de temps à Sara et son mari Brian pour vraiment se préoccuper de leurs autres enfants.

Au moment où la greffe de rein devient urgente, Anna n'y va pas par quatre chemins et engage un avocat réputé, Campbell Alexander, qui accepte de défendre gratuitement Anna qui réclame la libre disposition de son corps. Pour l'obtenir, maître Alexander devra demander son émancipation sur le plan médical. Pour ce faire, une « tutrice », Julia Romano, est désignée pour démêler ce qui est le mieux pour Anna et sa famille. Mais Sara, ancienne avocate, monte au créneau pour défendre son point de vue, à savoir qu'Anna doit donner un rein à sa sœur.

Au-delà du roman, inspiré d'un fait réel, se pose tout un problème d'éthique médicale. A-t'on le droit de « fabriquer » des enfants sur mesure?

Et que reste-t-il après de l'intégrité, tant physique que morale de ces mêmes enfants?

Jodi Picoult se positionne avec « Ma vie pour la tienne » au cœur de l'actualité puisqu'un décret a été voté en France le 23 décembre dernier, autorisant la conception des « enfants-médicaments ».

Mais plus encore que de coller à la réalité, Jodi Picoult nous fait vivre, vibrer, espérer au même rythme que la famille d'Anna. Avec beaucoup de délicatesse, elle pose les questions essentielles et laisse au lecteur le libre choix de son opinion, en restant parfaitement objective, ce qui représente une sacrée gageure dans ce genre de récit. Un récit qui ne peut qu'interpeller et nous toucher profondément.

« Ma vie pour la tienne », Jodi Picoult, Presses de la Cité, 20,50 €

vendredi 20 avril 2007

BD - "Seuls", palpitant et nouveau

Ceux qui doutent de la possibilité de la BD pour adolescents (à partir de 9 ans exactement) de se renouveler doivent impérativement lire cette série pour changer immédiatement d'avis. Le premier tome, envoûtant, parfait dans l'enchaînement des événements et son explication progressive, est complété par ce second volet à la même efficacité imparable. 

Du bon, du très bon même. Rappel du contexte : un matin, cinq enfants de Fortville se réveillent dans une agglomération déserte. Tous les autres habitants ont disparu. La série raconte leur apprentissage de cette vie nouvelle, seuls face à des dangers inconnus. Dans "Le maître des couteaux", ils seront attaqués par un homme masqué armé de dizaines de lames effilées. 

Pourquoi les attaque-t-il, faut-il répondre à la violence par la violence, le groupe résistera-t-il à cette grave crise ? Des interrogations subtiles amenées avec tact par Fabien Velhmann, le scénariste et donnant l'occasion à Bruno Gazzotti, le dessinateur, de signer quelques scènes d'action dignes de son autre série, Soda. ("Seuls", Dupuis, 8,50 €)

jeudi 12 avril 2007

BD - Le maître de Benson Gate, une grande saga en devenir

Cette série sur la descendance se déroule vers 1900 aux Etats-Unis. Dans ce pays en plein boum économique, les fortunes se fabriquent en quelques années. Elmer Benson, jeune géologue sans le sou, en découvrant plusieurs champs pétrolifères dans le sud, devient un des hommes les plus riches de la ville. 

Fier de ses deux fils, il aura pourtant bien des soucis avec ces héritiers aux caractères opposés. Calder est une tête brûlée, joueur et courueur de jupons, persuadé que tout lui est du en raison du pouvoir de son père. Richard, brillant étudiant en droit, rejetant son milieu, plutôt que d'intégrer la société familiale va se faire embaucher chez le procureur le l'Etat, démocrate intransigeant faisant la chasse aux malversations. Les deux frères, malgré leur opposition de caractère, vont partager une folle nuit de violence. Richard, entraîné par son frère, risque de gâcher sa carrière. Mais Calder accepte de tout endosser et disparaît de la circulation. 

Le récit façon grande saga de Fabien Nury a du souffle. Renaud Garetta, au dessin réaliste illustre avec brio cette folle épopée. (Dargaud, 13 €)

mercredi 11 avril 2007

BD - La Chine et le grand capitalisme

Le capitalisme étend tous les jours son emprise sur l'ensemble des économies mondiales. Même dans des pays encore dirigés par un parti communiste. La Chine en est l'exemple parfait. L'évolution des mœurs économiques de ce géant mondial est au cœur du premier tome de cette série écrite par Michel Fleuriet, analyste économique et Patrick Weber, romancier. 

L'héroïne, Shan, est très appétissante sous la plume des deux dessinateurs italiens Mauro Salvatori et Fabrizio Faina. Shan, née en Chine, mais élevée en France par sa mère. Brillante employée d'une société française de haute technologie, elle est envoyée en mission à Shanghai par son patron pour finaliser la vente de l'entreprise à un groupe chinois. 

Intrigues financières, sentimentales et familiales se croisent dans cet album, moderne et exotique.

« Trust », Casterman, 9,80 euros

mardi 10 avril 2007

Thriller - La traque au diable

Une vague de meurtres, sur fond de pratiques sataniques, confronte Matthieu Durey, policier, à des pratiques qui lui font douter de ses propres convictions


Dans notre Europe « civilisée », les protestants, orthodoxe, catholiques et autres de tous bords, sans tomber dans l'extrémisme de certains musulmans, pratiquent un prosélytisme pas toujours de bon aloi. Pendant que les premiers ne jurent que par Dieu, d'autres laissent entrevoir des côtés plus obscurs. Et quelques-uns d'entre eux (de plus en plus nombreux d'ailleurs) versent carrément dans le satanisme et tous ses aspects morbides (dans les romans seulement, on l'espère!), jusqu'à perpétrer des crimes à caractère satanique.

Or, tous les meurtriers de Jean-Christophe Grangé, disséminés dans toute l'Europe, ont vécu la même expérience, la mort imminente, celle dont on se souvient à la sortie d'un coma.

Ces séries de crimes à caractère bien particulier interpellent Matthieu, de la brigade criminelle de Paris, et également catholique pratiquant, d'autant plus que son meilleur ami et collègue, Luc, est plongé dans le coma suite à un début de noyade dans la rivière qui borde sa maison de campagne. Accident ou suicide, rien de permet d'accréditer un thèse plutôt que l'autre.

La course à l'espoir

Matthieu refuse le fait que son ami ne se réveille jamais et prend donc le taureau par les cornes pour essayer de dénouer l'écheveau salement emmêlé de cette histoire. Propulsé dans les bas-fonds pas toujours recommandables de Paris, il écope du meurtre d'un malfrat, Larfaoui, brasseur de son état et plongé dans des histoires on ne peut plus louches touchant à la drogue. Ces affaires ont-elles un rapport avec « l'accident » de Luc ? L'épouse de celui-ci est effondrée, se retrouvant seule avec ses deux petites filles, mais reste néanmoins persuadée de l'infidélité de son mari.

« - Il était gai, joyeux. (...) Il parlait fort, s'agitait tout le temps. Quelque chose avait changé dans sa vie. (...) Je crois qu'il avait une maîtresse. 

- Je faillis tomber du canapé (Matthieu, ndlr). Luc était un janséniste. Il se situait non pas au-dessus mais en dehors des plaisirs de l'existence. Cela revenait à soupçonner le pape de piquer les reliques du Vatican pour les revendre. »

Matthieu continue sans relâche ses investigations, persuadé qu'il existe une connexion entre le meurtre de Larfaoui et le sort de son ami. Mais les découvertes qu'il fait sont loin de redorer le blason de Luc, impliqué, lui et ses hommes, dans des trafics de toutes sortes sur lesquelles il fermait les yeux. L'un des hommes de Luc confie à Matthieu qu'« avec Larfaoui on avait un deal (...) On décrochait des licences pour le bougnoule. On passait chez les cafetiers, on jouait les gros bras pour bien montrer que Larfaoui avait un pied chez les keufs ».

Les recherches de Matthieu l'entraînent même jusqu'à Rome, où dans le berceau du catholicisme il espère trouver des réponses à ses interrogations et à ses doutes.

« Le serment des limbes » foisonne de personnages que Jean-Christophe Grangé décortique à la loupe pour en exploiter, dirait-on, toute la substance. Ce qui en fait un livre riche et particulièrement bien documenté.

De découvertes en rebondissements, les 652 pages du roman se dévorent comme un très bon polar. C'en est un.

Fabiennne HUART

Le serment des limbes, Jean-Christophe Grangé, Albin Michel, 23,90 €

lundi 9 avril 2007

BD - Le "Voyageur" va du passé au futur

Le projet est gigantesque. Pas moins de 13 albums formeront la série complète du « Voyageur ». Au scénario Boisserie et Stalner, au dessin pas moins de sept illustrateurs différents. Un héros, Voyageur, trois cycles, futur, présent et passé. 

Le premier tome, dessiné par Stalner, décrit ce futur proche tout à fait plausible. En 2082, Paris est devenu une ville coupée en deux. D'un côté une partie sécurisée, aux mains d'une multinationale, de l'autre des ruines et des démunis essayant de survivre. 

Trois enfants, cobayes de la multinationale, tentent de fuir. Ils seront aidés dans leur cavale par un mystérieux voyageur aux pouvoirs surnaturels. La genèse d'une aventure éditoriale devant s'achever en 2011 avec un épilogue dessinée par Guarnido qui signe toutes les couvertures.

« Voyageur », Glénat, 12,50 euros

dimanche 8 avril 2007

BD - Kärchou, petit et teigneux

Ceux qui pensent lire une BD animalière en achetant ce « Kärchou » vont tomber de haut. Isa, la scénariste et dessinatrice de ces histoires courtes racontant les aventures d’un Chihuahua mâle de 2 ans, intégré dans la police municipale de la ville de Leneuilly-Vallois, a trouvé un moyen infaillible pour se moquer du monde politique français. Kärchou, on le devine rapidement, est la caricature d’un candidat à la présidentielle favori dans les sondages et responsable, jusqu'à lundi dernier, de tous les (chiens) policiers du pays. 

Il croisera le chemin de Ségotine, élégant lévrier, grande favorite du concours de beauté canine, trophée Solférino. Les sans-papiers deviennent des sans pedigree et Kärchou tombe sous le charme d’une femelle cocker répondant au doux nom de Célinia. Il est petit, agressif, jaloux, mesquin et obsédé par le pouvoir. La charge est sévère, beaucoup plus intransigeante que bien des pamphlets trop ancrés dans la réalité. 

Isa parvient à nous faire rire de ces dérives supposées. (Albin Michel, 12,50 €)

samedi 7 avril 2007

SF - L'accélération de l'univers

« Spin », roman de science-fiction de Robert Charles Wilson nous entraîne dans un avenir où la Terre, placée à l'abri, regarde le temps s'accélérer.


Il est des joyaux dont on ne profite jamais assez. Les étoiles par exemple. Regardez-vous les étoiles la nuit ? Osez-vous vous projeter dans cette immensité, faire l'effort intellectuel de se situer, simple petit humain, face à cet espace infini ? Depuis la nuit des temps les étoiles ont intrigué, guidé, fait rêver. Ce soir, si le ciel n'est pas trop couvert, allez les admirer un peu. Et puis commencez la lecture de ce roman de Robert Charles Wilson. Vous serez dans le bain, mais gare au choc.

Dans le premier chapitre, on fait la connaissance du héros narrateur, Tyler Dupree, 12 ans. En compagnie de Jason et de Diane Lawton, en pleine nuit, il va sur la colline à côté de la Grande maison. Regarder les étoiles avec les jumelles astronomiques de Jason. Ce dernier, surdoué, est le jumeau de Diane. Un peu moins intelligente, mais si belle. Tyler est secrètement amoureux de la fille du maître de maison. Et Tyler sait qu'il n'a aucune chance car il n'est que le fils de la gouvernante. Durant cette nuit d'octobre, alors que les adultes assistent à une réception huppée, les trois gamins quittent leurs chambres et se retrouvent pour regarder les étoiles.

La fin des étoiles

Une nuit mémorable, un tournant pour l'Humanité. Un peu après minuit, les étoiles ont disparu : « Je regardais le ciel pendant que Diane et Jason se chamaillaient. Il n'y a rien eu sinon une brève et étrange lueur qui m'a laissé dans les yeux l'image rémanente des étoiles et une froide phosphorescence verte. » Après une nuit d'angoisse à craindre également la disparition du Soleil, Tyler est rassuré, l'astre solaire est toujours là. Différent, mais au rendez-vous pour maintenir l'équilibre des éco-sytèmes.

Ce n'est que quelques années plus tard que les savants ont découvert le Spin. Les étoiles seraient cachées par un immense bouclier, une sorte de membrane, placé autour de la Terre. Le Soleil serait artificiel, fabriqué par des « Hypothétiques », supposés extraterrestres surveillant et protégeant la planète.

Tyler va devenir médecin, Jason met toute son intelligence pour comprendre le Spin, Diane vire au mysticisme, s'embrigadant dans une secte millénariste. Le récit de Robert Charles Wilson s'étale sur plusieurs dizaines d'années. Après la nuit d'octobre, la vie semble fonctionner à nouveau normalement. Mais Jason, chercheur au plus haut niveau de l'Etat américain, a des informations qu'il veut partager avec sa sœur et Tyler.

Incohérence du temps

Après des analyses de capteurs placés dans des fusées envoyées au-delà du Spin et récupérés plus tard, il se trouve que « le temps ne s'écoule pas à la même vitesse de l'autre côté de la barrière. Ou, pour inverser l'équation, le temps sur Terre passe plus lentement que dans le reste de l'univers. » Stupéfaction de Diane et Tyler quand Jason explique qu'il « s'est passé cinq ans et deux mois depuis l'événement d'octobre. A l'extérieur de la barrière, cela correspond à un peu plus de cinq cents millions d'années. » Avec pour conséquence le rapprochement de la Terre du Soleil. Elle va se faire avaler. « Dans combien de temps ? » demande Diane. Et Jason de répondre, avec un air de pitié, « Quarante, peut-être cinquante ans. En gros. »

Un secret bien gardé pour ne pas paniquer les milliards d'humains. Face à cette fin du monde à priori inéluctable, Jason va avoir une idée hors du commun. Cette accélération du temps pourrait être en fait la solution pour un nouveau départ, ailleurs. Comme d'habitude avec Robert Charles Wilson, le souffle de la grande aventure intellectuelle souffle tout au long de ce roman récompensé du prix Hugo 2006. Avec en plus des personnages attachants dans leurs contradictions, peurs et espoirs.

« Spin », Robert Charles Wilson (traduction de Gilles Goulet), Denoël, 25 €

vendredi 6 avril 2007

BD - Un grand classique en images

Placée sous la direction de Jean-David Morvan, la nouvelle collection des éditions Delcourt, intitulée « Ex-libris », a pour ambition de dépoussiérer les grands classiques de la littérature en leur offrant une version dessinée. Parmi les premiers titres publiés, un Robin son Crusoé de Daniel Defoe par Christophe Gaultier et le prototype du roman feuilletonesque de cape et d'épée, Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas. 

Ils se sont mis à trois pour adapter cette somme d'aventure, de fanfaronnade et de coups de théâtre. Morvan et Dufranne au scénario, Rubén au dessin. Dans un style ressemblant peut-être un peu trop à du Disney, le jeune dessinateur espagnol a donné une version graphique très dynamique aux exploits de D'Artagnan et de ses compère, Porthos, Aramis et Athos. On découvre un jeune Gascon, très prétentieux et imprudent, pas toujours à son avantage, mais d'une droiture exceptionnelle. 

Une BD idéale pour les plus jeunes. Mais qui ne remplacera jamais la verve et la grandiloquence, inimitable, du grand Alexandre Dumas. ("Les trois mousquetaires", Delcourt, 9,80 €)

jeudi 5 avril 2007

BD - Terreur façon Crèvecœur

Noir, très noir cet album de BD signé Nicolas et Martin Duchêne. L'action se déroule dans les années 30. En Louisiane, puis à Bruxelles en passant par le Québec. Première scène et premier crime commis par une belle ténébreuse. Ensuite, à Bruxelles, c'est un riche héritier libidineux qui est retrouvé mort chez lui. L'enquête est confiée à deux policiers très opposés. Le commissaire Paul Bury, bonhomme et roublard, patient et aux manières courtoises à la mesure de sa surcharge pondérale. 

Son adjoint, De Vreese, sec et taciturne, est parfois plus expéditif. Chacun de leur côté ils vont se lancer à la recherche de ce mystérieux tueur, asses fort et sanguinaire pour arracher le coeur de sa victime. Ils découvriront dans les caves de la victime une salle secrète laissant penser à des pratiques sataniques. 

Le lecteur, pour une meilleur compréhension de l'intrigue, suit également les faits et geste d'un pauvre fou, imbibé d'absinthe, qui pourrait être le meurtrier s'il n'était pas en fait une probable victime de Prométhée, entité maléfique donnant son nom à ce premier tome. (Casterman, 9,80 €)

mercredi 4 avril 2007

Roman - Sur fond des contes de Grimm revisités

La famille Grimm a une mission racontée par Michael Buckley, empêcher les humains et les personnages de contes de fée de se déchirer sans merci.

La vie de Sabrina et de sa petite sœur Daphné est chamboulée par la disparition ni plus ni moins de leurs parents à New-York. « Henri et Véronique Grimm s'étaient envolés ».

Pour l'heure, les filles se retrouvent dans le train avec leur éducatrice, Minerva Smirt, aussi revêche qu'on puisse l'être en caricature, train qui les amène auprès de leur grand-mère Grimm, seule famille qui leur reste. Les sœurs trouvent bien étrange leur soi-disant grand-mère puisque leurs parents avaient toujours soutenu qu'elle était morte.

Sans se laisser démonter, Mme Grimm, petite et potelée, les présente à M. Canis, vieil homme au visage émacié. « Il m'aide à faire le ménage, entre autres petites choses. Comme il vit avec nous, il s'occupera aussi de vous. » Mais le comportement bizarre de leur « grand-mère », qui les appelle « lieblings » (mes chéries en allemand) intrigue beaucoup les deux sœurs. M. Canis, lui aussi, a une attitude des plus déconcertantes. Reste le dernier élément de cette famille hors-normes, Elvis, énorme Danois de cent kilos, qui renverse tout sur son passage mais qui s'avère être un gros toutou inoffensif, câlin et gentil.

Gentil n'est pas le terme qui collerait le mieux à la personnalité de M. Canis. Le premier soir, les filles remarques un vol de lucioles et Sabrina veut ouvrir la fenêtre pour les laisser entrer. M. Canis surgit alors, « il entra d'un pas lourd, bouscula les filles et referma la fenêtre (...) Vous ne devez jamais laisser rien ni personne entrer dans cette maison », déclare-t-il d'un ton sans appel.

Malgré la gentillesse de la vieille dame, les filles décident de s'enfuir... et s'aperçoivent très vite que toutes les issues sont fermées à double tour. Elles réussissent à subtiliser les clés de la la grand-mère sur sa table de nuit et sortent dans la nuit noire. Elvis s'interpose et les empêchent de s'engager dans la forêt menaçante. Mais les lucioles sont de retour et se montrent bien moins inoffensives qu'il n'y paraît. Mme Grimm, réveillée, prétend que ce sont des elfes.

Une vraie-fausse grand-mère gâteau

De découverte en découverte et malgré le comportement pour le moins étrange de la vieille dame, même Sabrina se laisse attendrir par sa gentillesse. « Sabrina se rendait compte que Daphné s'amusait. Ça ne lui était pas arrivé depuis presque un an et demi et cela lui faisait chaud au cœur de la voir sourire. »

C'est alors que leur grand-mère leur raconte le sort qui a été jeté il y a bien longtemps sur leur famille, ainsi que leur parenté avec les célèbres frères Grimm, auteurs de contes de fée. Depuis, tous les descendants de la famille Grimm sont chargés d'une mission : maintenir la paix entre les hommes et les créatures de contes de fées. Rôle qui leur échoit à toutes les trois, étant les seuls membres de la famille encore présents.

Dans ce livre d'un volume conséquent, ce qui ne l'empêche pas d'être passionnant, on retrouve toutes les peurs, les émotions, le goût du mystère et les joies de l'enfance. L'écriture adaptée aux jeunes, d'un style irréprochable , se montre en plus éducative dans la mesure où l'auteur explique chaque mot compliqué. Cela évitera aux enfants de plonger sans arrêt dans le dictionnaire et du coup, de rendre la lecture plus facile et plus attractive.

Même les adultes seront séduits par les personnages vraiment attachants et l'histoire rocambolesque mais pleine d'imagination et de fraîcheur. A découvrir – ou faire découvrir- absolument.

"Les sœurs Grimm, détectives de contes de fée", Michaël Buckley, Pocket jeunesse, 14 euros.

mardi 3 avril 2007

BD - Trop mortel, frissons garantis

L'horreur semble à la mode. Ce « Trop mortel » lorgne lui aussi vers les classiques du cinéma que sont « Shining » ou « Scream ». Corbeyran, au scénario, aidé d'Amélie Sarn, a mitonné une intrigue aux petits oignons (moignons diront les petits comiques) pour un jeune dessinateur passé par l'animation, Chico Pacheco. Dans un grand lycée perdu dans la montagne, les élèves se disent au revoir alors que les vacances de Noël vont commencer. 
Tous les élèves sauf quatre, qui vont passer les fêtes à l'internat, encadrés par deux pions, Michel et Kaïsha. Au fil des pages on va découvrir les personnalités et parcours des quatre jeunes. Damien, le plus jeune et le plus timide, ne restera que trois jours. Son père, très occupé a eu un empêchement professionnel. Jess est une gothique, rat sur l'épaule, sa copine Daphné l'admire et tente sans cesse de l'imiter. Enfin Vincent vient de perdre ses parents dans un accident de voiture. C'est lui qui va raconter des histoires effrayantes aux autres. 
Des légendes qui vont se transformer en sanglante réalité. (Delcourt, 12,90 €)

lundi 2 avril 2007

BD - Dark, très dark...

Elles sont rares les bandes dessinées d'horreur qui arrivent à vous filer la chair de poule. « Dark », sur un scénario de Roger Seiter et Isabelle Mercier et des dessins de Max, parvient rapidement à ses fins. Dessins réalistes noirs et saisissants, faits relatés avec une certaine distanciation, il émane de l'album une ambiance, une alchimie qui captive et terrorise les lecteur.

 Après un prologue en Syrie sur un champ de fouilles archéologique, on entre dans le vif du sujet avec le portrait de Audrey, jeune fille gothique, de Nicole, quadra affairiste et libérée et de Toszek, antiquaire et pivot de l'intrigue. Nicole découvre son vieil oncle assassiné, la tête tranchée. Puis c'est un clochard qui est retrouvé mort, un bras arraché et un jeune cataphile la jambe subtilisée. L'action va alors se déplacer dans les catacombes de Paris avec découverte d'un tombeau secret et apparition d'un démon en cours de construction.

 Digne des meilleurs films d'horreur, cette BD, sans révolutionner le genre, est convaincante. (Casterman, 9,80 €)

dimanche 1 avril 2007

BD - Les images de Thiéfaine

Il y a « La fille du coupeur de joint », évidemment, mais également des titres plus récents à l'image de « Gynécées » ou des délires absolus comme « Alligator 427 ». Le point commun ? Ce sont des chansons de Thiéfaine, Hubert-Félix de son prénom. Il n'est jamais passé à la Starac, ni chez Drucker, mais depuis trente ans ses concerts affichent complets. 

Un poète hors pair, qui sait parfois donner du sens à ses chansons comme les très politique « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable ». Toutes ces chansons ont « bercé » de nombreux dessinateurs. Arleston, scénariste de Lanfeust, est « fan » depuis la première heure. Il a donc lancé l'idée de cet album constitué de l'adaptation en BD de chansons de Thiéfaine. 

A l'arrivée ils sont une bonne vingtaine à participer à cette centaine de pages laissant libre cours aux imaginaires débridés. Adaptations sages, d'autres plus psychédéliques, fidèles ou subjectives : cet album est totalement dans la veine de l'univers de Thiéfaine : délirant et déroutant. (Soleil, 14,95 €)