mardi 21 avril 2020

BD - Questionnements d’artistes

À quoi servent les artistes ? Lucrèce Andreae se pose la question dans ce gros roman graphique en partie autobiographique alors que Basquiat n’a jamais su y répondre dans sa courte vie brûlée par tous les bouts. 


Clara est artiste. Photographe exactement. Elle se pose beaucoup de questions sur sa démarche après le vernissage de sa nouvelle expo dans cette ville de province. Pile au moment où elle apprend que sa petite sœur, Axelle, est à l’hôpital, immobilisée avec une jambe cassée provoquée par un accident de scooter. 


Clara, à la demande de sa mère, va donc à Paris aider Axelle, bien que cette dernière ne lui ait plus parlé depuis des années. Clara, peureuse et indécise c’est Flipette. Axelle, révoltée et entreprenante c’est Vénère. Des personnalités opposées, incapables de se comprendre. Le roman graphique de plus de 330 pages raconte le long chemin que les deux sœurs vont devoir parcourir pour trouver un semblant de terrain d’entente. Et ainsi s’améliorer. Comme s’il fallait qu’une partie de l’une vienne diluer le caractère principal de l’autre. Avec quelques passages très bien sentis sur l’utilité de l’art dans l’évolution du monde. 



Artiste, il l’a toujours été. Jean-Michel Basquiat, fils d’immigrés haïtiens, a fait des rues de New York sa première galerie. La biographie dessinée signée Julien Voloj et Soren Mosdal raconte son enfance et ses premières performances, juste des tags sauvages signés de l’énigmatique SAMO qui signifierait « Same old shit », expression ordurière pour désigner la routine. 


Basquiat luttant sans cesse contre ses démons, ses fantômes, incapables de garder une petite amie, de rester sobre ou clean. Quand l’argent coule à flots, ses œuvres s’arrachant dans le milieu de l’art contemporain, il en profite pour passer à la vitesse supérieure. Plus de drogue, plus de cauchemars et finalement la mort en août 1988. Superbement dessinée, cette biographie voit intervenir quelques-uns des plus grands influenceurs de la fin du XXe siècle de Debbie Harry aux Talking Heads en passant par Klaus Nomi et l’incontournable Andy Warhol. 

« Flipette et Vénère », Delcourt, 27,95 €
« Basquiat », Soleil, 18,95 €

Série Télé - « Unorthodox » raconte la fuite d’Esther, mariée de force



Mini-série coup de poing en ce moment sur Netflix. Unorthodox raconte la fuite d’une jeune fille de sa communauté juive orthodoxe de New York pour le Berlin libre et créatif. Quatre parties de 55 minutes pour comprendre ce qui a poussé la frêle jeune femme de 19 ans à prendre tous les risques et partir du jour au lendemain, sans le moindre bagage. Esther Shapiro (Shira Haas), Esty pour toutes ses connaissances, est mariée à Yanky. Un mariage arrangé. Elle ne le connaissait pas avant de vivre avec lui. Ils sont tous les deux membres de la communauté juive ultra orthodoxe de Williamburg à New York. La religion, le Talmud, régit toutes actions des uns et des autres. Si les hommes travaillent, les femmes ne peuvent que rester au foyer, avec l’espoir de donner une nombreuse descendance à leur famille. Esther, dont le père est alcoolique et la mère a fui, vivant avec une femme à Berlin, est en quête de reconnaissance. Sa tante arrange le mariage. Elle va enfin être reconnue. Mais à quel prix. Car une fois l’union prononcée, les époux doivent sans délai procréer. Or, la frêle jeune femme, totalement ignorante des choses du sexe, doit subir les assauts de son mari. Elle résiste. Des mois. Au point qu’il décide de divorcer. Pile au moment où elle apprend qu’elle est enceinte, après un rapport abouti, plus du domaine du viol que du plaisir partagé. 
Cette série allemande est tirée de l’histoire véritable de Deborah Feldmann. 
Si le trait est parfois violent sur les traditions rétrogrades des juifs orthodoxes, il n’est jamais dans le jugement. Car il y a quand même une volonté de comprendre les femmes, de leur permettre de s’émanciper. Même si cela les place immédiatement en dehors de la communauté.

De choses et d’autres - Drone de drame


Un cauchemar à l’état pur. Les drones ont pris le pouvoir. Dans de nombreuses villes françaises comme Nice ou Metz, ils tournent au-dessus de nos têtes, nous regardent et même nous apostrophent.
Leur message est clair : « Les déplacements sont interdits sauf dérogation » et « Respectez les distances de sécurité s’il vous plaît ». Un bon point pour eux, ils sont polis. Mais le « s’il vous plaît » n’autorise pas toutes les dérives sécuritaires.
Car ces drones omniprésents sont pilotés par des policiers. En plus de haut-parleurs, les engins bénéficient de caméras capables de vous filmer. Pour ce qui est de la reconnaissance faciale, rien n’est encore précisé, mais à la vitesse où les choses évoluent, il y a fort à parier que ce sera une option plausible après le 11 mai.

Il y a un mois, le Français moyen en bon défenseur des Droits de l’Homme, s’offusquait des pratiques du gouvernement chinois dans l’utilisation de drones ou de logiciel espion. Aujourd’hui, après quatre semaines de confinement, comme si l’absence d’air frais avait nécrosé une partie de notre cerveau, celle justement dédiée aux libertés individuelles, on ne trouve plus grand-chose à redire. Et les rares qui osent encore alerter sur le sujet, se retrouvent immédiatement associés à ceux qui ne feraient pas l’effort personnel nécessaire pour stopper le virus.
Ces drones, que l’on imaginait dans l’avenir taxis, pollinisateurs ou livreurs, ne seront que les oiseaux de mauvais augure annonciateurs de la fin de notre mode de vie, libre et insouciant.


Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le mardi 21 avril, 36e jour du grand confinement

Clap Ciné passe au e-cinéma


Clap Ciné de Leucate et de Canet-en-roussillon proposent ce mercredi leur seconde séance de e-cinéma. Les salles étant fermées depuis plus d’un mois, il fallait trouver une solution pour permettre de garder le lien avec les spectateurs. C’est la société « La vingt-cinquième heure » qui a trouvé la solution en proposant des séances de e-cinéma géolocalisées. Un principe tout nouveau, imaginé pour contrer le confinement dû à la pandémie de covid-19.
Cette salle de cinéma virtuelle est un service de diffusion de films mis en place le 18 mars dernier joignable à l’adresse https://www.25eheure.com/e-cinema. L’accès à la salle de cinéma virtuelle est géolocalisé, seules les personnes situées dans un périmètre variant de 5 à 50 km peuvent y accéder.
La programmation est faite par les exploitants de cinéma et les recettes sont partagées entre exploitant, distributeur et le site hébergeant la salle virtuelle.
Comme pour un film dans une salle physique, les séances sont retransmises en direct, et ne sont plus accessibles à l’issue de la retransmission.  À l’issue de la séance, les spectateurs peuvent poser des questions aux intervenants liés au film diffusé grâce à un dispositif de chat vidéo intégré.
Ce mercredi, à 20 h 15, les cinémas de Leucate et de Canet proposent de réfléchir sur la notion du « vivre ensemble » avec la diffusion du documentaire « Le temps de quelques jours » de Nicolas Gayraud (photo ci-dessus). Sorti en 2014, ce long reportage plonge le spectateur dans le monde confiné de l’abbaye de Bonneval à Espalion dans l’Aveyron.  Les sœurs se confient et surprennent par leurs réflexions sur la société, la consommation, le rapport au temps. Première et unique caméra à entrer au sein de l’ordre cistercien de la Stricte Observance, elle nous fait découvrir des femmes à la philosophie étonnamment moderne en plein cœur d’une abbaye séculaire.

Confinement choisi et conscient
Un film totalement d’actualité en cette période si particulière car les habitantes de Bonneval vivent au quotidien un confinement choisi et conscient. À l’issue du film qui dure 1 h 17, le réalisateur sera en ligne pour répondre aux questions des spectateurs.
Enfin, ces séances de cinéma à la maison sont aussi bonnes pour la planète puisque chaque ticket fait l’objet du reversement d’une contribution carbone dont le montant a été évalué par la société Secoya à 10 centimes.
Cette initiative intervient au moment où le Clap Ciné de Canet-en-Roussillon soufflait sa première bougie le 19 avril dernier.
Les promoteurs de ce beau projet espéraient sans doute des conditions plus favorable pour célébrer cet anniversaire. L’équipe du cinéma espère un retour à la normale et tient à prévenir son fidèle public que la validité des Tickets CE et des cartes d’abonnement sera prolongée d’autant de temps que le cinéma aura été fermé.

lundi 20 avril 2020

Série Télé. Écoutes australiennes au centre de « Pine Gap »



En plus du dépaysement, les séries australiennes sont souvent d’excellente qualité. Pine Gap, dont la saison 1 de 6 épisodes est disponible sur Netflix, ne déroge pas à la règle, notamment en ce qui concerne le scénario. On apprend beaucoup de choses sur le pays, mais aussi la géopolitique en général. Pine Gap est une base ultra secrète située au centre de l’île continent. Depuis les années 60, d’immenses antennes « écoutent » la planète. Espionnent plus exactement. Une base sur le territoire australien mais entièrement financée par les Américains. Dans une partie du monde cruciale car proche du géant chinois. 
Un univers de très haute technologie peuplé de geeks et de militaires. Après avoir présenté le fonctionnement et l’utilité de la base place à l’élément perturbateur : un logiciel espion serait installé à l’intérieur du système informatique de Pine Gap. Qui est le traître ? Américains et Australiens vont de soupçonner et se déchirer. En plus de cette intrigue principale on peut aussi s’intéresser au sort de la terre sacrée des Aborigènes où sont implantées une partie des installations. Terres par ailleurs riches en ressources minérales, ce qui ferait l’affaire de riches investisseurs chinois. À moins que cela ne soit qu’une couverture pour se rapprocher des antennes de Pine Gap. Sans le moindre temps mort et avec des scènes en extérieur à couper le souffle, Pine Gap se laisse regarder et compte dans sa distribution Jacqueline McKenzie, déjà vue dans la série « Les 4 400 ». 

dimanche 19 avril 2020

BD - Aventuriers du passé

Le XIXe siècle a accueilli en son sein quelques-unes des pires guerres. Que cela soit en Amérique du Nord entre Sudistes et Nordistes ou en Afrique du Sud entre Anglais et Boers, à l’arrivée ce sont des milliers de morts pour de petits intérêts politiques.


Alors que Napoléon III au pouvoir en France tente d’étendre son empire, les derniers soldats français présents au Mexique sont pris entre deux feux. Les Mexicains mais aussi les Américains. C’est dans ce contexte que l’on retrouve Félix Sauvage, le soldat imaginé par Yann et dessiné par Meynet. Le 5e titre de la série fait un peu figure de chant du cygne. 
Malgré un héroïsme extraordinaire, Sauvage est abandonné par les politiques. Il doit quitter le Mexique immédiatement avec ses hommes après la signature d’un traité avec les USA récemment réunifiés. Il va préférer abandonner son uniforme et tenter sa chance dans cet Ouest aussi sauvage que lui. Dans ces 48 pages sublimes, il croise de nouveau la route d’Esmeralda devenue danseuse itinérante. Reste à savoir désormais si les auteurs vont se contenter de cette fin ou se lancer sur un nouveau cycle, loin de l’Empire mais au cœur du far-west. 



Autre guerre qui a marqué la fin du XIXe siècle, celle dite des Boers. En Afrique du Sud, les Anglais, comme les Français au Mexique, veulent étendre leur empire. Ils attaquent donc les fermiers installés dans cette Afrique australe si riche, notamment en or. 



Le second tome des « Aventuriers du Transvaal » permet aux lecteurs de retrouver les trois héros de cette série de Bartoll et Kollé. Marlee la Boer, Pit l’Américain et Ortzi le Basque sont sur les traces du trésor de la république du Transvaal. Des tonnes de métal précieux qui serait dissimulé dans les ruines de la légendaire cité d’Ophir. Aventure, légende et histoire font bon ménage dans cette BD au graphisme simple et efficace.

« Sauvage » (tome 5), Casterman, 13,95 €
« Les aventuriers du Transvaal » (tome 2), Glénat, 13,90 €

Roman – Adorable larbin


Elle est riche. Très riche. Il est distrayant. Très distrayant. Entre Delphine Campbell, héritière d’une fortune colossale et Chardin, son homme à tout faire, entre majordome et compagnon platonique, les rapports ne sont jamais simples. Pourtant ils ne peuvent plus vivre l’un sans l’autre. La première s’ennuie sans les reparties de Chardin dans ces dîners trop sérieux, le second ne pourrait jamais se permettre de vivre dans un tel luxe après sa carrière d’acteur raté et de metteur en scène jamais reconnu. Un couple qui ne cesse de se chamailler dans « L’homme des jours heureux », nouveau roman de Jean-Pierre Milovanoff sélectionné pour le prix Midi (lire dans notre supplément magazine du dimanche). 
Ce roman court et incisif est aussi une histoire d’amour impossible. Pas entre Chardin et Delphine, mais entre ce vieux beau de 66 ans, larbin de luxe de l’héritière, et la nièce de cette dernière, Gina, de presque 40 ans sa cadette. Chardin est persuadé que ce sera son dernier amour. Dès la première rencontre, un soir dans les couloirs de l’immense demeure, il est obligé de constater que « les yeux de cette femme le désarçonnent, et aussi sa voix, sa bouche, ses épaules, sa silhouette, sa vivacité, sa douceur, tout finalement ! ». Gina, tout juste séparée, cœur à prendre, qui saura trouver refuge dans les bras de cet homme certes très âgé, mais si attentionné. Il est vrai que Chardin sait se tenir dans le monde. C’est son capital le plus profitable. Même si parfois il se dégoûte. 
Comme quand il s’habille élégamment mais ne peut s’empêcher de se juger sévèrement en se regardant dans la glace : « Crapule, va ! Désœuvré qu’on entretient pour qu’il fasse son numéro ! Bouffon qui témoigne du prestige de sa maîtresse ! N’as-tu pas honte de te démener pour distraire des invités que tu méprises ! » Une lucidité qui ne passe pas la barrière du matériel. 
Oui Chardin est un larbin, un adorable larbin, mais il aime ce statut et l’auteur nous démontre que finalement, on est tous au service de quelqu’un. Lui au moins, a choisi une riche héritière. 

« L’homme des jours heureux » de Jean-Pierre Milovanoff, Grasset, 16 €


Série télé - Le cauchemar américain de « La servante écarlate »

 

Série dramatique futuriste, « La servante écarlate » est surtout le pire cauchemar de ce qui pourrait arriver à l’Amérique si des extrémistes religieux arrivaient au pouvoir. Une série multidiffusée en France. Sur OCS en priorité (où les quatre saisons sont disponibles en replay), puis sur la chaîne de la TNT TF1 Films Séries et enfin sur Amazon Prime (que les trois premières saisons). 
Une exposition maximale pour cette histoire qui au final fait encore plus peur que les pires films d’horreur. Aux USA, la fertilité des femmes chute de façon vertigineuse. Punition divine selon des groupes religieux qui, insidieusement, prennent le pouvoir. Dès lors, la priorité sera d’assurer une descendance. Des illuminés vont trouver un passage de la Bible expliquant qu’un mari, si sa femme ne peut donner la vie, à l’autorisation d’utiliser une servante pour avoir des enfants. 
Voilà comment June (Elizabeth Moss), rebaptisée Defred par ses maîtres, va devenir l’esclave, la servante écarlate, du gouverneur Waterford (Joseph Fiennes). Dans ce monde fascisant, où la délation est obligatoire et les exécutions sommaires la règle, ces femmes n’ont qu’un espoir pour conserver la vie : la donner. Même si cela passe par des viols et des brimades incessants.
 L’Amérique religieuse décrite dans « La servante écarlate », adaptée du roman de Margaret Atwood, rabaisse la femme à la procréation et aux tâches ménagères. Mais June, qui avait une fille avant l’arrivée des extrémistes au pouvoir, entend la retrouver ainsi que sa liberté. Résistance et rébellion vont la guider. 

samedi 18 avril 2020

Cinéma - Les parias du « Code 8 »

 

Depuis le début du confinement, Netflix soigne son offre de cinéma inédit. Cette semaine c’est un film canadien de science-fiction qui débarque sans crier gare et se hisse rapidement dans le tiercé de tête des programmes les plus regardés. « Code 8 » est réalisé par Jeff Chan mais est surtout le projet mené par Robbie et Stephen Amell. Ces deux-là sont cousins et n’ont plus rien à prouver dans leur métier de comédiens. Ils font partie des valeurs sûres de séries prestigieuses comme Flash pour le premier et Arrow pour le second. 
Une notoriété qui ne les empêche pas de passer par le financement participatif pour lancer leur projet Code 8. Un court-métrage dans un premier temps puis ce long-métrage visible sur Netflix après une sortie en VOD et en DVD. Dans un futur proche, des hommes et des femmes ont développé des pouvoirs. Mais ils ne sont pas devenus superhéros, simplement de super travailleurs pour construire des villes à moindres frais. Certains ont voulu utiliser leur pouvoir pour s’enrichir. Résultat c’est toute la communauté de ces « puissants » qui est mise à l’écart.
 Connor (Robbie Amell), qui a la possibilité de contrôler l’électricité, ouvrier du bâtiment, n’arrive plus à joindre les deux bouts. D’autant que sa mère est malade. Alors il va accepter de tremper dans une combine proposée par Garett (Stephen Amell). 
Effets spéciaux léchés, scénario plus politique que spectaculaire, dénonciation du racisme latent et de l’ostracisation des gens différents, Code 8 développe un univers très différent des clichés classiques des films de super héros. Et succès oblige, Jeff Chan et les deux cousins Amell tournent actuellement une série issue reprenant les personnages du film.

vendredi 17 avril 2020

BD - Les androïdes vont-ils au Paradis ?



L’intelligence artificielle est partout. Pas un objet du quotidien dont il n’existe une version dite connectée. Ainsi le savoir virtuel augmente, s’amplifie, va forcément prendre le dessus un jour au l’autre. 
Pour éviter tout dérapage, il suffit de brider l’autonomie de ces cerveaux électroniques. Il suffit… Le tome 7 de la série Androïdes aborde ce sujet et va beaucoup plus loin. Les androïdes en vedette dans cette histoire écrite par Morvan et dessinée par Elia Bonetti ont tous l’apparence de jeunes femmes souriantes. Logique car leur rôle est de recueillir les dernières volontés des Humains venant de mourir. 
Dans ce futur lointain, la Terre a colonisé des centaines de planètes. Et croisé la route d’une autre espèce à l’égo surdimentionné, les Insankatilers. Quand ils débarquent sur une colonie, ils sont sans pitié, tuant des milliers d’habitants. C’est juste après que les Anges n’interviennent. Pour recueillir les mémoires des morts. Des escouades d’androïdes et au milieu d’elles, une qui présente une malfaçon. Normalement, une fois les mémoires pompées, elles sont transférées sur une grand ordinateur et effacées dans le cortex des anges qui redeviennent vierges. 
L’androïde dont on suit l’évolution, conserve ces mémoires et va, petit à petit, emprunter aux humains leurs sentiments. Le récit, déroutant au début, prenant ensuite une direction très « résistance contre oppression », va finalement se conclure sur une note très étonnante. Pas étonnant quand on sait que ce 7e titre de la collection est signé Jean-David Morvan, un des meilleurs scénaristes de SF de la BD internationale actuelle.

« Androïdes » (tome 7), Soleil, 14,95 €