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mardi 4 février 2014

Livres - Histoires de bébés et autres romances avec Marie-Bernadette Dupuy

Sage-femme fraîchement diplômée, Angélina s'est juré d'honorer le nom et le métier de sa mère, alors qu'arrive « Le temps des délivrances ».

Il est des évidences difficiles à contester, Marie-Bernadette Dupuy possède une plume d'une prolixité telle qu'elle frise parfois la démesure. La quantité au détriment de la qualité, voilà ce que peut craindre le lecteur. 
L'auteure ne partage (évidemment) pas cet avis, elle qui déclare en préambule de son livre : « Une demande qui revient fidèlement au fil des courriers et des rencontres : une suite, écrivez-nous une suite ! ». On veut bien la croire et certes, ces papivores-là ne sont pas déçus, les romans-pavés de M-B Dupuy comptent rarement moins de 700 pages. Et 700 de plus pour la suite, et 700 autres pour la suite de la suite. Un peu comme ces films qui obtiennent un succès d'audience tel que les producteurs et/ou réalisateurs ne résistent pas à l'envie de tourner un deuxième, troisième, quatrième voire cinquième opus (cf Terminator où ce brave Schwarzy finit par s'essouffler un rien. Faut dire qu'à l'époque, il ne s'était pas encore mis à la bière light). « Le temps des délivrances » ne déroge donc pas à la règle, qui succède aux « Mains de la vie ».

La bonne et l'enfant
Vous l'aurez compris, je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de production littéraire. Beaucoup de redondances, un côté bien-pensant quelque peu agaçant, d'inévitables répétitions à peine déguisées (il faut bien les remplir, ces 700 pages ! Aussi, vous deviendrez incollable sur la manière d'accoucher au XIXe siècle ) et un style plutôt ampoulé. « La liberté ne siérait qu'aux hommes, reprit-elle. Ils prennent leur plaisir et après ils s'en vont sans se soucier des conséquences. (…) Vous étiez tout disposé à faire de même avec moi, me conquérir et me laisser derrière vous ! (...) A présent ivre de rage et de chagrin, Angélina le saisit par les épaules. Elle lui murmura de très près : (…) sans Gersande (sa bienfaitrice, ndlr), mon enfant serait un bâtard ! Elle était si proche de lui qu'il eut un élan instinctif vers elle, autant pour la faire taire que sous le coup d'un désir impérieux. L'enlaçant avec fermeté, il s'empara de ses lèvres, douces et satinées ».
Malgré ses faiblesses, le livre présente néanmoins quelques aspects séduisants. Les aventures d'Angélina, jeune sage-femme de 22 ans dans la petite ville ariégeoise de Saint-Lizier en cette fin XIXe, se révèlent pleines de rebondissements. Assez peu crédibles sans doute et attendus, sûrement. Une vieille aristocrate bienfaitrice de la costosida (sage-femme en occitan), deux jeunes hommes séduisants dont l'un est le père de son enfant caché, une petite bonne recueillie alors qu'elle mendiait, en guenilles, sur le parvis d'une église, un père qui commence par la renier (fricoter en dehors des liens sacrés du mariage, il trouvait ça moyen) mais ensuite pardonne et tombe sous le charme de son petit-fils. Autant de bons vieux clichés qui font pleurer dans les chaumières mais, accommodés à la sauce Dupuy, assurent quelques heures d'évasion aux lectrices en mal de « belles histoires ». D'un romantisme échevelé par bien des côtés, elles sont agrémentées de quelques scènes de sexe osées juste ce qu'il faut pour ajouter un zeste de piment à l'ensemble. Passages qui feraient tout juste ricaner monsieur Grey, mais M-B Dupuy ne joue pas dans la nuance.
D'ailleurs, c'est bien pour cette raison qu'on finit par la trouver sympathique, Marie-Bernadette. Sans autre prétention que de les contenter, elle propose à ses lecteurs(trices) d'abandonner le temps d'une lecture, leur quotidien accablé par les soucis, et de s'immerger dans l'univers de rêves et d'illusions sorti tout droit de son imagination.
Fabienne HUART

« Le temps des délivrances - Angélina », Marie-Bernadette Dupuy, Calmann-Lévy, 22,50 €

dimanche 29 novembre 2009

BD - Gare aux Bobos !


Dupuy et Berberian poursuivent leur entreprise de démolition de l'entreprise Bobo. Et de ses satellites : traders, financiers, politiques et autres intellectuels politiquement corrects aux mœurs écœurantes. Après avoir brocardé le bobo de base, celui de Paris (enfin, certains quartiers de Paris...) le duo va s'intéresser à quelques spécimen qui ne voient dans cette nouvelle façon de vivre qu'une occasion de s'enrichir encore plus et encore plus vite. On suit par exemple la vie trépidante d'Alban Ninque, digne représentant de la France d'en haut. Il est conseiller. Des puissants. 

Quand une journaliste lui demande de se présenter, il déclare en toute modestie : « Je suis ce qu'on appelle un esprit. Certains disent cerveau. Je trouve que c'est indélicat. Parce qu'on oublie l'âme. Et l'esprit, ce que je suis, c'est le cerveau plus l'âme. » Dans les faits, il utilise ses relations (au gouvernement ou dans la finance) pour étouffer scandales et autres grosses dégueulasseries qui ont tendance à enflammer l'opinion publique. On pourrait penser que c'est une caricature tant il est abject. En réalité un tel monstre existe. Ils sont même plusieurs. 

On les voit régulièrement pontifier, donner leur avis d'expert, à la télévision pour faire la promotion de leur dernier ouvrage. Si les histoires courtes de ce recueil dont le personnage principal est Alban Nique sont assez dures, les autres, plus légères, font sourire. Comme ce voyage pittoresque au Chiroubistan ou cette chasse au chevreuil du Bénin.

« Global Boboland », Fluide Glacial, 11,95 € 

mardi 15 juillet 2008

BD - Trop de bobos ? Réponse de Dupuy et Berberian


Difficile travail d'autocritique que se sont livrés Dupuy et Berberian dans cet album « sérieux » de Fluide Glacial. « Bienvenue à Boboland » dissèque les pratiques parfois odieuses de cette nouvelle secte, les Bobos, Bourgeois bohèmes, constituant pourtant l'essentiel du lectorat du duo. Sous forme d'histoires courtes, pas forcément comiques, Dupuy et Berberian racontent ce qu'ils voient dans les cafés et autres restaurants bio et « hype » de leur quartier. 

On les trouve également dans les vernissages de ces expos comme celle d'un des héros récurrents, un « artistique », inventeur du style « vertical eye » (mettre les écrans 16/9 dans le sens de la hauteur...) et qui explique, cyniquement à un de ses amis « J'ai fait ces photos avec un vieux machin trouvé aux puces de Barcelone. Une merde, mais cela donne des choses insensées. » 

Une des meilleures scènes est celle du brunch. La petite troupe se retrouve au resto pour prendre un brunch le dimanche matin. Un père se plaint de son fils, réveillé à 8 heures. A une autre table, une vieille psychanalyste n'arrive pas à faire le deuil de son mari. La serveuse, jean taille basse, string apparent, les sert dans une indifférence qui frise l'insolence.

« Bienvenue à Boboland », Fluide Glacial, 11,95 €


lundi 28 janvier 2008

BD - Presque riche


Un scénario de Jean-Claude Denis illustré par Dupuy et Berberian : le générique de cette BD de la collection Aire Libre est des plus alléchants. Et on n'est pas déçu. 

Après un début un peu hésitant, les mésaventures de ce détective privé qui vient de gagner une somme énorme au loto vous tiendront en haleine jusqu'à la dernière page. Etienne est en effet un jeune homme complexe. Après avoir presque perdu le ticket gagnant, il attendra longtemps avant de se manifester à la Française des jeux. Et sa vie, jusqu'à présent terne, va s'animer entre un accident de voiture et le retour de sa fiancée. 

Un titre illustrant parfaitement l'esprit de la collection qui fête ses 20 ans.

« Un peu avant la fortune », Dupuis, 15 euros