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samedi 17 décembre 2016

BD : Mercenaires humanitaires


Le discours officiel est toujours le même : « Pas de paiement de rançon en échange de la libération d’otages ». La réalité est souvent différente. C’est le début du premier tome de « Tiago Solan », série écrite par Nathalie Sergeef et dessinée par Fabio Pezzi. Tiago Solan, militaire français en mission en Afghanistan, a pour mission de récupérer des otages occidentaux. L’opération se déroule sans le moindre problème. Comme si tout était arrangé à l’avance. Seul problème, un des hommes de Solan perd une jambe sur une mine antipersonnelle. Trois années plus tard, de retour dans le civil, l’ancien militaire est contacté par une journaliste italienne. Elle veut qu’il l’(aide à coincer l’homme qui a négocié avec les ravisseurs. Car il y avait bien un rançon et il en a touché une bonne partie. Histoire de vengeance, d’humanitaire et de mercenaires, la série est digne des meilleurs films d’actions américains.
➤ « Tiago Solan » (tome 1), Glénat, 13,90 € 



lundi 15 décembre 2014

Cinéma : “Timbuktu”, beauté contre barbarie


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Injustement oublié au palmarès du festival de Cannes, le film d’Abderrahmane Sissako est un témoignage fort contre la barbarie de l’islamisme radical.


Abderrahmane Sissako parle de son film « Timbuktu » tel un sage africain : avec mesure, gravité et poésie. Sa parole porte, comme ses images, belles et horribles à la fois. Belles comme ces paysages du Mali, ces rues gorgées de soleil, ces dunes aux courbes féminines. Horribles comme les hommes en armes qui ont pris la ville, y font régner la terreur de leur religion intransigeante, jugeant et tuant au nom d’un dieu très éloigné de la miséricorde. « On peut emprisonner l’amour et la musique mais on ne peut pas les tuer », explique le réalisateur malien persuadé que « l’amour vaincra le djihadisme ». Sans être à proprement parler un film politique, Timbuktu est avant tout un témoignage, une trace « pour qu’aucun enfant ne puisse apprendre plus tard que leurs parents peuvent mourir parce qu’ils s’aiment ».

Lapidation
« Timbuktu » fait partie de ces films qui ont eu toutes les peines du monde à se monter. À la base, Sissako voulait réaliser un documentaire sur la lapidation d’un couple dans un petit village. En juillet 2012, un homme et une femme ont été tués à coups de pierres car ils n’étaient pas mariés devant Dieu. Ils avaient deux enfants. Le pays était toujours en guerre, il a renoncé et s’est tourné vers la fiction. « Timbuktu » devait à la base ne raconter que le quotidien des habitants de la ville placés, du jour au lendemain, sous le joug de ces hommes venus du Nord. Mais un autre fait divers a de nouveau modifié la trame du film. Kidane (Ibrahim Ahmed, dit Pino) vit paisiblement dans les dunes en compagnie de sa femme Satima (Toulou Kiki) et sa fille Toya (Layla Walet Mohamed). Il possède un petit troupeau de vaches confié à un jeune berger. En les abreuvant, au bord d’un lac, l’une d’entre elles détruit les filets d’un pêcheur. Ce dernier la tue. Kidane réclame une indemnisation, les esprits s’échauffent et le fermier tue accidentellement le pêcheur. Ce sont les djihadistes qui vont juger Kidane. Selon la charia.
Le drame progresse lentement, inexorablement. Dans cette ville où toute tradition ancestrale est devenue interdite. Plus de cigarettes, ni de musique. Les femmes doivent être voilées, porter des chaussettes et des gants, les enfants n’ont plus le droit de jouer au football...
Le film n’est pourtant pas dénué de nuances. « J’ai humanisé les djihadistes », admet Sissako. La nuit, quand ils font la chasse aux musiciens, avant d’intervenir, ils écoutent longuement ces mélodies si belles. Un autre pose ses armes et danse en compagnie de Zabou la folle (Kettly Noël), formidable personnage, bouffée de liberté sous cette chape d’interdits. Le film, en plus de mettre en lumière l’Islam tolérant, réalité de cette Afrique sahélienne, porte également un message d’espoir. La terreur djihadiste est vouée à sa perte. « Mais, prévient Abderrahmane Sissako, la victoire ce n’est pas l’armée. La victoire ce sont ceux qui résistent, ceux qui chantent. »


Un projet en Chine

Grand oublié du Festival de Cannes, Abderrahmane Sissako avoue « cinq minutes de déception » à l’énoncé du palmarès. « Ce qui compte surtout pour moi, c’est l’accueil du public. » Il y a dans le film plusieurs moments de grâce absolue, un côté poétique qui tranche avec la violence d’autres scènes. Un match de foot sans ballon reste dans les mémoires. La nuit, dans la douceur d’une pièce recouverte de tapis et de coussins, deux jeunes couples jouent de la musique. Les femmes chantent. C’est beau, émouvant. Mais interdit.

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Le lendemain, la chanteuse, habillée de noir de la tête aux pieds, est fouettée en public. Du chant mélodieux aux hurlements de douleur...
Encore en projet, Sissako pense à un film sur la Chine. « Je voudrais raconter comment un Chinois revient en Afrique pour y retrouver sa fille illégitime. La Chine est en Afrique comme l’Afrique est en Chine. Des histoires se nouent. Il va falloir faire avec ce nouveau monde » C’est une réalité incontournable pour Sissako. « La Chine construit des ponts et des routes en Afrique. De 1960 à aujourd’hui, la France n’a plus rien fait en Afrique. L’Occident a délibérément choisi d’appauvrir l’Afrique. »

mardi 29 janvier 2008

BD - Du Sud au Nord


Du Mali à Paris, en passant par l'Espagne et ses filières pour faire traverser les clandestins, « Mancha, chevalier errant » de Cmax est un gros roman graphique solidement ancré dans la réalité de notre siècle. Le héros, sorte de clochard adepte de toutes sortes de drogues, est un rescapé des massacres du Rwanda. 

Quand il croise la route de la belle touriste Alonza Loren, il décide de la rejoindre à Paris. Un récit plein de poésie (l'auteur avoue que c'est la comédie musicale de Jacques Brel qui lui a donné envie de faire ce livre) et de croquis pris sur le vif, au Mali et à Paris. Deux mondes, définitivement incompatibles.

« Mancha, chevalier errant », Futuropolis, 17 euros