jeudi 31 janvier 2008

BD - Les femmes en blanc sont plus malades que leurs patients


Elles sont bien sympa les infirmières des « Femmes en blanc », mais parfois, mieux vaut ne pas se retrouver dans leur service. Une série increvable (c'est le 30e recueil de leurs déboires) due au talent de Cauvin (scénario) et Bercovici (dessin). Le premier, qui il y avait encore quelques années signait la moitié des séries humoristiques de chez Dupuis a un peu levé le pied. 

Moins productif, mais tout aussi incisif dans ses observations acérées du milieu médical. Si en couverture ce sont les infirmières qui sont en « Overdose », à l'intérieur, il y en a pour tout le monde. Du patient obligé de subir la description de toutes les piqûres possibles et imaginables (avant bien sûr d'être confié à des mains totalement inexpérimentées...) au toubib se prenant la tête avec son anesthésiste en passant par l'étudiante en médecine, tout ce qui à trait à la médecine est prétexte à gag. 

Au dessin, Bercovici est toujours aussi étonnant avec un trait qui semble maladroit, brouillon, mais qui en fait est d'une incroyable précision et efficacité.

« Les femmes en blanc », Dupuis, 9,20 € 

mercredi 30 janvier 2008

BD - Un iconoclaste et la célébrité

Marc Villard, avant de se faire un nom dans le polar, a été lycéen, étudiant, poète maudit puis simple employé dans une grande société. Des souvenirs qui lui ont donné de la matière pour quelques nouvelles, adaptées pour Jean-Philippe Peyraud. 

On découvre donc les exploits du jeune Marc Villard, un iconoclaste, soucieux de la longueur de son sexe, persuadé de devenir une rock star et prêt à déclencher une grève pour le retour de certaines friandises dans le distributeur de l'entreprise qui l'emploie. 

Certaines histoires sont à hurler de rire, d'autres plus tristes et nostalgiques. Entre tendresse et humour, les auteurs ont trouvé un parfait équilibre d'émotions.

« Quand j'étais star », Casterman, 12,95 euros 

mardi 29 janvier 2008

BD - Du Sud au Nord


Du Mali à Paris, en passant par l'Espagne et ses filières pour faire traverser les clandestins, « Mancha, chevalier errant » de Cmax est un gros roman graphique solidement ancré dans la réalité de notre siècle. Le héros, sorte de clochard adepte de toutes sortes de drogues, est un rescapé des massacres du Rwanda. 

Quand il croise la route de la belle touriste Alonza Loren, il décide de la rejoindre à Paris. Un récit plein de poésie (l'auteur avoue que c'est la comédie musicale de Jacques Brel qui lui a donné envie de faire ce livre) et de croquis pris sur le vif, au Mali et à Paris. Deux mondes, définitivement incompatibles.

« Mancha, chevalier errant », Futuropolis, 17 euros 

lundi 28 janvier 2008

BD - Presque riche


Un scénario de Jean-Claude Denis illustré par Dupuy et Berberian : le générique de cette BD de la collection Aire Libre est des plus alléchants. Et on n'est pas déçu. 

Après un début un peu hésitant, les mésaventures de ce détective privé qui vient de gagner une somme énorme au loto vous tiendront en haleine jusqu'à la dernière page. Etienne est en effet un jeune homme complexe. Après avoir presque perdu le ticket gagnant, il attendra longtemps avant de se manifester à la Française des jeux. Et sa vie, jusqu'à présent terne, va s'animer entre un accident de voiture et le retour de sa fiancée. 

Un titre illustrant parfaitement l'esprit de la collection qui fête ses 20 ans.

« Un peu avant la fortune », Dupuis, 15 euros 

dimanche 27 janvier 2008

Roman - Amitié contre communauté

A partir d'un fait divers, Eric Zemmour dresse un portrait inquiétant d'une société française victime du repli communautaire.


« Yazid porta le couteau à la gorge de Simon et trancha d'un coup sec »
. Tout commence dans un parking parisien. Un Arabe vient de tuer un Juif. Mais ce fait divers n'est pas le début de l'histoire. C'est au contraire la fin de l'amitié entre Yazid et Simon. Ils ont grandi ensemble dans un immeuble parisien. Ont été amis durant des années, le grand défendait son « petit frère », ce dernier, gagnant plus d'argent car disc-jockey renommé, n'hésitait pas à en donner à son ami dans le besoin. Et pourtant au final, Yazid tue Simon. Le jeune meurtrier, dans sa cellule quelques heures après le crime se justifie en pensant que « Allah l'avait guidé, conduit; il n'avait été que Son bras armé ».

Crime raciste. L'information est assez importante pour qu'elle remonte immédiatement jusqu'à Pierre Gaspard, ministre. Il dîne avec un vieil ami, le narrateur de ce roman d'Eric Zemmour. Ils se sont connus au temps de SOS Racisme. Gaspard déjà gaulliste, le narrateur jeune journaliste idéaliste et de gauche. Aujourd'hui il est devenu producteur de télévision. Riche, connu, marié avec une aristocrate. Mais avant tout Juif et de plus en plus sensible à cette ambiance délétère régnant dans ce pays des libertés et des droits de l'Homme, avec des relents d'un passé pas si éloigné que cela. Le ministre, après avoir fait le nécessaire pour étouffer médiatiquement l'affaire, demande au narrateur d'enquêter, de trouver les raisons de ce meurtre. Il va se passionner pour cette histoire, y trouvant des réponses à ses doutes, hésitations ou prises de position.

L'Histoire des années 80

Eric Zemmour, ne se contente pas de raconter l'enfance de Simon et de Yazid. Il replace le tout dans le contexte historique (les années 80) revenant également sur le parcours professionnel et idéologique du narrateur. Il décrit parfaitement les vies de ces deux familles, la juive et l'arabe, avec leur soucis financiers, leurs difficultés d'intégration. Mais on est également sensible aux errements du narrateur. Acculé au divorce par sa femme, il rencontre au cours de son enquête Clotilde Camus, la jeune journaliste au Parisien qui a relaté le faits divers. 

On retrouve dans sa description la plume acérée d'Eric Zemmour, souvent accusé de misogynie, non sans raison : « Clotilde collectionnait tout ce que je n'aimais pas. Elle portait un chandail de mohair rouge qui moulait de gros seins. Elle avait des jambes courtes enveloppées dans des jeans qui enserraient jusqu'au ridicule des hanches trop généreuses. (...) J'avais toujours ignoré, méprisé même, ce genre de filles que goûtaient nombre d'hommes. Je préférais les grandes filles élancées, racées, disais-je alors, la poitrine évanescente, la chute de rein escamotée, la taille étroite de garçonnet. » Cela ne l'empêchera pas de coucher avec la fraîche et délurée Clotilde qui se moque comme de l'an 40 qu'il soit connu...

Comme un avertissement...

Le roman alterne donc tranches de vie de Simon, jeune disc-jockey de plus en plus recherché, mixant dans les plus grande discothèques d'Europe, de Yazid, petit délinquant raté qui finalement ne trouvera qu'une écoute, celle de l'imam de son quartier et du narrateur, empêtré dans ses contradictions mais observateur lucide de cette France s'opposant en autant de communautés de plus en plus ouvertement ennemies. Pas très optimiste, cette oeuvre de fiction ne donne pas de clés pour éviter l'embrasement final redouté. Mais on ne pourra pas dire qu'on n'était pas prévenu : « Je vois venir des orages terribles. Mais si je les annonce, on m'accusera de les provoquer. Je le sais, j'ai fait subir ça aux autres pendant des années. »

« Petit frère », Eric Zemmour, Denoël, 20 €

samedi 26 janvier 2008

BD - Une révolte numérique au cœur du tome 4 d'Al' Togo


Et si les dernières trouvailles numériques se révélaient de redoutables armes ? C'est en imaginant une autre utilisation des SMS que Morvan a bâti le scénario de la quatrième enquête de Al' Togo, flic de l'Europolice. Un groupe inconnu a trouvé le moyen d'envoyer des SMS identiques à des milliers de personnes. Des messages dénonçant la toute puissance des médias. 

Un discours politique radical qui est pris au premier degré par certains destinataires. Résultat, les attentats contre les télévisions et les groupes de presse se multiplient partout en Europe. Jusqu'à ce qu'un présentateur vedette d'un JT soit abattu en sortant des bureaux de son employeur. L'Europolice est chargée de l'enquête et les recherches informatiques donnent une première piste : les SMS seraient envoyés depuis Athènes en Grèce. 

Pour les flics de l'Europolice, tout commence comme des vacances. Ils quittent la « drache » bruxelloise pour le soleil méditerranéen. Mais sur place, ils auront toutes les difficultés pour faire collaborer la police locale et le final, avec Al' Togo dans le rôle principal, est digne d'une tragédie... grecque.

« Al' Togo », Dargaud, 10,40 € 

vendredi 25 janvier 2008

BD - La quête d'Alika


Difficile de ne pas remarquer Alika en couverture. Cette jeune héroïne imaginée par Brrémaud, est dessinée par Loche. Ceux qui croient que son sabre est sa principale arme se trompent. Sa plastique est encore plus redoutable. 

D'ailleurs, il y a fort à parier que nombre de lecteurs masculins, une fois l'histoire avalée, reviendront longuement sur les dessins de la belle, toujours peu vêtue, systématiquement mise en valeur par un dessinateur qui semble prendre beaucoup de plaisir à reproduire son petit air mutin et ses courbes gracieuses. Mais ce serait réducteur de ne voir que le côté graphique de ce premier tome. 

Alika est donc la fille de la gardienne de la source, eau magique qui permet à une petite communauté de vivre en paix dans les territoires interdits. Mais Alika, enfant, a été exilée derrière le mur. Devenue adulte, elle va s'engager dans une expédition pour localiser la source, devenue une légende, susceptible de donner le pouvoir absolu. Un périple qu'elle accomplit en compagnie de son gros ours Homs et d'un vieillard, pingre et libidineux, Orzo. 

De l'aventure, des monstres et une bonne dose d'humour viennent compléter le tout.

« Alika », Le Lombard, 13 € 

jeudi 24 janvier 2008

BD - Egos de militaires

Étrange et décalée cette bande dessinée, une histoire complète, signée par un dessinateur espagnol, Fernandez, qui pour la première fois signe également le scénario. « La mère des victoires » est un char d'assaut du futur. L'arme ultime. Dans ce futur proche, la guerre est récurrente, thème principal d'une émission de téléréalité. Les affrontements entre les deux blocs sont mis en scène, filmés au plus près. 

Les effets spéciaux spectaculaires, mais les morts bien réels. Personnage principal de l'histoire, le capitaine Kataoka. Ce gradé ambitieux, a travaillé à la mise au point de la « Mère ». Il est persuadé d'en prendre le commandement. Mais c'est un officier plus jeune, plus télégénique, qui est choisi. Lui est relégué à l'entraînement des novices. Un militaire exigeant, violent, intransigeant. 

Le décalage intervient quand Fernandez rajoute à l'intrigue une histoire d'amour entre Kataoka et son chef supérieur, la rousse et volcanique capitaine Anderson. Dans leurs uniformes ils tuent, détruisent, sont sans pitié. Mais par ailleurs ils se comportent comme des tourtereaux, roucoulant dans des draps de soie. Le grand écart est maximal...


« La mère des victoires », Delcourt, 12,90 € 

mercredi 23 janvier 2008

BD - Super héros au rabais


Tombés dans l'oubli depuis quelques années, les "super-zéros" imaginés par Mauricet dans cette parodie de comics américains reprennent du service. Ce jeune auteur belge, sans renier son trait typique de l'école de Marcinelle, a donc imaginé des super héros laissant au vestiaire tout le côté dramatique et combat. Il a transformé aussi des légendes en les humanisant. 

Batmec est plus qu'enrobé, Robinou légèrement niais. SuperMarcel a la carrure d'un athlète mais manque beaucoup de courage et d'intrépidité. La tarentule, formidable caricature de Spiderman, a la méchante habitude de se prendre des raclées monumentales. De plus il est souvent plus absorbé par le choix de sa garde-robe que par le sauvetage de la veuve et de l'orphelin. 

L'incroyable Nulk, vert de rage, est redoutable quand il boit un soda : un simple rot suffit à mettre tous ses adversaires au tapis. 

Mauricet connaît parfaitement ses classiques et chaque gag permet de découvrir la face cachée (et souvent honteuse) de ces personnages inoxydables. Une belle résurrection qui devrait être portée par les multiples adaptations cinématographiques proliférant dans les salles obscures.

« Cosmic Patrouille » , Bamboo, 9,45 € 

mardi 22 janvier 2008

Roman - Cannes, ses hôtels, ses arnaqueurs

Du choix cornélien entre le fric ou l'amour d'une belle, tel pourrait être le résumé de ce roman de Laurent Chalumeau.

D'emblée le décor est planté. Un superbe hôtel cannois, pas vraiment destiné aux « gens du peuple ». Pour y séjourner, il faut de la thune, dirait l'auteur Laurent Chalumeau, de l'oseille, bref, faire partie d'une certaine élite. On y croise d'ailleurs des stars de cinéma, des comtesses, des marquis, et que sais-je encore. Castric, directeur de l'établissement, est d'ailleurs passé maître dans l'art des courbettes, aussi vomitives que la couleur de ses vestes.

Envers du décor, le personnel, trié sur le volet bien sûr, sauf pour Benjamin, passé on ne sait trop comment entre les mailles des vérifications d'antécédents en tous genres, homme de maintenance, surnommé Tortue dans un hôtel de moindre catégorie, si l'on peut dire, avec barreaux aux fenêtres et promenade une heure par jour. Le hasard faisant bien les choses, Tortue rencontre par hasard à Cannes un ex-compagnon de cellule, escroc à la petite semaine, qui se fait appeler Jorge Gomez et qui justement n'a rien sur le feu en ce moment.

De la « fraîche »

Une des caractéristiques de l'hôtel – et qui lui donne un cachet supplémentaire d'après le directeur – se distingue par le fait que Castric refuse catégoriquement chèques ou cartes bleues. Tous les règlements s'effectuent en espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui, vu les tarifs prohibitifs, constitue à la fin de la journée un joli petit matelas, qui tourne autour d'un demi-million d'euros. Castric, toujours bavard comme une pie, confie à certains clients que jamais au grand jamais il n'a oublié le code de la combinaison du coffre, changé tous les mois. L'info tombe par hasard dans l'oreille de Tortue, qui cogite sur le sujet. 

Un jour où il se retrouve seul dans le bureau du dirlo, il tente le coup. Mois et année pour la combinaison. Bingo ! Depuis ce moment, il n'a de cesse de trouver un truc imparable pour voler tout ce bel argent.

C'est là que l'ami Jorge intervient, prenant une chambre à l'hôtel en se faisant passer pour un richissime homme d'affaire espagnol, accompagné d'une plantureuse blonde, qui ne fera d'ailleurs pas long feu. Parce que le lendemain de l'arrivée de Jorge, débarque la comtesse Monica de Sant'Ippolito, belle à couper le souffle et seule, atout non négligeable. Exit la blonde, remerciée proprement pour services rendus et priée de laisser la place vacante. Malheureusement pour notre petit Espagnol, une autre résidant ne paraît pas insensible non plus aux charmes de la divine créature, en la personne du baron Adrien Laouhénan de Queréon. En l'occurrence, les deux hommes se retrouvent aux pieds de la belle pour l'inviter à dîner le soir même. Monica, que la situation amuse, s'exclame, « et pourquoi ne dînerions-nous pas tous les trois ? » Dès lors, le trio ne se quitte plus, pourtant, le pauvre Jorge a bien du mérite à résister aux critiques acerbes, cyniques et permanente du baron.

Et Tortue dans tout ça?

Jorge en oublie le pourquoi de son séjour, le casse du coffre-fort. Il n'a qu'un petit rôle à jouer, mais capital. Débrancher pendant deux minutes une caméra de surveillance et ouvrir une porte à Tortue, une fois celui-ci en possession du magot. Malheureusement ce soir-là, le baron invite Monica à dîner dans un charmant petit village de l'arrière-pays et Jorge, n'écoutant que son cœur chaviré, part avec eux en laissant en plan son copain, ne voulant à aucun prix laisser le baron seul avec sa dulcinée et lui laisser prendre l'avantage.

« Les arnaqueurs aussi » foisonne de personnages, tous plus caricaturaux les uns que les autres. Un certain Mario, qui s'occupe des demandes « inhabituelles » de certains clients; son associée Corinne, culturiste sur le retour qui s'avère bénéficier d'une droite redoutable; Calzer, ancien flic reconverti en responsable de la sécurité de l'hôtel et d'autres tout aussi pittoresques.

Dès la première page, on sourit, puis on se marre pour finir par se bidonner franchement. L'écriture est enlevée, sans jamais de lourdeurs, le scénario cocasse, les acteurs bien campés transforment le roman de Chalumeau en petit bijou digne des meilleurs scénaristes comiques. Jouissif.

« Les arnaqueurs aussi », Laurent Chalumeau, Grasset, 20,90 €

lundi 21 janvier 2008

BD - Soledad la magicienne


Quatrième et ultime aventure de Soledad, la belle Andalouse rebelle, surnommée Lune d'Ombre car elle possède une pierre de Lune capable de faire naître des ombres impitoyables et obéissantes. 

Sur un scénario de Sylviane Corgiat, Christelle Pécout, la dessinatrice, peut laisser libre cours à son imagination débordante car les démons, bêtes fabuleuses et pays merveilleux sont légion dans cette série à forte dominante fantastique. Soledad, la pirate andalouse, poursuivie par les navires d'Al-Makhzun, trouve refuge sur une île où serait caché un immense trésor. Avec quelques uns de ses hommes, elle explore la végétation dense et tombe sur des hommes loups, des Diw', chargés de protéger le véritable maître de l'île, un arbre carnivore. 

Ce dernier étend ses racines partout et malheur à celui qui ose en couper une. Soledad ne devra son salut qu'à l'intervention d'une petite fille, originaire de l'Inde, qui a parfaitement compris ce qu'il faut faire pour rester en vie. Une île très dangereuse qui sera le théâtre du dernier affrontement entre Soledad et Al-Makhzun, ultime péripétie de ce cycle.

Lune d'Ombre, Les Humanoïdes Associés, 12,90 € 

dimanche 20 janvier 2008

BD - Otage de la nourriture

Mia est une jeune fille comme toutes les autres. Belle, un peu coquette, elle fait attention à sa ligne. Mais Mia, secrètement amoureuse du beau et riche Dany, souffre intérieurement. Boulimique, elle ingurgite des quantités phénoménales de nourriture en cachette qu'elle vomit avant de la digérer.

 S'il semble étonnant d'aborder ce problème de santé (beaucoup plus courant qu'on ne le pense) dans une bande dessinée, il n'est cependant pas au centre de cet album de 80 pages signé par Man, auteur espagnol dont un autre album, « En sautant dans le vide », paraîtra en mars. Mia n'est qu'un personnage d'une histoire policière. Des gangsters enlèvent des enfants de la riche bourgeoisie pour faire payer les parents. 

Alors qu'ils kidnappent Dany, Mia se précipite à son secours. Résultat, ce sont deux adolescents qui se retrouvent otages dans une maison perdue au milieu des bois. Comment Mia va réagir en se retrouvant prisonnière et privée de nourriture ? Va-t-elle oser déclarer sa flamme à Dany malgré l'enfermement ? Une histoire étonnante, très rythmée, au dessin fluide et racé.

Mia, Dargaud, 12,50 € 

samedi 19 janvier 2008

BD - Jacques, petit lézard deviendra grand


Quand il a fait ses premiers pas dans les pages du magazine Spirou, il s'appelait Claude. Finalement son créateur, Libon, a préféré Jacques. Mais au final cela reste un « petit lézard géant ». Tout commence par une expérience ratée. L'armée française, désirant être plus discrète dans ses essais nucléaires (de vilains activistes, pour protester, dessinent des fleurs sur les bateaux de guerre et minent le moral des troupes), créent une mini bombe atomique. Ils la font exploser dans une haie, pile sur la tête d'un minuscule lézard qui dans la foulée devient grand (un peu plus d'un mètre...) et surtout se met à parler. 

Jacques va donc aller à la découverte de ce nouveau monde, cherchant désespérément quelques papillons à grignoter. Il rencontrera dans ces histoires courtes et délirantes, une mamie gâteuse, des gothiques souterrains, un cirque en manque de monstres, un médecin halluciné et quelques policiers cherchant, en vain, un lutin de l'enfer qui porte un chapeau pointu. De l'humour absurde, d'une logique et d'une efficacité implacables.

Jacques, le petit lézard géant, Dupuis, 9,20 € 

vendredi 18 janvier 2008

BD - Les enquêtes aristocratiques de Tiffany

Pas facile quand on est aristocrate de devoir travailler comme un manant. Pourtant c'est avec beaucoup de plaisir que Tiffany, descendante de Jeanne d'Arc, exerce son métier de détective privé. Elle pratique aussi l'escrime et surtout peut lire les pensées des hommes et femmes qui s'approchent d'elle. Un sérum de vérité diablement efficace. Et pour couronner le tout, Tiffany est belle et moderne. 

Dans cette deuxième enquête, écrite par Yann et dessinée par Herval, au trait aussi élégant que son héroïne, il est question d'un bel héritage que se disputent cousins et petits neveux d'un nonagénaire vivant dans le culte de son fils disparu aux commandes de son avion au-dessus du désert lybien en 1943. Or le vieillard aurait appris, peu de temps avant sa mort, que son fils aurait eu un enfant avec une infirmière qui elle aussi appartenait aux Forces françaises libres. 

C'est cet héritier que Tiffany va tenter de retrouver alors qu'une mystérieuse tueuse tente elle de définitivement éteindre la branche de l'aviateur. De l'action, des rebondissements, mais surtout de nombreux gags et clins d’œil signés Yann, incorrigible farceur.

Tiffany, Delcourt, 12,90 € 

jeudi 17 janvier 2008

BD - La guerre des Parfaits


Makyo, de son vrai nom Pierre Fournier, est un Breton bon ton qui se passionne pour l'histoire des Cathares, ces « hérétiques » ayant révolutionné le Languedoc entre 1100 et 1300. Il a déjà abordé indirectement le sujet dans un cycle de Balade au bout du monde mais cette fois le catharisme est au centre de cette nouvelle série dessinée par Calore. 

A la fin du phénomène, réprimé dans le feu et le sang par l'inquisition, Guilhem Roché, entre Toulouse et Carcassonne, devient un guérisseur renommé. Ses dons viendraient de l'enseignement de Simon Azalaïs, le Parfait introuvable, Cathare errant et invisible, au centre de cette série prévue en trois tomes.

« Je suis Cathare », Delcourt, 12,90 euros 

mercredi 16 janvier 2008

BD - La magie pour le rire


Rares sont les dessinateurs qui dès leur premier album ont non seulement remporté un important succès public mais en plus ont d'emblée affirmé un style personnel fort. On se souvient de Léo avec Aldébaran, mais le véritable phénomène de ces dix dernières années aura été Guarnido et l'étonnant Blacksad. 

Le dessinateur espagnol revient avec une nouvelle série et un style légèrement différent. « Sorcelleries », sur un scénario de Valero, raconte comment trois vieilles sorcières acariâtres recueillent une jeune fée qui n'en fait qu'à sa tête. Moins ambitieuse que Blacksad, cette BD de Guarnido s'adresse plus spécialement aux jeunes lecteurs.

« Sorcelleries », Dargaud, 9,25 euros 

mardi 15 janvier 2008

BD - Chinn, la série avec deux petits sages chinois

Escaich le scénariste et Vervisch le dessinateur nous convient à la découverte de l'histoire de la Chine. Mais attention, cet album n'a rien à voir avec les classiques et parfois barbantes histoires de l'Oncle Paul. 

Les deux héros, Sagesse éternelle et Muscle flamboyant, deux jeunes élèves de kung fu, chassés de leur école, errent dans la campagne. Ils acceptent de cacher des livres (gravés sur des bambous) que le nouvel empereur voudrait détruire. Un dessin rond et expressif, des gags à la pelle parsemés dans le récit, une foule de personnages pittoresques : Chinn est une des bonnes surprises de cette nouvelle année.

« Chinn », Bamboo, 9,45 euros 

lundi 14 janvier 2008

Roman - Amour impossible pour l'employé de la morgue

Avec « L'étreinte », Martin Gülich, écrivain allemand, nous entraîne dans les pas de Dolf, employé d'une morgue, amoureux d'une veuve.


Roman singulier et dérangeant, « L'étreinte » est le premier ouvrage de Martin Gülich bénéficiant d'une traduction en français. Le héros, bien qu'il affirme haut et fort qu'il n'est pas idiot, ressemble pourtant à un simple d'esprit. Mais doué de sentiments, bien qu'il faille avoir une sacrée carapace pour travailler à la morgue. Il assiste un médecin légiste, prenant les organes des morts, les pesant puis les replaçant dans le corps. 

Il vit dans une chambre minuscule, collectionne les insectes et n'a qu'un seul ami, Walter, ouvrier dans les chemins de fer, grand séducteur. Il abreuve Dolf de ses exploits sexuels. Mais Dolf, à, trente-huit ans, est toujours vierge. Les femmes et Dolf ? « Moi aussi, pourtant, je les déshabille, je les mets toutes nues devant moi. Puis, je m'éloigne de quelques pas et je les regarde : des jeunes, des vieilles, des grosses, des maigres, des belles, des moches, des poilues, des rasées. Des femmes mortes ». Mais les vivantes l'évitent systématiquement. « Un type qui pue le cadavre, les femmes veulent pas faire ça avec lui. C'est ça le problème ». Tout bascule quand un corps est retrouvé dans la rue. Plusieurs coups de couteau dans l'abdomen, une mort lente, pas d'identité. Durant une semaine le cadavre de l'inconnu reste à la morgue et finalement une femme vient le reconnaître. 

Elle s'appelle Natalie, est belle et désespérée. S'effondrant en larmes, elle se réfugie dans les bras de Dolf. Une étreinte qui électrise Dolf. Il tombe amoureux de cette femme qui le remercie d'être « un bon consolateur ». Mais comment la conquérir ?

Martin Gülich signe un roman âpre, parfois macabre, souvent poétique. Le personnage de Dolf, amoureux maladroit, fou et macabre fait découvrir au lecteur des extrémités que les gens normaux n'oseraient même pas imaginer.

« L'étreinte », Martin Gülich (traduit de l'allemand par Nicole Taubes), Flammarion, 15 € 

dimanche 13 janvier 2008

Roman - De la fugacité de l'amour

Relation amoureuse express entre deux Français en Amérique du Sud dans « Il faut se quitter déjà » de Jean-Luc Coatalem.


C'est une histoire d'amour toute simple. Comme des millions d'histoires d'amour. Mais brève et mensongère. Un court roman de Jean-Luc Coatalem, dense et dépaysant. Le narrateur est journaliste freelance pour des magazines français. Il débarque à Buenos Aires pour un séjour d'une semaine. Il doit écrire un sujet sur des scientifiques à la recherche d'Eldorado, la dernière cité des Incas. Dans son hôtel, il croise une jeune femme, Mathilde, « pas très grande mais avec une allure et un maintien de danseuse classique, un regard clair et rieur, des poignets charmants. Un semis de tâches de rousseur égayait ses pommettes hautes. Des cheveux mi-longs luisants et drus. De jolis seins portés par une cambrure naturelle. Une énergie, une vivacité ». Il l'aborde, engage la conversation. Française elle aussi, Mathilde est en stage pour quelques mois. 

Le narrateur va commencer par mentir sur son âge, se rajeunissant de cinq bonnes années, puis sur sa situation familiale, devenant célibataire, oubliant femme et enfants laissés à Paris. Une spirale du mensonge qui ne va cesser d'aller crescendo. Il cherche une aventure, il trouve un peu plus. « Si je voulus la conquérir, il me sembla que de son côté elle se laissa aller volontiers à ce qui advenait, souriante à l'inconnu, confiante au cours des jours. Je pouvais être son destin qui la regardait. Je finis par le croire aussi. Prenant, j'étais pris ».

Jean-Luc Coatalem, par ailleurs journaliste à Géo, fait profiter au lecteur de sa parfaite connaissance de la région. On rêve sur les grandes artères de la capitale argentine puis on découvre, séduit, l'immense estuaire du Rio de la Plata, allant en bateau vers Montevideo où les deux étrangers dans ces terres australes vont passer deux nuits d'amour. Deux nuits, pas plus, le narrateur n'a pas l'intention de rater son avion de retour.

« Il faut se quitter déjà », Jean-Luc Coatalem, Grasset, 10,90 € 

samedi 12 janvier 2008

BD - Dans l'Europe des glaces et de Neige

A la fin des années 80, dans les pages de l'hebdomadaire Tintin, est apparue une nouvelle série de SF qui a rapidement accroché les lecteurs. Neige, récit du type « après la bombe », présentait une Europe recouverte par les glaces et paralysée par le froid. Le jeune héros tentait de sauver la civilisation. Rien de bien original et pourtant cet ensemble a beaucoup plu. 

Repris par les éditions Glénat, la série de Convard (dessin) et Gine (dessin) avait connu une fin provisoire en 2003. Mais les deux auteurs avaient encore envie de faire vivre cet univers si particulier. Ils ont imaginé une suite, sans Neige, mais avec son fils, Baptiste, en vice-président européen. L'Europe résiste au reste de la planète grâce à un mur électronique infranchissable. Mais une véritable armada est massée dans une zone fragile, attendant un élément technique permettant de percer la protection. 

C'est l'étrange Tue-la-Bise, barbu taciturne, tueur professionnel, qui a pour mission de dérober la pièce manquante. Le récit débute par un carnage, expliqué dans un long flashback se passant essentiellement à Paris. 

Le dessin de Gine semble un peu plus anguleux et rigide, mais ses paysages immaculés sont toujours aussi enthousiasmant de luminosité.

« Neige », Glénat, 12,50 € 

vendredi 11 janvier 2008

BD - Virée mortelle pour Ethan Ringler


Le nom indien d'Ethan Ringler est "Deux hommes". Cela résume idéalement sa situation. Ce jeune homme, dernier représentant de sa tribu, a quitté les plaines pour la grande ville, New York. En cette fin du XIXe siècle, il accepte une délicate mission d'infiltration dans une société flirtant sans cesse avec la légalité. Il est donc officiellement homme de main d'un truand et officieusement agent fédéral. 

Dans les premières pages de ce 3e album, écrit par Filippi et dessiné par Mezzomo, il rencontre un jeune héritier anglais de son âge. Ils sympathisent rapidement et feront partie d'une expédition dans les territoires enneigés du Nord. Chez les Indiens. Là où jaillissent les premiers puits de pétrole. Certains se doutent que c'est une nouvelle mine d'or qui se présente aux plus audacieux. Le patron d'Ethan se rend sur place pour passer un contrat avec les derniers chercheurs d'or de cette région glaciale. 

Mais dans ce désert de neige, la folie des hommes va semer la mort. Un peu déroutante au début, cette série complexe, aux multiples facettes, propose le portrait d'un héros déchiré entre le bien et le mal, son passé et le présent.

« Ethan Ringler, agent fédéral », Dupuis, 9,80 € 

jeudi 10 janvier 2008

BD - De l'OGM à l'EGM

Actuellement, des chercheurs font des expériences sur des organismes génétiquement modifiés (OGM). Dans quelques années, les descendants de ces mêmes chercheurs pourraient faire leurs expériences sur des êtres génétiquement modifiés (EGM). Ce postulat est en toile de fond de la série Carmen McCallum écrite par Fred Duval et dessinée par Gess. Dans ce futur pas si éloigné que cela, les multinationales, pour exploiter des astéroïdes dans l'espace, ont créé des hommes « améliorés » pour qu'ils travaillent mieux et à moindre coût. Mais ces êtres, sans parents ni passé, ont une conscience et sont en pleine rébellion. 

Alors que des humains acceptent la création d'une nation indépendante des Astéroïdes, les industriels font tout pour tuer la révolte dans l'oeuf. Carmen et ses amis seront "embauchés" pour tenter de ramener la paix et d'ouvrir les négociations. Une série de science-fiction au succès croissant (des séries dérivées ont même vu le jour, Code McCallum et Travis) qui a le grand avantage de nous faire deviner ce que pourrait être l'avenir de nos enfants si on ne prend pas garde à certaines dérives scientifiques.

« Carmen McCallum », Delcourt, 12,90 € 

mercredi 9 janvier 2008

BD - Cowboys aux grands pieds


Dans une Amérique du début du XXe siècle, deux cowboys, en recherchant une jeune femme, se retrouvent sur les traces de Big Foot. Nicolas Dumontheuil explique que cette BD dont le second tome vient de paraître, est l'adaptation très libre du roman de Richard Brautigan, « Le monstre des Hawkline ». « Je n'ai pas réalisé une véritable adaptation., j'ai pris des éléments qui me plaisaient et j'ai changé tout le reste » explique l'auteur. On redécouvre donc dans ces 80 pages découpées en petits chapitres agrémentés du titre de l'album en autant de typographies originales, un peu à la manière des "Images" de Willem, toute l'originalité d'un dessinateur qui rêvait depuis des lustres de dessiner un western. 

Il y a des colts, des pendus, quelques Indiens et ce Big Foot, personnage aux grand pieds qui serait la marque de fabrique de la BD humoristique américaine en opposition au gros nez des franco-belges. Les deux héros, Zed et Ned, sont des tueurs. Mais ce dernier n'arrive plus à appuyer sur la gâchette. Il est même visité par les fantômes de ses victimes qui l'accusent d'être en fait un Indien. Un album délirant, débridé et virtuose.

« Big Foot », Futuropolis, 15 € 

mardi 8 janvier 2008

BD - Pedro le Coati, héros d'un zoo en folie

Après avoir lu un album de Pédro le coati vous ne pouvez plus aller dans un zoo sans chercher quels sont les animaux exotiques qui jouent à la belote. La BD imaginée par Larcenet et Gaudelette, après quelques années de sommeil, revient avec toujours la même dose de délire. Pédro, avec ses copains Humphrey le pingouin et Ernest le hérisson, vivent une existence tranquille et sereine dans ce zoo. Une prison certes, mais aussi un endroit où la violence a disparu et qui permet à des espèces en voie de disparition de se maintenir. 

Dans ces histoires courtes vous allez découvrir le rat le plus paranoïaque de la planète, le capybara, des lézards prolifiques, les axolotls, nourriture préférée des singes bleus qui eux aussi ne sont plus très nombreux sur terre. Toute une ménagerie qui tente vaille que vaille de survivre, loin des humains mais également des vicissitudes de la vie sauvage. 

Une BD, reprise par Gaudelette en solo, qui n'hésite pas à aborder, avec le sourire, des thèmes très sérieux comme le racisme et le réchauffement de la planète.

« Pédro le coati », Dupuis, 8,50 € 

lundi 7 janvier 2008

BD - Petit dragon en colère


Il est petit et crache des flammes quand il est en colère. Brüssli est persuadé d'être le fils d'un roi, en fait c'est un bébé dragon. Mais comme il a été élevé par des humains, il est encore considéré par tout le monde comme un enfant comme les autres. Ses envies de gloire et de prestige vont se réaliser, bien malgré lui, car une horde de loups est en train de terroriser le village. Associés à l'aubergiste et une riche héritière, ils fabriquent une machine pour creuser des galeries dans la montagne. Ils sont persuadés que l'ancienne mine de sel regorge d'or. Le second tome des aventures de Brüssli charmeront les plus jeunes. 

Une histoire simple, pleine d'héroïsme et de gags, écrite par Jean-Louis Fonteneau, auteur ayant beaucoup produit de fictions pour la radio et qui est l'inventeur de l'inspecteur Bayard. Pour ce qui est des dessins, Etienne Jung est un maître de la couleur. Ses planches explosent de luminosité. Une technique très aboutie qu'il rode depuis des années dans des illustrations pour la presse jeunesse ou des albums.

« Brüssli », Les Humanoïdes Associés, 12,90 € 

dimanche 6 janvier 2008

BD - Wizz et Buzz, les rois des crétins


Dans la longue série des héros de BD crétins, Wizz et Buzz devraient rapidement entrer au Panthéon. Un petit gros au nez de cochon et un grand échalas à la coupe de Beatles. Ils tentent diverses expériences toutes plus foireuses les unes que les autres comme engraisser un hamster, jouer à la toupie humaine ou se transformer en homme oiseau (pour finir en homme tondeuse...). Cette série de gags, prépubliés dans Picsou Magazine, est l'oeuvre de Winshluss et Cizo. Le premier, le scénariste, est également, dans un tout autre registre, le co-réalisateur du film « Persépolis » de Marjane Satrapi. 

Quant à Cizo, après avoir beaucoup produit pour les fanzines, il est devenu un pilier de la revue albigeoise Ferraille. Ces deux héros ont la faculté de voyager d'un univers imaginaire à un autre. On les découvre dans une parodie de la Guerre des étoiles, du conte de la Belle au bois dormant ou d'une histoire de pirates. 

Reste le meilleur, une histoire se passant dans la préhistoire. Attaqués par des tyrannosaures, nos deux crétins tentent de les faire fuir avec des torches. Raté, ils viennent simplement d'inventer le gâteau d'anniversaire...

« Wizz et Buzz », Delcourt, 8,90 € 

samedi 5 janvier 2008

BD - Trois chasseuses d'hommes


Prenez trois étudiantes, une blonde, une brune et un rousse. Mettez-les en collocation dans un grand appartement. Et surtout, choisissez-les célibataires pour multiplier les possibilités de rencontres amoureuses. Bom, le scénariste et Sidney, le dessinateur se sont associés en 1982 pour créer ce trio de jolies plantes que sont Julie, Claire et Cécile. Une recette concluante puisque c'est le 22e tome de leurs aventures qui vient de sortir en librairie. Un mélange d'histoires complètes et de gags. 

Dans la première grande histoire, Claire a des difficulté pour se remettre de sa séparation avec Alex. Encore plus quand elle apprend que ce dernier se console dans les bras d'une Américaine. Elle fait donc des pieds et des mains pour que le trio passe ses vacances dans un campings de Provence près du camp indien où son ex dorlote sa squaw. L'occasion pour Sidney de dessiner (avec visiblement beaucoup de plaisir) des chevaux, des tipis et de fiers Indiens. Le reste de l'album est plus citadin, parfaitement dans l'air du temps de la jeunesse.

« Julie, Claire et Cécile », Le Lombard, 8,70 € 

vendredi 4 janvier 2008

BD - La Formule (moins) un


La course automobile et plus spécialement la Formule 1 a souvent inspiré la bande dessinée. Michel Vaillant (de Graton), Alain Chevallier (de Duchâteau et Denayer) ont exploré la partie sérieuse. Perna (scénario) et Juan (dessin) ont décidé de dévoiler les coulisses, comiques, forcément comiques, de ce sport. Ils ont imaginé une écurie, Broken Arms, dirigée par Flavio Rutilator qui a donné leur chance à deux jeunes pilotes, Aldo Vapapiano, Italien au tempérament de feu et Jean-Michel Fringant, calculateur, psychorigide, un peu trop pointilleux. Une équipe qui fait le spectacle. Enfin durant le premier tour car ils n'arrivent que très rarement à finir les courses. 

Les auteurs qui connaissent parfaitement ce milieu proposent également quelques caricatures de pilotes plus connus comme le fougueux Alfonso Flamenco, Espagnol perpétuellement énervé, champion du monde en titre ou l'imperturbable Milky Icekonen. On retrouve aussi avec plaisir les caricatures très réussies des commentateurs télé, Jean-Christophe Baltringue et Jacques Lafrite, impayables avec ses incessants « Croyez-en mon expérience »...

« Paddock, les coulisses de la F1 », Vents d'Ouest, 9,40 € 

jeudi 3 janvier 2008

BD - Le tour du monde des collégiens


Le tome 4 de Zap Collège prend la forme d'une histoire complète de 44 pages. Téhem avait commencé par des gags mais là il donne un peu plus d'ampleur à son histoire qui se déroule à deux niveaux. Jean-Eudes est au Grésil (une caricature du Brésil dont la capitale est Brio de Jenero) alors que ses copains, notamment sa petite amie Ecoline, sont restés en France dans leur triste collège. Le fils de l'ambassadeur devient responsable du club carnaval. Il a pour mission de réaliser le char qui défilera dans les rues de la capitale. Ecoline, est candidate au poste de déléguée de classe. Elle devra affronter le redoutable et très sirupeux Jasper. Entre les deux candidats tous les coups sont permis. 

Téhem, avec un rare bonheur, invente une foule de personnages secondaires savoureux comme cette adolescente mal dans sa peau, Eléanor, victime de son père, un fou persuadé qu'il va bientôt rencontrer les extraterrestres. Réussis également les jumeaux Raul et Mélinda, jeunes Grésiliens typiques.

« Zap Collège », Glénat, 9,40 € 

mercredi 2 janvier 2008

BD - Heroïc Pizza, de la nourriture de monstres


Albert Colin a un bon job. Ce livreur de pizza serait comblé si la clientèle changeait un peu. Manque de chance, son créateur, Augustin, a décidé de le faire trimer dans un monde d'héroïc fantasy. Résultat, quand un troll commande une calzone, mieux vaut être à l'heure. Cette série de gags a vu le jour dans la revue Lanfeust et c'est déjà le troisième recueil qui vient combler les fans. Augustin, par ailleurs assistant de Midam dans « Game Over », a tendance à martyriser son héros. 

Rencontre avec un dragon, une princesse par intérim, un génie, des jedis, des gueux en révolte et autres sorciers facétieux : la vie d'Albert est palpitante. Les pizzas arrivent rarement en entier, le livreur jamais. Et quand Albert Colin découvre que son entreprise lui octroie un âne pour effectuer ses livraisons, il croit qu'il a été promu alors qu'en fait c'est l'âne qui a été rétrogradé. Car ce héros est véritablement calamiteux, comme tous les bons personnages de BD comique...

« Héroic Pizza », Soleil, 9,45 € 

mardi 1 janvier 2008

BD - Pathétiques dragueurs de la toile


Avec internet, on est relié avec le monde entier. Mais avec internet on se retrouve coupé de la réalité, à vivre par procuration sans quitter son salon. Or, l'homme, comme la femme, a un besoin viscéral de rencontrer, de partager, d'aimer. Ainsi certains ont trouvé dans le net un moyen infaillible pour draguer. 

Les sites de rencontre ont fleuri sur la toile et c'est un peu l'histoire de ces pratiques qui est raconté dans ce « Plan drague nouvelle génération » intitulé « Love on the bit ». Au scénario, Cazenove apporte son expérience de la BD (Les gendarmes, les Pompiers...) et Winrove sa connaissance du milieu. Sous le pseudo de Nick, il a animé le célèbre blog JNMS (JeNiqueSurMeetic). Ce sont les nombreuses anecdotes qu'il a transformé en gags désopilants dessinés par Wozniak. 

On en apprend beaucoup sur les speed dating, l'utilisation des webcams et les identités cachées. Même si on n'a jamais fréquenté ce genre de sites, on comprend tout et c'est souvent très bien trouvé. Une bonne surprise car le premier tome de la série était assez décevant.

« Plan drague », Bamboo, 9,45 €