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dimanche 1 avril 2018

Thriller - Rêveur éveillé perdu dans « Les Limbes »


Vous souvenez-vous de vos rêves ? Sont-ils agréables ou cauchemardesques ? Y a-t-il des thèmes récurrents et surtout, avez-vous parfois l’impression de pouvoir agir sur leur contenu? Toutes ces questions, on ne peut que se les poser en refermant « Les Limbes », thriller fantastique signé Olivier Bal aux toutes nouvelles éditions De Saxus.

Ce roman au rythme trépidant, avec parfois des accents de Serge Brussolo, se déroule au début des années 70. Premier acte au Vietnam. James Hawkins fait partie de ces jeunes Américains partis au combat certains de servir leur patrie. Sur place, il déchante. Tranchées, boue, maladies...

Et quand vient l’heure du combat, la trouille au ventre, il se retrouve face à face avec un combattant viet. Ils tirent en même temps. James est grièvement blessé à la tête et tombe dans le coma. Un mois durant lequel il n’a aucun souvenir si ce n’est un rêve étonnamment réaliste dans lequel il découvre une immense grotte parsemée de
«milliers de trous, comme autant de tunnels » où des lumières bleutées clignotent. « Mon inquiétude a fait place à une étrange sérénité. Il semblerait que les cristaux bleus pulsent tous à un rythme différent. » Quand il se réveille, dans l’hôpital de Saïgon, il ne pense plus qu’à ça.

Après des mois de convalescence et des nuits peuplées de cauchemars, il rentre au pays. Héros. Il se gave de médicaments pour ne plus rêver la nuit. Des rêves dans lesquels il rencontre et parle à des hommes et femmes, juste avant qu’ils ne meurent. Morts dans le rêve. La vraie vie aussi, mais il ne le sait qu’à son ré- veil.

Cobaye en Alaska
La suite du roman d’Olivier Bal se déroule en Alaska, au fond d’une base secrète coupée du monde. Des chercheurs vont faire des expériences sur James, devenu depuis sa blessure un «Éveillé », capable de se mouvoir dans le monde des rêves et surtout de les manipuler. Pas les siens, mais ceux des autres. Mais n’est-il pas dangereux de vouloir influer sur un univers aux contours flous, aux imbrications complexes ?


Le roman d’Olivier Bal fait partie de ces textes qu’il est difficile de lâcher. On est pris dans l’action. Et dans ce cas particulier, on a qu’une envie : connaître la fin et surtout ne pas s’endormir dessus par crainte de rejoindre ces Limbes infernales. 

➤ « Les Limbes » d’Olivier Bal, Éditions De Saxus, 19,90 €

samedi 3 décembre 2016

BD : Enfants seuls dans les limbes


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Série phénomène de ces dix dernières années, « Seuls » garde en haleine ses lecteurs grâce à une déferlante de péripéties. L’idée de départ de Fabien Vehlmann, le scénariste, est de placer cinq enfants seuls dans une ville déserte. Succès aidant, il a creusé l’idée, trouvé des explications et multiplié les situations désespérées. Deux cycles plus tard, «La machine à démourir», 10e titre de la série, lance un nouvel arc narratif. On retrouve tous les héros dans les limbes car morts presque au même moment. Séparés, ils ont des parcours très différents. On suit plus particulièrement Kelly, le plus jeune et naïf. Accompagné du Maître des couteaux, il trouve refuge dans un salon du jouet. Un vrai bonheur pour lui, mais rapidement il se retrouve avec une nouvelle ennemie et risque de perdre son dernier ami. Gazzotti au dessin fait toujours des miracles, entre horreur et pays des joujoux. Les fans pourront retrouver leurs héros, en chair et en os, le 8 février prochain, pour l’adaptation cinématographique de cet univers unique.
➤ « Seuls » (tome 10), Dupuis, 10,60 €


mardi 10 avril 2007

Thriller - La traque au diable

Une vague de meurtres, sur fond de pratiques sataniques, confronte Matthieu Durey, policier, à des pratiques qui lui font douter de ses propres convictions


Dans notre Europe « civilisée », les protestants, orthodoxe, catholiques et autres de tous bords, sans tomber dans l'extrémisme de certains musulmans, pratiquent un prosélytisme pas toujours de bon aloi. Pendant que les premiers ne jurent que par Dieu, d'autres laissent entrevoir des côtés plus obscurs. Et quelques-uns d'entre eux (de plus en plus nombreux d'ailleurs) versent carrément dans le satanisme et tous ses aspects morbides (dans les romans seulement, on l'espère!), jusqu'à perpétrer des crimes à caractère satanique.

Or, tous les meurtriers de Jean-Christophe Grangé, disséminés dans toute l'Europe, ont vécu la même expérience, la mort imminente, celle dont on se souvient à la sortie d'un coma.

Ces séries de crimes à caractère bien particulier interpellent Matthieu, de la brigade criminelle de Paris, et également catholique pratiquant, d'autant plus que son meilleur ami et collègue, Luc, est plongé dans le coma suite à un début de noyade dans la rivière qui borde sa maison de campagne. Accident ou suicide, rien de permet d'accréditer un thèse plutôt que l'autre.

La course à l'espoir

Matthieu refuse le fait que son ami ne se réveille jamais et prend donc le taureau par les cornes pour essayer de dénouer l'écheveau salement emmêlé de cette histoire. Propulsé dans les bas-fonds pas toujours recommandables de Paris, il écope du meurtre d'un malfrat, Larfaoui, brasseur de son état et plongé dans des histoires on ne peut plus louches touchant à la drogue. Ces affaires ont-elles un rapport avec « l'accident » de Luc ? L'épouse de celui-ci est effondrée, se retrouvant seule avec ses deux petites filles, mais reste néanmoins persuadée de l'infidélité de son mari.

« - Il était gai, joyeux. (...) Il parlait fort, s'agitait tout le temps. Quelque chose avait changé dans sa vie. (...) Je crois qu'il avait une maîtresse. 

- Je faillis tomber du canapé (Matthieu, ndlr). Luc était un janséniste. Il se situait non pas au-dessus mais en dehors des plaisirs de l'existence. Cela revenait à soupçonner le pape de piquer les reliques du Vatican pour les revendre. »

Matthieu continue sans relâche ses investigations, persuadé qu'il existe une connexion entre le meurtre de Larfaoui et le sort de son ami. Mais les découvertes qu'il fait sont loin de redorer le blason de Luc, impliqué, lui et ses hommes, dans des trafics de toutes sortes sur lesquelles il fermait les yeux. L'un des hommes de Luc confie à Matthieu qu'« avec Larfaoui on avait un deal (...) On décrochait des licences pour le bougnoule. On passait chez les cafetiers, on jouait les gros bras pour bien montrer que Larfaoui avait un pied chez les keufs ».

Les recherches de Matthieu l'entraînent même jusqu'à Rome, où dans le berceau du catholicisme il espère trouver des réponses à ses interrogations et à ses doutes.

« Le serment des limbes » foisonne de personnages que Jean-Christophe Grangé décortique à la loupe pour en exploiter, dirait-on, toute la substance. Ce qui en fait un livre riche et particulièrement bien documenté.

De découvertes en rebondissements, les 652 pages du roman se dévorent comme un très bon polar. C'en est un.

Fabiennne HUART

Le serment des limbes, Jean-Christophe Grangé, Albin Michel, 23,90 €