mardi 10 octobre 2023

Un hommage en dessins - « Jim », le chien de François Schuiten


Étonnant et surtout très émouvant petit livre publié par François Schuiten. Le dessinateur des Cités Obscures raconte dans Jim, la relation fusionnelle qu’il a entretenu avec son chien. 

C’est à sa mort, en janvier dernier qu’il a ressenti le besoin de dessiner cet animal de compagnie qui a partagé sa vie durant plus de 13 ans. Comme pour en conserver le souvenir éternellement.

Il y a quelques images de bonheur, mais aussi des compositions d’une grande tendresse et d’autres qui dépeignent la tristesse qui s’est abattue sur la vie de François Schuiten. Un petit livre essentiel qui bouleversera tous ceux qui ont déjà perdu un animal de compagnie adoré.

« Jim » de François Schuiten, 126 pages, 16 €

lundi 9 octobre 2023

BD - L'Afrique progressiste (presque) exemplaire de Thomas Sankara


Si l’extrême gauche est encore loin du pouvoir en France, cela n’a pas été le cas en Haute Volta quand le jeune capitaine Thomas Sankara a pris le pouvoir en 1983. Un militaire radicalement différent comparé aux dizaines de putschistes qui régulièrement se bombardent président dans les anciennes colonies françaises ou britanniques.

Le parcours de cet homme, un « rebelle visionnaire » toujours vénéré par une partie de l’Afrique et de nombreux partis progressistes ailleurs dans le monde, est raconté par Pierre Lepidi, journaliste au Monde et Françoise-Marie Santucci, elle aussi journaliste passée par Elle et Libération.

Pour illustrer ce roman graphique, ils ont fait appel à Pat Masioni, dessinateur congolais, seul illustrateur africain qui a signé des comics américains. Thomas Sankara, il en reste une trace immense à Ivry, en région parisienne, une fresque géante qui popularise le visage éternellement juvénile de cet homme humble, mort tragiquement après la trahison de son meilleur ami, Blaise Compaoré.

Le lecteur découvre le parcours de Sankara avec les yeux de Léa, écolière métisse et contemporaine d’une Française et d’un Burkinabé. En préparant un exposé sur la politique très en avance mise en place par Sankara une fois au pouvoir, elle apprend que le capitaine était féministe avant la vague #MeToo, écologiste avant les Verts (il a lancé un vaste plan de reforestation du pays) et militait pour l’annulation de la dette, boulet accroché aux jeunes démocraties africaines par les anciens colons.

Un idéaliste qui se déplaçait à bicyclette, fier d’être moins payé en tant que président que sa femme, simple fonctionnaire. Une rigidité fatale : la classe moyenne n’a pas supporté de perdre ses petits privilèges.

Une biographie exemplaire car elle n’occulte pas le côté pervers de la révolution burkinabé, ce manque de nuance dans les réformes qui a provoqué la perte de ce visionnaire dont la pensée mériterait d’être plus étudiée, en Afrique comme dans les pays colonisateurs.

 « Thomas Sankara, rebelle visionnaire », Marabulles, 140 pages, 23,95 €

dimanche 8 octobre 2023

BD - Gauchistes manipulés en prévision du "Grand soir"


Ceux qui trouvent les députés de La France Insoumise un peu trop extrémistes devraient réviser leur histoire de France contemporaine. Notamment les années 70 et 80, quand l’extrême gauche ne siégeait pas au Parlement mais battait le pavé, attaquait les banques et enlevait les symboles du grand capital.

En suivant le parcours militant de trois jeunes militants de la Gauche Prolétarienne, Philippe Richelle et Pierre Wachs (scénario et dessin) redonnent vie à cette période où les idéaux et le désir du Grand Soir (la révolution ouvrière triomphe comme en Chine populaire) ont donné l’envie à certains d’utiliser la violence.


On apprend surtout dans ce roman graphique en noir et blanc que ces idéalistes ont beaucoup été manipulés par la police gaulliste et les renseignements généraux. Certaines actions ont directement été fomentées dans les cabinets ministériels, pour affaiblir le Parti communiste trop proche du pouvoir puis discréditer ces mouvements qui prenaient un peu trop d’ampleur dans les couches populaires.

Au final, si certains militants ont abandonné leurs idéaux et ont simplement profité d’une vie simple de gentils bourgeois, d’autres ont franchi la ligne jaune et multiplié les actions spectaculaires, basculant dans le terrorisme pur et dur d’Action Directe. Une BD très documentée (comme toujours avec Philippe Richelle), au style graphique épuré pour mieux faire passer cette ambiance un peu vintage du siècle dernier.

« Le grand soir », Glénat, 200 pages, 25 €

samedi 7 octobre 2023

Cinéma - “Le règne animal”, signe de la fin des Humains ?

Plus qu’une parabole sur l’évolution, « Le règne animal » de Thomas Cailley est un film sur la tolérance, la famille, la perte des êtres aimés et surtout une certaine forme de résilience.


Ils sont trop rares les films de science-fiction à la française. Souvent ratés aussi, il faut le reconnaître. Le règne animal fait figure de belle exception. On trouve dans ce long-métrage visionnaire de Thomas Cailley une qualité cinématographique associée à une profondeur de réflexion qui fait trop souvent défaut aux grosses productions américaines.

On ressort de la salle forcément plein de questions, mais aussi bouleversé par le destin de ce mari et père constatant que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Il va cependant tenter de l’accepter, les larmes plein les yeux, le cœur brisé, un peu comme le spectateur qui ne peut rester indifférent à cette histoire.

Tout commence dans une voiture bloquée dans un embouteillage. François (Romain Duris) se dispute avec son fils Émile (Paul Kircher). Ils seront en retard pour le rendez-vous avec le médecin qui s’occupe de Lana, la femme de François et mère d’Émile.

Tout à coup, les portes d’une ambulance explosent. En sort un homme aux bras recouverts de plumes. Première apparition d’une « bestiole », ces humains qui, dans ce monde futuriste, se transforment en hybrides animaux. C’est aussi le cas de Lana, devenue agressive. Elle est transférée dans un centre dans les Landes, près d’une forêt, loin de la population parisienne. C’est dans ce cadre que le film prend toute son ampleur. Dans ces paysages sauvages, Lana va s’échapper, trouver refuge avec d’autres monstres dans les sous-bois. François va tenter de la retrouver, malgré le danger. Émile aussi pénétrera dans les bois inquiétants. Mais pour une autre raison : il vient de débuter son processus de transformation.

Thomas Cailley a intelligemment entremêlé les deux lignes de développement du film : les recherches du mari, la transformation du fils. Quand l’un conserve l’espoir de retrouver son épouse, de la voir redevenir normale grâce aux progrès de la science, le second constate, rageur, qu’il est en train de perdre sa part humaine au profit d’un instinct animal.

La panique des premiers instants se transforme en excitation en découvrant ses nouvelles sensations en compagnie de l’homme-oiseau, interprété par un Tom Mercier (La bête dans la jungle), méconnaissable. Face à la violence des humains, essentiellement motivée par la peur de l’inconnu, on voit toute la force des « bêtes », solidaires, ne cherchant qu’à se défendre.

Un film sur la peur et le rejet de ceux qui ne nous ressemblent pas ? Le règne animal a une dimension politique indéniable, preuve que la science-fiction, depuis toujours, est un genre très pratique pour faire passer certains messages subliminaux.

Film de science-fiction de Thomas Cailley avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier.

vendredi 6 octobre 2023

BD - "Noir Horizon", la frontière des ténèbres


Autre planète, autres habitants dans le premier tome de la série Noir Horizon écrite par le très prolifique Philippe Pelaez (scénariste qui sort en moyenne deux nouveautés chaque mois depuis un an…) et dessinée par Benjamin Blasco-Martinez.

Sur Kepler-452b, l’armée est en butte à un gros problème. Une source d’énergie est détectée, mais elle est derrière un mur constitué de matière noire. Et dès qu’un commando tente de la franchir, il est exterminé, comme haché par des mandibules de créatures géantes et cruelles.

Pour tenter de découvrir ce qui se passe derrière ce Noir horizon, des gradés ont l’idée de faire appel à quelques têtes brûlées qui purgent des peines de prison au fond d’un bagne perdu dans les confins de la galaxie. On assiste à la classique formation de l’équipe de choc, composée de deux terroristes, de deux meurtriers sanguinaires et d’un tueur à gages. Eux, vont parvenir à franchir le mur, mais ce qu’ils vont découvrir de l’autre côté leur ferait presque regretter les quatre murs de leur cellule.

Du grand spectacle aux confins de l’espace, sans limite, par un dessinateur réaliste capable d’imaginer tout un univers (engins, vaisseaux, armes, créatures) cohérent et très angoissant. Une série prévue en trois tomes.

« Noir Horizon » (tome 1), Glénat, 56 pages, 14,95 €

jeudi 5 octobre 2023

BD - "Bellatrix", western interspatial de Léo


Près de 30 ans que Léo a imaginé les mondes extraterrestres d’Aldebaran. Trois décennies et un univers en expansion puisqu’il vient de publier le premier tome d’un nouveau cycle (le 7e et le 27e album au total) se déroulant sur la planète Bellatrix. Pour découvrir la population humaine et les créatures qui peuplent cet astre situé à 240 années-lumière de la Terre, on retrouve Kim et Manon.

Les deux jeunes femmes doivent se faire passer pour des habitantes du cru. Voilà pourquoi elles chevauchent des mammifères cornus (en réalité des robots), vêtues comme des cowboys sur de vastes plaines herbeuses. Bellatrix, qui semblait évoluer positivement vers plus de démocratie et d’égalité, subit une vague d’obscurantisme reléguant les femmes à la condition d’esclaves. Au risque de provoquer la mort de la civilisation.

La mission de Kim et Manon : tenter d’inverser le cours de l’Histoire. Mais ce sera compliqué car ce sont des femmes justement et que d’autres habitants, plus discrets et évolués, semblent aussi vouloir interférer dans l’évolution naturelle de Bellatrix.

Une BD qui fait un peu moins la part belle aux créatures extraordinaires qui sortent de la plume de Léo pour un scénario politique, très progressiste, comme pour nous alerter sur les risques actuels de régression sociale sur notre propre planète.

« Bellatrix » (tome 1), Léo, Dargaud, 48 pages, 14 €

mercredi 4 octobre 2023

Rentrée littéraire - « Le grand secours », journée ordinaire dans un lycée de banlieue

Bondy. Banlieue parisienne. Thomas B. Reverdy raconte une journée dans un lycée. Plongée dans le quotidien des élèvres, des profs et de Paul, romancier découvrant ce monde particulier en pleine ébullition.


Comment va l’éducation en France en 2023 ? Une partie de la réponse se trouve dans ce roman très documenté de Thomas B. Reverdy au titre mystérieux : Le grand secours. L’action se déroule à Bondy sur une journée. Autour et dans le lycée dont on ne saura jamais le nom.

Le romancier, avec un sens de la mise en scène affirmé, plante le décor, présente les personnages. Chez les jeunes, Mo, le lycéen timide, amoureux du rap, des mots et de Sara, élève de sa classe. Chez les « vieux » Candice, sa prof de français, toujours enthousiaste, pleine de projets malgré les difficultés matérielles, l’abandon de la hiérarchie et l’inertie de la majorité des élèves. Elle a organisé la venue dans l’établissement de Paul, un romancier parisien en galère financière.

Cette bourse attribuée pour l’animation d’ateliers dans ce lycée du 93 devrait lui permettre de survivre quelques mois. Il se prépare à rejoindre le lycée après un long périple en métro et tram. Comme un voyage en pays exotique. Mais ce n’est pas une ambiance palmiers et douceur de vivre qui l’attend. Plutôt pays au bord de la guerre civile, avec violence à tous les carrefours.

Des coups dès l’arrêt de bus sur le chemin de l’école. Pour une simple cigarette refusée à un SDF, un adulte baraqué, sans doute flic en civil, roue de coups Mahdi, lycéen comme Mo, qui a osé lui faire une réflexion.

L’émeute aux grilles du lycée 

 Cette baston va mettre le feu à la cité. Il est vrai qu’il couvait, que les humiliations quotidiennes subies par les jeunes de la part des policiers de la Bac compliquent le travail des modérateurs et éducateurs du lycée. Alors que la colère monte, Paul découvre le quotidien de Candice. Il est vite sous le charme de cette jeune femme qui vient au travail sur un vélo de course, qui sait avoir de la poigne avec certains de ses élèves, de l’empathie avec ld’autres. Pourtant elle n’a jamais voulu être prof. Encore moins en banlieue.

Mais la vie prend parfois des chemins tortueux et aujourd’hui elle sait que sa place est là, pour aider, guider, montrer l’exemple à ces jeunes filles trop silencieuses. « Elles écoutent la prof, elles regardent bouger ses lèvres rouges, ses yeux qui les percent, elles regardent ses jambes longues, ses cuisses qui tendent la toile de son jean quand elle bouge. Elles regardent la prof et ses mots rouges s’impriment en elles. Elles pensent : c’est donc possible. C’est pour celles-là bien souvent que Candice fait cours. » Le roman rend un bel hommage au personnel éducatif, enseignants comme surveillants. Beaucoup n’ont pas abdiqué. Loin de là. Et quand tout craque, que l’émeute franchit les grilles du lycée, ce sont eux qui les premiers tentent d’éteindre l’incendie, de protéger ces jeunes abandonnés depuis trop longtemps.

Un roman comme une tragédie, mais qui se termine tel un roman à l’eau de rose, main dans la main devant un coucher de soleil. Grand écart pour ce Grand secours, l’élément essentiel de la scène finale d’une journée particulière mais finalement presque ordinaire dans un lycée de banlieue.

« Le grand secours » de Thomas B. Reverdy, Flammarion, 320 pages, 21,50 € 

mardi 3 octobre 2023

Goncourt : 120 ans de prix et de polémiques dans une anthologie passionnante

 Le prix Goncourt est la plus prestigieuse des récompenses littéraires françaises. Celui qui est aussi le plus polémique, et depuis plus d’un siècle.

Imaginée à la fin du XIXe siècle, l’académie Goncourt avait pour but de dépoussiérer les lettres françaises. Une sorte de « contre-Académie française » soucieuse de promouvoir un jeune écrivain en devenir. Le premier prix a été décerné en 1903. Une première polémique car c’est un roman de science-fiction, Force ennemie de John-Antoine Nau, qui décroche le prix doté de 5 000 francs.

Une histoire du prix et du jury qui ne manque pas de péripéties, comme un feuilleton où coups de théâtre, grosses colères, fâcheries et trahisons venaient sans cesse rebattre les cartes. Cette histoire littéraire française est signée Jean-Yves Le Naour, docteur en Histoire (et aussi scénariste de films documentaires ou de BD) aidé de Catherine Valenti, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université Toulouse II.

Le fond est très documenté, le style léger et parfois incisif. Les auteurs ont donc retenu une présentation chronologique pour cette anthologie qui présente le livre lauréat, son auteur mais aussi (et surtout), la cuisine interne dans ce jury qui a trop souvent été caricaturé suspecté d’être aux ordres des grandes maisons d’éditions, de manquer d’originalité et d’accumuler les loupés mémorables.

Exemple avec l’année 1923, il y a pile un siècle. Le prix revient à Lucien Fabre pour son Rabevel ou le mal des ardents, trilogie publiée d’un coup d’un seul par Gallimard. Une œuvre désormais oubliée alors que cette même année 1923 voyait la parution de romans de jeunes auteurs prometteurs comme Jean Cocteau, François Mauriac, Joseph Kessel, Valery Larbaud, Max Jacob ou Paul Morand. Espérons que 100 années plus tard, le jury du Goncourt se prononce pour un roman qui restera dans les annales.

« 120 ans de prix Goncourt - Une histoire littéraire française » de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti, Omnibus et Perrin, 576 pages, 24 €

lundi 2 octobre 2023

Cinéma - “Bernadette” : de l’ombre au biopic romancé

Catherine Deneuve dans le rôle de Bernadette Chirac ! C'est le postulat improbable de "Bernadette", comédie de Léa Domenach sur la vie (un peu imaginée) de la femme de Jacques Chirac. 


Catherine Deneuve ose tout. Celle qui a incarné le summum de la beauté dans nombre de ses films, endosse pour le film de Léa Domenach les tailleurs démodés de Bernadette Chirac dans un biopic ouvertement romancé.

Bernadette, figure de la droite française, d’une certaine rigidité, du passé, de l’effacement. Des clichés que le film tente de mettre à mal. « Maman » comme Jacques Chirac se plaît à la surnommer, est longtemps maintenue dans l’ombre. Comme si elle faisait honte à l’homme politique et surtout à sa communicante de fille Claude (Sara Giraudeau).

L’épouse effacée va finalement prendre ses aises avec l’aide d’un conseiller interprété par Denis Podalydès, superbe trouvaille du film, un certain Niquet (nom que tout le monde transforme en Mickey). Surtout, elle aurait une vision politique quasi parfaite, prévoyant l’échec après la dissolution et même Le Pen au second tour. Seuls les spécialistes de la vie à l’Elysée sauront trier entre le vrai et le romancé. Mais l’intérêt du film n’est pas là, au grand désespoir de certaines militantes de la première heure du défunt RPR.

Bernadette vaut surtout pour le portrait d’une femme qui trop longtemps a fait des sacrifices pour permettre à son mari de briller sous les ors de la République. Catherine Deneuve en s’emparant du personnage a certainement apprécié la seconde partie de l’histoire, quand l’épouse modèle décide de voler de ses propres ailes, devenant encore plus populaire que son mari. Un destin à la française.

Film de Léa Domenach avec Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Sara Giraudeau.

dimanche 1 octobre 2023

En vidéo, deux dessins animés (mexicain et australien) pour les plus jeunes


Deux dessins animés chez M6 Vidéo venus de loin. La course aux œufs est mexicain, L’arbre à vœux australien.

Dans le premier, Coco et Dina, un coq et une poule, viennent d’avoir deux petits œufs d’or. Mais ceux-ci sont kidnappés par un grand cuisinier.

Dans L’arbre à vœux, tous les animaux vivent en harmonie dans la Cité Sanctuaire, protégés par un Arbre à Vœux sacré, qui les maintient à l’abri des dangers du monde extérieur. 


Kerry, une jeune opossum, rêve d’aventure. Alors qu’elle a égoïstement mis en péril la paix qui y régnait, elle doit traverser les terres sauvages entourant la Cité Sanctuaire pour réparer les dégâts qu’elle y a causés.

Deux histoires dépaysantes qui ouvriront l’esprit des plus jeunes.